Oui en effet je suis d’accord et je n’ai pas dit autre chose. Voilà juste un joli effet rhétorique pour mettre dans mes propos l’exact contraire de ce que j’ai dit. Quant aux termes que emplois, je ferais mieux la prochaine fois.Je ne sais pas bien ce que sont les " normalisations " et les " rationalisations comportementales ", mais je me permets d'imaginer de quoi il s'agit. Et je me permets aussi de douter sérieusement de ce qu'elles ont de scientifiques, y compris les "sciences" des races. Ceux qui se disent être scientifiques et confondent science et dogmes me font doucement rigoler. Ou plutôt, ils m'écoeurent violemment. Donc cooli sur " vous piochez que ce qui vous convient dans la science ".
Je reformule donc simplement, en des termes qui ne t’induiront pas autant en erreur : Si certaines données que l’on prend pour des sciences ne sont pas sciences, certaines autres ne sont pas de la religion bien qu’on les prenne pour telles (puisque tu t’essaies à un discours ontologique sans le savoir).
Je te trouve assez courageux d’équationner la religion à coup de formules tout aussi peu scientifiques (et encore moins religieuses) que ce que tu crois lire chez moi :
Et donc tu dis« religion = église = dogmes pourris = incapacité de réfléchir = bêtise de plus bas niveau »
C’est le contraire que j’affirme. D'ailleurs, tu l'as confirmé par la suite, c'est toi qui soutiens que la religion ne dit rien. Tu vas trop vite et tu confonds le travail d’interpretation avec je ne sais pas bien quoi et en mélangeant le tout avec ce que j’ai pu dire sur la nécessité du doute chez les croyants.soit on présente la religion comme tu le fais " tout est interprétation, tout est fondé sur le doute ", ce genre de choses, et alors je n'ai qu'une chose à dire : la religion, c'est vraiment du vent, non de Dieu !
Restons dans le stricte cadre du religieux (sans déborder, crois-tu, dans la foi). Même là quelque chose fait défaut à la reflexion que tu apportes. Simplement parce que, d’égalité douteuse, en égalité vaseuse, tu en viens à dire religion=bêtise de bas niveau.
Et tu te réclames cartésien… tu devrais lire ses Méditations métaphysiques et ses propos sur dieu, avant de te réclamer de Descartes car tu risques d’être choqué. Et la Bible puisque tu la cites. Au passage, La bible a été écrite par une tradition d’intellectuels. Alors les figures de styles, les images, les courbettes toute en finesse, ils maitrisaient à mort. Et vu qui avait accès aux « livres » (le terme n’est pas juste) jusqu'à la fin de la patristique ils ne pensaient pas être lu par un plouc de bethléem mais par des fins connaisseurs de la tradition hérméneutique judéochrétienne capables de l’interpréter. Et même si le plouc posait la main dessus, pratique, il n’y comprenait rien (et ça s’est bien vérifié).
De plus, pour faire ricochet sur la remarque intéressante d’Olivierz, tout livre de lois, séculier ou sacré, a toujours besoin d’un interprète et que sont les dayanim ou nos juristes laïques sinon des gens qui disent là loi au sens où il faut que celle-ci soit interprétée ? Toute loi, et a foritiori, tout système juridique demande toujours de fins interprètes spécialistes en retournement de cerveaux. Le Code civil n'est pas à la portée de tous, pareil pour la Bible.
En fait tu as toute ta légitimité dans ton discours. Un discours à la mode qui entend être fondé sur les évidences en citant comme une preuve à l’appui l’usage odieux que l’on a pu faire du lévitique. Là où je te rejoins c’est que ton opinion, car il ne s’agit pas encore d’une interpretation, est la plus simple et, politiquement, la plus usitée… mais comme dis kefka la plus meurtrissante (rien à voir avec la plus vraie). Tu es de ces ouailles de Dawkins qui rêvent d’en finir avec Dieu en essayant de démontrer que la religion fait plus de mal que de bien. Pourquoi pas. Laisse donc vivre ceux qui se nourrissent de la religion sans les juger à ton tour. Car alors, c’est un peu l’hôpital qui se fout de la charité («ne me jugez vous ignorantes vipères »). Tu ne sembles en réalité n’avoir que des rapports très cordiaux avec la religion (le « aimez-vous les uns les autres » et autres psaumes sur la condition misérable du croyant n’ayant étrangement pas retenu ton attention) : mais invites-la à boire un verre, qui sait peut-être qu’elle va te plaire ?
Je tiens juste à te dire que si, pour toi, la science détruit la religion, il est clair que je te ferais horreur jusqu’à la fin car, au fond, je ne pense pas vraiment en ces termes : ignorer l’apport religieux au profit de l’apport scientifique ou vice versa, les deux sont pour moi la preuve d’un rigorisme intellectuel vieilli. Je ne suis ni un scientifique, ni un religieux, juste un curieux.
Comme toi je ne cautionne ni l'homophobie ni la bigoterie, pas plus que le scientisme. Mais qu'est-ce qu'on fait? On brûle la Bible, on détruit les églises et on dit "y'a rien à voir circulez"? Ou on ingère cette tradition plus grande que nous pour la travailler selon notre conception altruiste, que nous estimons nécessairement plus humaine?
|