La taupe de wikileaks serait un soldat militant gay
Publié : lun. déc. 27, 2010 10:30 am
L'info remonte au début du mois, mais je ne l'ai pas encore vue ici. Je la trouve pourtant pertinente, dans le cadre de l'ancienne loi "Don't Ask Don't Tell".
Je ne sais pas vous, mais moi ça me rappelle l'affaire des cinq de Cambridge.Le Point du 30 novembre 2010 a écrit :Bradley Manning, le jeune soldat soupçonné d'être la source de WikiLeaks qui a mis la diplomatie américaine dans l'embarras, est un spécialiste du renseignement, que l'idéalisme et le militantisme homosexuel ont placé en rupture de ban de l'armée. Les responsables du site internet WikiLeaks n'ont jamais précisé comment ils avaient obtenu les 250.000 notes diplomatiques du département d'État révélées depuis dimanche. Mais les soupçons se portent sur ce simple soldat de 23 ans au visage poupin, arrêté en mai après la diffusion par WikiLeaks d'une vidéo montrant une bavure de l'armée américaine en Irak.
Natif de l'Oklahoma (sud), Bradley Manning a rejoint les rangs de l'armée en 2007 après une enfance passée à subir les quolibets de ses camarades, en raison de son côté "intello" et de son homosexualité. Mais très vite, sur sa base des environs de Bagdad, le première classe découvre la rudesse des règles du Pentagone, en particulier la loi "don't ask, don't tell" (ne rien demander, ne rien dire), qui oblige les homosexuels à taire leur orientation sexuelle, sous peine de devoir quitter l'armée.
Désespoir
La Maison-Blanche s'active pour que le Congrès abolisse, avant la fin de l'année, cette loi qui est en vigueur depuis 1993. Bradley s'opposait ouvertement à cette loi et en parlait à ses amis, a expliqué Jeff Paterson, membre dirigeant du comité de soutien au jeune homme, peu après son transfèrement en juillet dans une prison américaine de Virginie (est). Selon lui, Bradley Manning "pourrait s'être identifié aux peuples d'Irak et d'Afghanistan qui ont souffert de la politique guerrière du gouvernement" américain. "En partie, car il ressent lui-même les mêmes choses, en tant que membre d'une minorité injustement traitée au sein de l'armée américaine et de la société américaine en général".
Pour certains de ses proches interrogés cet été par le New York Times, Bradley Manning pourrait avoir été motivé par "son désespoir de se faire accepter". En tant qu'analyste de renseignements, il avait accès à quantité de données via un réseau protégé, le SIPRNet (Secret Internet Protocol Router Network), un système destiné à un meilleur partage des informations entre les différentes branches du gouvernement américain.
Huit chefs d'inculpation
Dans des conversations sur Internet avec un célèbre pirate informatique, Adrian Lamo, révélées par le magazine Wired, le jeune Manning s'épanche, affirmant que "quelqu'un" qu'il connaissait très bien avait "transféré des données de réseaux classifiés" et les avait transmises à "un Australien aux cheveux blancs", Julian Assange, cofondateur de Wikileaks. Ce "quelqu'un" en question n'était autre que Manning lui-même, qui transférait ces données sur des CD qui contenaient auparavant des chansons de la chanteuse pop Lady Gaga.
"Hillary Clinton et des dizaines de milliers de diplomates dans le monde vont avoir une crise cardiaque un matin quand ils se réveilleront et découvriront qu'un répertoire complet de documents classifiés sur la politique étrangère est accessible" à tous, écrit-il à Lamo, qui le dénoncera aux autorités.
Début juillet, Bradley Manning a été inculpé de huit chefs d'inculpation criminels et de quatre violations du règlement militaire. Il lui est reproché d'avoir "transféré des données confidentielles sur son ordinateur et d'avoir ajouté un logiciel non autorisé sur un système informatique classé secret" et d'avoir illégalement récupéré "plus de 150.000 notes diplomatiques", selon l'acte d'inculpation. S'il est reconnu coupable, il encourt 52 ans de prison.