Edwige Antier dans le Figaro... affligeant

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jedi69
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Edwige Antier dans le Figaro... affligeant

Message par jedi69 »

Voici une interview assez lamentable de Adwige Antier dans le Figaro du 9/9/5.
Pour la pédiatre, les bibliothèques n'ont pas à véhiculer des idées marginales
Edwige Antier : «Ce genre d'histoire peut nuire à la construction de l'enfant»
Pédiatre renommée, Edwige Antier est diplômée en psychopathologie de l'enfant. Auteur de nombreux ouvrages, elle vient de publier Dolto en héritage. Tout comprendre, pas tout permettre, collection «Réponses», Robert Laffont/France Inter, 2005

LE FIGARO. – Que pensez-vous de ces ouvrages destinés aux plus jeunes ?

Edwige ANTIER. – Je trouve que c'est n'importe quoi ! Aujourd'hui, dans notre société, on ne laisse pas les parents être les acteurs de l'éducation de leurs propres enfants ! On le voit avec ce genre de livres mais aussi à travers certains débats ou propos sur Internet, à la télévision, etc. Tout cela veut se substituer au libre arbitre et au choix des parents. C'est pourtant à eux et rien qu'à eux de décider quelles valeurs inculquer à leurs enfants.


Et l'homoparentalité, c'est une valeur ?

Pas une valeur, mais un fait marginal. Elle véhicule donc, dans ce sens, des antivaleurs. Or, les idées marginales doivent être le choix des parents, en aucun cas celui d'une bibliothèque municipale ou d'une mairie. Cela n'est pas du ressort d'une institution publique. Le premier devoir d'une bibliothèque est de respecter le choix des familles. Que ces lieux de culture et d'éveil soient responsables et, surtout, respectons les transmissions intrafamiliales, à la ?n !


D'un point de vue psychologique, qu'implique le fait de parler de l'homoparentalité à un jeune enfant ?

De zéro à 6 ans, ce que vous voyez et entendez, vous l'engrangez comme un fait intangible, cela se colle dans la mémoire. Même s'il ne sait pas lire, un enfant capte des messages, lesquels lui paraissent comme un fait acquis. A cet âge-là, la structuration du psychisme est en pleine construction du complexe d'Oedipe. L'enfant est en train de prendre ses repères, il fixe sa place par rapport à son père et sa mère, il construit qui il est. Il est donc une marmite émotionnelle où chaque livre, chaque jeu aide à cette construction. Or, lire ou raconter ce genre d'histoire bouleverse tout et peut nuire à la construction psychique.
captain
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Message par captain »

elle est assez coutumière du fait, la edwige...
dans le genre réac' on fait pas mieux.

(ce qui me console c'est de savoir que cet été, on a collé plein d'antivaleurs dans la tête du fils d'une copine !!!)
jedi69
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Message par jedi69 »

Toujours dans le même numéro :
FAMILLE Un livre explique aux enfants de moins de trois ans qu'on peut vivre avec «deux mamans»
L'homoparentalité racontée aux tout-petits

Delphine de Mallevoüe
[09 septembre 2005]

«Jean a deux mamans»... Si le titre de ce livre pour les enfants de moins de 3 ans a laissé Laurence interdite, au détour du rayon jeunesse, Camille, sa petite dernière de 5 ans, s'est ruée sur ce petit ouvrage, attirée par ses couleurs chatoyantes et son loup sur la couverture. L'homoparentalité expliquée aux tout-petits, ça n'a pas fait rire Laurence. Jeune femme active et mère d'une tribu de cinq enfants, elle a bien failli s'étouffer. Il faut dire que le livre ne se trouvait pas dans une librairie mais à la bibliothèque municipale de sa ville de province.

«Je me suis sentie piégée, raconte Laurence. OK en librairie ou bien dans le coin bibliothèque des ados, car, dans ces conditions, chacun a le choix. Mais là, quel choix ai-je ? Quand ma fille veut ce livre parce qu'elle adore les images et que je refuse, qu'est-ce que je lui réponds ?» Comme bien d'autres parents, Laurence «ne se voit pas» lire cette histoire en bordant ses enfants le soir. «Je ne me sens pas prête, dit-elle. Mais cet épisode m'a embarrassée. Après coup, je me suis interrogée : au fond, suis-je intolérante ?»

