En cette période électorale, on publie et commente de nombreux sondages dans les médias. On a entendu beaucoup de critiques formulées à l'encontre des sondeurs, notamment en raison du souvenir cuisant du 21 avril 2002.
Les sondeurs ont été même pris à parti par des candidats ou leurs partisans, lorsqu'ils étaient défavorables à ces candidats justement.
Maintenat que le premier tour est passé, et que l'on peut constater que les sondages n'étaient pas très loins de la réalité, quelle opinion ou appréhension avez-vous des sondages ?
Les sondages et vous
Le problème n'est pas tant les sondages que la façon dont on les a utilisés au cours de cette campagne (comme j'ai la méméoire courte, je ne me souviens pas de ce qui a été fait à ce propos lors des dernières élections présidentielles). Les sondages ne sont que des photographies imparfaites de l'état de l'opinion à un moment donné, et en cela, sont des sources d'information à prendre avec des pincettes. C'est pourquoi le bombardement de sondages (plus d'un tous les jours) et la façon insidieuse et très artificielle de les lier entre eux pour déterminer une évolution des intentions de vote m'ont profondément choquée et déçue. Je pensais que la presse était plus compétente à ce niveau...
Donc, méfions-sous de ce qu'on nous dit des sondages.
Donc, méfions-sous de ce qu'on nous dit des sondages.
J'ai 30 ans, et c'est la troisième fois que je prends part à une campagne présidentielle. Il me semble que la presse et l'ensemble des médias ont agit quasiment de la même façon avec les sondages en 1995, 2002 et 2007, tout à la fois pour des raisons idéologiques (un média parfaitement neutre, ça n'existe pas) et pour des raisons commerciales. En effet, les médias doivent animer la campagne pour voir leurs audiences ou leurs ventes augmenter.Potiron a écrit : la façon insidieuse et très artificielle de les lier entre eux pour déterminer une évolution des intentions de vote m'ont profondément choquée et déçue. Je pensais que la presse était plus compétente à ce niveau...
Tout à fait d'accord. Je crois, d'ailleurs, que les électeurs sont plus lucides qu'on le dit en la matière, et c'est tant mieux !Donc, méfions-sous de ce qu'on nous dit des sondages.
A propos des sondages, voici une analyse du sociologue Cyril Lemieux.
"Si les sondages menacent la politique, c’est seulement dans la mesure où nous nous laissons allés à croire que ce qu’ils nous décrivent, est ce qui va se passer effectivement. (L’erreur, par conséquent, est nôtre.) Rappelons-nous sans cesse que l’incapacité des sondages à prédire absolument le futur est totale, non pas d’abord, ni essentiellement en raison de leur manque de fiabilité mais en raison, beaucoup plus définitivement, de la nature même de ce phénomène fondamental que nous appelons «le temps» – phénomène qui entraîne que, par définition, et quelque effort que nous fassions, le présent ne peut pas être le futur et le futur ne peut pas être le présent.
Si les sondages ne doivent en aucun cas nous amener à penser que les élections sont faites (ce qui serait confondre gravement futur et présent), il n’y a à l’inverse aucune raison de dénigrer les sondages présents au nom de ce qui arrivera dans le futur, comme il n’y en aura pas davantage, après le 6 mai, de dénigrer les sondages d’aujourd’hui au nom de ce qui sera arrivé. Ce type de dénigrement revient encore une fois à refuser de distinguer le présent et le futur.
L’intérêt des sondages ne peut pas être de nous permettre de voir le futur à la manière de Tirésias, c’est-à-dire comme s’il était déjà un présent. Leur seul et unique intérêt est de nous aider à le prévoir comme les simples mortels que nous sommes, c’est-à-dire uniquement en termes de chances ou de risques. L’essentiel reste alors toujours à faire : agir politiquement, c’est-à-dire agir collectivement en sorte que ce qui risque d’arriver devienne conforme à nos vœux."
Au passage, je vous conseille son excellent blog, dont cette analyse est extraite : Prises de parti journalistiques
"Si les sondages menacent la politique, c’est seulement dans la mesure où nous nous laissons allés à croire que ce qu’ils nous décrivent, est ce qui va se passer effectivement. (L’erreur, par conséquent, est nôtre.) Rappelons-nous sans cesse que l’incapacité des sondages à prédire absolument le futur est totale, non pas d’abord, ni essentiellement en raison de leur manque de fiabilité mais en raison, beaucoup plus définitivement, de la nature même de ce phénomène fondamental que nous appelons «le temps» – phénomène qui entraîne que, par définition, et quelque effort que nous fassions, le présent ne peut pas être le futur et le futur ne peut pas être le présent.
Si les sondages ne doivent en aucun cas nous amener à penser que les élections sont faites (ce qui serait confondre gravement futur et présent), il n’y a à l’inverse aucune raison de dénigrer les sondages présents au nom de ce qui arrivera dans le futur, comme il n’y en aura pas davantage, après le 6 mai, de dénigrer les sondages d’aujourd’hui au nom de ce qui sera arrivé. Ce type de dénigrement revient encore une fois à refuser de distinguer le présent et le futur.
L’intérêt des sondages ne peut pas être de nous permettre de voir le futur à la manière de Tirésias, c’est-à-dire comme s’il était déjà un présent. Leur seul et unique intérêt est de nous aider à le prévoir comme les simples mortels que nous sommes, c’est-à-dire uniquement en termes de chances ou de risques. L’essentiel reste alors toujours à faire : agir politiquement, c’est-à-dire agir collectivement en sorte que ce qui risque d’arriver devienne conforme à nos vœux."
Au passage, je vous conseille son excellent blog, dont cette analyse est extraite : Prises de parti journalistiques
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Les sondages me font penser à 2 trucs, le premier c'etait une reflexion d'un prof de francais qui disait:
les sondages c'est comme la mini jupe, ca donne des idées mais ca cache le principal
l'autre c'est la serie des fondation d'asimov ou il est question de psychohistoire, ou le simple fait de connaitre les resultats des projections suffit à les influer...
J'ai un peu l'opinion que c'est le cas des sondages
les sondages c'est comme la mini jupe, ca donne des idées mais ca cache le principal
l'autre c'est la serie des fondation d'asimov ou il est question de psychohistoire, ou le simple fait de connaitre les resultats des projections suffit à les influer...
J'ai un peu l'opinion que c'est le cas des sondages
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