Mon cerveau est trop fatigué pour réfléchir en profondeur, alors je vais juste livrer une impression sans trop creuser : perso, les cases, je trouve ça nul quand on te les impose et qu'on y associe des comportements que tu dois avoir en fonction de ta case (dans ce cas je me sens emprisonnée), mais je trouve ça bien quand c'est un moyen de te situer par rapport à un ensemble bien complexe duquel tu as l'impression d'être à la marge (en gros, comprendre que la société c'est pas juste le gros moule bien visible dont tu te sens étranger, mais plein de petites cases dans lesquelles tu peux trouver des places).
Et je vais juste réagir à une remarque :
Sugar a écrit :Traîner avec des gens qui ont la même passion/les mêmes loisirs que toi c'est complètement différent de "je traîne avec toi parce que t'es gay." (j'ai pris gay en exemple, j'allais pas tout citer). Déjà dans le fait de fréquenter exclusivement des personnes homosexuelles c'est très communitariste, et les communautés c'est pas super super pour l'intégration.
Alors OK y'a plus de suicides chez les jeunes du côté LGBT mais c'est.pas uniquement à cause de remarques blessantes de parfaits inconnus. Y'a une grosse part de responsabilité de l'entourage (plus ou moins proche) et de toute façon les gens qui sont "homophobes", je suis profondément persuadée que ce n'est pas qqs publicités pro-LGBT et le forcing qui les changeront.
""suicides chez les jeunes du côté LGBT mais c'est.pas uniquement à cause de remarques blessantes de parfaits inconnus""
Euh bah oui mais non mais ça y contribue beaucoup, et ça contribue à banaliser les remarques, à entretenir une idée selon laquelle être LGBT+ est un problème, etc. Toutes ces remarques participent à l'instauration d'un climat LGBT+phobe.
""Y'a une grosse part de responsabilité de l'entourage (plus ou moins proche)""
je vois pas bien d'où tu dissocies l'entourage plus ou moins proche et la question des remarques des inconnus. Informer les uns c'est informer les autres, directement ou par effet boule de neige. Les inconnus pour les uns sont les proches pour les autres.
""je suis profondément persuadée que ce n'est pas qqs publicités pro-LGBT et le forcing qui les changeront""
Ca peut faire réfléchir des personnes qui reproduisaient des schémas sans s'être jamais posé de questions. C'est certes pas énorme. Mais ça peut surtout être une soupape pour les LGBT+ qui ont du mal à s'assumer, à supporter l'image renvoyée par la société ou les remarques de l'entourage ou les problèmes dans le milieu professionnel. Y'a des gens qui n'ont pas besoin de ça, et il y a des gens qui ont un mal fou à se sentir à leur place et à ignorer les remarques liées à l'orientation sexuelle, il y a des gens qui souffrent de se sentir humiliés, il y a des gens qui arriveront à surmonter leurs difficultés et il y en a qui ne réussiront peut-être jamais à s'accepter. Avoir des lieux LGBT-friendly où on sait qu'on peut être soi, où on sait qu'on est accepté pour qui on est, où on sait que les gens sont pas en train de penser "ah c'est l'autre pédé/gouine/travelo/etc.", où on peut rencontrer des personnes qui sont dans le même bateau, ça peut être un premier pas vers l'acceptation et l'émancipation, ou même être une question de survie pour des personnes qui n'arrivent pas à être elles-mêmes dans leur vie quotidienne et qui n'arrivent pas à se défaire de l'idée (ancrée peut-être depuis l'enfance par l'entourage) qu'il y a une honte à être qui elles sont.
Et pour certains, se battre pour des idées ou en parler continuellement sur des groupes faits pour ça, c'est l'unique moyen d'exprimer toutes les frustrations qu'ils n'arrivent pas à gérer au quotidien. Ca peut être un défouloir ou un exutoire, pas forcément pire qu'un autre. Certains vont passer des heures dessus tous les jours parce qu'ils en ont besoin pour se rappeler qu'ils ne sont pas seuls dans leur situation, alors que le reste du temps ils se sentent marginalisés. Et ces débats, ces propositions de termes, ces réflexions... j'adhère à certaines idées, pas à d'autres, mais je trouve toutes ces réflexions très intéressantes, même quand j'en conclus que je ne suis pas d'accord, ou quand je n'arrive pas à avoir un avis.
N'étant quasiment pas outée dans mon entourage, il y a très peu de situations dans lesquelles je me sens libre d'"être", tout simplement. C'est hyper rare en fait. Je m'auto-censure continuellement (c'est mon problème évidemment, et je pourrais vivre mieux si j'arrivais à m'assumer, mais voilà, peut-être que ça ne sera jamais quelque chose de facile pour moi), et les rares fois où je me retrouve dans un lieu/événement "LGBT", c'est tout simplement un moment de répit. Après, personnellement je trouverais triste de ne vivre QUE dans et par ces espaces, mais c'est personnel, car je déteste me sentir cloîtrée dans une case unique, et si d'autres veulent y passer leur vie je ne vois pas le problème (surtout en partant du principe qu'ils ont peut-être de grandes difficultés à s'assumer en-dehors de ces espaces). Ca ne veut pas forcément dire qu'ils sont sectaires (ça peut aussi exister évidemment) ni qu'ils sont "contre" les gens qui ne sont pas dans leur case (les gens de la masse).
C'était juste une pensée furtive en passant, pas une opinion complètement arrêtée.