Coming-out estivaux (attention, pavé)

Sortez de l'ombre !
Harmodius
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Coming-out estivaux (attention, pavé)

Message par Harmodius »

C'est rare que je poste dans cette section (et que j'y crée un fil, encore plus !), alors profitez-en ! :ninja: :ninja: Alors pour une fois, je vais me permettre d'être un peu long, parce qu'il y a beaucoup de choses à dire. Pas spécialement parce que ces derniers jours ont été particulièrement mouvementés, mais parce qu'ils ont été l'occasion pour moi d'intenses réflexions sur moi-même.


I. Situation

J'ai fait 3 coming-out importants cet été, c'est-à-dire probablement plus que pendant les quelques années qui viennent de s'écouler. Il y a très peu de gens qui savent que je suis gay - et notamment, très peu d'ami-e-s, même si parmi ceux qui le savent, il y a des gens, et notamment une personne, avec qui je suis extrêmement ouvert et dont je me sens assez proche, même si je la vois (trop) rarement pour cause de distance géographique. Appelons cet ami D. C'est quelqu'un avec qui j'ai très peu de secrets sur ma vie affective et sentimentale (et autres), et je crois que la réciproque est au moins partiellement vraie (il me raconte aussi ses histoires de couple, etc.).

Ma vie sentimentale a toujours été inexistante, et je ne pense même pas avoir des relations amicales très développées. Le fait de ne pas être outé me bloque, m'empêche de verser dans la confidence intime, et me pousse même à éviter d'être dans des endroits où, l'alcool aidant, les gens pourraient se laisser aller à la confidence et à solliciter la mienne (genre, les soirées, etc.). Il y a beaucoup de gens avec qui j'aime passer du temps... mais pas trop et pas de façon trop intime. Les sujets de discussion ne manquent pas forcément (la politique notamment - beaucoup de ces gens sont militant-e-s à SUD étudiant, ou au NPA, ou ailleurs... les études aussi, ou d'autres choses), mais je redoute et je fuis les moments où l'on aurait à parler de soi. En ce qui concerne ma vie sexuelle, elle est aussi inexistante que ma vie amoureuse. A une époque cela me faisait complexer ("merde ! encore puceau à 20 ans, 21 ans, 22 ans, la honte !"), mais j'ai pris pas mal de recul par rapport à ça, et maintenant je suis beaucoup plus serein ("ce n'est pas une course de vitesse, ça viendra quand ça viendra").

Pendant des années, le néant affectif et sexuel a été compensé par des gratifications d'autres sortes, ce qui me fait dire qu'en réalité, je n'ai jamais été *malheureux*. J'avais de vagues insatisfactions liées à ma solitude, à mon célibat, ainsi à certains moments qu'à ma virginité, mais à côté de ça :
-je ne suis pas du tout dans une mauvaise situation financière ;
-j'ai des ami-e-s que j'apprécie, avec qui j'aime être, même si comme je l'ai dit nos relations pourraient peut-être être plus étroites ;
-j'ai une famille que j'aime et qui m'aime, un petit frère avec qui j'ai toujours eu une immense complicité ;
-je réussis mes études, je viens d'avoir l'agrégation, j'ai une thèse en projet, je suis comblé de ce point de vue-là ;
-le militantisme, au NPA et à SUD étudiant, donc, m'a apporté également plein de gratifications, à la fois en termes de victoires militantes sur certaines luttes bien précises, en termes de relation sociale, en termes d'effervescence intellectuelle, etc.

Bref, j'ai toujours été d'un naturel et d'un abord enjoué, jovial et content - et sans me forcer.


