être gay ou ne pas l'être, telle est la question

To bi or not to bi ? Telle est la question.
Norma
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Re: être gay ou ne pas l'être, telle est la question

Message par Norma »

OFF-Topic :
flo, je te reprend juste sur un mot : [quote="floridjan"]Et tant mieux si tu as eu assez confiance dans tes amis pour le leur avouer et s'ils l'acceptent.[/quote]

On n"avoue" pas être homo. On le "révèle", on l'"affirme", on le "dévoile" ... mais pas "avouer" qui sonne comme si c'était une faute ;)
floridjan
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Re: être gay ou ne pas l'être, telle est la question

Message par floridjan »

OFF-Topic :
[quote="Norma"]flo, je te reprend juste sur un mot : [quote="floridjan"]Et tant mieux si tu as eu assez confiance dans tes amis pour le leur avouer et s'ils l'acceptent.[/quote]

On n"avoue" pas être homo. On le "révèle", on l'"affirme", on le "dévoile" ... mais pas "avouer" qui sonne comme si c'était une faute ;)[/quote]

D'accord avec ça, of course, c'est un vieux reste d'homosexualité mal assumé qui ressurgit. :-P

(des années à s'entendre dire (et à penser) qu'être un pédé, c'est la pire des humiliations, ça laisse des traces... >_< Mais on en guérit ! :wink: )
Ayla
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Re: être gay ou ne pas l'être, telle est la question

Message par Ayla »

OFF-Topic :
[quote="Norma"]flo, je te reprend juste sur un mot : [quote="floridjan"]Et tant mieux si tu as eu assez confiance dans tes amis pour le leur avouer et s'ils l'acceptent.[/quote]

On n"avoue" pas être homo. On le "révèle", on l'"affirme", on le "dévoile" ... mais pas "avouer" qui sonne comme si c'était une faute ;)[/quote]

[quote="floridjan"]D'accord avec ça, of course, c'est un vieux reste d'homosexualité mal assumé qui ressurgit. :-P

(des années à s'entendre dire (et à penser) qu'être un pédé, c'est la pire des humiliations, ça laisse des traces... >_< Mais on en guérit ! :wink: )[/quote][/quote]


:copain: :copain: :gentil:
benjiyy
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Re: être gay ou ne pas l'être, telle est la question

Message par benjiyy »

Je reprends un peu le fil de la conversation, parce que les choses ont pas mal évolué depuis mon dernier passage, et je me sens perdu. On avait commencé à parler d'amour platonique, d'amour fusionnel. J'avais parlé d'un ami avec qui je me sentais extrêmement proche.
benjiyy a écrit : Un amitié forte peut être considéré comme un sorte d'amour platonique (et je sais de quoi je parle, je pense être amoureux d'un ami au sens platonicien du terme
On s'est pas mal revu ces temps derniers. On s'est encore plus rapproché. On s'est fait des câlins, on s'est dit qu'on s'adorait... On s'aime tout les deux d'une très forte amitié. On a tout les deux la même sensibilité artistique. Il est tactile avec moi comme avec personnes d'autres de nos amis en commun. Lors d'une soirée, il a confié qu'il n'était pas totalement hétéro, et qu'en ce moment il se sentait très proche d'un garçon. Comment ne pas imaginer qu'il ne s'agisse pas de moi. Je ne peux m'imaginer de supposer que peut-être il partage mes sentiments, en dépit du fait qu'il ait une copine.

Il sait que je suis attiré par les garçons, même je ne lui ai jamais dit clairement. Trop peur de sa réaction, qu'il s'éloigne de moi. C'est bête, je sais.

Avant-hier, il est reparti. Je savais que j'allais pas le revoir avant un long moment. J'en ressens un vide immense, le même vide que je ressens lors de mes états les plus dépressifs ( il sont rares mais violents). J'aimerais qu'il soit là, le serrer dans mes bras. Je pense tout le temps à lui. Je repense à chacun des instants qui nous avons passés ensemble. J'analyse chacun de ses faits et gestes. Je guette le moindre signe de lui.

