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SOS Homophobie dans mon lycée.
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- Inscription : sam. mars 25, 2006 10:07 pm
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Mais bien sûr qu'on connaît Cosne-sur-Loire, la ville natale d'Elodie Frégé quand même !
(Constance, ma culture téléréalitesque me perdra...).[/ot]
Prof d'art ?
J'avais prof de math... en même temps... prof... gay... pourquoi ça m'étonne ?
Officiellement, tu est gay ou pas dans ton bahu ? Par apport à tes élèves je veut dire ?
Ils savent que c'est toi spécialement qui organise cette intervention ?
A quand une de tes oeuvres d'art dans la partie art ?
Brenda trouvera-t-elle enfin l'amour avec le beau Léo ou succombera-t-elle au tentation du couvent ?
J'avais prof de math... en même temps... prof... gay... pourquoi ça m'étonne ?
Officiellement, tu est gay ou pas dans ton bahu ? Par apport à tes élèves je veut dire ?
Ils savent que c'est toi spécialement qui organise cette intervention ?
A quand une de tes oeuvres d'art dans la partie art ?
Brenda trouvera-t-elle enfin l'amour avec le beau Léo ou succombera-t-elle au tentation du couvent ?
C’était formidable ! Je suis rentré hier avec une patate d’enfer !!
Pourtant, les éléments avaient décidé de nous mettre des bâtons dans les roues. La tempête a soufflé toute la nuit, nous privant d’électricité, empêchant certains élèves de parvenir jusqu’au lycée, et obligeant la CPE à une gestion de crise dont elle se serait bien passée.
Nous avons enchainé trois interventions de deux heures devant deux classes (soit une trentaine d’élève) à chaque fois. L’intervenant en briscard (parole directe) a commencé par faire redéfinir les discriminations en général en insistant innocemment sur le sexisme. Puis en comparant racisme (qui se voit) et homophobie, il a sorti une image de cet arbitre australien de rugby (plutôt costaud) qui a révélé son homosexualité récemment. Sur la photo, il était à côté d’un joueur. Et le cliché de presque tous les élèves : "Les pédés on peut les repérer, ils sont efféminés", je vous passe les détails, a valsé au cours du jeu : "y’a-t-il un homo sur cette image?"
Pendant une heure, L'intervenant a démonté patiemment tous les lieux communs en prenant soin de valoriser chaque intervention même homophobe. Le tout étayé par deux témoignages : un garçon victime d’homophobie (tabassage) dans son lycée et une fille qui parle du regard pervers des hommes quand elle se promène avec sa femme.
Un accent est mis sur la lesbophobie (préoccupation actuelle de SOS Homophobie), en la reliant bien au sexisme (fantasme des garçons de venir s’immiscer dans un couple de lesbienne).
Puis un papier anonyme est distribué à chaque élève pour qu’il s’exprime sur le thème. Certains sont lus à haute voix, commentés et discutés. A la fin de la séance, je peux vous dire que la vision des élèves homophobes par ignorance a vraiment changé !
Les premières classes, plutôt informées et tolérantes n’ont rien suscité de remarquable (juste des papiers anonymes disant : « je suis gay mais je n’ose pas le dire »), mais les classes de secondes industrielles (quatre filles pour trente garçons très bourrins) nous ont offert en dix minutes le catalogue complet des clichés homophobes ! Un vrai régal ! (du reste démontés avec un plaisir non dissimulé par l’intervenant). Les terminales bac pro vente (presque que des filles) étaient quand à eux déjà passé à chacun fait ce qu’il veut de sa sexualité et le débat intéressant s’est focalisé sur les enfants dans un couple gay.
Au final, tout le monde était ravi, sauf une conseillère d’éducation empêchée d’assister à une séance à cause du bordel des cars scolaires à gérer. Après une discussion dans le bureau de la vis scolaire, elle a décidé de réunir les internes ayant participé aux interventions et les autres, pour que les uns racontent aux autres la séance et qu’un débat s’organise (moi je vous dis, on a un personnel d’encadrement épatant !)
On s’est quitté en se disant à l’année prochaine et en espérant systématiser ces interventions.
Que du bonheur.
Pourtant, les éléments avaient décidé de nous mettre des bâtons dans les roues. La tempête a soufflé toute la nuit, nous privant d’électricité, empêchant certains élèves de parvenir jusqu’au lycée, et obligeant la CPE à une gestion de crise dont elle se serait bien passée.
