Fonder une famille en solo

Pour parler de tout et de rien, pas de thème imposé.
monwen

Re: Fonder une famille en solo

Message par monwen »

Tanie,

désolée pour le délai de réponse,
Je ne t'ai pas oubliée ^^

Les personnes qui te dissuadent, tu les as et tu en auras toujours tant que rien (biologiquement) ne sera amorcé. La seule raison pour laquelle j'y ai échappé, c'est que j'étais déjà enceinte quand j'en ai parlé à mes proches. Tout le monde a été très entourant et aurait respecté ma décision de poursuivre ou non, malgré l'état et la situation desquels je sortais. Je suis consciente que c'est une chance énorme, à côté de ça j'avais besoin qu'on réponde objectivement à mes doutes (chose compliquée à demander, pour des proches)... c'est ce qu'ils ne pouvaient pas faire, car c'est une réponse que tu as en toi, pas ailleurs.

A ma principale question "Mais est-ce que c'est pas de la folie ?"/"Est-ce que je suis prête à faire ça, vraiment ?", "Le pauvre enfant, avec juste moi comme parent" (à un mois de grossesse)(...légitimité), à celle de l'égoïsme, et à celle-ci (la tienne) :
Tanie a écrit :Je me demande si je ne suis pas trop naïve, si je ne vois pas les choses de façon trop édulcorée...
la réponse de ma mère : "tu sais, si on avait conscience de tout, on n'aurait pas d'enfants"

Je re + tard, j'ai pas fini, et bien-sûr pour parler du quotidien :^^:
monwen

Re: Fonder une famille en solo

Message par monwen »

Pardon, je viens de finir de t'écrire pour aujourd'hui, mais j'avais pas mal de choses sur lesquelles rebondir, et je n'ai toujours pas fini. Je n'ai pas encore abordé le quotidien ni la spécificité d'être parent isolé.
Mais mettre tout ça à plat me paraissait important. J'ai eu beaucoup de gens bienveillants et pas cons autour de moi et ce n'est pas le cas de tout monde.

First, sur les réactions que tu as déjà entendues :

- T'es sûre que tu veux un gosse ?
C'est une fausse question. On ne peut pas répondre à cette question en étant à la fois non rationnel (désir), et conscient (raison). Ce qui devrait être le cas de tout futur parent, sinon il y a un problème. De désir, ou de conscience.

- Toi avec un gamin, ça va être le bordel. (sur le ton de l'humour, mais tout de même)
on on me disait "Oulala toi je t'imagine avec un môme, tu seras autoritaire", et aussi "ça va être rock'n roll", ou bien pour rire carrément d'une telle perspective, incongrue, quand j'avais même pas 20 ans, mon frère "LOL" (...).
Bon ben les deux premiers sont vrais et faux en même temps, et pas là où on l'aurait cru.
Et le LOL méga-sincère de mon frère est devenu une espèce de confiance à distance sans bornes pour mon fils et moi. (valable pour le reste de ma famille)

- Oui mais regarde, là tu en ferais quoi par exemple ? (quand je suis dans un bar avec des amis sans enfants)
1/ La question ne se pose pas tant qu'on ne l'a pas encore. Question typique des gens qui n'ont pas eu d'enfants.
2/ le gamin tu privilégieras les terrasses des bars dès la fin de sieste ou fin d'aprem, pendant la première année et demi, tu pourras flâner avec ta bière, ton verre de vin et avec lui dans la poussette, et ça aura une durée limitée, mais d'autant plus jouissive. (masse d'anecdotes et d'astuces que je pourrais te dire, mais en fait, on les trouve tout seul :idea: :wink: ). Quand ils grandissent tout devient + simple, ils peuvent gambader.
3/ tu seras de toute façon trop crevée toi-même pour traîner dans un bar passé 21h :lol: :lol: :lol:

- Chacun fait ce qu'il veut mais je pense qu'avoir deux parents c'est mieux pour l'équilibre de l'enfant. Regarde mon père, il a été élevé par sa mère et ça a donné un névrosé. (moi aussi j'ai mes névroses, c'est pas faute d'avoir eu des parents hétéros non divorcés et aimants)
L'équilibre des enfants n'existe pas, il est unique à chaque enfant, et chaque enfant a une unique manière de s'adapter à son monde spécifique.
Si on veut aller par là, côté névrose, vaut mieux 1 parent avec ses désirs que 2 avec leurS désirS dissonnantS qui péteront un jour dans 75% des cas.