Je comprends que je suis indéniablement et irrémédiablement amoureux de lui, et que durant tout ce temps, je me faisais des illusions : j'essayais de tempérer mes sentiments, chose qui ne ressemble pas du tout. Je pensais l'aimer trop pour être amoureux de lui. Je m'imaginais que tout les deux on vivait une sorte d'amitié platonique, un amour dans sa forme la plus pur, la moins douloureuse. Mais la vérité est plus humaine, plus faillible. Je l'aime. Point. Je ne ressens pas forcément le besoin de lui dire, j'ai juste besoin de sa présence.

En ce moment, je me sens vide, triste, déprimé. Je n'arrive pas à imaginer la rentrée prochaine, reprendre une activité normale, avec ce vide qui perce mon coeur. ça passera sans doute.

J'ai presque l'impression de trahir sa confiance en dévoilant tout ça, imaginant avec terreur sa réaction s'il découvrait ce post, qu'il se dise que je ne lui fasse pas assez confiance pour me confier à lui.
Harmodius
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Re: être gay ou ne pas l'être, telle est la question

Message par Harmodius »

Norma a écrit :
On n"avoue" pas être homo. On le "révèle", on l'"affirme", on le "dévoile" ... mais pas "avouer" qui sonne comme si c'était une faute ;)
OFF-Topic :
Y a quelques temps j'aurais été d'accord avec toi, Norma... Mais maintenant plus tellement, parce que j'ai tendance à prendre le terme aveu dans un sens subjectif. Il me semble, en songeant à ma propre expérience et en lisant aussi des témoignages sur ce forum, que beaucoup de coming-out se vivent, voire sont reçus, comme des aveux, et donnent lieu au même genre de situations psychologiques - stress, difficulté à franchir le pas, sentiment vague de culpabilité, impression de vulnérabilité... Sans compter qu'un CO est toujours aussi, quand on le fait à des gens qu'on connait déjà, un "aveu" au sens objectif du terme : dire qu'on est gay, lesbienne ou bi à quelqu'un on ne l'a pas encore dit, c'est forcément, aussi, lui "avouer" un mensonge, ne serait-ce que par omission. C'est même sûrement un peu le sens du message de Benjivy quand il écrit : "qu'il se dise que je ne lui fasse pas assez confiance pour me confier à lui."

Bref, moi j'dis : respectons la façon dont les gens nomment leurs expériences, parce que parler d'"aveu" à propos du CO implique moins, je pense, que l'homosexualité soit une faute, que le fait que le CO s'accompagne de malaise ou de culpabilité.

Et puis après tout, personne ne saute au plafond quand on dit "X. a avoué son amour à Y." pour dire qu'il/elle lui a déclaré sa flamme. Pourtant, aimer, c'est pas une "faute" non plus.

Cela étant dit, je ne veux imposer à personne de vivre son coming-out sur le mode de l'aveu si ça ne correspond pas à son ressenti ! :wink:


Benjivy : très pragmatiquement, tu le revois quand, ce garçon ?

Quand tu écris ça :
J'ai presque l'impression de trahir sa confiance en dévoilant tout ça, imaginant avec terreur sa réaction s'il découvrait ce post, qu'il se dise que je ne lui fasse pas assez confiance pour me confier à lui.
J'ai l'impression que tu exprimes une crainte assez fréquente dans les phases pré-CO : il/elle va penser que je ne lui faisais pas assez confiance pour ne pas lui parler avant, etc. Mais y a au moins deux choses à se dire, dans ton cas :
-si je comprends bien, lui-même a mis pas mal de temps à te dire qu'il n'était pas hétéro. Alors pourquoi t'en voudrait-il de ne pas lui "faire confiance" ? Lui non plus, il ne te dit pas tout, tout de suite !
-et puis dire à quelqu'un qu'on l'aime, c'est pas simple du tout, et c'est pas une difficulté réservée aux hétéros ! Surtout que tu n'arrivais pas à nommer tes sentiments, donc ça te donne en quelque sorte une "excuse" pour ne pas les lui avoir expliqués.