II. Coup de déprime

Mais au début du mois de juillet, j'ai été assailli par un sentiment de "fin de cycle" :
-je suis élève à l'Ecole normale supérieure, mais ma 4e année s'achevait justement à la fin de juillet. Il me reste une année à faire en "congé sans traitement", mais les 4 ans normaux de scolarité sont terminés pour moi. Quand je suis entré à l'ENS à 18 ans, après la prépa, j'avais l'impression que j'avais un temps infini devant moi. 4 ans, cela me paraissait immensément long, et j'avais l'impression que c'était une ère indéfinie de liberté qui s'ouvrait. Je pensais notamment que le fait de rencontrer de nouvelles personnes faciliterait mes coming-out (en fait, non). Et là, en jetant un regard rétrospectif sur ces 4 années, je me suis rendu compte à quel point elles avaient passé vite. En quelque sorte, c'est la première fois de ma vie que je me suis senti "vieux", ou plus exactement que je me suis senti "plus vieux que je n'aurais souhaité l'être". Ca m'arrivera encore, et de plus en plus souvent, mais ça m'a fait bizarre et ça m'a rendu triste ;
-j'avais passé et réussi l'agrégation : je venais d'achever une année très bien remplie, très dense en terme de travail, d'émotions, de stress et de joie. Quand tout a été fini et que je me suis retrouvé face à ce long été désoeuvré devant moi, je me suis senti un peu vide ;
-j'ai quitté le NPA au cours de l'année : j'avais pris mes distances depuis le début de l'année parce que la préparation de l'agreg ne me laissait pas trop le temps de militer, et cet éloignement m'a aussi fait prendre conscience que je n'étais pas sûr que la vie de militant me convenait. En particulier, je redoute un truc qui m'a beaucoup fait stresser l'an dernier, et que je n'ai absolument pas envie de revivre, à savoir la peur de la répression, qui, comme vous le savez ou non, va en s'intensifiant en cette période de crise économique et de conflits sociaux exacerbés... J'ai fini par expliquer ça à mes camarades (et ce n'était pas évident, c'était déjà un quasi-coming-out), et j'ai décidé de considérer que je n'étais plus membre du NPA, jusqu'à ce que mon état d'esprit change et que je souhaite y revenir (ce qui arrivera... ou pas). Il se trouve que j'étais entré au NPA en septembre 2008, soit au moment de mon arrivée à l'ENS. Le fait de quitter le NPA, et de me priver à la fois d'un lieu de sociabilité, d'une activité gratifiante et d'une occupation intellectuelle, a contribué à mon sentiment de "vide" et de "fin de cycle".

Par ailleurs, je suis parti en vacances, comme chaque année, avec ma famille (dont mon petit frère), selon une coutume désormais extrêmement ritualisée (on va à peu près toujours au même endroit), ce qui m'a fait prendre conscience de cette chose évidente : si je pars en vacances avec ma famille (que j'aime beaucoup par ailleurs), c'est parce que je ne pars pas en vacances avec des ami-e-s. Et si je ne pars pas en vacances avec des ami-e-s, c'est peut-être parce que je n'ai pas de "vraies" amitiés, ou en tout cas d'ami-e-s assez proches pour que cela ne me paraisse pas saugrenu de leur proposer de partir en vacances avec eux ou elles, ou assez proches pour qu'ils/elles me le proposent d'eux/elles-mêmes. Il y a bien D. en réalité, mais il habite loin, il est en couple, il n'a vraiment pas de thunes pour voyager... Et si à part lui je n'ai pas d'ami-e-s assez proches, c'est parce que j'ai peur que nos amitiés aillent trop loin, parce que je fuis la confidence et l'intimité, parce que le secret me pèse. Donc, il faut que je fasse mon coming-out.
(Je pense qu'il n'y a pas que ça en réalité, il y a peut-être des traits de caractère qui me nuisent ; mes parents me trouvent parfois un peu "psychorigide", pas très souple et pas très ouvert à l'imprévu - et parfois involontairement cassant, aussi... ce sont des défauts que j'ai, mais je pense qu'en l'occurrence l'essentiel du problème n'est pas là).

Je me suis dit tout ça, un peu plus en vrac que je ne vous l'écris, le jour même ou nous sommes parti-e-s en vacances (vers la mi-juillet). A ce moment-là je n'avais aucune certitude d'avoir accès à Internet pendant le gros mois qui suivrait, et j'avais vraiment peur que de ruminer tout ça pendant des semaines ; en particulier, j'avais peur que cette volonté de coming-out ne puisse pas se concrétiser avant très longtemps (avant la rentrée), et de vivre avec cet horizon à la fois désirable et stressant en ligne de mire. Ce sont des jours que j'ai trèèèèès mal vécus. Je passais toute mes journées à bader, je n'arrivais pas à lire, à me concentrer, je mettais 3h à m'endormir, bref, ça a été la grosse déprime, je me suis beaucoup dévalorisé, je me suis senti très immature (par ailleurs, je le suis sans doute)... je n'ai jamais été suicidaire, et je n'ai jamais pensé au suicide, parce que je savais très bien que ça passerait, mais je me souviens m'être dit que s'il y avait des gens qui vivaient en permanence ou chroniquement avec ces idées noires, alors le suicide était effectivement une solution raisonnable parce que ça ne vaut pas le coup de vivre comme ça journée de merde après journée de merde. Je ne dis pas que j'avais raison de penser ça, je ne veux encourager personne à se tuer, et il y a heureusement d'autres solutions que celle-là quand on va mal, mais c'est une idée qui m'a traversé la tête, et cela m'a beaucoup impressionné car évidemment, c'était la première fois.

