Végétariens et/ou végétaliens en discussions

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zigomio
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Re: Sans titre

Message par zigomio »

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Ce que nous voulons dire, avec Crown, c'est qu'en tant que végétariens, nous savons quelles sont les conséquences de l'ingestion de viande, autrement dit comment cet aliment est arrivé dans notre assiette.

Et interrogez-vous sur le peu de reportages sur l'abattage ou l'élevage des animaux, alors qu'on nous fait des marronniers sur les moissons ou les vendanges.
j'ai eu un petit rictus en lisant cela

on dit qu'il faut laver ses fruit qu'on achetent pour qu'elle sois propre bien que sa sert a rien: il faudrait les laver longtemps pour qu'il soit propre

les céréales? bourré de pesticide et autre truc louche dans ce genre

sans compter tout se qui est conservateur etc etc

et même les fruit/légumes que vous faite vous même sont indirectement contaminer ( par Tchernobyl pour prendre que cette exemple)


alors serte on pourra dire ce que l'ont veux sur la viande mais l'alimentation végétal n'est pas aussi " saine " qu'on veux nous laisser le croire. on vie dans un monde ou le fric est roi, on mange et mangera encore longtemps de la merde

quitte a manger de la merde autant que ca me fasse plaisir j'adore la viande que sa sois de la blanche ou de la rouge et je ne culpabiliserais jamais devant un morceau de viande ou une cuisse de poulet car si je devais faire ca je ne mangerais plus rien

et j'ai beau pas être végétarien je sais les conséquence d'une alimentation carné mais aussi végétal faut arrété de croire que les autres sont des idiots :pascontent:
Kefka
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Re: Sans titre

Message par Kefka »

Manchette a écrit :Ce que nous voulons dire, avec Crown, c'est qu'en tant que végétariens, nous savons quelles sont les conséquences de l'ingestion de viande, autrement dit comment cet aliment est arrivé dans notre assiette.
Hum ... N'y aurait-il pas une pointe de condescendance dans ce propos ?

Juste pour la petite histoire personnelle : pour moi, l'expression "hurler comme un goret que l'on égorge", ce n'est pas juste une métaphore. L'égorgement d'un porc, je connais. Quasiment ouvrir la bête en deux, je l'ai fait. Le vidage d'intestins, je connais. Transporter un bassine pleine de sang, je connais aussi. Touiller ledit sang avec de la viande et des pommes pour faire du boudin noir, aussi. Souffler dans les intestins afin de vérifier qu'il n'y a pas de trous et qu'on peut donc les utiliser pour faire des saucisses, ça ne m'est pas inconnu. Je peux continuer longtemps comme ça. Alors oui, je n'ai pas égorgé ce que je mangeais. Mais je me suis tenu suffisamment prêt pour recevoir du sang de ce porc sur mes chaussures. Et ça ne m'empêche pas de manger de la viande.

Ceci est un message sans grande teneur argumentative, je le concède, et il est plus motivé par un agacement irritant que par autre chose.
spécimen
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Re: Sans titre

Message par spécimen »