Moi, sur un autre topic, je parle des sentiments (amoureux...) que je ressens pour un garçon que j'appelle S2. Ce garçon ne sait même pas que je suis gay, il est hétéro et il n'a rien à faire, logiquement, sur ce forum. Mais s'il lisait mon post, je suis certain qu'il se reconnaîtrait. Je n'en conçois pas de la "terreur", mais une espèce de plaisir ou d'envie bizarre. J'aimerais qu'il sache que je l'aime sans avoir besoin de le lui dire, quoi :^^: :^^: ça me plairait qu'il me dise : "au fait, j'ai lu ton message sur et-alors...". Je conçois tout à fait que toi, ce genre de choses te fasse peur , mais ça pourrait être intéressant de réfléchir à ça : pourquoi est-ce que ça te fait peur, plutôt que plaisir ?
benjiyy
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Re: être gay ou ne pas l'être, telle est la question

Message par benjiyy »

Harmodius a écrit :Benjivy : très pragmatiquement, tu le revois quand, ce garçon ?
Je ne sais pas. C'est justement ça qui me rend si triste. On se voit peu de fois dans l'année, mais quand on se voit, c'est très fort. Cet été on s'est pas mal vu, et ça m'a permis de comprendre un peu mieux ce que je ressentais réellement pour lui.
Harmodius a écrit :-si je comprends bien, lui-même a mis pas mal de temps à te dire qu'il n'était pas hétéro. Alors pourquoi t'en voudrait-il de ne pas lui "faire confiance" ? Lui non plus, il ne te dit pas tout, tout de suite !
Les choses ne sont pas si claires que ça. C'est un peu flou dans ma tête sur ce qu'il a réellement dit, mais je crois me souvenir qu'il a confié avoir en lui une part de bisexualité, et qu'il était capable de ressentir des sentiments pour un garçon. De là a vivre quelque chose avec un garçon, il y a un immense pas et je ne suis pas sûr qu'il soit prêt à la franchir.
Harmodius a écrit :Moi, sur un autre topic, je parle des sentiments (amoureux...) que je ressens pour un garçon que j'appelle S2. Ce garçon ne sait même pas que je suis gay, il est hétéro et il n'a rien à faire, logiquement, sur ce forum. Mais s'il lisait mon post, je suis certain qu'il se reconnaîtrait. Je n'en conçois pas de la "terreur", mais une espèce de plaisir ou d'envie bizarre. J'aimerais qu'il sache que je l'aime sans avoir besoin de le lui dire, quoi ça me plairait qu'il me dise : "au fait, j'ai lu ton message sur et-alors...". Je conçois tout à fait que toi, ce genre de choses te fasse peur , mais ça pourrait être intéressant de réfléchir à ça : pourquoi est-ce que ça te fait peur, plutôt que plaisir ?
Je sais pas trop. Je me dis qu'il pourrait mal prendre que je déballe notre vie comme ça. Et puis je préférerais lui dire les choses en face... mais en fait non. Enfin je veux dire, je ne sais pas si je veux l'aimer comme on aime un amoureux, ou si je veux l'aimer comme un très bon ami. L'amour est un risque, et je ne sais pas si je suis prêt à prendre ce risque. Il a en parti comblé mon vide intérieur ( je me rends compte que c'est en partie grâce à lui que je me sens mieux, plus serein, comme je l'ai dit ailleurs), et le perdre, en admettant la possibilité d'une histoire d'amour entre nous deux ( même si une partie de moi tente de me convaincre que c'est bonnement impossible) serait pour moi insurmontable.
Harmodius
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Re: être gay ou ne pas l'être, telle est la question

Message par Harmodius »

benjiyy a écrit : Les choses ne sont pas si claires que ça. C'est un peu flou dans ma tête sur ce qu'il a réellement dit, mais je crois me souvenir qu'il a confié avoir en lui une part de bisexualité, et qu'il était capable de ressentir des sentiments pour un garçon. De là a vivre quelque chose avec un garçon, il y a un immense pas et je ne suis pas sûr qu'il soit prêt à la franchir.
Indépendamment du fait qu'il puisse vivre une histoire avec toi... Ce que je voulais dire c'est que ça m'étonnerait qu'il exige de toi une franchise absolue sur tout ce qui ressent, alors que lui-même a mis du temps à te dire quelque chose qui, en un sens, était pourtant plus "facile" à dire.

