V.O. sans aucune possibilité de négociation.
Et ça crée à chaque fois des problèmes lors des rassemblements de famille à Noël, où "mais enfin pourquoi tu fais la tête à pas vouloir aller voir le film ??" - qui ne passe évidemment qu'en véeffe dans le patelin pourri où on réside pour les fêtes
Mais je m'y tiens.
En VF vous avez une version complètement tronquée de l'oeuvre : il y manque tout le travail de direction d'acteur
dans l'intonation, qu'a pu accomplir le réalisateur avec ses comédiens. OK pour des bouffoneries avec Vin DIESEL c'est pas très grave, mais dès que c'est un vrai cinéaste qui est aux commandes, et qui dirige de vrais comédiens de talent, quelle perte sèche de se taper les doublages français !
En plus, en France, doubleur est essentiellement un métier de comédien raté, qui font ça en attendant de trouver mieux. Y'en a des "bons" mais ils sont plutôt rares : le souvenir que j'en ai est plutôt abyssal. En plus de ça, la synchronisation labiale exige des contorsions assez terribles entre Anglais et Français, si bien que ça dénature souvent beaucoup plus le sens que ne peuvent le faire des sous-titre (qui font parfois un peu plus court que ce que serait une traduction littéraire exhaustive du texte effectivement prononcé).
Enfin, l'anglais est une langue beaucoup plus riches d'accents et d'intonations variées que le français (qui n'est pas la plus dépourvue non plus sur ce chapitre, mais quand même). Il y a des films entiers qui reposent en partie sur l'opposition de prononciations (je pense par exemple à
easy vertue : l'un des fils rouges du film, c'est évidemment le clivage entre l'accent amérloque de Jessica BIEL, et l'accent
so brittish de sa belle-mère jouée par Kristin Scott Thomas. Vous ôtez cette dimension au film, et vous l'amputez au trois quart...).
Comment dès lors reconstituer dans une Véeffe ces oppositions d'accent ? A part décider arbitrairement que accent écossais <==> accent marseillais ; accent londonien <==> accent parisien ; accent américain <==> accent toulousain ; accent irlandais <==> accent corse, ce qui serait gentiment absurde, je ne vois pas trop comment faire vivre intelligemment ce contraste, lorsqu'on traduit brutalement en prononçant du français par-dessus.
Et j'ai envie de dire que même dans un block-buster tout pourri et bien gogol, il vaut mieux aller voir de la VOST : il peut y avoir un personnage original, sympa, avec un accent et un phrasé à couper au couteau, qui sauve de la misère.
Pour finir, un doublage francophone coûte beaucoup beaucoup plus cher que l'implémentation de sous-titres. Donc à quoi bon ? Accessoirement, les études menées par l'OCDE sur la performance des élèves des pays membres sont sans appel : dans les pays où le doublage des productions audio-visuelles n'existent pas (elles passent alors en VO sous-titrées), les gosses sont infiniment plus forts en anglais que ceux des autres pays, et lisent également mieux (forcément : au moins lire les sous-titre, ça leur fait lire quelque chose ! Et oui).
Bref jamais ô grand jamais de la VF : c'est de la purée de film, ça perd une part monstrueuse de son goût. La VOST n'a QUE des avantages.