Manchette a écrit :Si tu allais dans des restaus végétariens, tu verrais l'absurdité de ton propos.
Tu n'as pas compris mon propos, il ne faut pas couper le développement de mon idée à cette seule phrase. Il faut lire la suite. En substance, j'illustrais par les sources d'omega 3 très limitées, en l'occurrence noix, lin et colza (sous forme d'huiles). Même principe pour le soja qui recueille en effet pas mal d'acides aminés essentiels. Si pour limiter les carences, il faut concentrer à minima dans son alimentation ces 4 types d'ingrédients, je relevais que pour une cuisine déclarée variée, c'est loin d'être évident.
Manchette a écrit :Tout d'abord, le soja n'est pas comme la viande : on peut l'apprêter de différentes façons (ersatz de viandes, tofu, tempeh, germes et autres). Alors que si l'on cuit un rôti de boeuf à la vapeur, ou si l'on cuit un steak au four, je ne suis pas sûr du résultat.
Je te renvoie l'absurdité de ton argument. Un bon steack peut se manger bleu, saignant et à point. Certains l'aiment même cru sous la forme de tartare. Voilà rien que 4 façons de préparer/cuire un steack. Mais tu as également la grillade, la plancha, le rôtissage. Cela fait 3 autres types de cuissons supplémentaires ! Tu démultiplies encore la variation si tu t'amuses à les accompagner de sauces différentes.
Manchette a écrit :Je mange du tofu aussi bien cru que cuit de toutes les façons possibles (contrairement à toutes les viandes) ; sans oublier que je ne mange pas du soja que sous forme de tofu, et le soja est loin d'être la seule source de protéines d'un végéta*ien. C'est même un aliment peu présent dans la cuisine indienne au végétarisme pluriséculaire.
Même en ajoutant les fruits oléagineux, les légumineuses, les graines et la levure de bière, je crois ça reste tout de même bien loin d'une cuisine aussi variée que tu le prétends. L'argument de la variété dans le végétalisme ne me semble pas être le plus convaincant définitivement. Rien qu'en rajoutant les viandes blanches, les poissons, les fruits de mer, les laitages et les ovoproduits, on a tout autant de déclinaisons possibles sans risquer une quelconque carence.
Manchette a écrit :Ensuite, connaissant des végétaliens, je peux te dire qu'ils ne mangent pas la même chose à tous les repas : ils ne mangent pas plus de vitamine D ou de calcium à tous les repas qu'un omnivore. Quand tu manges un steak-frites, tu as une grosse carence de fibres : tu ne pourrais pas manger du steak-frites à tous les repas, et il en va de même pour les végétaliens. L'équilibre alimentaire se fait sur plusieurs repas, et non à tous les repas !
Tu as tout à fait raison, mais l'argument de la variété de la cuisine végétalienne me paraît usurpé. Le concept c'est tout de même de limiter certains types de denrées alimentaires, et pas des moindres.
Manchette a écrit :Quant aux OGM, je te rassure, tu en manges certainement bien plus qu'un végétarien. Toutes les préparations que j'achète à base de soja sont bio, et ne contiennent pas d'OGM. Or, à moins de ne manger que de la viande bio, tu manges du soja OGM sans le savoir, puisque l'alimentation d'un animal aux OGM n'est pas obligatoire à signaler sur l'étiquette.
L'argument du bio peut faire l'objet d'un autre débat. Je connais les systèmes "d'attribution" des certificats bio, je serais beaucoup moins catégorique que toi quant à l'absence d'OGM dans des produits estampillés bio.
La question des OGM, comme le bio, est un autre débat.
J'opposais l'argument des OGM dans le soja aux végétaliens qui avancent comme argument que justement ils sont épargnés... et bien non.
Et c'est vrai, les OGMs dans l'alimentation animale deviennent un réel problème, nous sommes bien d'accord. Même si l'exemple nord-américains depuis les années 90's montre qu'il n'y aurait pas de conséquences...
Manchette a écrit :Idem pour les fast-food : on en ouvre même tous les jours ou presque rien qu'en France. Et il ne me semble pas qu'ils se soucient particulièrement de la façon dont est produite la viande qu'ils vendent à leurs clients, y compris sur la question des OGM...
Parce qu'être omnivore, c'est forcément fréquenter des fast-food ? D'ailleurs je ne vois pas très bien le rapport entre label rouge et fast food... Je souhaitais juste mettre en évidence que non, l'industrialisation n'a pas imposé sa norme à l'agriculture et bien heureusement. L'exploitation de la famille de Gina en est le parfait exemple. Ballade-toi dans le Charolais, ballade-toi du côté de Salers, et tu verras que l'élevage extensif a toute sa place dans l'agriculture française.
Harmodius
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Re: Sans titre

Message par Harmodius »

Crown Of Thorns a écrit : Je ne trouve pas du tout l'argument hors sujet, au contraire. Je ne pense pas à la place de Manchette, mais j'imagine que ce qu'il veut dire, c'est qu'il faut être capable d'accepter en face jusqu'au bout le contenu "moral" de ce qu'on consomme. Et qu'à ce titre, accepter de manger de la viande tout en n'étant pas capable en face de l'animal vivant de l'abattre pour le bouffer, c'est faux-cul.
Je trouve cet argument d'une immense mauvaise foi. Il y a plein de métiers que je ne me sentirais pas capable de faire, et dont je suis pourtant bien content qu'ils existent. Croque-mort, médecin légiste, voire chirurgien...

Par ailleurs le contenu "moral" n'a rien à voir avec l'émotion ressentie devant un veau en train d'être tué. Le contenu moral c'est "c'est bien/c'est pas bien". Que je ne sois pas capable de soutenir la vue d'un animal en train d'être tué est indifférent au fait que par ailleurs, je trouve ça admissible ou non.
spécimen
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Re: Sans titre

Message par spécimen »

Crown Of Thorns a écrit :Spécimen je ne comprends toujours pas tes arguments, je le regrette. Que pour consommer un animal il faille l'abattre et donc être prêt à souscrire à un tel acte, je ne vois pas en quoi on peut valablement y opposer le fait qu'il faille savoir le faire de ses mains. Je ne vois pas en quoi la seconde proposition interfère avec la première, y répond, y rétorque, rien. Je trouve du coup que ça frise l'absurde de me répondre ça.
Harmodius a bien mieux répondu que moi, de surcroît en plus court... C'est une question de savoir-faire. A titre personnel, je suis parfaitement incapable de reconnaître les différents quartiers de viande dans un animal abattu, encore plus incapable de savoir comment il faut la découper, ou même de tuer l'animal dans les meilleures conditions.