- Avec un seul salaire ça va être compliqué, tu vas avoir besoin d'aides, c'est pas à la société d'assumer ton choix de vie. (merci pour la culpabilité)
pourquoi pas ?
Je préfère l'idée de payer pour des gens dans le besoin quelle qu'en soit l'origine que d'assumer ta connerie ?
(C'est pas le même genre de gens qui disent des sans-abris qu'ils auraient pu faire autrement et que les patients toxicos comme leur neveu à l'hôpital psy c'est pas pareil ? que là c'est un choix et là non ? de la merde. Du capitalisme et beaucoup d'hypocrisie)
(tu as vraiment des gens qui te disent ça dans ton entourage ou c'est toi sur le siège de l'accusée qui simule ton procès ? x) )

- Tu sais, un enfant, ce n'est pas un caprice. (oui merci je sais, et je trouve ce terme abject)
Les gens ils projettent pas un petit peu sur toi les peurs qu'ils ont vis-à-vis de toi (te perdre comme tu es pour eux), ou vis-à-vis d'eux-mêmes, par envie et ignorance ?
Dans tous les cas, il y a toujours cette part d'idéalisme, de fantasme tant que le môme tu ne l'as pas dans tes bras... surtout que si l'idée de fécondation ou de grossesse (de créer) ça peut envoyer du lourd en termes de sublimation mentale, la grossesse elle-même c'est bien plus encore. En gros, tout ce que tu as pu imaginer de beau au préalable ne s'appliquera pas exactement à toutes les mêmes choses dans la réalité, de même qu'en anticipant tout dans le pire ou dans le meilleur, tu fais fausse route puisque les vraies peurs tu ne les connais pas encore, les vraies situations tu ne les connais pas non plus, les complications imprévisibles, ce que la grossesse remue en toi, ce que l'accouchement fait, ce que "devenir parent" remue, il n'y a absolument aucun moyen de les prévoir. Ta vision de tout ça ne peut être qu'à mille lieues de toutes les variations de la réalité, à la fois tout en restant proche dans la globalité si tu te projettes comme parent.
Tu peux tout anticiper, et à coup sûr ça ne se passera pas comme ça.

- Je comprends pas pourquoi tu veux faire une PMA alors qu'il y a des gens stériles, t'as qu'à aller en boîte... :roll:
The best argument ever, je crois même pas l'avoir bien compris intellectuellement :lol: :lol: c'est comme de recréer une échelle du malheur selon des paliers bien absurdes et cartésiens, avec ce fake esprit pseudo-militant à défaut d'autre chose** :lol: :lol:
(euh puis c'est pas comme la greffe d'organes avec liste d'attente selon la date d'arrivée et le degré du besoin, me semble qu'on n'est pas en rade =] )

*venant souvent, on le notera, de la part des non concerné.e.s
*Et des victimes imaginaires de la vie qui compatissent pour une cause imaginaire
Dernière modification par monwen le ven. mai 15, 2020 5:35 pm, modifié 2 fois.
monwen

Re: Fonder une famille en solo

Message par monwen »

pour le reste :

- Un gamin ça veut dire faire une croix sur le théâtre, le ciné, les concerts... (je travaille dans le milieu culturel et ce sont des sorties régulières)
ça, j'y reviendrai si tu en as envie. Mais pour faire court : on s'adapte, tu t'adaptes, l'enfant s'adapte, tout s'adapte, en temps et en heure.
moi-même le théâtre le ciné les concerts les sorties font partie de ma vie.

