Du nouveau en Espagne :
Un recours du Parti populaire contre le mariage des couples gays et lesbiens
Le Parti populaire (PP) prépare un recours d'inconstitutionnalité contre la loi sur le mariage des couples homosexuels. Pour Angel Acebes, son secrétaire général, «le parti n'a aucun doute sur l'inconstitutionnalité du texte et des mariages déjà célébrés. La décision politique de le présenter est prise». Les experts juridiques consultés par le parti sont en train d'élaborer le texte qui permettra, d'après les chefs du PP, de présenter ce recours, qui n'est toutefois pas suspensif. L'éventualité de cette démarche politique a d'ailleurs provoqué une sérieuse discussion au sein du parti entre partisans et opposants à la loi. Les associations, dont la Fédération nationale des lesbiennes, gays et transsexuel(le)s (Felgt), ont qualifié le PP de parti homophobe qui «démontre que l'extrême droite et les catholiques intégristes y exercent le pouvoir». Pour Beatriz Gimeno, présidente de la Felgt, «le recours n'a aucune chance d'aboutir. Ceux qui se marient consolident des droits dont on ne pourra jamais les priver». D'autres, comme Carmen Toledano de l'Union des associations familiales, considèrent «que les déclarations d'Angel Acebes sont intolérables, et qu'il est inacceptable que le Parti populaire s'oppose à la volonté de la majorité de la société». À la date du 12 septembre, 27 couples homosexuels se sont mariés en Espagne, et 300 ont déposé un dossier en vue d'un futur mariage.
En Autriche :
Les homos devront-ils leur Pacs à l'extrême droite ?
La semaine dernière, la ministre de la justice, Karin Gastinger, proche de Jörg Haider et vice-présidente du parti d'extrême droite BZÖ, a étonné toute la classe politique de son pays en proposant publiquement d'instaurer un pacte civil ouvert aux couples gay et lesbiens. Elle a aussitôt été désapprouvée par la quasi-totalité de la droite, à l'exception du président des conservateurs de la province de Styrie, au sud-est du pays. Reinhold Lopatka, le secrétaire général du parti conservateur, a également rejetté la proposition, mais il a, une fois de plus, brouillé les cartes, en admettant parallèlement qu'il fallait mettre fin à la discrimination dont les homosexuels font l'objet. Il réitère donc ainsi ses propos du 19 août dernier (lire Quotidien du 29 août). Ces différentes sorties de membres de la majorité sèment la confusion dans la classe politique et au sein des associations. «Sur le fond, nous nous réjouissons, bien sûr, que madame la ministre reconnaisse la nécessité longtemps rabrouée d'harmoniser le droit au mariage, déclare le président de la principal association LGBT, Hosi-Wien. Mais nous ne nous contenterons pas d'un "mariage-homo light"». Dans l'opposition, les Verts et les socialistes, qui ont inscrit le mariage des couples homosexuels dans leur programme et comptent suivre le chemin de l'Espagne s'ils arrivent au pouvoir, se sont déclarés très étonnés de ces soudains appels politiques lancés aux homosexuels par la droite et l'extrême droite. Ils ne veulent y voir qu'une volonté des deux partis de ne pas se laisser dépasser par leur partenaire de coalition sur les questions de mœurs.
Et en Suède :
Le mariage religieux des homos sur la bonne voie
Seuls 12% des 5,8 millions de Suédois membres de l'Église luthérienne ont voté, dimanche 18 septembre, pour élire leurs représentants siégeant à l'Assemblée générale de l'Église. Mais selon le quotidien gay QX, 52% des élus sont favorables à une modification du droit du mariage, qui permettrait aux couples du même sexe de s'unir à l'église. Il s'agissait sans doute de l'un des thèmes les plus importants de ce scrutin, alors que la nouvelle assemblée, élue pour quatre ans, devrait, dans les prochains mois, se prononcer sur le sujet. 33% des élus restent opposés au mariage religieux des homosexuels, tandis que 14% des membres de l'Assemblée générale sont indécis.