C'est comme si moi je te demandais, puisque tu sembles être végétarien, de réaliser un profil cultural, de doser les constituants NPK de la terre sur les premiers cm d'épaisseur avant de procéder à son amendement, de la labourer, de la travailler pour creuser les sillons pour y planter les semences. C'est comme si je te demandais de suivre un itinéraire cultural précis, répondant à un cahier des charges précis avec suivi de l'étape de germination, de la progression des parasites pour entreprendre les actions phytosanitaires. C'est comme si je te demandais de parcourir la totalité de la surface de la parcelle cultivée pour détecter les zones en stress hydrique, ou les autres en surabondance avec asphyxie hydrique en profondeur au niveau racinaire. C'est comme si je te demandais de castrer/féconder les différents plants de la parcelle. Et enfin, c'est comme si je te demandais de repérer le bon moment de récolte en sachant faire correctement une AIS, ou un extrait sec ou un brix. Pour solder le tout, c'est comme si je te demandais de conduire une moissonneuse batteuse, de procéder aux renseignements administratifs déclaratifs. Je pense, je peux répondre à ta place, tu serais bien incapable de réaliser une seule de ces étapes. Et pourtant tu es végétarien. Et pourtant ton alimentation provient bien du travail d'agriculteurs/cultivateurs.

Mon argumentation t'apparaît-elle toujours aussi absurde ou tu refuses toujours sciemment de comprendre là où je veux en venir ? En parallèle, si tu pouvais cesser de distribuer des termes comme "absurde", "ridicule" etc... je crois on gagnerait en sérénité. Quand bien même tu trouverais cela absurde/ridicule, cela reste ton seul et entier avis personnel. Je te remercierais donc dorénavant de prendre les précautions nécessaires pour exprimer tes sentiments personnels au sujet de tes interlocuteurs, en évitant ainsi de les faire passer pour vérité, ce qui a le don singulier de m'agacer. De plus, je doute sincèrement que cela ait un réel intérêt sur un forum, ni que cela fasse réellement avancer le débat.
Crown Of Thorns a écrit :J'y réponds que la distribution des savoir-faire est une nécessité dans l'espèce humaine (on n'a pas tous les temps d'être ingénieur ET boucher, navré),
Je suis fort aise d'enfin te lire l'écrire.
Crown Of Thorns a écrit :mais que ça n'a rien à voir avec l'ensemble du contenu moral contenu dans le fait de consommer un être animé qu'il a fallu buter au préalable pour ce faire, dont il est question ici. Tout cela pour dire que ta façon de rebondir sur la contradiction que je soulève me parait... irrationnelle.
Encore une fois, il me semble pourtant avoir traité de ce sujet précis qu'est la morale... Je ne vois pas bien ce que vient faire la morale dans cette discussion ?!? Surtout quand on voit quelles passions ce nom commun déclenchent dans des débats bien moins polémiques. La seule chose que j'ai retenue des nombreuses lectures de Kefka (ça y est ça me sert Kefka, et je comprends enfin où tu voulais en venir !), c'est qu'il n'y a rien de plus subjectif que la morale. Il me semble donc que c'est plutôt toi qui as une argumentation irrationnelle sur ce point précis.
Crown Of Thorns a écrit :Oui, je ne sais pas faire, découper un agneau.
Moi non plus je te rassure
Crown Of Thorns a écrit :Ça ne m'ôte en rien le droit de m'y opposer, et me le faire remarquer n'ôte rien à la pertinence de mon argumentation, sauf à démontrer l'immoralité du fait de ne "pas savoir faire".
Tu as entièrement raison dans la mesure où cela relève d'une conviction personnelle que je respecte fondamentalement. Là où je coince, c'est que tu n'a pas à m'imposer ta morale subjective. Je ne te force en rien à manger de la viande. Je n'écris pas que tu as tort de suivre un régime végétarien. J'aimerais que tu fasses de même avec moi.
Crown Of Thorns a écrit :Enfin bref... Parce-que l'immortalité du fait de "ne pas vouloir savoir comment ça se passe" a en revanche un fondement : sur la base d'un critère d'empathie, on peut juger inacceptable de s'adonner sur autrui à un acte auquel sur soi-même on ne consent pas (le meurtre, en l'occurrence). Se contenter de steak sous cellophane sans vouloir contempler la réalité de abattoir revient à contourner artificiellement ce problème, ce qu'on peut juger insatisfaisant en terme d'analyse personnelle intégrale des conséquences de ses actes (ie : manger de la viande encourage l'abattage d'animaux).
Là je pense tu fais déraper le débat en assimilant abattage et meurtre. L'amalgame m'apparaît largement déplacé et malhonnête dans cette discussion. C'est un peu du même ordre, sur d'autres forums, que l'amalgame entre homosexualité et pédophilie... :s J'apprécie tout particulièrement de lire que j'incite au meurtre de par mon alimentation :s Tu frôles à ton tour une ligne rouge que tu dénonçais sur un autre topic. Ressaisis-toi, merci.

