Créationnisme et évolutionnisme

Débats Gay et Lesbien

Vous être plutôt ...

Evolutionniste
137
85%
Créationniste
12
7%
Je ne sais pas
12
7%
 
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Katy Mini

Message par Katy Mini »

Bon d'accord reprenons le débat et restons y. La question est : Creationisme ou évolutionnisme? C'est une question d'opinion qui demande en clair « êtes-vous creationniste ou evolutioniste? » avec sondage en prime. Il y est demandé notre position personelle et pourquoi cette position. C'est la question initiale de Quentin.

Pour ce qui est de savoir de ce dont on parle, c'est assez clair je crois, simplement chacun y contribue à sa façon (il y a bien sûr des rebondissements et des déviations, mais n'est-ce pas là la force même des débats? :wink: ) : Donc

la question initiale : creationnisme ou evolutionnisme?
Le lieu commun : le creationnisme est le propre de tout croyant religieux et tout scientifique ne peut être autrement qu'évolutionniste. Mais qu'est-ce que vraiment le creationnisme et n'en existe-t-il qu'une seule forme?
Les thèmes abordés et les thèses avancées :
1)On a parlé de la validité de l'évolutionnisme, on est quasiment tous ici implicitement d'accord pour dire que le creationnisme menaçant est un non sens (ou plus en avant encore dans la prise de position qu'a été la tienne, un « cretinisme epistemique ») pour autant nous n'étions pas tous d'accord sur la validité de l'évolutionnisme. Et nous n'avons pas vraiment débattu sur le sujet, a part tkf qui a lancé le débat avec l'article qu'il nous a donné à lire de Sciences et Vie.
2)Aussi certains d'entre nous ont avancés (ud', kefka et d'autres) que l'interpretation des écritures n'étaient pas univoques et qu'en effet ils ne fallait pas se convaincre que ce sont des ecritures narrant des faits et donc, logiquement, totalement mensonger. La lecture par symbole semblait la seule véritable, même si, comme zae-el-dastan l'a souligné, beaucoup d'hommes ont pris pour argent comptant ce qui était ecrit et qu'on ne peut passer cela sous silence sous le seul pretexte qu'ils auraient mal compris. On en a profité pour faire la différence entre foi et religion. Certains, comme spécimen, ont postulé une equation : la religion = dogme et l'evolutionnisme = une forme de connaissance et que donc il ne fallait pas tenter de résoudre les tensions que les deux semblent provoquer car il ne sont pas sur un même niveau, la tension résultant d'un affrontement illégitime. Le nom de Dawkins est revenu afin d'appuyer l'idée que la religion s'inserent dans les zones d'ombres de la science. A cette position, d'autres ont essayé d'argumenter que l'incomensurabilité des deux n'était pas aussi évidente que cette argument le laissait penser.
3) Enfin le thème de la cause première. Remonter les causes jusqu'à la cause premiere semble être impossible scientifiquement pour l'heure donc nous tombons forcemment dans une dimension non-scientifique que la religion peut exploiter (sensiblement la théorie des zones d'ombres). On est en gros là pour l'instant. On pourrait se demander pour avancer sur cette question qu'est-ce que la spéculation et si la réligion spécule ou « simule » c'est-à-dire prend pour siennes les zones d'indecidabilité sans pour autant en éprouver le recevabilité en termes d'exigences religieuses.
J'ai élidé certains points, à ceux qui estiment qu'ils sont importants de les rapporter.

La problématique de fond, celle qui nous cause luxures du pouce et décollement de rétine :
le creationisme, qui tente de rationnaliser les ecritures, représente un danger pour notre société (consensus général du débat) car cette théorie cherche à fonder sa legitimité sur un prétendu rationnalisme des Ecritures. Or rationaliser les Ecritures, l'Histoire l'a montré, est tout à fait inadéquat aux politiques républicaines et démocratiques qui régulent nos sociétés pour la simple raison que ces écrits se présentent comme des livres de lois (et a fortiori aux yeux des creationnistes) et que la société a ses propres codes legislatifs. Dès lors quelle position adopter vis a vis du « désir de vaincre » des creationnistes?
OFF-Topic :
Kliban, j'ai cru comprendre que tu m'invitais à échanger sur Spinoza et donc à te répondre. Pour des raisons que tu as toi même avancé, je te répondrais en privé. Je n'ai pas l'intention de donner l'impression plus longtemps de « décentrer » le débat et toi non plus je pense.
spécimen
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Message par spécimen »