+
OFF-Topic :
- Je suis pas contre, je dis juste qu'il faut que tu te rapproches de la famille parce que toute seule, tu vas pas y arriver. (ma soeur, qui a elle-même des enfants et un mari, et qui me conseille de déménager parce que je vis à 100-200 km de chez eux sauf que j'ai un boulot et une vie sociale dans ma région)
... mmmm j'aurai beaucoup de choses à te dire là-dessus, essentiellement pour te rassurer quant à la faisabilité de ne pas déménager tout en adoptant dès maintenant de bonnes stratégies de rapprochements et contacts dans ton département.
Bon, on m'a aussi dit que je ferais une bonne maman et j'ai des soutiens à commencer par mes frères et sœurs. Et je suis sûre que ma mère serait derrière moi, même si on n'a jamais eu de discussion poussée à ce sujet. Mon père a plus de mal avec la parentalité solo mais je sais qu'il accueillerait un nouveau petit enfant sans problème. Quoi qu'il arrive, je suis très sereine par rapport à l'environnement familial. Je sais que cet enfant aurait toute sa place auprès de ses grands-parents, ses oncles et tantes et ses cousins.
C'est déjà bien plus que beaucoup d'enfants n'auront jamais.
Sauf que je me suis prise en main, je me soigne (littéralement), ça va faire cinq ans que je suis stable à tous les niveaux (psychologiquement, professionnellement, géographiquement...).
c'est bien plus que 95% des gens, sachant que tu as l'avantage d'une certaine lucidité envers toi-même + de savoir questionner les choses.
Après, il y a la question de la légitimité. Est-ce que j'ai le droit d'imposer à un enfant de ne pas connaître ses origines paternelles, de n'avoir qu'une figure parentale, de ne pas avoir le même confort qu'un enfant issu d'un foyer classique avec deux revenus... ? La plupart du temps, je me dis que oui, que j'ai des choses à transmettre.

Voilà, le nerf de la guerre, et tu vas devoir te battre tous les jours avec toi-même pour déculpabiliser...

Moi à l'inverse de toi je ne me suis jamais vue comme quelqu'un qui avait des choses à transmettre (ou ce que je pouvais le plus rapprocher de l'ordre de la "transmission", ça se limitait au partage de la musique, et de façon non dirigée), je me voyais plutôt comme un noyau radioactif en décroissance avec une enveloppe un peu pourrissante. Je n'ai pas l'habitude de parler de moi en public de cette manière, mais puisqu'on parle de la chose qui elle me transmet à moi le plus d'espoir, autant être honnête jusqu'au bout : ma vision de moi elle était (et reste encore par moments) très mauvaise. Et je parle même hors toute névrose/phobie/handicap.
Mais on ne fait pas d'enfants parce qu'on a une bonne vision de nous-même.
On ne fait pas d'enfants que pour lui transmettre non plus, ou parce que l'on a des choses à transmettre.
ça va au-delà de toute conscience et de toute rationalité. Avoir un enfant n'est pas rationnel.

Là où l'égoïsme est contre-balancé par ailleurs, c'est que l'enfant il finit vite par t'apprendre beaucoup plus que ce que toi tu lui apprends. Paradoxalement, c'est le moment où tu reçois au lieu de juste donner.

oupsi ce fut long... et donc je re + tard :wink: :arrow:
Tanie
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Re: Fonder une famille en solo

Message par Tanie »

Merci vraiment à toutes les deux pour ce partage ! :gentil:
Tanie
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Re: Fonder une famille en solo

Message par Tanie »

C'est une fausse question. On ne peut pas répondre à cette question en étant à la fois non rationnel (désir), et conscient (raison). Ce qui devrait être le cas de tout futur parent, sinon il y a un problème. De désir, ou de conscience.
C'est con mais ces quelques phrases m'ont fait énormément de bien. :souris:
(tu as vraiment des gens qui te disent ça dans ton entourage ou c'est toi sur le siège de l'accusée qui simule ton procès ? x) )
Haha oui mais ce sont des petites choses disséminées par ci par là, ça ne vient pas forcément des mêmes personnes, c'est souvent adouci par d'autres propos mais ils ne se rendent pas compte de l'impact que peuvent avoir ces petites phrases isolées. Quand ça va trop loin pour moi, je le dis, j'ai déjà eu droit à des excuses.