Après je conçois parfaitement que l'on puisse considérer comme inacceptable le fait de tuer des animaux. Mais dans ce cas, poursuis ta logique jusqu'au bout, et nous en reparlerons. Par exemple, débarrasse-toi de tout article en cuir, débarrasse-toi d'une partie non négligeable de la pharmacopée contemporaine, débarrasse-toi de certains vaccins, de certains articles de cosmétique. Ils ont tous entrainé de façon directe ou indirecte la mort d'animaux.
Dernière modification par spécimen le mar. avr. 05, 2011 9:19 pm, modifié 1 fois.
spécimen
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Re: Sans titre

Message par spécimen »

J'ai laissé échapper un point précis soulevé dans cette discussion. Le coût environnemental, comme l'eutrophisation aquatique que Manchette (je crois c'est toi, désolé si ce n'était pas le cas) avait abordé. Je ne suis pas là pour contredire cette malheureuse évidence.

Cependant, je dois préciser qu'une réelle prise de conscience a été entamée sur ce sujet. J'élargis le débat sur l'étiquetage environnemental. Vous ne le savez peut-être pas, mais une des lois du Grenelle aurait dû obliger les industriels à procéder à l'étiquetage environnemental à compter du 1er juillet 2011. Certaines enseignes de la grande distribution ont commencé de leur propre initiative à s'y atteler comme Casino et Conforama.

Le but de la manœuvre est de communiquer auprès des consommateurs les coûts/impacts environnementaux de l'extraction des matières premières, de la fabrication, du transport, de l'utilisation et de la fin de vie du produit ainsi étiqueté. Casino a par exemple décidé, sur ses produits à marque propre, d'indiquer la quantité de CO2 émise par kg de produit fabriqué. Conforama a quant à lui, décidé de communiquer sur la quantité de CO2 émise, sur la quantité de ressources non renouvelables utilisée, et sur la consommation d'eau pour fabriquer ses articles (pas tous, seulement une partie).

Face à l'ampleur de la tâche, tous les industriels sont concernés, et pas seulement l'agro-alimentaire (ça touche en effet tous les articles commercialisables), l'état a alors décidé de repousser de un an l'application de cette loi en attendant de procéder à une phase d'expérimentation et d'alimentation des bases de données et l'établissement d'un référentiel commun d'affichage et de représentation de l'information pour permettre les comparaisons au niveau des rayons de vente. La loi est prévue d'entrer en application progressivement à partir du 1er juillet 2012.

Et parmi les critères environnementaux à suivre, ceux qui ont un impact sur l'environnement, avec la consommation d'eau, son eutrophisation est prise en compte. C'est à dire que dans les analyses de cycle de vie des produits (notamment alimentaires), seront pris en compte les rejets animaux qui contribuent à l'eutrophisation.
En parallèle, il sera pris en compte les gaz issus de la fermentation digestive des ruminants dans la quantification de l'émission en CO2.

A terme, c'est par un effet de domino que l'on va atteindre les producteurs primaires de la chaîne alimentaire dans la sensibilisation au sujet des rejets animaux sur le milieu aquatique ! et de l'impact de leur élevage sur l'environnement.

Avant même cela, en Bretagne, des exploitations porcines se sont lancées dans l'exploitation technologique d'installations de cogénération énergétique avec méthanisation anaérobie des effluents d'étables. Les résultats sont là, on observe une diminution considérable des polluants organique dans l'environnement avec une activité bien moins impactante écologiquement parlant.

