L'appropriation culturelle, c'est tout bêtement le mécanisme qui fait évoluer les civilisations... Si on ne pratiquait pas, on n'aurait pas l'algèbre (un truc d'arabes), ni le zéro (un truc indien), ni les pâtes (un truc asiatique), ni la musique moderne (un truc dérivé des africains), etc.
En fait quasi aucune civilisation actuelle ne peut prétendre s'être refusée à l'appropriation... De fait, le débat de supériorité se place plus sur l'antériorité que sur l'adoption de tel ou tel item de civilisation.
D'un autre coté, le débat actuel fait suite à la découverte aux USA d'une imposture "raciale", d'une femme totalement "blanche", dénoncée par ses parents de droite chrétienne à l'américaine qui s'est fait passer pour "noire" et a peut être bénéficié d'avantages en terme de "discrimination positive" à ce propos.
La dénonciation a posé plusieurs "questions" sociétales aux étasuniens...
- qu'est ce qu'un(e) noir(e) ? à partir de quel niveau de dilution/concentration est on "noir(e)"?
- qu'est ce qu'est sensée compenser la discrimination positive ?
- pourquoi des chrétiens blancs fondamentalistes ont ils dénoncé leur fille au nom de la "vérité" identitaire versus la vérité "intime" de la personne ? Et en quoi cela se rapproche-t-il du débat sur les trans, voire les homos ?
- qu'est que le "passing" ? et qu'est ce que cela dit sur l'archaïsme et le retard moral de la société américaine ?
Le débat sur est ce bien ou pas d'emprunter aux autres ses codes culturels, voire ses créations culturelles, ne trouvant écho hors des USA que parce que l'ambiance générale est à la xénophobie... Tout simplement parce que c'est comme ça qu'une société progresse : les femmes empruntent les futals aux mecs, les mecs découvrent que même si ils sont serbo croates le kilt fait viril et plait aux femmes, l'Europe pique la cravate aux croates, le monde pique la cravate à l'Europe, les pâtes changent à jamais la gastronomie européenne, les tomates aussi, etc, etc.
Maintenant les autres débats mériteraient un fil chacun...
Notamment sur qu'est ce qu'être noir(e) aux USA ? one drop rules sur l'éternité et, dans ce cas, Rachel DOLEZAL a raison de se dire noire... Parce que tout connement avec cette règle d'origine raciste nous sommes tous, absolument tous, noirs. Si ce n'est pas le "one drop rules" alors à partir de quel niveau de "concentration" est on noir ?
Qu'est ce qu'est sensée compenser la discrimination positive ? Est ce quelqu'un qui peut passer pour blanc y a le droit ? (en fait oui aux USA) Est ce que les test génétiques sont de rigueur ? Est ce que c'est plus un problème culturel ? D'origine sociale ? Etc.
En quoi est il plus vrai d'être "génétiquement" blanc, noir, asiatique, homme, femme, homo, bi ? En quoi est il plus vrai de se sentir blanc, noir, asiatique, homme, femme, homo, bi ?
Pourquoi des chrétiens fondamentalistes ont ils dénoncé leur fille, alors que le frère adoptif et noir de la même personne n'a rien dit ? Pourquoi les proches de cette femme, sont ils choqués lorsque "blancs" et complices lorsque "noirs" et que plus on s'éloigne plus c'est l'inverse ?
Pourquoi est il possible voire nécessaire d'utiliser le "passing" pour s'intégrer là où l'on se sent bien dans la société américaine ? En quoi le passing est il culturellement scandaleux aux USA ? En quoi cela induit que les tests génétiques raciaux sont à la fois à la mode et autorisés aux USA ? (au contraire de ceux qui déterminent les risques de maladies qui ne sont autorisés que sous contrôle médical)
(ironie)Vous avez 1h pour répondre à ces questions(/ironie)
Par contre le débat pour/contre l'appropriation culturelle : je me torche avec, particulièrement en tant qu'asiatique parigote, avec l'accent du coin, et bouffeuse de fromage forts...