La question de la société qui paye pour un "choix de vie", c'est arrivé quand le sénat débattait du remboursement de la PMA pour les femmes seules et les couples de femmes. C'était une très mauvaise nouvelle pour moi mais des amies m'ont dit qu'elles trouvaient cette mesure raisonnable. Je peux l'entendre, on n'a pas toujours la même vision des choses et on respecte nos divergences d'opinions mais quand j'ai dit que je préférais mettre de l'argent de côté pour accueillir l'enfant plutôt que le concevoir, l'une d'entre elles m'a dit que ce n'était pas à la société d'assumer pour moi. Que si la question financière se posait pour la PMA, c'est peut-être que ce serait compliqué d'assumer financièrement un enfant (et aussi qu'il y avait des options gratuites... ce qui est un thème redondant avec cette amie en question).
Dans tous les cas, il y a toujours cette part d'idéalisme, de fantasme tant que le môme tu ne l'as pas dans tes bras... surtout que si l'idée de fécondation ou de grossesse (de créer) ça peut envoyer du lourd en termes de sublimation mentale, la grossesse elle-même c'est bien plus encore. En gros, tout ce que tu as pu imaginer de beau au préalable ne s'appliquera pas exactement à toutes les mêmes choses dans la réalité, de même qu'en anticipant tout dans le pire ou dans le meilleur, tu fais fausse route puisque les vraies peurs tu ne les connais pas encore, les vraies situations tu ne les connais pas non plus, les complications imprévisibles, ce que la grossesse remue en toi, ce que l'accouchement fait, ce que "devenir parent" remue, il n'y a absolument aucun moyen de les prévoir. Ta vision de tout ça ne peut être qu'à mille lieues de toutes les variations de la réalité, à la fois tout en restant proche dans la globalité si tu te projettes comme parent.
Tu peux tout anticiper, et à coup sûr ça ne se passera pas comme ça.
Merci, ce que tu dis a une vraie résonance en moi, c'est très apaisant !
*venant souvent, on le notera, de la part des non concerné.e.s
*Et des victimes imaginaires de la vie qui compatissent pour une cause imaginaire
Haha c'est tellement ça ! A l'inverse j'ai une amie qui a eu ses enfants via des FIV avec son mari, c'est une de celles qui est la plus à l'écoute sur ce sujet. Elle ne juge absolument pas ma démarche.
Tanie
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Re: Fonder une famille en solo

Message par Tanie »

... mmmm j'aurai beaucoup de choses à te dire là-dessus, essentiellement pour te rassurer quant à la faisabilité de ne pas déménager tout en adoptant dès maintenant de bonnes stratégies de rapprochements et contacts dans ton département.
Je suis preneuse. :wink:
Moi à l'inverse de toi je ne me suis jamais vue comme quelqu'un qui avait des choses à transmettre
Moi c'est très récent et je n'ai toujours pas une super vision de moi même. Mais justement, je pense que ça engendre de l'empathie, une certaine sensibilité, une autre vision de la vie... mine de rien c'est déjà quelque chose.
monwen

Re: Fonder une famille en solo

Message par monwen »

Je suis très contente si ça t'a fait du bien !