Cela vient, il faut du temps, cela coûte de l'argent, mais ça va dans le bon sens !
Crown Prinz
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Re: Sans titre

Message par Crown Prinz »

Non non je te rassure specimen, ton argumentation me parait toujours aussi absurde, je n'en démords pas. Le lien que tu tentes de faire entre la nécessité que je place à s'astreindre à cautionner jusqu'au bout l'acte de consommation de viande, c'est à dire en supportant pleinement la vue de l'acte d'anéantissement de la vie d'un vertébré supérieur (qui constituent la majorité des pièces carnées qu'on avale), et la nécessité d'avoir le savoir-faire pour le faire, cela m'apparait toujours, malgré tes explications agacées, comme un écran de fumée rhétorique tel, qu'effectivement il est difficile de trouver par quel bout le prendre, tant il n'a rien à voir avec la nécessité d'intégrité éthique que j'évoque au départ. Donc je conserverai l'usage de ces vocables qui te sont si difficile à souffrir, tant ils m'apparaissent à moi, humble petit penseur du soir, de raison ici : argumentation absurde, tirée par les cheveux.
Ca n'est que mon avis, soit soit, nous voilà avancés.

Je fonde l'exigence d'empathie sur ma propre expérience sensorielle, car je me représente en pensée un monde où chacun se sentirait libre d'infliger cet acte de mise à mort d'autrui, autrui étant un animal quelconque, être humains compris. Mon expérience sensible préalable me fait réaliser que si cette liberté était offerte à chacun, j'en souffrirai considérablement, par l'annihilation de mes proches, et par l'éventualité de la mienne, à laquelle je demeure adverse. J'en conclus qu'il est nécessaire, entre être humains civilisés, de mettre à mort des bestioles ayant manifestement des expériences sensibles comparables à la nôtre, car nous leur infligeons manifestement une détresse que nous refusons de subir nous-mêmes.


Pour contrer ce développement, tu me réponds assez arbitrairement que puisque c'est comme ça je n'ai qu'à moi aussi posséder le savoir faire nécessaire à la fabrication de chacune de mes consommations. Tu m'excuseras de ne vraiment pas voir le rapport, et je subodore accessoirement qu'il n'y en ait aucun, mais passons.
A mon tour, pour me prêter au jeu d'une réponse, j'imagine en pensée un monde où chacun ne profiterait plus de la spécialisation des uns et des autres, et ne devrait compter que sur lui-même pour concevoir les objets qu'il consomme pour sa survie. J'aperçois donc par ce procédé un beau retour aux campagnes du moyen-âge et encore. Soit, et je constate que c'est une belle régression. Merveilleux exercice, qui ne m'a strictement rien appris au sujet du présent problème, consistant à trouver un critère moral suffisant pour cautionner la consommation de viande et donc l'anéantissement de l'animal qui lui est nécessairement préalable (car oui, "moral", nous emploierons ce terme, qui est adapté dans le présent débat, même si Spécimen s'y oppose).

A mon sens, ce que tu me rétorques n'a strictement rien à voir avec le problème que je pose, et relève de l'écran de fumée rhétorique arbitraire. Je ne vois pas le lien entre évaluation de la moralité de l'acte de tuer une bête sensible pour la bouffer, et évaluation de la présence du savoir-faire nécessaire pour ce faire chez moi. Exhibe-moi le lien de façon claire, et peut-être que la discussion avancera. Mais j'ai beau essayer, je ne vois pas à quel jeu tu te prêtes, si ce n'est celui de la diversion.

J'aimerais enfin une explication sur ce dernier point élaboré, à savoir qu'il serait fondamentalement sans objet de s'échiner à débattre de la moralité de tel ou tel acte. J'avoue ne pas comprendre, ou tomber des nues, c'est selon. Sur quoi ont porté les travaux de penseurs comme Kant, si ça n'est tenter de trouver des critères opérationnels et universels pour statuer sur le caractère "moral" ou autre de tel ou tel acte ? J'ai bien conscience d'avoir un bagage culturel trop faible pour parler de son oeuvre avec toute la technicité qui s'impose, mais voilà : de mon petit acquis de lycée, il m'avait bel et bien semblé qu'un gros gros morceau de son propos, c'était de trouver des façons d'arbitrer de façon définitive entre ce qu'on peut considérer comme un acte "moralement acceptable", et au contraire ce qui ne l'est pas. Et que l'une des principales pistes qu'il avait exhibé, c'était de voir si ledit acte réalisé par toute la multitude résultait en une expérience collective soutenable, ou bien à une complète déchirure du vivre-ensemble

Dès lors, on peut partir du prémisse que s'il demeure des choix échappant à tout critère de ce type (je pense que statuer sur le caractère moralement acceptable ou non de se curer le nez restera indécidable), dès lors que l'anéantissement d'une créature qui est adverse à sa propre détresse vitale est en jeu, j'intuite naïvement que là, par contre, on est tout à fait dans le champs de la question étudiée. Donc oui, à mon sens, sisisi, il y a clairement matière à formuler un avis sur le caractère moral ou non de consentir à l'abattage d'un animal sensible pour le bouffer. On ne peut pas se barricader derrière le fait de prétendre que d'aucun consentent à tuer des bêtes pour s'en nourrir, d'autres non, mais que toute évaluation de ces décisions dans une perspective autre que purement descriptive devient immédiatement vide de sens, car y échappant comme par enchantement. Donc je persiste : si, on peut discourir de l'acceptabilité morale de l'abattage des animaux pour s'en nourrir, cet acte n'est pas vide de conséquence pour un certain nombre d'acteurs ayant droit au chapitre dans le débat, puisqu'en premier lieu il a des répercussions pleines pour l'animal concerné, ainsi que pour les autres congénères humains qui doivent continuer à vivre dans le monde pollué par tout ce qui a été nécessaire à faire grandir ladite bête avant de la tuer.


