Cain Marchenoir, je suis d'accord sans l'être et sans pour autant avoir les connaissances nécéssaires au débat.
Je me suis retrouvée tiraillée entre plusieurs éducations contradictoires, que j'emmagazinais en bonne élève sans me rendre compte de l'illogisme de ma pensée. Etant à la fois universaliste morale et relativiste culturelle, il ne me reste qu'à vivre une vie torturée et dénudée de sens.
Serieusement, ça me travaille en permanence.
C'est en voyageant et en étudiant les religions comparatives que j'ai rencontré des practiciens du Dieu de l'Amour Universel (j'invente le terme, là..), c'est à dire des jeunes de mon âge qui s'étaient tournés vers la religion (ici l'islam sufi) par désir profond de reconnecter avec l'inconscient collectif, une force de méditation collective pour aller de l'avant sans politiser (ou au contraire, en politisant la Vie, le bonheur!!) ou, justement, réduire à une question identitaire ce qui relève de méchanismes systémiques. Mais là encore, comme ils se retrouvent face à un système foireux et oppressif, la religion va au-delà de la religiosité, c'est à dire que pour accepter le Dieu de la réalité abusive ils transforment leurs traumas collectifs en force collective, une force profondément créatrice de musique, de méditation, d'Amour profond pour le Tout. JAMAIS je ne me suis sentie jugée pas des personnes qui vont, étrangement, car celà parait contradictoire, au delà du bien et du mal de nietzsche, qui utilisent cette force de souffrance et d'abnégation, qui méditent desuis pour la transformer contre elle-même et ainsi partir en trance au delà des frontières de ce qu'on leur impose à travers des rituels de posession et d'exorcisme (se faire poséder par un esprit chrétien homme quand on est une femme aide à libérer la parole politique, je peux vous assurer^^), mais aussi à travers la musique et la méditation. La tradition sufi existe depuis la fondation de l'islam et la plus ancienne université au monde a été fondée par des sufis, ce n'est pas du charabia new age.
Perso, je retrouve toutes ces pensées morcelées en moi dans le Tarot thoth et la philosophie hermétique, c'est à dire le symbolisme du subconscient, en utilisant le mythe, mais aussi les nombres primaires, l'arbre de vie, où le 1 est le point (ego) et le 0 (univers/néant) englobe tous les chiffres (matière/dimensions, ect..)
C'est à dire que je suis aussi ...queer, donc identitaire, qui reconnais la particularité de l'endroit et du moment, mais en regardant attentivement l'histoire on arrive à jongler les deux grace à des recherches dans le concept de 3e genre (dans lequel je m'identifie), et toutes les subtilités des religions monothéistes, qui en secret, ont seulement ajoutés aux religions polythéistes (mystère des cathédrales/alchimie) en rajoutant seulement un 1 au desus du reste. Une différence fondamentale entre le christianisme et les autres religions du livre est sa nature pyramidale, son refus de fluidité d'interprétation par la multitude.
En conclusion vaseuse, je pense que la religion n'est pas seule à aller vers la dépersonnalisation, car celle ci est la clé de la force de la multitude ou "hive mind" (hardt et négri/carl jung) et est essentielle à la création de tout nouveau système post-révolution (violente ou pas), mais que le fait d'etre connecté à cette multitude ou Umma n'enlève en rien notre besoin de s'identifier transsexuel ou anarchiste ou hors foctionnement de la norme. Il n'y a finalement pas de norme dans la multitude, seulement une façon de partager son être avec le TOUT, car pour arriver au bout de l'analyse, il faudrait conclure que la multitude ne peut pas être qu'humaine, mais aussi animale, végétale, multiverselle.