Pour te donner un ordre d'idées, en tant que "parent isolé" (c'est le nom de ton statut vis-à-vis des impôts, de la CAF, etc.), il faut savoir qu'en plus de la PAJE (complexe de trois aides différentes, dont le complément d'aide au libre choix de mode de garde) tu peux avoir le droit au RSA majoré jusqu'aux trois ans de l'enfant, si tu es salariée (= si tu gagnes au moins 500e par mois)(ou étudiante) - moi j'ai plutôt dû prouver que le père de mon fils n'était pas solvable, en plusieurs démarches, le temps de plusieurs courriers, c'est-à-dire qu'il ne gagnait pas sa vie et qu'il ne le pourrait de toute façon pas (il a le statut AAH + la CAF avait accès à son dossier CAF à lui + sans rentrer dans le secret médical, il était facile de prouver qu'il avait une santé médiocre qui n'allait pas s'arranger...)

En gros, tout fonctionne par "preuves de", par "stratégie" et par "régularité de contacts" - je pense que pour recevoir les aides dont tu auras besoin et pallier les difficultés financières éventuelles, dans ton cas, il faudra savoir faire valoir que l'enfant, tu l'aurais eu dans tous les cas et que ce n'est pas parce que tu as recours à la PMA (=choix, projet) que tu n'as pas droit à ces aides. / se rapprocher d'une assistante sociale de ta CAF dès maintenant, pourra faire valoir ce projet d'avoir un enfant en tant que projet réfléchi, "travaillé" en amont (du point de vue de ta bonne volonté, de ta lucidité) et finalement "incontournable" (= ce n'est pas un caprice ^^).

En Bourgogne j'avais des rdv avec une assistante sociale de la CAF (je ne sais plus si elle faisait partie d'une branche particulière, "familiale", peut-être), elle était vraiment de bon conseil et super attentive à la situation... et en Bretagne pour le coup c'est différent (la CAF ce n'est même pas la peine d'y penser), j'échange beaucoup avec mon CDAS (Centre Départemental d'Action Sociale). Ce n'est pas seulement d'un point de vue d'aides financières... c'est que lorsque l'on a un enfant, qu'on est seul.e et sans famille dans la région, ça aide vachement aussi d'avoir ce genre de contact humain et ça rassure de savoir que l'on n'est pas sans background, que si un jour tu es dans la mouise on saura déjà qui tu es, on te connaît, on sait que tu t'es battue "au cas où". :gentil:

(+ ceux qui bossent dans le social ont le plus souvent l'habitude de gens qui font appel qui sont déjà dans la merde, en situation de stress/besoin intenses et immédiats, alors ils considèrent ça en général rare et chouette lorsque l'on fait appel à eux de façon plus anticipée et "volontaire", et sans préjugés)(et d'autant plus sensibles que ça concerne les enfants!)

Voilà, c'est le conseil le plus important que je te donnerais pour le moment, sachant que je ne sais pas comment ça fonctionne dans ta région, s'il y a des centres d'action sociale départementaux par lesquels passer en priorité ou si c'est le circuit de la CAF qui sera à privilégier ^^

Sinon si tu as des questions plus précises, et sur le quotidien ou autre, tu peux :wink:
Tanie
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Re: Fonder une famille en solo

Message par Tanie »

Merci pour ces conseils, je n'ai jamais pensé à tout ça je dois dire... Je ne suis pas sûre d'avoir envie de passer par des assistantes sociales et compagnie, mais je changerai peut-être d'avis plus tard. :wink:

Je suis salariée à temps plein, avec un petit salaire certes, mais je pense (j'espère) pouvoir subvenir aux besoins d'un enfant. Mais effectivement je sais via ma sœur et des amies qu'il y a des aides pour la garde d'enfant et d'autres aides jusqu'aux 3 ans de l'enfant. Et je ne serai sans doute plus imposable avec un enfant à charge.

Sur un plan plus personnel, j'aimerais bien savoir comment s'est passé l'ajustement à ta nouvelle vie de maman, comment vous avez trouvé votre équilibre à deux, si ça a été difficile et à quel degré, si tu as eu besoin d'aide extérieure (pratique ou psychologique)... Parce qu'à écouter certains parents, je finirai forcément en burn out parental. :euh:
monwen

Re: Fonder une famille en solo

Message par monwen »

ben je te disais ça surtout parce que beaucoup de personnes ne connaissent pas la palette d'aides auxquelles ils peuvent prétendre selon leur situation et leurs revenus ^^ Moi clairement, le RSA majoré (montant mensuel pas négligeable) je ne le percevrais pas je pense, si je n'avais pas eu de rdv avec des assistantes ou travailleurs sociaux qui l'avaient porté à ma connaissance et qui m'avaient aiguillée dans les démarches!