J'aime de plus en plus ce débat, où l'air de rien on sent bien que pour tous les présents adversaires, l'expérience de la cueillette d'une salade mise en regard de celle de l'égorgement d'un animal suscite nettement moins d'impression de rejet, de dégoût ou de révolte, selon des critères intellectuels et sensibles en fait effectivement partagés par tous, mais où le parangon de mauvaise foi va jusqu'à développer une spéculation aboutie et sophistiquée sur la détresse collégialement ressentie par l'espèce "pommier" prise dans son entier lorsqu'on cueille le fruit "pomme", plutôt que de laisser choir à terre et éventuellement germer.
Harmodius a écrit :
Crown Of Thorns a écrit : Je ne trouve pas du tout l'argument hors sujet, au contraire. Je ne pense pas à la place de Manchette, mais j'imagine que ce qu'il veut dire, c'est qu'il faut être capable d'accepter en face jusqu'au bout le contenu "moral" de ce qu'on consomme. Et qu'à ce titre, accepter de manger de la viande tout en n'étant pas capable en face de l'animal vivant de l'abattre pour le bouffer, c'est faux-cul.
Je trouve cet argument d'une immense mauvaise foi. Il y a plein de métiers que je ne me sentirais pas capable de faire, et dont je suis pourtant bien content qu'ils existent. Croque-mort, médecin légiste, voire chirurgien...

Par ailleurs le contenu "moral" n'a rien à voir avec l'émotion ressentie devant un veau en train d'être tué. Le contenu moral c'est "c'est bien/c'est pas bien". Que je ne sois pas capable de soutenir la vue d'un animal en train d'être tué est indifférent au fait que par ailleurs, je trouve ça admissible ou non.
Il y a une totale confusion entre plusieurs choses. Je ne compare pas des métiers entre eux. Dans les contre-exemples que tu exhibes, la comparaison qui est appelée est celle du boucher, de l'équarisseur, face au croque-mort ou au chirurgien. Ca n'est absolument pas ce que j'évoque.

Ce que j'évoque, c'est la nécessité de souffrir la vue de ce qu'on inflige à autrui, pour s'en nourrir, ce qui appelle à l'expérience empathique d'expérimenter une détresse similaire, et constater si on trouve cela acceptable de l'infliger à d'autres.

Donc c'est formidable qu'il existe des médecins et des croque-morts qui exercent des métiers dont je concède immédiatement qu'ils amènent à être témoins de scènes difficiles. Ca ne désamorce pas du tout le propos que je soutiens, à savoir qu'avant d'infliger contre son gré quelque chose à animal, il est de bon ton de se le représenter intégralement, afin de voir si in fine on ne trouve pas ça en fait révoltant. Et je parle d'expérience : la vue de travaux de journalistes sur diverses formes d'élevage a été une motivation parmi d'autres de me détourner de la viande, tant cette expérience sensible m'a fait percevoir qu'infliger ça à des bêtes était quelque chose de cruel.

Donc je réfute également ta réfutation sur le "contenu moral" que j'évoque, et je persiste : la vue, comme expérience sensible, peut amener à assez d'empathie pour juger que décidément ce qu'on inflige est en fait inadmissible. Donc la vue comme premier pas vers la réévaluation de la moralité d'un acte, j'y reste attaché.
Dernière modification par Crown Prinz le mar. avr. 05, 2011 10:09 pm, modifié 1 fois.
spécimen
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Re: Sans titre

Message par spécimen »