Tout ça a duré 4 ou 5 jours, avec des sentiments de moins en moins intenses et une sérénité que je retrouvais progressivement. En, fait, je mettais à profit mes longues heures d'introspection et de tournage sur moi-même dans mon lit pour rationaliser ce que je ressentais, et prendre quelques bonnes résolutions. La bonne résolution du "coming-out" aux ami-e-s, je l'ai prise assez vite ; puis elle a été complétée par une autre bonne résolution, celle de prendre un logement sur Paris à la rentrée. En ce moment j'habite en banlieue, chez mes parents, et je n'ai jamais habité ailleurs que chez eux. Ca m'a toujours paru la solution la plus simple et la plus évidente (pas de loyer à payer, moins de ménage et de cuisine à faire, moins de trucs dont il faut que je m'occupe...), malgré les désagréments mineurs (temps de transport le matin et le soir... désagrément pas du tout insurmontable non plus). Mais évidemment, je prends cette décision à une époque de l'année où je suis loin de Paris, où je n'ai pas tous mes documents (fiches de paye...) sous la main, et où je ne peux pas visiter de logements. Pas très pratique. Bon. Au moins, je prends la résolution.


III. Mes amis, portraits-robots

Quelques jours après qu'on est arrivé sur notre lieu de vacances, on achète une clé 3G qui nous permet d'aller sur Internet, et en particulier, donc, sur Facebook. Evidemment, on partage un ordinateur et une clé 3G à plusieurs, et la connexion a tendance à être très mauvaise (on est au fin fond des Pyrénées). Malgré tout, et malgré les connexions qui rament, j'arrive à me connecter sur Facebook. Je discute beaucoup avec D., comme toujours, à qui je raconte tout cela. Quand on parle ensemble, je suis toujours plus bavard que lui, mais lui parler m'aide à rationaliser ce que je ressens, et son regard, à lui, sur mes éventuels coming-out (que je lui raconterai !), me procure par avance un motif de fierté. Comme je sais que je vais lui raconter mes CO, je vis par avance le moment de jubilation que je ressentirai quand je les lui raconterai, et ça me motive.

Je fais dans ma tête une liste de coming-out "prioritaires", inégalement difficiles pour diverses raisons. J'oublie momentanément ceux et celles qui ne sont pas sur facebook, parce que je n'ai aucune envie de leur fait un CO par mail et de stresser des heures ou des jours en attendant la réponse. Je veux que mon CO puisse être suivi d'un dialogue, même minimal. Le fait de le faire par internet m'aide sans doute : pas de sueur intempestive, pas de rougissement inopportun pour venir trahir le trop-plein de mes émotions à ce moment-là. Il y a donc 5 amis (tous des garçons d'ailleurs), qui ont tous à peu près mon âge (ils ont tous entre 1 et 2 ans de plus que moi en fait)
-D'abord il y a P., qui est peut-être le plus "facile" des 5. Nous avons déjà eu des discussions ayant atteint un certain niveau d'intimité et de confidences - nous avons été affecté, dans le cadre de notre militantisme syndical commun, à des situations identiques et identiquement pénibles qui l'ont poussé, en l'occurrence, à s'épancher auprès de moi et à solliciter mon aide sur quelques choses. Nous avons des goûts communs, et même un projet littéraire commun. Il est évidemment gay-friendly (mais tou-te-s mes ami-e-s le sont, en réalité). Son hétérosexualité, par ailleurs, ne fait guère de doute. Bref, c'est du pain béni.

-Ensuite il y a S1 (il y aura un S2 un peu plus loin). Militant lui aussi à SUD et au NPA. Extrêmement gentil et intelligent, et d'une intelligence très adéquate à ma situation en plus - il est assez fin psychologue, ce que P., pour gentil et intelligent qu'il soit, est peut-être moins. De plus S1 est bi, il a déjà eu l'occasion de me faire son coming-out "l'air de rien", et même à deux reprises - en me cueillant à froid, et sans que j'ose enchaîner sur le mien. Bref, c'est encore du pain béni.

-Ensuite, et là ça commence à se compliquer, il y a J. Ce J. est très gentil et très intelligent (mais je vais finir par croire que tou-te-s mes ami-e-s le sont :^^: ), et c'est vraiment quelqu'un avec qui j'ai du plaisir à discuter, en particulier de politique, malgré des divergences notables d'opinion (il est plutôt "centre-droit", en gros). En réalité, politiquement, il ne sait pas trop où il habite (il est d'une famille très à droite, version "droite populaire", et tous ses potes sont de gauche, du coup il a voté Mélenchon puis Sarkozy à la présidentielle... :ninja: enfin, chacun ses excentricités ^^) Il a un point commun avec moi, c'est qu'il parle très peu de lui (et pas qu'avec moi : j'ai déjà entendu d'autres gens dire qu'il ne parlait jamais de lui). Mon Gaydar s'affole en sa présence, même si évidemment je n'ai aucune preuve. C'est quelqu'un, en tout cas, avec qui le courant passe bien, et je me sentirais bien de lui faire mon CO, en en profitant éventuellement pour l'interroger sur sa "situation" personnelle (mais avec tact et diplomatie). En revanche, je suis quand même moins proche de lui que de S1 ou que de P. Donc c'est un petit peu plus compliqué, peut-être.

