Manchette a écrit :On peut certes lister à n'en plus finir, mais arrêter une centrale à cause de quelques méduses, c'est tout de même plus qu'une simple anecdote, non ? Ca montre tout de même la grande fragilité et la précarité d'une source d'énergie dont les dangers viennent d'exploser au visage des Japonais, qui n'ont pas fini de le payer. Que quelque chose d'aussi anecdotique qu'une prolifération de méduses, a priori tout juste bonne à faire un sujet pour un reportage du 13h de TF1 ait de telles conséquences me laisse rêveur.
Tu en deviens vraiment
DÉSESPÉRANT et également très décevant, excuse-moi de te le dire.
Ce que tu viens d'écrire est archi-débile, et d'une démagogie anti-nucléaire sans nom. Ce qu'on demande à un gestionnaire de tranche nucléaire c'est d'avoir la réactivité et la clairvoyance nécessaire pour assurer la sûreté nucléaire à tout moment.
Point à la ligne. Si l'exploitant anticipe qu'une prolifération de méduse empêche sa source froide de fonctionner et donc met en péril l'exploitation de la tranche à 100 % de puissance nominale en toute sûreté, et qu'en conséquence il baisse sa puissance voire arrête la tranche, il a agit exactement comme on l'exige d'un exploitant performant et sûr. Tenter de détourner ça en faisant croire que c'est l'exemple même du colosse au pied d'argile qui n'est pas fichu de prévoir les petits aléas est pathétique. En faisant ce que tu dénonces, l'exploitant montre au contraire qu'il est prêt à assurer la sûreté de ses tranches même en anticipation temps réel d'événements "non-prévus" au départ, c'est donc une contre-vérité béante de tenter de retourner cela contre lui. Gérer les aléas en cessant de produire momentanément quand on les rencontre est un aveu de prudence et de gestion intelligente, pas d'incompétence de la part de l'exploitant.
Quand à l'existence même de l'événement de départ, on remarquera qui plus est qu'il s'agit d'un événement effectivement relativement "imprévisible", est qui a toutes les chances d'être ponctuel, donc bel et bien d'un simple
aléa, pas un grave sous-dimensionnement de fond d'un risque systémique d'exploitation. Il n'y a donc pas incompétence de fond de la part des concepteurs d'un système industriel dès le premier aléa venu ; chaque aléa n'est pas le signe d'un oubli calamiteux, d'une conception pourrie à chier.
En plus, ce qui se produit dans cet exemple est un aléa de la
partie conventionnelle de l'installation, puisqu'il s'agit de sa source froide. Autrement dit, ça aurait pu se produire sur toute tranche thermique, que ça soit thermique nucléaire ou thermique à flamme.
>> Si ça c'était produit sur une centrale à charbon (et une prolifération de méduses dans la source froide d'une centrale à charbon aurait mené rigoureusement à la même conséquence),
tu en aurais conclu par la-même que l'énergie thermique fossile conventionnelle venait de faire l'aveu de son incapacité à exploiter ses tranches en toute sécurité, et que c'était donc une énergie très dangereuse ???
Tes tentatives de désinformation deviennent de plus en plus lourdingues, grossières et ridicules. Tu es en train d'aller dans le contre-sens exact de ce que tu souhaiterais défendre, à force de te ridiculiser par des sorties de ce genre. Ça achève de me convaincre qu'en fin de compte, ces questions de sûreté d'exploitation, d'approvisionnement, de rentabilité économique, de gestion d'aléas industriel ce sont en fait des enjeux qui t'échappent un petit peu.
Le pire étant bien sûr que cette psychorigidité, tu t'imagines que c'est ce qui fait de toi quelqu'un d'hyper-intègre sur ces questions. Tu affirmes doctement : "Le nucléaire ne fait pas du tout, même pour partie, notre indépendance énergétique, puisqu'on ne possède pas la matière première à domicile !! Ah, des démocraties stables ont des stocks énormes, il faudrait une contraction de l'offre avec x 10 000 % dans les prix de l'uranium pour que l'électricité française atteigne simplement les niveaux de prix européens - c'est à dire augmentent de 30 % -, et vu que c'est une source énergétique hyper-dense on peut constituer des stocks stratégiques de plusieurs années ? Mais non non non !!! Moi je suis un pur et dur, un mec intègre et authentique qui regarde TOUS les aspects d'une problématique, et moi je vous dis que l'indépendance énergétique par le nucléaire, c'est pipo !"
Et là rebelotte : "Il faut rien laisser passer avec la sûreté, TOUT doit être prévu pour l'assurer, et CHAQUE preuve que ça n'est pas fait est accablante ! La preuve : des pauvres petites méduses sont capables à elles seules de foutre par terre une tranche !!! (sans avoir à aucun moment mis en péril la sûreté nucléaire, mais on passera vite là-dessus). Ah ? c'est qu'un aléa à la con du type de celui que toutes les industries connaissent ? L'aléa naturel ponctuel de faible ampleur, ça fait partie du risque industriel normal
qu'il est lamentable de faire passer pour identique au risque sûreté, et donc se formaliser de son existence sur UN secteur, à la base d'UN micro-événement, c'est ridicule à moins de dénoncer la démarche globale de l'industrie, depuis le XIXème siècle ?", [et je suis convaincu que tu vas trouver 1000 raisons de nous prouver que sisi, c'est légitime]
Bonne chance avec ton
intégrité d'argumentation, ta
pureté objective d'analyse des faits, et consorts. Le jour où tu voudras bien réaliser que la frontière entre ça et de la
psychorigidité stérile et bête, elle devient très floue lorsque s'y mêlent sournoisement des éléments de partisanerie subjective sur fond de confiance un peu trop inébranlable dans la force de ses raisonnements, tu auras fait un GRAND PROGRÈS.
Tu n'as pas l'air de réaliser que cette cristallisation stupide autour de micro-événement que tu détournes pour faire croire qu'ils sont en fait symptomatiques d'une mé-gestion et d'une incompétence de fond, c'est exactement la même rhétorique que par exemple celle de tous les climato-sceptiques qui tentent de montrer que l'existence d'une certaine plage résiduelle de débat scientifique autour de la réalité du réchauffement climatique, l'exercice permanent de l'agitation contradictoire d'idée sur cette question,
ce serait une preuve tangible de son inexistence. Ils font pourtant rigoureusement la même chose que toi en ce moment.