Crown Of Thorns a écrit :Non non je te rassure specimen, ton argumentation me parait toujours aussi absurde, je n'en démords pas. Le lien que tu tentes de faire entre la nécessité que je place à s'astreindre à cautionner jusqu'au bout l'acte de consommation de viande, c'est à dire en supportant pleinement la vue de l'acte d'anéantissement de la vie d'un vertébré supérieur (qui constituent la majorité des pièces carnées qu'on avale), et la nécessité d'avoir le savoir-faire pour le faire, cela m'apparait toujours, malgré tes explications agacées, comme un écran de fumée rhétorique tel, qu'effectivement il est difficile de trouver par quel bout le prendre, tant il n'a rien à voir avec la nécessité d'intégrité éthique que j'évoque au départ. Donc je conserverai l'usage de ces vocables qui te sont si difficile à souffrir, tant ils m'apparaissent à moi, humble petit penseur du soir, de raison ici : argumentation absurde, tirée par les cheveux.
Ca n'est que mon avis, soit soit, nous voilà avancés.
Tu mêles passion, émotion, éthique et morale dans une mélopée subjective. Je ne vois pas en quoi être végéta*ien serait "supérieur/mieux" qu'être omnivore, ou inversement. Je suis fort aise d'enregistrer ton point de vue qui n'a pas valeur argumentative dans ce débat. La rhétorique sur fond subjectif, c'est toi qui t'y prête. Il est d'ailleurs toujours intéressant dans un débat passionné d'observer que ce que dénonce les personnes est précisément ce qu'elles commettent elles-mêmes.
Crown Of Thorns a écrit :Je fonde l'exigence d'empathie sur ma propre expérience sensorielle, car je me représente en pensée un monde où chacun se sentirait libre d'infliger cet acte de mise à mort d'autrui, autrui étant un animal quelconque, être humains compris. Mon expérience sensible préalable me fait réaliser que si cette liberté était offerte à chacun, j'en souffrirai considérablement, par l'annihilation de mes proches, et par l'éventualité de la mienne, à laquelle je demeure adverse. J'en conclus qu'il est nécessaire, entre être humains civilisés, de mettre à mort des bestioles ayant manifestement des expériences sensibles comparables à la nôtre, car nous leur infligeons manifestement une détresse que nous refusons de subir nous-mêmes.
Il s'agit de ton exigence d'empathie. Elle ne saurait être universelle, puisqu'elle n'est pas partagée par tous. C'est une "logique" de voir les choses, ici la tienne, très bien, je respecte totalement. Finalement, c'est comme se poser la question s'il vaut mieux être athée, catho, juif, boudhiste ou musulman. Tant que ça reste dans la sphère privée, cela me convient ainsi.

A ce titre, je ne te lis pas répondre au sujet de ma question quant à savoir si tu possèdes des articles en cuir, si tu utilises des médicaments, des vaccins, des produits cosmétiques ??? Est-ce une fuite de ta part, ou tu es gêné aux entournures pour y répondre ?!?
Crown Of Thorns a écrit :Pour contrer ce développement, tu me réponds assez arbitrairement que puisque c'est comme ça je n'ai qu'à moi aussi posséder le savoir faire nécessaire à la fabrication de chacune de mes consommations. Tu m'excuseras de ne vraiment pas voir le rapport, et je subodore accessoirement qu'il n'y en ait aucun, mais passons.
A mon tour, pour me prêter au jeu d'une réponse, j'imagine en pensée un monde où chacun ne profiterait plus de la spécialisation des uns et des autres, et ne devrait compter que sur lui-même pour concevoir les objets qu'il consomme pour sa survie. J'aperçois donc par ce procédé un beau retour aux campagnes du moyen-âge et encore. Soit, et je constate que c'est une belle régression. Merveilleux exercice, qui ne m'a strictement rien appris au sujet du présent problème, consistant à trouver un critère moral suffisant pour cautionner la consommation de viande et donc l'anéantissement de l'animal qui lui est nécessairement préalable (car oui, "moral", nous emploierons ce terme, qui est adapté dans le présent débat, même si Spécimen s'y oppose).
Tu digresses inutilement. Encore une fois, l'utilisation de la morale dans cette discussion est de fait disqualifiée. C'est toi qui demande aux omnivores de tuer leur propre viande. Je t'oppose à cela : "et bien cultives tes propres plantes !"
Crown Of Thorns a écrit :A mon sens, ce que tu me rétorques n'a strictement rien à voir avec le problème que je pose, et relève de l'écran de fumée rhétorique arbitraire. Je ne vois pas le lien entre évaluation de la moralité de l'acte de tuer une bête sensible pour la bouffer, et évaluation de la présence du savoir-faire nécessaire pour ce faire chez moi. Exhibe-moi le lien de façon claire, et peut-être que la discussion avancera. Mais j'ai beau essayer, je ne vois pas à quel jeu tu te prêtes, si ce n'est celui de la diversion.
C'est toi qui est arbitraire en utilisant un concept subjectif (la morale) pour reprocher aux omnivores leur régime alimentaire.
Crown Of Thorns a écrit :J'aime de plus en plus ce débat, où l'air de rien on sent bien que pour tous les présents adversaires, l'expérience de la cueillette d'une salade mise en regard de celle de l'égorgement d'un animal suscite nettement moins d'impression de rejet, de dégoût ou de révolte, selon des critères intellectuels et sensibles en fait effectivement partagés par tous, mais où le parangon de mauvaise foi va jusqu'à développer une spéculation aboutie et sophistiquée sur la détresse collégialement ressentie par l'espèce "pommier" prise dans son entier.
De façon condescendante, tu assènes que les plantes ne souffrent pas. Je te démontre par A + B que tu sombres dans l'animalo/anthropocentrisme en faisant une telle remarque, de surcroît condescendante à ton interlocuteur. Au passage, tu fais l'amalgame déplacé entre abattage et meurtre, c'est l'hôpital qui se fout de la charité... Au niveau de la mauvais Foi, j'ai plutôt le sentiment que c'est toi qui détiens la palme.
Harmodius
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Re: Sans titre

