Alors voilà.. je m'appelle Salomé, j'ai 18 ans, et depuis peu (environ 1 ans) je me pose réellement des questions sur mon orientation sexuelle.
Depuis toute petite je sais, et j'en suis sûre, j'aime les hommes. C'est plus la question de mon attirance pour les filles qui me pose "problème"..
Pour commencer je ne suis réellement sortie qu'avec qu'un seul garçon. J'étais en 4ème (j'avais 13 ans) et notre relation n'a duré que 4 mois, après lesquelles il faut l'avouer, il m'a jeté comme une merde (mais genre littéralement.. enfin non pas littéralement ce serait dégueulasse mais bon je pense que vous avez compris l'idée). J'avais des sentiments pour lui, mais je n'étais pas amoureuse. Pourtant lors de notre relation je le croyais, ce n'est que bien plus tard que j'ai réellement compris ce que voulait dire «être amoureuse». Je disais donc, comme si cela coulait de source, à mon ancien petit copain : «Je t'aime». Chose que je regrette amèrement aujourd'hui. Pourtant j'étais sincère, je ne jouais pas avec lui, j'avais de réelle sentiments et j'ai mis du temps à l'oublier. Mais je comprends aujourd'hui que je n'étais pas amoureuse. Je pense que si je l'avais été j'aurais été beaucoup plus anéantit. Même si notre séparation m'a fait mal je n'ai pourtant pas été capable de pleurer. Je suis plutôt de nature à cacher mes sentiments, à intérioriser, faire comme si il ne s'était rien passé. À l'époque j'aurais certainement dis que non, mais ce garçon n'était qu'une amourette de jeunesse.
Plus tard, l'année de mes 14 ans (j'étais donc en 3ème) j'ai rencontré une fille et nous somme très vite devenues de bonnes copines. Nous étions les deux nouvelles de notre classe, le contact s'est donc fait plus facilement qu'avec les autres. C'était une fille (aujourd'hui je n'ai plus de contacte avec elle) plutôt ouverte d'esprit. Je me souviens de ce jour où elle à dit je cite «tout le monde s'est déjà demandé si il était hétéro ou homo et c'est normal». Ne m'étant jamais posée la question avant je me suis alors imaginée physiquement avec une fille et cela ne m'a pas dégoutté.
D'ailleurs, c'est à peu près à cette époque là que j'ai découvert les plaisirs solitaires et penser à des femmes durant ne m'était pas désagréable. De plus, lorsque je regardais des vidéos pour adultes pour m'émoustiller un peu je me suis rendue compte que je regardais autant les femmes, si ce n'est plus, que les hommes. Je me suis alors demandé si j'aimais les femmes. N'ayant jamais eu d'attirance ou de sentiment pour une fille je me suis dis que cette question était débile et je me suis donc efforcée de ne pas y penser. Pourtant malgré moi la question revenait sans cesse. J'y ai donc réfléchie et j'ai découvert/accepter que j'étais sexuellement attirée par les filles, tout comme les hommes. Je dis sexuellement parce que je n'ai jamais eu de «crush» pour une fille. D'ailleurs, dans la rue ou autre je ne regardais pas les femmes (maintenant oui) mais bien les hommes. Je sens bien que pour eux c'est différent car je suis sentimentalement (tout comme sexuellement) attirée par eux. Même si je n'ai pas eu d'autre copain depuis le collège j'ai eu quelques «crushs» et je n'ai jamais flirter qu'avec des garçons lors de soirées ou autres. Cependant je l'avoue, l'idée de le faire avec une femme est une chose que j'aimerais bien expérimenter. Pour moi, la bisexualité passe par les sentiments. Je ne me considère pas comme bi car je n'aime pas les femmes, même si celles-ci peuvent m'exciter.
Encore un peu plus tard, après un autre déménagement, je me suis installé à la Réunion. Là j'ai découvert Alice. J'avais 16 ans et c'est comme si l'on se connaissait depuis toujours. Nous avions/avons (nous sommes toujours amies) les mêmes délires, les mêmes passions.. passer une journée ensemble sans rire est toujours quelque chose d'impensable pour nous. Ce n'est que lors de notre passage en Terminale au bout d'1 an d'amitié qu'elle m'a avoué qu'elle était bisexuelle. J'ai toujours été ouverte d'esprit et très tolérante. Pour moi c'est comme si elle me disait qu'elle portait des chaussures rouges ou qu'elle aimait les kiwis. Genre «d'accord, pourquoi tu me dis ça ? Je m'en fous..». Pour moi c'est quelque chose de normal. Personne ne se présente en disant qu'il est hétéro, ce serait super flippant.. - «Salut je m'appelle Corentin et je suis hétéro» - «Euh.. ouai d'accord.. moi c'est Salomé..». Ça devrait être pareil pour les homos/bi, non ?