Mr Grumpy a écrit :3) Enfin le thème de la cause première. Remonter les causes jusqu'à la cause premiere semble être impossible scientifiquement pour l'heure donc nous tombons forcemment dans une dimension non-scientifique que la religion peut exploiter (sensiblement la théorie des zones d'ombres). On est en gros là pour l'instant. On pourrait se demander pour avancer sur cette question qu'est-ce que la spéculation et si la réligion spécule ou « simule » c'est-à-dire prend pour siennes les zones d'indecidabilité sans pour autant en éprouver le recevabilité en termes d'exigences religieuses.
J'ai abordé ce thème en un rapide post le 26/02/09 à 11:09. En quoi la religion serait-elle plus apte à s'exprimer sur ces zones d'ombre que la science ? Cette dernière a au moins l'honnêteté intellectuelle de reconnaître qu'elle est pour le moment incapable au niveau de la compréhension d'expliquer l'avant big-bang et le big-bang en lui-même.
Le paradoxe et/ou l'imposture religieuse c'est qu'elle s'empare de ces zones d'ombre pour imposer/légitimer son existence et pour fournir les bases nécessaires à son expansion en exploitant la crédulité du genre humain. Le paradoxe et/ou l'imposture religieuse c'est qu'elle joue sur les 2 plans en occupant le plan spirituel (c'est normal), tout en essayant des incursions de plus en plus vives sur le plan matériel. La parade est facile. Elle est inattaquable en présentant la nature supranaturelle/transcendantale de son étendard (et donc qui ne présente pas de prise par rapport à la science) tout en lui conférant/attribuant des pouvoirs sur la nature des choses :shock: C'est plus que de la prestidigitation intellectuelle, c'est un hold-up !

A la rigueur le but de la science n'a jamais été et ne sera jamais de démontrer l'inexistence de Dieu. Son but est d'expliquer le fonctionnement de l'ordre des choses de la Nature. La science n'érige pas de dogmes, n'a pas de pape ou ne s'organise pas en représentation officielle style Eglise pour se prononcer sur les aspects sociaux de notre société comme le font les 3 grandes Eglises monothéistes de notre monde contemporain.

Il n'y a donc pas de tensions politiques à vouloir vaincre les créationnistes (je te cite). Seulement il faut s'inquiéter de cette attitude louche de l'Eglise à vouloir expliquer/imposer de façon obscure l'origine du monde par le créationnisme. Ce qui ferait bien son affaire puisque cela induirait qu'il serait donc désormais inutile de chercher scientifiquement davantage. Cela contribuerait à asseoir et/ou légitimer un état de non fait et par la même, contribuerait à renforcer/conforter l'assise religieuse sur notre société. Elle s'inscrit ainsi dans un cercle "vertueux"/vicieux protégé par la liberté du culte qu'il faut sans cesse remettre à sa place quand elle fait ce genre d'écart, tout en respectant la Foi.
Régal Délice

Message par Régal Délice »

Je profite de ce moment d'apaisement du débat philosophique pour donner une opinion...

Je crois que les croyants modérés et instruits des principales religions ne sont pas créationnistes, s'accommodent de l'évolution, et font la différence entre la valeur symbolique de leurs textes sacrés et la description de la réalité produite par la science, qui n'appartiennent pas au même registre et ne sont donc pas en conflit. En cherchant à s'insérer dans des "zones d'ombres" de la science telles que l'avant big-bang, il me semble que l'Eglise joue son rôle en respectant justement la frontière entre croire et savoir, et laisse à la science le soin d'expliquer comment le monde fonctionne (l'Eglise se réservant la possibilité d'en expliquer le sens à sa façon).

La démarche créationniste est très différente ; c'est une démarche fondamentaliste, dont le seul but est de contester l'autorité intellectuelle de la pensée critique et scientifique, qui est un des éléments des sociétés démocratiques. L'enjeu, c'est le pouvoir, avant tout sur la communauté religieuse (quelle qu'elle soit). L'idée : je prêche le créationnisme, ceux qui me croiront se détacheront en partie de la communauté civique et de ses points de repère, et me suivront, moi ; au passage, cela déstabilise la société laïque, forcée de combattre un discours absurde et éventuellement d'aménager un espace culturel à part pour ses citoyens gagnés aux idées fondamentalistes.

Comme à mon avis la plupart des débats religieux, ce n'est pas une question de philosophie, mais une question purement politique. Les textes sacrés ne sont qu'un prétexte, ce qui compte, c'est la fermeture et le repli sur soi à partir de la religion. Le débat créationnisme - évolutionnisme n'est que l'un des terrains d'affrontement entre fondamentalismes religieux de toutes obédiences et sociétés laïques.