L'objet de ce malaise, tout récemment sorti dans la collection «Loulou & Cie» aux éditions L'Ecole des loisirs, fait en réalité partie d'une collection qui veut expliquer aux plus petits les différentes situations de famille de notre société moderne. Une société remodelée par le divorce, les familles recomposées, monoparentales ou encore le deuil, l'adoption, etc. D'où les autres titres de la collection : Lili vient d'un autre pays, Albert vit chez sa grand-mère, Camille a deux familles et autres Barnabé a été adopté. Avec Jean a deux mamans, l'homoparentalité est présentée comme un modèle familial parmi d'autres.

Inaugurant le lancement de toute la série, ce livre voulait aussi augurer «un nouveau ton», aux dires de la maison d'édition, qui innove en parlant de ces nouveaux schémas familiaux à des enfants aussi jeunes.

«C'est une collection qui parle avant tout d'amour, se défend l'auteur, Ophélie Texier. C'est une tentative de première explication aux tout-petits pour qu'ils puissent mieux comprendre les situations face auxquelles ils se retrouvent de plus en plus souvent.» Et de marquer la surprise : «Je ne vois pas ce qu'il y a de choquant ou de tabou ! Les enfants ne sont pas trop petits pour comprendre l'amour.»

La lecture des pages cartonnées peut laisser rêveur. «Mes deux mamans s'aiment comme un papa et une maman», peut-on lire. «C'est maman Jeanne qui m'a porté dans son ventre, pendant ce temps-là maman Marie faisait des travaux à la maison»...

S'il s'agit d'avancer en même temps que les transformations de la société, comme l'évoque Ophélie Texier, qui souligne que «le tabou du divorce a bien fini par tomber», dessinera-t-elle, à ce rythme, un prochain Xavier a deux papas qui l'ont adopté ? «Oui, oui, bien sûr !, affirme-t-elle, si mon éditeur est d'accord...»
blooming18
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Message par blooming18 »

Raph. a écrit :J'ai lu l'article, mais je suis parfaitement d'accord avec la pédiatre.
hou, le raphou est d'humeur provocante ce soir :lol:
Spoutnik
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Message par Spoutnik »

Bonsoir,
captain a écrit :elle est assez coutumière du fait, la edwige...
dans le genre réac' on fait pas mieux.
C'est le moins que l'on puisse dire et qu'elle soit diffusée sur Radio France me hérisse le poil !

Sur cette affaire de livre pour enfants.
Ce qui me paraît très grave, c'est que c'est un appel direct à la censure au nom de la protection de l'enfance (la fameuse !). En d'autres temps, on disait la même chose sur les livres pour enfants sur le divorce. On pourrait, dans cette lignée, considérer qu'il faut enlever aussi les livres sur la mort, le suicide, ceux où des Noirs sont représentés, les livres où il est quesiton de religion non catholique, de handicap, de maladie plus ou moins honteuse etc. etc. Et au final, il reste quoi ? Le club des Cinq ? Une bande d'enfants sauvages qui ne font que des bêtises !!

Je m'égare.
Ces deux articles du Figaor doivent nous rappeler qu'il nous faut rester vigileant et qu'en matière de libertés publiques (individuelles ou collectives) un retour de bâton est très très vite arrivé, toujours au nom du Bien, évidemment.

Bonne soirée
Cy
Pirlouit
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Message par Pirlouit »

Je trouve la Edwige pas très maligne sur ce coup-là…
Que l’homoparentalité soit un fait marginal, personne ne peut le nier dans le sens où ce n’est pas le phénomène le plus répandu. Par contre, j’aurais bien aimé savoir ce qu’elle entend par le concept d’anti-valeur. J’avoue ne pas être très familier des notions psycho-philosophiques, alors si quelqu’un pouvait m’expliquer ?