-Ensuite il y a S2. Là ça se gâte un peu, essentiellement pour une raison toute bête : je pense être amoureux de lui. Il faut dire qu'il est beau, qu'il est gentil, ouvert, intelligent, curieux, courageux, et il a surtout une qualité rare, celle d'être réceptif aux situations nouvelles. Je veux dire par là qu'il n'est pas forcément très perspicace en matière de psychologie, mais il comprend remarquablement bien ce qui se passe, et très vite - il trouve vite et bien la manière de réagir aux situations telles qu'elles se présentent... C'est flagrant dans les cadres militants par exemple : il n'a à peu près jamais de retard dans ses analyses, il incorpore et prend en compte les variations de conjoncture... Je pense qu'il ne se doute pas que je suis gay, mais je pense que si je lui faisais mon coming-out, il aurait des choses intelligentes à me dire. C'est ce qui s'est passé quand je lui ai "avoué" que j'allais quitter le NPA. Il ne s'y attendait pas du tout, mais il n'a pas jugé, il s'est montré compréhensif et intelligent.
Le "problème" avec S2, c'est qu'il me fout des complexes. Il a un côté trop "lisse", trop parfait. Ca m'est déjà arrivé d'être en désaccord avec lui sur des questions politiques, et ça m'est arrivé, dans ce genre de cas, de culpabiliser, ou pas loin, parce que même quand rationnellement je ne suis pas d'accord avec lui je reste convaincu qu'il doit avoir raison. Je suis amoureux, je l'idéalise, et j'ai l'impression très gênante qu'il n'a pas de failles, pas de problèmes - alors que de mon point de vue, lui faire un CO, c'est vraiment exhiber mes failles et mes vulnérabilités, revenir sur la question de ma timidité voire de ma honte à ce sujet, etc. Mais je l'aime, j'ai envie de lui faire confiance, j'ai même un peu envie de lui dire que je suis amoureux de lui parce que j'ai l'impression que je serais fier et content de me "livrer" comme ça à lui - sachant que de toute façon, il est hétéro, et en couple... mais même la gratuité d'un éventuel aveu d'amour me fascine un peu et me fait vibrer.
La difficulté, avec S2, vient donc que non seulement il me paralyse parce qu'il me fascine, mais en plus j'ai un choix stressant à faire si je lui fais mon CO : un CO complet ("je suis gay et amoureux de toi") ou un CO partiel (juste "je suis gay").

-Enfin il y a R., c'est un problème assez différent parce que je le connais depuis plus longtemps que tous les autres (depuis le lycée), et il ne connait pas les 4 autres amis suscités (qui, eux, se connaissent tous mutuellement). Il appartient à un autre groupe d'amis, parfaitement cloisonné du précédent, donc. Nous nous voyons moins souvent, mais avec une assez grande régularité, pour aller au cinéma et bouffer ensemble, avec en général deux autres amis communs - qui, eux, ne sont pas sur facebook. Je suis quand même, sans doute, moins proche de R. (dont j'ignore parfaitement l'orientation sexuelle) que des 4 précédents - lui faire mon CO, c'est à la fois techniquement facile (il est sur Facebook), humainement plus difficile qu'avec les autres, et en un sens moins utile.

IV. Mes coming-out à mes amis

Ce paysage étant posé, voici comment les choses se sont déroulées...

-Au début des vacances j'ai fait mon coming-out à P., sur facebook C'était le plus facile des 5, il est souvent sur Facebook, c'est par lui que j'ai commencé. Tout s'est très bien passé, il ne s'en doutait pas pour moi, il m'a confirmé qu'il était hétéro (mais je le savais déjà), mais j'ai expérimenté là une frustration qui, à en croire d'autres témoignages sur ce forum, est assez fréquente après les coming-out : les gens à qui on fait un CO ne sont pas du tout conscients de l'investissement affectif et émotionnel qu'on y met, et envisagent souvent ça comme un détail tout à fait mineur. P. ne m'a posé aucune question, il s'est contenté d'enregistrer l'information en avouant sa surprise... à la limite, et je sais bien que c'est un problème de riche (parce qu'il y a des gens qui se font virer de chez eux quand ils font leur CO, y en a y compris sur ce forum qui sont dans ce cas...), que tout ça soit un peu plus "violent", un peu moins irénique. S'il m'avait, par exemple, fait des reproches sur le temps que j'ai mis à lui dire, j'aurais pu parler de moi, de ma façon de vivre mon homosexualité, faire un peu de psychologie, etc. Mais non, rien de tout ça. Un peu plus tard dans le mois j'ai essayé de le relancer en essayant, toujours sur facebook, de lui expliquer la façon dont mon homosexualité et ma manière de la gérer (ou pas...) avait influencé mes idées politiques, et il m'a "écouté" très poliment et avec intérêt, mais sans vraiment me relancer, sans rebondir sur ce que je disais... Bref, c'était assez "chiant", en un sens.