Pour notre ajustement depuis qu'il est né je vais essayer de te faire concis :euh: (edit : non, j'ai lâché l'affaire).

sur 2017/2018 :
Spoiler : :
Il est né (après 29h de travail et des complications amniotiques) et on est restés une semaine en post-maternité due à une surveillance de son hyper-tonicité) Cette semaine et avec l'aide des puéricultrices/aides-soignantes/médecins etc. j'ai pu complètement me faire à son arrivée sans trop d'angoisses (j'avais très peur de quitter la maternité, et aussi de l'emmener en voiture pour la première fois, j'ai pleuré :ninja: )

Pendant un an je l'ai gardé h24 sans mode de garde (je passais finalement la moitié du temps chez ma mère, la moitié du temps chez moi), pendant que j'affinais mon "projet" (de me ré-inscrire à la fac, et donc, du choix de ville) et c'est là que je me suis rendue compte d'à quel point il avait une capacité d'adaptation énorme (aux voyages, à la route, aux vacances, aux nouvelles personnes rencontrées... on bougeait beaucoup) et même qu'on a dégoté mon appart, notre assistante maternelle à 6h de route de Dijon (7h30 si on compte les pauses) avec lui comme seul duo auquel j'ai fait s'adapter les agents immobiliers :huhu: :euh:

Une fois sur Rennes, il y a eu le commencement du mode de garde chez son assistante mat' qui est elle-même très adaptable (j'avais dû passer une vingtaine de coups de fil avant de tomber sur elle :ninja: ), car elle accepte les contrats atypiques. Autrement dit,il n'y a pas forcément d'heures journalières précises comme à la crèche, lorsque tu as toi-même un edt compliqué. Moi ça a surtout été les horaires de la fac qui m'ont fait culpabiliser, parce que 4 ou 6h de cours dans la journée autour de/entre parfois 3 à 4h de trous donnait facile jusqu'à 9 ou 10h de garde :s j'étais vraiment pas à l'aise et me sentait coupable pour ça surtout que j'avais passé un an quasi-complet avec lui à faire tout ensemble. (au moins je me dis qu'il est 50fois plus sociable que moi et que son adaptabilité n'a fait que croître :lol: :mrgreen: )
Le hic c'est que pendant cette première année d'études, j'ai eu beaucoup de mal (moi qui suis une grosse névrosée de la "faute", et de la légitimité) à ne pas tomber dans le perfectionnisme et surtout le "je gère et je gérerai tout, toute seule" / "parce que je l'ai voulu" / "parce que je l'ai cherché", en adoptant des repères relativement suspects (j'ai quand même acheté un babycook (parce que j'avais pas le temps de cuisiner) juste parce qu'un (en vrai, beauf misogyne deparent m'avait fait remarqué qu'ils l'avaient). Et après, de me sentir nulle d'avoir cédé à des "conformismes", à des "repères" que je n'avais pas mais qui n'en étaient pas plus. C'est bien-sûr dû au fait que "je n'aurais jamais dû être parent selon certains critères", et la comparaison pendant un an aux autres exemples parentaux a été à la fois nécessaire et terrible.