Nous avons enchainé trois interventions de deux heures devant deux classes (soit une trentaine d’élève) à chaque fois. L’intervenant en briscard (parole directe) a commencé par faire redéfinir les discriminations en général en insistant innocemment sur le sexisme. Puis en comparant racisme (qui se voit) et homophobie, il a sorti une image de cet arbitre australien de rugby (plutôt costaud) qui a révélé son homosexualité récemment. Sur la photo, il était à côté d’un joueur. Et le cliché de presque tous les élèves : "Les pédés on peut les repérer, ils sont efféminés", je vous passe les détails, a valsé au cours du jeu : "y’a-t-il un homo sur cette image?"
Pendant une heure, L'intervenant a démonté patiemment tous les lieux communs en prenant soin de valoriser chaque intervention même homophobe. Le tout étayé par deux témoignages : un garçon victime d’homophobie (tabassage) dans son lycée et une fille qui parle du regard pervers des hommes quand elle se promène avec sa femme.
Un accent est mis sur la lesbophobie (préoccupation actuelle de SOS Homophobie), en la reliant bien au sexisme (fantasme des garçons de venir s’immiscer dans un couple de lesbienne).
Puis un papier anonyme est distribué à chaque élève pour qu’il s’exprime sur le thème. Certains sont lus à haute voix, commentés et discutés. A la fin de la séance, je peux vous dire que la vision des élèves homophobes par ignorance a vraiment changé !
Les premières classes, plutôt informées et tolérantes n’ont rien suscité de remarquable (juste des papiers anonymes disant : « je suis gay mais je n’ose pas le dire »), mais les classes de secondes industrielles (quatre filles pour trente garçons très bourrins) nous ont offert en dix minutes le catalogue complet des clichés homophobes ! Un vrai régal ! (du reste démontés avec un plaisir non dissimulé par l’intervenant). Les terminales bac pro vente (presque que des filles) étaient quand à eux déjà passé à chacun fait ce qu’il veut de sa sexualité et le débat intéressant s’est focalisé sur les enfants dans un couple gay.
Au final, tout le monde était ravi, sauf une conseillère d’éducation empêchée d’assister à une séance à cause du bordel des cars scolaires à gérer. Après une discussion dans le bureau de la vis scolaire, elle a décidé de réunir les internes ayant participé aux interventions et les autres, pour que les uns racontent aux autres la séance et qu’un débat s’organise (moi je vous dis, on a un personnel d’encadrement épatant !)
On s’est quitté en se disant à l’année prochaine et en espérant systématiser ces interventions.
Que du bonheur.
Dernière modification par zphyr le mer. févr. 11, 2009 3:40 pm, modifié 1 fois.
C'est vraiment le genre de bonnes nouvelles qu'on aimerait entendre tous les jours. J'espère que ces interventions vont continuer de se multiplier, dans la durée.
J'attends le jour où elles seront intégrées officiellement au programme scolaire au collège comme sessions de sensibilisation sur les discriminations.
J'attends le jour où elles seront intégrées officiellement au programme scolaire au collège comme sessions de sensibilisation sur les discriminations.
C'est super de faire ce genre d'interventions dans un lycée. En général beaucoup d'élèves sont très mal informés et bourrés de stéréotypes, les poussant presque à l'homophobie.
Et puis l'adolescence tout ça, j'trouve que c'est le bon âge pour leur en parler.
Puis si apparemment ça s'est bien passé, c'est encore mieux ! ~
Bref j'ai pas grand chose à dire alors comme Kliban : Bravo ! XD
Et puis l'adolescence tout ça, j'trouve que c'est le bon âge pour leur en parler.
Puis si apparemment ça s'est bien passé, c'est encore mieux ! ~
Bref j'ai pas grand chose à dire alors comme Kliban : Bravo ! XD
Comme on fait souvent abstraction de la lesbophobie dans les médias, je ravie de voir que SOS Homophobie y remédie. 8)zphyr a écrit :Un accent est mis sur la lesbophobie (préoccupation actuelle de SOS Homophobie), en la reliant bien au sexisme (fantasme des garçons de venir s’immiscer dans un couple de lesbienne).
Que du positif en somme. *applause*
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- Inscription : lun. juin 16, 2008 12:56 pm
Ça me fait penser que j'ai hâte de faire ce genre d'interventions... C'est bien qu'ils organisent ça, que ça se soit passé d'une très bonne manière !
Grâce à une asso, je vais pouvoir faire aussi une intervention dans un lycée... et d'après le gars qu'on a rencontré, ça peut parfois être très drôle, notamment dans les lycées techniques, bien que ça se termine en général plutôt bien.
Grâce à une asso, je vais pouvoir faire aussi une intervention dans un lycée... et d'après le gars qu'on a rencontré, ça peut parfois être très drôle, notamment dans les lycées techniques, bien que ça se termine en général plutôt bien.