Voilà voilà...
Adyton
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Message par Adyton »

OFF-Topic :
Huitième page sur un sujet pareil :shock:
SuperGarfield
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Message par SuperGarfield »

OFF-Topic :
[quote="Pygargue"]Huitième page sur un sujet pareil :shock: [/quote]
Pareil, je me faisais la même réflexion...
J'étais persuadé que le sujet, tel qu'il était lancé, n'allait pas excéder une page et demie. Décidément, les forumeurs sont intarissables !
Dernière modification par SuperGarfield le sam. févr. 28, 2009 12:20 pm, modifié 1 fois.
Katy Mini

Message par Katy Mini »

My Precious a écrit : Comme à mon avis la plupart des débats religieux, ce n'est pas une question de philosophie, mais une question purement politique. Les textes sacrés ne sont qu'un prétexte, ce qui compte, c'est la fermeture et le repli sur soi à partir de la religion. Le débat créationnisme - évolutionnisme n'est que l'un des terrains d'affrontement entre fondamentalismes religieux de toutes obédiences et sociétés laïques.
Je crois que tout est dit! Ma question alors : Où se placent politiquement les creationnistes? Est-ce un genre d'extreme droite conservatrice (oui je débarque)? Je sais que ma question est maladroite mais je la pose quand même : ne pourrait-on pas les ranger dans les minorités dangeureuses comme les KKK ou encore les factions neonazies s'ils representent un réel danger pour une partie de nos sociétés (sans pour autant les priver d'un droit à l'expression)? Je ne suis pas beaucoup beaucoup les informations :oops: mais j'ai l'impression qu'on prend beaucoup de pincettes avec eux et d'ailleurs à chaque election americaine on nous parle des wasp qui representent un pouvoir politique de poids. Alors : ils ont déjà un certain pouvoir ou pas? Nos sociétés sont elles encore parfaitement laïques ou ils ont déjà un pied dans le plat?

Je ne sais pas quoi penser dessus mais j'ai vu que certains étaient très à propos de l'actualité, j'en profite :gentil:!
tkf
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Message par tkf »

spécimen a écrit : Euh non :roll: Je ne cherche pas à remettre en cause l'existence de Dieu.
Bon, c'est bien ce que je dis, je n'ai vraiment rien compris à vos débats :lol:
Mais je remercie beaucoup Mr Grumpy pour sa synthèse qui a rendu tout cela plus limpide :gentil:
spécimen a écrit : OK pour les cours de SVT que tu viens de raconter. Pas d'accord pour le soit-disant scientifique qui ferait un choix en fonction de sa conviction personnelle. La science est suffisamment rigoureuse, factuelle et objective pour justement s'affranchir des convictions personnelles (donc subjectives) dans l'orientation d'un choix, l'organisation d'une conclusion, ou encore la démonstration d'une théorie. La science est objective, elle ne laisse pas la place à la subjectivité.
Sauf s'il existe toujours des zones d'ombres (exemples du chaînon manquant dans la théorie de l'évolution, de l'apparition de la vie ou de l'origine du Big Bang dans la formation de l'univers). C'est bien pour cela que l'on parle de théorie scientifiue, et non de loi scientifique.

spécimen a écrit : A titre personnel, je vois une faille dans ce que tu écris quand tu expliques que l'élève, entre 2 théories contradictoires, il choisira ce qui lui convient le mieux. L'évolution est une théorie, le créationnisme est un dogme. Il faudrait peut-être commencé par expliquer ce qu'est un dogme, ce qu'est une preuve, comment fonctionne la science. Voilà les bases nécessaires pour fournir un libre arbitre suffisant à l'élève et ainsi l'aider à faire la différence entre ce que propose la science et ce que propose sa religion.
La piste est intéressante. Mais cela dépend de l'âge du public. Avec des 6ème ou des 5ème, je n'y crois pas, c'est trop conceptuel pour eux à mon sens. Ils manquent d'expériences et de recul pour intégrer ces concepts je pense. Enfin, surtout les 6ème en tout cas. Déjà qu'énormément d'élèves du collège ne font pas la distinction entre affimation et justification (et poutant on travaille tout le temps là-dessus avec eux :roll: c'est désespérant - mais il y a un problème de maturité derrière çà en bonne partie). Quand aux adultes... Cela demande à être testé.