Message par Harmodius »

Crown Of Thorns a écrit :

Il y a une totale confusion entre plusieurs choses. Je ne compare pas des métiers entre eux. Dans les contre-exemples que tu exhibes, la comparaison qui est appelée est celle du boucher, de l'équarisseur, face au croque-mort ou au chirurgien. Ca n'est absolument pas ce que j'évoque.

Ce que j'évoque, c'est la nécessité de souffrir la vue de ce qu'on inflige à autrui, pour s'en nourrir, ce qui appelle à l'expérience empathique d'expérimenter une détresse similaire, et constater si on trouve cela acceptable de l'infliger à d'autres.
Je persiste à penser que l'argument est faux. Ce n'est pas parce que moi je n'ai pas le cran nécessaire pour supporter la vue d'une scène, que j'ai le droit d'universaliser ce sentiment. J'admets tout à fait que certaines personnes puissent avoir ce courage-là : tant mieux pour elles, et pour nous.

Et sur un plan méthodologique, le problème, c'est que tu essayes d'appuyer un propos général (manger de la viande c'est mal...) sur un sentiment individuel que tu supposes être le mien (j'avoue que je n'en sais rien en réalité, je n'ai jamais essayé de tuer du bétail) en l'universalisant. Mais ce n'est pas parce que mon ressenti est de telle ou telle nature que tu ne pourras pas tomber, le coup d'après, sur quelqu'un qui réagirait de la façon opposée à la mienne dans les circonstances que tu évoques. S'il s'agit de porter un jugement moral, c'est-à-dire universel, sur le fait de manger de la viande (est-ce que c'est bien/pas bien/admissible/permis/interdit...), tu ne peux pas invoquer mon "epxérience empathique".
spécimen
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Re: Sans titre

Message par spécimen »

Harmodius a écrit :
Crown Of Thorns a écrit :

Il y a une totale confusion entre plusieurs choses. Je ne compare pas des métiers entre eux. Dans les contre-exemples que tu exhibes, la comparaison qui est appelée est celle du boucher, de l'équarisseur, face au croque-mort ou au chirurgien. Ca n'est absolument pas ce que j'évoque.

Ce que j'évoque, c'est la nécessité de souffrir la vue de ce qu'on inflige à autrui, pour s'en nourrir, ce qui appelle à l'expérience empathique d'expérimenter une détresse similaire, et constater si on trouve cela acceptable de l'infliger à d'autres.
Je persiste à penser que l'argument est faux. Ce n'est pas parce que moi je n'ai pas le cran nécessaire pour supporter la vue d'une scène, que j'ai le droit d'universaliser ce sentiment. J'admets tout à fait que certaines personnes puissent avoir ce courage-là : tant mieux pour elles, et pour nous.

Et sur un plan méthodologique, le problème, c'est que tu essayes d'appuyer un propos général (manger de la viande c'est mal...) sur un sentiment individuel que tu supposes être le mien (j'avoue que je n'en sais rien en réalité, je n'ai jamais essayé de tuer du bétail) en l'universalisant. Mais ce n'est pas parce que mon ressenti est de telle ou telle nature que tu ne pourras pas tomber, le coup d'après, sur quelqu'un qui réagirait de la façon opposée à la mienne dans les circonstances que tu évoques. S'il s'agit de porter un jugement moral, c'est-à-dire universel, sur le fait de manger de la viande (est-ce que c'est bien/pas bien/admissible/permis/interdit...), tu ne peux pas invoquer mon "expérience empathique".
Pfffiouh, mais pourquoi je n'ai pas ton niveau argumentatif, alors que j'ai 15 ans de plus que toi :s ça me frustre de ne pas avoir cette facilité/aisance.

Sinon ben +1000 hein. Tu synthétises en 3 lignes ce que j'ai périphrasé en 1 paragraphe...
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