Mais surtout, je la trouve totalement incohérente…
Elle dit que la transmission des idées marginales doit être le seul fait des parents. Et pourquoi s’il vous plaît ? Pourquoi l’école, les bibliothèques, les institutions en général ne devraient transmettre que les idées les plus répandues ? C’est le meilleur moyen pour aboutir à une société sclérosée et amorphe. Dans ce cas, on interdit aux professeurs de faire étudier des auteurs « alternatifs » , des philosophes contestataires, etc…
Et ce qui m’a encore plus fait bondir c’est sa manière d’affirmer avec un aplomb incroyable que les seuls à avoir le droit d’inculquer des idées marginales aux enfants, ce sont les parents. Il me semble qu’au contraire les parents doivent tout faire pour que leur progéniture soit libre de ses choix. Certes, on est toujours influencé par le passif que nous laissent nos parents mais ceux-ci doivent nous donner les moyens d’être indépendant…

Et dans ce cas, je ne vois pas en quoi le fait qu’un livre soit présent en rayon est un outrage à cette liberté des parents. Les parents demeurent libres de le prendre ou non.

C’est exactement la même situation que dans un magasin…
Si par exemple, dans une bibliothèque, elle trouve un livre racontant l’histoire d’un petit enfant blanc adopté par deux parents noirs, va-t-elle gueuler en disant que c’est un fait marginal qui n’a pas sa place dans un tel lieu ?


Bref pas très chouette la Edwige !
Pycos
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Re: Edwige Antier dans le Figaro... affligeant

Message par Pycos »

J'ai le droit de me faire critiquer ? :twisted:
J'adore la voix edwige Antier déjà ...
jedi69 a écrit :Et l'homoparentalité, c'est une valeur ?

Pas une valeur, mais un fait marginal. Elle véhicule donc, dans ce sens, des antivaleurs.
La question est déjà débile ^^
Mais je suis d'accord avec le début de la réponse, c'est pas une valeur ! d'ailleurs l'heterosexualité non plus !
La valeur, c'est plus l'amour des parents, l'éducation, ...
Par contre c'est pareil je ne parlerais pas d'antivaleur :evil:
jedi69 a écrit :D'un point de vue psychologique, qu'implique le fait de parler de l'homoparentalité à un jeune enfant ?

De zéro à 6 ans, ce que vous voyez et entendez, vous l'engrangez comme un fait intangible, cela se colle dans la mémoire. Même s'il ne sait pas lire, un enfant capte des messages, lesquels lui paraissent comme un fait acquis. A cet âge-là, la structuration du psychisme est en pleine construction du complexe d'Oedipe. L'enfant est en train de prendre ses repères, il fixe sa place par rapport à son père et sa mère, il construit qui il est. Il est donc une marmite émotionnelle où chaque livre, chaque jeu aide à cette construction. Or, lire ou raconter ce genre d'histoire bouleverse tout et peut nuire à la construction psychique.
:evil:

J'adore toujours l'entendre sur France Info quand même.
Bébé comprendra déjà ...
jedi69
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Message par jedi69 »

Et elle continue :
La pédiatre Edwige Antier plaide pour un statut de «parrain» pour les parents homosexuels

À l'occasion de la Conférence de la famille qui se tient aujourd'hui, la pédiatre Edwige Antier, également conseillère UMP de Paris, réagit dans les colonnes du Figaro et plaide pour une protection de l'enfance plus efficace, pour plus de places en crèche et une meilleure prise en charge des enfants handicapés. À la fin de son texte, elle aborde l'homoparentalité: «Le sens donné à la vie par l'enfant est tel que le combat pour l'homoparentalité bat son plein. Le nombre est de plus en plus grand d'homosexuels qui élèvent un enfant sans statut. Il est temps que le Pacs soit prolongé d'un statut permettant aux homosexuels d'être "parrains" d'un enfant, pour que ceux-ci ne vivent plus dans l'omerta.»
Pourtant, le 9 septembre, dans les colonnes du même journal, Mme Antier s'était offusquée de la présence d'un livre de jeunesse parlant de «deux mamans» dans une bibliothèque municipale, qualifiant l'homoparentalité de «fait marginal (…) qui véhicule en ce sens des antivaleurs» (lire Quotidien du 9 septembre). Il ne serait donc pas recommandé de briser «l'omerta» subie par les enfants de parents homos par des livres pour enfants. Mais le statut de «parrain» protégerait-il les homosexuels de véhiculer des «antivaleurs»? Et pourquoi pas «parent» plus simplement? Comme le déclare docteur Antier elle-même : «…c'est la transmission de la filiation qui donne sens à la vie, il faut absolument encourager cet élan!»
Dans les news de têtu.
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