-Quelques jours après avoir fait mon CO à P., je suis passé à S1, qui lui aussi était assez souvent sur facebook. Il se doutait un peu que j'étais homo (mais il n'a pas voulu me dire pourquoi...), et lui, au moins, il m'a fait quelques questions ("depuis quand tu le sais que tu es homo ?", etc.). Je n'ai pas tellement eu l'occasion ni le courage de le relancer, parce que je ne veux pas paraître insistant : je n'ai pas envie que mes amis aient le sentiment de me servir de défouloir, et de sauter sur tous ceux auprès de qui je suis nouvellement outé pour leur raconter mes états d'âme et leur parler des mecs que je trouve beau.

Après chacun de ces deux CO, j'en ai discuté, longuement, avec D. J'étais sur une pente ascendante, sur une dynamique positive, et j'allais beaucoup mieux que quelques jours auparavant. Mais R., S2 et J. se connectaient très rarement sur Facebook. J'ai été à deux doigts de faire mon CO à R et S2, mais à chaque fois ça a raté pour des raisons indépendantes de ma volonté : je les ai interpellés alors qu'ils étaient marqués en ligne (le petit point vert à côté de leur photo dans la colonne de droite, vous savez !), mais visiblement ils n'étaient pas là en réalité, ou bien n'ont pas voulu me répondre, et j'ai loupé l'occasion. Par ailleurs je pense que le stress aidant, j'ai aussi cherché à éviter plus ou moins consciemment les situations où je pourrais faire mon CO, en me connectant peu sur facebook, ou en me connectant sans apparaître en ligne, ou en "gagnant" du temps les rares fois où je voyais R. en ligne et en attendant, pour des raisons diversement bonnes, qu'il ne soit plus en ligne pour me dire que quand même, j'aurais peut-être dû tenter ma chance. Bref, à la fin des vacances, je n'ai fait mon CO qu'à 2 des 5 amis à qui j'avais envisagé de le faire. Bon. C'est déjà ça, et puis pour S2 et J. ce n'est vraiment pas ma faute. Pour R., j'ai sans doute un peu reculé...


V. Et la famille, dans tout ça

Mais au début de ce message, j'annonçais non pas deux mais trois coming-out. Eh bien oui, car il s'est aussi passé pendant ces vacances quelque chose qui s'est ajouté à toutes les choses précédentes, et qui a déterminé un CO encore plus compliqué que tous ceux-là, et que je ne me serais jamais imaginé capable de faire au début des vacances. Je suis intensément fier et satisfait de l'avoir fait.
Un matin, ma mère est venue dans ma chambre et m'a dit que le jour où j'aurais un compagnon, elle voudrait que je le lui présente, à elle ainsi qu'au reste de ma famille. Elle m'a dit qu'elle n'avait pas osé m'en parler avant, parce qu'on ne parlait jamais de ça (de mon homosexualité), mais qu'elle ne voulait pas que je m'imagine que le fait que mon compagnon soit un garçon poserait problème pour être accepté par ma famille. Je l'ai brièvement rassurée ("oui oui, je te le dirai quand ce sera le cas"), et je me suis senti mal à l'aise tout le reste de la journée. J'ai vraiment somatisé ce malaise, et pas sous la forme habituelle de la diarrhée qu'on a quand on est stressé, mais sous la forme de semi-vertiges d'une part, de nausée et de vomissement d'autre part. Ce que m'avait dit ma mère m'avait fait ressentir un besoin aigu de parler, de faire mon coming-out ; besoin qui s'ajoutait à celui que j'éprouvais depuis le début des vacances. J'avais besoin de parler, de faire mon CO, de faire "sortir" quelque chose, et la seule chose que je pouvais faire sortir dans l'immédiat, c'est du vomi - je ne sais pas jusqu'à quel point c'est valable médicalement, mais j'ai vraiment l'impression que le fait de vomir exprimait de ma part un besoin d'extérioriser, de me libérer de quelque chose. Le soir, j'ai discuté avec P. sur facebook (la fameuse discussion sur mon homosexualité et mes opinions politiques), et, comme je l'ai dit plus haut, cette discussion a été un peu frustrante. Il était minuit passé, il n'y avait plus que moi et mon frère dans la pièce, alors sans trop réfléchir pour ne pas reculer, j'ai dit : "Dis-moi... tu sais que je suis gay ?"
Il a simplement répondu "ah, non". J'étais très stressé, je n'en menais pas large. J'ai bafouillé : "ben voilà, ceci tient lieu de coming-out" (le vague humour de la formulation servant à mettre à distance ma nervosité). Mon frère, impassible, à continuer à scruter son écran d'ordi. Je lui ai demandé s'il était gay lui-même, il m'a dit que non - alors que j'étais persuadé du contraire. J'étais persuadé qu'il était gay et qu'il se doutait que je l'étais, il n'a pas de copine, il ne parle jamais de fille et de façon générale il ne parle jamais de sa vie sentimentale. Bref, l'échange n'a pas duré longtemps, mais enfin voilà, mon frère est officiellement au courant. Le sujet, cela dit, a l'air de le mettre un peu mal à l'aise. Plus tard dans les vacances, je lui ai vaguement suggéré que j'hésitais à faire mon CO à mes grands-parents. Il m'a répondu par un très évasif : "Tu fais ce que tu veux." Cette évasivité m'a aussi fait penser que peut-être il ne voulait pas en parler parce qu'il est gay et que le sujet me gêne. Bref, j'en suis pas sûr du tout, y a un doute. En tout cas notre complicité n'a été ni amoindrie ni renforcée par ce coming-out. J'avais peur de créer sur la question un tabou similaire à celui qui s'est installé avec mes parents, mais mon frère a fait, sur un mode rigolard, une allusion à mon homosexualité quelques jours plus tard - ce qui m'a fait immensément plaisir. Ca veut dire qu'il n'a pas peur de m'en parler, il ose au moins y faire allusion sans avoir peur de me mettre moi-même mal à l'aise. J'ai répondu à son allusion en rigolant moi-même. Cool. Après, bon, j'ose toujours pas lui dire que je trouve tel ou tel mec mignon, peut-être que j'oserai plus facilement quand il sera reparti en province et qu'on communiquera par facebook. J'ai aussi peur de le brusquer s'il se pose des questions ou s'il est gay sans vouloir me le dire.