Bref, par la suite je me suis rendue compte que j'étais un peu jalouse de la relation qu'elle pouvait avoir avec d'autres filles. Je ne ressentais pas le besoin d'être tout le temps avec elle, de l'embrasser, de sortir avec elle etc etc.. Alice ne m'attire pas physiquement. Pourtant je ressentais quelques fois une certaine jalousie (légère car je ne suis pas de nature jalouse). Je ne sais pas si c'est parce que j'ai des sentiments pour elle ou si c'est parce que notre relation amicale avait quelque chose de privilégié. Je dois dire que je ne suis pas très bavarde quand il s'agit de parler de mon passée. Pour la plupart des gens parler leur permet de se sentir mieux alors que pour moi c'est quelque chose de très douloureux. Je ne fais pas confiance à n'importe qui et je m'ouvre difficilement aux gens (je ne suis pas associable mais je fais bien la différence entre amis et potes). Seulement avec Alice j'ai réussi à parler des problèmes que j'ai eu avec ma mère. Je crois que j'ai peur qu'une fois après m'être «mise à nue» elle rencontre une autre amie, plus intéressante.. je sais pas.. c'est débile.. en tous cas tout ceci est très confus. J'ai appris à la suite de la révélation d'Alice que de nombreuses personnes dans mon lycée, dont certains sont des copains/copines, sont gays. On en parle beaucoup entre nous, de nos expériences, de nos fantasmes etc etc.. rien n'est tabous ! Du coup je ne sais pas si les questions que je me pose quant à ma possible bisexualité est le fruit d'envie d'expérimentation, si ce n'est qu'une recherche de moi même et de mes limites à un âge comme le mien, ou si je n'arrive pas à m'avouer que je suis aussi attiré par les femmes. Je suis sensibles aux belles choses, ouverte d'esprit, alors pourquoi pas ? Peut-être que je suis bisexuelle et ai une attirance plus prononcé pour les hommes et que je n'ai pas encore rencontré de femme qui me permette d'être sûre ? Peut-être que tout ceci n'est que fantasme ? Qu'en pensez vous ? Je crois que tant que je ne tomberais pas amoureuse d'une fille j'aurais toujours un doute.. j'en viens presque à l'espérer pour pouvoir être fixé.
En somme, je suis attiré par les hommes sentimentalement et sexuellement, et par les femmes sexuellement. Est-ce que cela fait de moi une bisexuelle ? Sachant que pour moi pour être bisexuelle il faut aimer les femmes et les hommes, hors je n'ai jamais aimé une femme.. ni un homme réellement mais j'ai eu des sentiments pour un, et d'ailleurs le contact d'une femme ne m'a jamais véritablement troublé. Le cœur qui bat, les mains moitent tout ça je n'ai pas connue avec une fille alors qu'avec les garçons oui. Je tiens à préciser que le fait de découvrir que je peux aimer les femmes n'est pas quelque chose que je ne conçoit pas, je pense que je pourrais aimer une femme. Je ne suis pas quelqu'un de superficielle et je m'intéresse d'abord à une personne pour sa beauté intérieure (je ne dis pas que les hétéros sont superficiels attention), même si physiquement elle doit m'attirer un minimum, je trouve que le désir de l'autre est quelque chose d'essentiel. Par ailleurs je ne tiens pas forcément à mettre une étiquette sur ce que je suis, me découvrir «différente» ne me fais pas peur, personnellement je le vivrais bien. Mais j'aimerais être la plus honnête possible avec mes proches, pour moi la communication est quelque chose de primordial. Je n'arrive tout simplement pas à interpréter mes sentiments.
Un jours, une personne m'a dit que pour lui quelqu'un de bisexuel c'était quelqu'un qui couchait avec des filles et des hommes. Il ne prenait pas en compte les sentiments de la personne.
La bisexualité passe t-elle donc à votre avis par les sentiments, la sexualité ou les deux ?
Merci d'avoir lu mon témoignage, de répondre à mes questions ou de régir à ce que j'ai écris.
Même si je n'arrive pas à répondre à ces questions par moi même, écrire m'a permis de me délaisser un peu de toutes ces questions sans réponses, et désolé pour longueur haha..
Encore merci, Salomé.
) mais pour autant on peut être attirer par un corps, une vision, un ensemble de choses et pas être "amoureux" l'amour vient après à l'épreuve du temps tout comme l'inverse est possible... C'est l'engagement (un peu durable) dans une voie qui permet de découvrir si c'est bien, bon... ce qui ne remet pas en question ou doute, le possible, qu'un jour, si toute fois cet engagement là prend fin, on n'optera pas pour l'autre dimension vers un autre type...
