Un tournoi de foot pour les réfugiés LGBT

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Sonea
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Un tournoi de foot pour les réfugiés LGBT

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http://www.huffingtonpost.fr/2016/05/03 ... 26896.html
Plusieurs dizaines de réfugiés lesbiens, gays, bis et trans investiront les stades Louis Lumière et Maryse Hilsz dans le 20e arrondissement de Paris, le temps d'un tournoi de football, le 5 juin, soit 5 jours avant l'Euro. Parmi eux, onze personnes réfugiées en Europe et provenant de pays comme l'Ouganda, la Libye ou le Malawi ont été invitées par l'association Les Dégommeuses, une association sportive et militante, qui organise cet événement appelé "Foot for freedom" (foot pour la liberté). Au tournoi de football s'ajouteront d'autres actions sportives et culturelles (projections, débats...), sur la semaine précédant l'Euro.

Les matches se dérouleront pendant quinze minutes chacun, entre douze équipes de sept joueurs. D'autres associations se joignent à la bataille, comme Aurore, habilitée à gérer des hébergements pour demandeurs d'asile (pas forcément LGBT) ou l'Ardhis, spécialisée dans la défense et l'accompagnement des réfugiés LGBT...

"Nous croyons que le sport est un facteur d’émancipation, explique Veronica Noseda, secrétaire général des Dégommeuses. C'est l'occasion de rencontrer de nouvelles personnes, de renforcer sa confiance en soi, d'apprendre à se confronter amicalement aux autres, de supporter la défaite, d'apprécier une victoire, etc. On n’a pas besoin de parler la même langue pour jouer au foot ensemble."

Parmi les onze réfugiés invités par Les Dégommeuses, tous viennent de pays où l'hétérosexualité est la règle et l'identité de genre figée. Toute différence est punie par la loi, avec des peines de prison à vie en Ouganda par exemple, la peine de mort en Libye, des châtiments corporels et la prison au Malawi. Tous ont fui leur pays et sont installés en Europe. Ils seront réunis à Paris une semaine pour jouer et débattre de leur condition lors d'activités annexes.

Pour en finir avec les limites qu'impose l'orientation sexuelle

Thelma Honnor est une jeune femme lesbienne en provenance du Zimbabwe et réfugiée en Suède depuis 2013. Elle participera au tournoi. Lors d'un échange d'emails avec LeHuffPost, elle raconte son histoire:

"Je travaillais au Galz (Gays et lesbiennes du Zimbabwe). C'était très risqué car la société et les lois sont contre nous. Je mettais ma vie en danger à chaque fois que je me rendais au bureau, parce que la police pouvait rentrer dans nos bureaux sans raison, sans mandat, et nous emmener au poste. Après un incident où la police est venue avec des fourgonnettes arrêter tout le monde présent dans nos locaux, la vie est devenue très difficile parce qu'ils cherchaient ceux qui dirigeaient l'organisation, c'est-à-dire moi et ma compagne. Nous avons été torturées, fichées et toutes nos affaires personnelles nous ont été confisquées. Nous avons dû dormir chez des amis parce que nous étions suivies. Nous avons finalement pu arriver en Suède où nous avons obtenu la résidence permanente. J'ai toujours de la famille au Zimbabwe, mais je ne peux y retourner."
Elle ajoute être heureuse de pouvoir venir à Paris, sur invitation de Foot for freedom, parce que "cela [lui] donne la sensation qu'aucune limite ne [lui] est imposée à cause de on orientation sexuelle."

L'histoire ne dit pas quelle sera la récompense de l'équipe gagnante, mais nul doute que l'honneur et la satisfaction de s'être défoulés à l'abri des regards désapprobateurs constituera déjà une victoire.
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