Le lendemain du coming-out fraternel, au lieu de ressentir du soulagement et de la joie, j'ai pourtant été assailli par un sentiment d'intolérable incomplétude. J'avais fait mon coming-out à mon frère, mais ça ne me suffisait pas : sur ma lancée, je voulais le faire aussi à mes grands-parents (ça tombe bien, ils étaient en vacance avec nous). Mon grand-père n'est pas homophobe, et ma grand-mère n'est ni homophobe ni "pas homophobe" pour la bonne raison qu'elle ne s'est jamais posé la question, elle est vraiment en deçà de ça et la question de l'homosexualité lui parait extrêmement lointaine. Ni l'un ni l'autre, pourtant, ne s'imaginent sans doute qu'un de leurs deux petits-enfants puisse être homo, et je pense que ça pourrait faire très bizarre à l'un comme à l'autre de l'apprendre. Mes grands-parents m'agacent souvent mais je les aime beaucoup, et j'ai soudain ressenti l'impression qu'il était intolérable que je ne m'oute pas auprès d'eux. Dans la soirée, j'étais vraiment très très mal, tout le monde le voyait d'ailleurs (j'étais fermé, taciturne, distrait), je suis allé me balader dehors et j'ai pris la résolution de faire mon CO à mon grand-père s'il était encore debout quand je rentrerais. Il ne l'était pas, mais ma mère l'était. Comme j'avais vraiment besoin de parler et de vider mon sac, je l'ai prise à part et je me suis épanché pendant 2 bonnes heures. Elle a été... parfaite, très à l'écoute, elle a fait des remarques judicieuses. Elle sait désormais un nombre considérable de choses sur moi et ma vie intime, ce qui ne me met même pas tellement mal à l'aise... elle sait que je n'ai jamais eu de copain, je lui ai laissé entendre que j'étais vierge, elle sait que je suis amoureux de S2... c'était en tout cas très émouvant et je lui ai dit que j'avais été ému et triste de ce qu'elle m'avait dit la veille, quand elle m'avait dit qu'elle n'osait pas trop me parler d'homosexualité. On a un peu fait le point et on a convenu qu'il n'était pas souhaitable de remettre un couvercle là-dessus pendant 5 ans (parce que mon CO à mes parents, je l'ai fait il y a 5 ans... et depuis, c'est le silence radio). Ma mère a raconté la conversation à mon père le lendemain matin. Alors évidemment, il reste les réflexes de pudeur acquis pendant 5 ans : je ne peux toujours pas dire en présence de mes parents et de mon frère des trucs du genre : "ah, Machin truc, il est mignon" - mais je pense que dans un débat sur l'homosexualité, désormais, j'oserais parler à la première personne. C'est déjà ça, et le reste suivra. Il y a 2 jours, au cours d'une autre discussion, ma mère a fait allusion à un éventuel futur "compagnon" que j'aurai, et ça elle ne le faisait jamais auparavant.