J'ai été très control-freak dans tout, mon fils, mes rapports sociaux très limités, les études, les films (je suis en branche cinéma) pendant les h de trous, mon fils. Je me permettais rien d'autre et coucher à 21h15 : dead. Sachant qu'il a quand même chopé (une fois sur Rennes, merci le climat :niais: :lol: :lol: ) une roséole (attrapée sur une aire d'autoroute, et le jour-même de son premier pas dans l'appart), deux rhinopharyngites avec 39° de fièvre, 4 otites dont l'une pendant une gastro, 2 gastros et une bronchiolite pendant les partiels de fin d'année (qui m'a fait choper une bronchite qui s'est transformée en grosse infection pulmonaire) O_O

OFF-Topic :
(Les aires d'autoroute et les stations essence, c'est le mal)
Sur mon premier craquage :
Spoiler : :
--- la parenthèse pour dire qu'en étant sous pression à ce point, j'ai fait un premier "craquage" en février 2019, sachant que ma phobie infantile est revenue en puissance pile à ce moment-là (émétophobie)(cette fois, dirigée vers mon fils, car clairement, aujourd'hui, j'en n'ai rien à carrer de choper le rotavirus :lol: ). Je ne crois pas que j'exagérerai en disant que c'était un cauchemar ou un enfer ou les deux. Ça m'a rendue malade au point de ne plus pouvoir manger, boire de l'eau ou dormir, avec relents de spasmophilie. C'est là que j'ai fait appel au CDAS (suite à la deuxième gastro de mon fils/ avec risque de déshydratation)

En bref : si tu crois toujours tout pouvoir gérer toute seule, tu te trompes et la chute de ton caillou est d'autant plus violente =] -----
évidemment, je gérais tout toute seule. Sauf une fois où mon assistante mat' a gardé Samuel une nuit du samedi au dimanche parce que j'étais dans un état d'angoisse extrême.

--- Bref. Autant te dire que les urgences pédiatriques et SOS médecin ont fini par nous connaître de nom :lol: :lol:
Et le nombre de fois où tu googleras "méningite symptômes enfant bas âge" risque d'être grand si tu es du genre anxieuse ou hypocondriaque. :lol: ---


A partir du moment où le personnel du CDAS m'ont reçue pour leur dire l'état catastrophique dans lequel je me trouvais avec mon angoisse (et ma culpabilité), ils m'ont écoutée, et on a fini par trouver une "solution" ou en tout cas une bouée de sauvetage dont j'avais vraiment besoin. (on a du mal à aller chercher de l'aide, quand on gère tout tout seul). Bien-sûr, c'est une démarche atypique, mais ils m'ont quand même trouvée une 2de nounou pour "au cas où" je pète un câble (sachant que mon fils n'y a jamais été exposé, au pire à certains états dépressifs). Mais au final, à leurs yeux, c'est comme d'assurer ce "à quoi j'ai droit" car je cite : "vous êtes seule, étudiante, et sans famille autour".

Voilà. A noter aussi que vus mes antécédents de dépression (4 hospitalisations au total de puis mes 16 ans), j'anticipais et angoissais beaucoup d'une possible dépression post-partum.
(erreur. Je l'ai jamais eue :mrgreen: )

Au contraire, mon fils m'aide à tout équilibrer et à équilibrer mon rapport aux autres et aux choses (je suis une sacrée borderline de base)(too-much, boulimique de la découverte, à fort terrain d'addictions chimiques, et surtout mauvaise très mauvaise gestion des émotions)... Il apporte la structure que je n'ai pas. Même si, en ce moment, c'est une accumulation qui fait qu'il est chez sa nounou bis (on se parle tout le temps) parce qu'encore une fois, je dois émotionnellement (di)gérer des choses à retardement.

Et bien-sûr, en tant que parent solo et conscient, y'a moyen de se sentir coupable, lâche et con tous les jours. =]
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michka
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Re: Fonder une famille en solo

Message par michka »

Salut Tanie,

J'ai mes enfants seule une partie du temps (garde alternée). Clairement, pour moi, ce serait totalement inenvisageable de les élever à temps plein seule, mais c'est moi, et mon rapport à la parentalité. J'en parle un peu là : http://www.et-alors.net/forum/viewtopic ... 44&t=29686, si ça peut t'être utile. Si tu as d'autres questions en tête, n'hésite pas.
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