tkf a écrit :Il n'y a que par la critique historique et donc scientifique des textes sacrés que l'on put permettre à des gens à devenir plus autonomes et d'être moins crédules.
Spécimen a écrit :Je ne vois pas le lien entre critique historique qui induirait une critique scientifique. D'autant plus que dans ton explication, tu fais surtout mention à la remise dans son contexte la rédaction des textes. Je ne vois là aucune critique scientifique.
Je voulais rappeler que l'histoire est une science. Certes, pas une science "dure", exacte, mais une science quand même (ce sujet peut tomber par exemple au concours). Hélas, beaucoup l'oublient (même une fille qui a passé le concours devant moi et qui s'est planté lamentablement en disant que ce n'était pas une science devant le jury, la pauvre, j'ai eu pitié d'elle car elle venait ainsi de s'éliminer du concours). De plus, elle utilise de plus en plus d'autres disciplines pour parvenir à ses conclusions (archéologie, biologie, physique, chimie, mathématiques, etc...)
spécimen
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Message par spécimen »

Tkf a écrit :Sauf s'il existe toujours des zones d'ombres (exemples du chaînon manquant dans la théorie de l'évolution, de l'apparition de la vie ou de l'origine du Big Bang dans la formation de l'univers). C'est bien pour cela que l'on parle de théorie scientifiue, et non de loi scientifique.
On est d'accord, on ne parle pas de loi. On est d'accord, il subsiste de très nombreuses zones d'ombre à la théorie de l'évolution. Mais est ce pour autant une raison pour la disqualifier et la permuter avec celle de la création ?
A noter que l'apparition de la vie ne pose plus vraiment de problème aujourd'hui entre l'expérience de Miller et la théorie de la panspermie.
Tkf a écrit :La piste est intéressante. Mais cela dépend de l'âge du public. Avec des 6ème ou des 5ème, je n'y crois pas, c'est trop conceptuel pour eux à mon sens. Ils manquent d'expériences et de recul pour intégrer ces concepts je pense. Enfin, surtout les 6ème en tout cas. Déjà qu'énormément d'élèves du collège ne font pas la distinction entre affimation et justification (et poutant on travaille tout le temps là-dessus avec eux Rolling Eyes c'est désespérant - mais il y a un problème de maturité derrière çà en bonne partie). Quand aux adultes... Cela demande à être testé.
Là encore, toujours d'accord. C'est vrai que c'est un peu beaucoup de jeter les bases d la science à des 6ème. Mais il faut bien commencer à un moment n'est il pas ?
Tkf a écrit :Je voulais rappeler que l'histoire est une science. Certes, pas une science "dure", exacte, mais une science quand même (ce sujet peut tomber par exemple au concours). Hélas, beaucoup l'oublient (même une fille qui a passé le concours devant moi et qui s'est planté lamentablement en disant que ce n'était pas une science devant le jury, la pauvre, j'ai eu pitié d'elle car elle venait ainsi de s'éliminer du concours). De plus, elle utilise de plus en plus d'autres disciplines pour parvenir à ses conclusions (archéologie, biologie, physique, chimie, mathématiques, etc...)
Au temps pour moi, je n'entendais pas le terme science appliqué à l'histoire dans cette acceptation. Mais tu as raison, l'histoire étudie. En tant que tel il s'agit bien d'une science.

Je parlais en effet de science dure, une science dont les preuves qu'elle avance sont irréfutables et ne souffrent pas de la critique.
Régal Délice

Message par Régal Délice »

spécimen a écrit :Au temps pour moi, je n'entendais pas le terme science appliqué à l'histoire dans cette acceptation. Mais tu as raison, l'histoire étudie. En tant que tel il s'agit bien d'une science.

Je parlais en effet de science dure, une science dont les preuves qu'elle avance sont irréfutables et ne souffrent pas de la critique.
C'est une science humaine. La démarche est la même que pour les sciences dures mais l'expérience n'est pas renouvelable puisqu'elle est constituée de faits passés.
OFF-Topic :
Bon, allez, maintenant chacun compte ses points comme au scrabble et on voit qui a gagné ! :content:
spécimen
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Message par spécimen »

My Precious a écrit :
spécimen a écrit :Au temps pour moi, je n'entendais pas le terme science appliqué à l'histoire dans cette acceptation. Mais tu as raison, l'histoire étudie. En tant que tel il s'agit bien d'une science.

Je parlais en effet de science dure, une science dont les preuves qu'elle avance sont irréfutables et ne souffrent pas de la critique.
C'est une science humaine. La démarche est la même que pour les sciences dures mais l'expérience n'est pas renouvelable puisqu'elle est constituée de faits passés.
C'est pourquoi pour moi, l'histoire n'a pas autant d'appui, voire de valeur à défendre l'évolution, tout du moins à l'étayer. Au mieux, elle permet de dresser un contexte dans lequel ont été rédigés les textes sacrés.
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