J'arrive à peu près au bout, mais je n'ai pas envie de conclure, parce que j'ai tellement simplifié mon récit, contrairement aux apparences, que si je concluais, je tirerais des fils qui me conduiraient à recommencer de nouveaux développements. Donc je ne conclus pas. Je suis content de pouvoir raconter tout ça, j'espère faire de nouvelles rencontres cette année et mettre au clair, et mettre à jour, les relations les plus anciennes. Mon moral continue à faire un peu le yo-yo, mais ça va de mieux en mieux. Maintenant que je suis rentré chez moi, que je suis géographiquement proche de certains de mes amis et notamment de P. et S1, j'espère qu'on aura l'occasion d'avoir des discussions plus franches, plus ouvertes... Voilà. A vous.


Edit : en fait c'est pas un "pavé", c'est un roman-fleuve. J'aurais peut-être dû le publier en feuilleton, en attendant à chaque fois vos réactions pour continuer :lol: :lol: A défaut, je l'ai au moins chapitré. Ca vous aidera à vous repérer si vous ne le lisez pas en une fois !
Dernière modification par Harmodius le mar. août 28, 2012 12:15 am, modifié 1 fois.
Sacha
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Re: Coming-out estivaux (attention, pavé)

Message par Sacha »

Pfiou, tout lu d'un coup :^^: Maintenant, reste plus qu'à digérer tout ça :euh:

Félicitations pour tes CO :copain: De ce que j'ai retenu, tu étais assez mal au début des vacances et ces COs multiples t'ont permis d'aller mieux, c'est parfait :mrgreen:

Il ne te reste plus qu'à te lancer pour le dire à S2, J. et R. :gentil:

C'est super cool que ta mère t'ai parlé de ton compagnon :yeah: L'"entretien" du CO, connaissait pas :euh: je tenterais d'y travailler :roll:
Harmodius
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Re: Coming-out estivaux (attention, pavé)

Message par Harmodius »

Sacha a écrit : Il ne te reste plus qu'à te lancer pour le dire à S2, J. et R. :gentil:
Et à quelques autres qui, n'étant pas sur Facebook, n'étaient pas contactables pendant les vacances, mais qui vont rapidement le devenir !
Queen of Leon
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Re: Coming-out estivaux (attention, pavé)

Message par Queen of Leon »

J'ai tout lu, Harmodius.


T'as un sacré recul sur toi-même et tes actions, je suis impressionnée. Tu sembles parfaitement lucide et conscient de ta situation. On sent que tu as commencé une nouvelle étape décisive dans ton acception avec tous ces CO et cette autre phase de réflexion. Surtout, ne t'arrête pas sur cette bonne lancée !


Tu as raison de parler et de t'exprimer (sur le forum ou avec tes proches), ça ne donne rien de bon de tout garder à l'intérieur. Je pense que tu l'as constaté par toi-même. Je t'encourage à poursuivre ton extériorisation, de préférence plus souvent qu'une fois tous les 2 ans ! :wink: Parler aide à faire le point, à dire les choses clairement, non seulement à son interlocuteur-trice mais également à soi-même.


Bravo à toi :gentil:
Harmodius
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Re: Coming-out estivaux (attention, pavé)

Message par Harmodius »

Grrrrr ! J'ai discuté avec S2 sur Facebook, pendant une vingtaine de minutes, et on a parlé de choses et d'autres, des vacances, de cette année qui s'annonçait... Je me sentais bien, vraiment bien, vraiment en confiance, et plus ça allait plus j'étais persuadé que j'allais pouvoir lui faire mon CO, ça me paraissait de plus en plus facile, de plus en plus évident et naturel... et il est allé se coucher :snif: :snif: alors bon, je ne me sentais pas de lui dire "au fait S2, j'ai un truc à dire..." alors qu'il était en phase de couchage et que la discussion ne pourrait être que malencontreusement abrégée... ou alors il aurait retardé son coucher, mais j'aurais eu l'impression qu'il me fasse une faveur en m'écoutant m'épancher... Je m'en veux un peu mais je sais pas si c'est de ma faute ou si c'est juste parce que je l'ai capté sur FB un peu trop tard ! En tout cas, j'ai sûrement fait durer un peu trop longtemps les préliminaires... :yeah: :yeah:

Malgré tout je suis quand même assez content, parce que j'ai senti que j'étais vraiment à deux doigts de lui dire, et que je suis certain à, disons, 80/90% que s'il n'était pas allé se coucher, au moment où j'écris, il saurait que je suis gay. Bref, j'espère que l'occasion se représentera bientôt de discuter avec lui sur Facebook, que je pourrai aborder la conversation avec lui de manière naturelle... J'espère que je pourrai lui dire sur Facebook avant de le revoir en vrai, ça m'impressionne plus de faire un CO non-virtuel à des gens que je connais depuis longtemps.

Quant à R., il traîne beaucoup sur Facebook ces temps-ci, mais j'ai pas osé lui parler ! Peut-être que je devrais essayer d'engager une conversation plus anodine avec lui, et ne lui faire mon CO qu'à la fin. Avec évidemment le risque qu'il doive quitter la conversation avant qu'on en soit arrivé au point qui m'intéresse. Mais je trouve ça un peu brutal et intimidant de dire : "Salut R. ! Au fait, je voudrais te dire quelque chose : je suis gay..." Ca passe peut-être mieux si ça arrive après d'autres sujets, si la prise de contact a déjà eu lieu de façon plus "soft"... En tout cas c'est un peu comme ça que ça s'est passé avec P. et S1 (surtout avec S1, si je me souviens bien).

Mais c'est pas vraiment un "coup pour rien". J'ai senti que j'étais à deux doigts de le faire, que je pouvais le faire, et ça me fait me sentir fort :yeah: :yeah:
man-hattan
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Re: Coming-out estivaux (attention, pavé)

Message par man-hattan »

Déjà, félicitation pour le chemin parcouru en l'espace de quelques mois seulement! 3 coming-out, ce n'est pas rien, surtout lorsqu'il concerne des personnes aussi proches que des membres de la famille ou des amis avec qui l'on s'entend très bien. Donc bravo! :wink:

D'autre part, j'admire ton sens de l'écriture. Ton "pavé" comme tu l'appelle est loin d'être indigeste et on sent réellement son authenticité. 'Fin bref, j'aime beaucoup!

Sinon, je ne repasserais pas sur la similarité de nos situations (je vais réclamer des droits d'auteur pour les parties I et II pour plagiat je crois... :mrgreen: ). Mais en tout cas, tu fais preuve d'un sacré sens de l'introspection et d'une réflexion très très poussée! Tu parlais du sens de la psychologie de tes amis mais tu peux aussi te faire le même compliment.

Finalement, comme l'a dit Queen of Leon, on ne peut que te souhaiter de rester sur cette dynamique hyper positive pour toi. Entre les 3 coming-out réalisés, les 2 autres qui s'annoncent (ce n'est qu'une question de temps et de conditions propices apparemment) et tes projets pour l'avenir, tu dois être regonflé à bloc et tu n'as pas volé ton sentiment de fierté. Et si jamais il t'arrive d'avoir un coup de mou, repense au chemin parcouru en si peu de temps, je pense que ce sera suffisant pour te redonner l'espoir.

Donc si je ne fais certes pas avancer ta situation (tu t'en charges très bien toi-même) mais c'est plus un gros message de félicitations et d'encouragement à poursuivre cette voie. (Et je devrais peut-être m'en inspirer pour faire quelques CO à des amis...)
Harmodius
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Re: Coming-out estivaux (attention, pavé)

Message par Harmodius »

Merci merci merciiiii... Si je donne l'impression d'être "psychologue" et d'avoir des qualités d'introspection, c'est aussi parce que j'ai tellement remué tout ça depuis 2 mois, en plus d'en avoir plusieurs fois parlé avec D., que j'ai réussi à y voir à peu près clair. Mais y a 2 mois, c'était pas le cas :wink:

J'essaierai de vous tenir au courant de la suite. Je suis encore un peu énervé d'avoir loupé le coche avec S2 hier ! Je ne me sens vraiment pas de relancer une conversation qui porterait *juste"* là-dessus. En fait, j'ai envie de faire mes CO dans le cours d'une conversation, ou après qu'on a déjà discuté d'autre chose... pour dédramatiser la chose et éviter de faire de mon homosexualité le SEUL sujet de la conversation... et le problème, là, c'est que ma méthode d'approche avec S2 est grillée ^^
man-hattan
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Re: Coming-out estivaux (attention, pavé)

Message par man-hattan »

Même en 2 mois, je trouve ça admirable!
Allez, tu vas sûrement trouver un moyen de lui dire... lors de tes coming-out automnaux! :^^:
Harmodius
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Re: Coming-out estivaux (attention, pavé)

Message par Harmodius »

C'est gentil de suivre la suite du feuilleton ! Pas de nouveaux épisodes dernièrement...
(enfin si, j'ai visité un studio :ninja: :ninja: )
man-hattan
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Re: Coming-out estivaux (attention, pavé)

Message par man-hattan »

Pourquoi " :ninja: "? C'est cool, même si ça ne concerne pas ton coming out! Et maintenant tu as un pied en plein dans ta démarche de prendre ton logement. Bonne recherche!
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