Je sais pas trop. Je me dis qu'il pourrait mal prendre que je déballe notre vie comme ça. Et puis je préférerais lui dire les choses en face... mais en fait non. Enfin je veux dire, je ne sais pas si je veux l'aimer comme on aime un amoureux, ou si je veux l'aimer comme un très bon ami. L'amour est un risque, et je ne sais pas si je suis prêt à prendre ce risque. Il a en parti comblé mon vide intérieur ( je me rends compte que c'est en partie grâce à lui que je me sens mieux, plus serein, comme je l'ai dit ailleurs), et le perdre, en admettant la possibilité d'une histoire d'amour entre nous deux ( même si une partie de moi tente de me convaincre que c'est bonnement impossible) serait pour moi insurmontable.
Honnêtement, tu ne déballes pas grand chose de votre vie. Il est à peu près inidentifiable pour toute personne autre que toi ou lui. Enfin, après, tu connais son caractère mieux que moi :wink:

En quoi est-ce important pour toi de savoir si tu veux l'aimer comme un amoureux ou comme un très bon ami ? La différence entre les deux, tu la fais passer où ? Le sexe ? Le fait de vivre ensemble ? Pourquoi l'incertitude à ce sujet te rend-elle mal à l'aise, et pourquoi penses-tu qu'il y ait plus de risques dans l'amour que dans l'amitié ?
benjiyy
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Re: être gay ou ne pas l'être, telle est la question

Message par benjiyy »

Harmodius a écrit :En quoi est-ce important pour toi de savoir si tu veux l'aimer comme un amoureux ou comme un très bon ami ? La différence entre les deux, tu la fais passer où ? Le sexe ? Le fait de vivre ensemble ? Pourquoi l'incertitude à ce sujet te rend-elle mal à l'aise, et pourquoi penses-tu qu'il y ait plus de risques dans l'amour que dans l'amitié ?
Je pense que l'amour est quelque chose de plus fragile que l'amitié. J'ai peur de le perdre si je lui avouais mes sentiments, qu'il s'éloigne de moi, et même s'il partageait mes sentiments, j'ai peur qu'avec le temps, ces sentiments se tarissent, et donc de le perdre. Pour l'instant, je n'en arrive pas à le désirer sexuellement, je veux juste qu'il soit là, le tenir dans mes bras, pouvoir le respirer etc. Pour l'instant, c'est un amour purement spirituel, platonique, comme j'ai pu le dire, mais un réel amour quand même.
Dernière modification par benjiyy le mer. août 29, 2012 2:27 pm, modifié 1 fois.
Harmodius
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Re: être gay ou ne pas l'être, telle est la question

Message par Harmodius »

benjiyy a écrit : Je pense que l'amour est quelque chose de plus fragile que l'amitié. J'ai peur de le perdre si je lui avouer mes sentiments, qu'il s'éloigne de moi, et même s'il partageait mes sentiments, j'ai peur qu'avec le temps, ces sentiments se tarissent, et donc de le perdre. Pour l'instant, je n'en arrive pas à le désirer sexuellement, je veux juste qu'il soit là, le tenir dans mes bras, pouvoir respirer etc. Pour l'instant, c'est un amour purement spirituel, platonique, comme j'ai pu le dire, mais un réel amour quand même.
Je comprends.
Moi, si j'avouais mes sentiments au garçon dont je suis amoureux, j'aurais l'impression de jouir voluptueusement de ce risque que j'aurais pris. Mettre ce garçon dans une position de supériorité, lui donner toutes les cartes en main pour qu'il puisse me faire du mal (en s'éloignant de moi par exemple), et le faire quand même en comptant sur son intelligence et sa gentillesse pour qu'il ne le fasse pas... Ce serait à la fois une preuve de confiance que je lui ferais, et une preuve à moi-même de la confiance que je lui porte. Bref, y a une logique un peu masochiste dans tout ça, je ne te dis pas que c'est comme ça que tu dois t'y prendre :ninja: :ninja:

A mon avis, un truc important à se demander pour savoir si tu peux prendre le risque de lui exposer tes sentiments, c'est : est-ce que tu penses que tu comptes autant pour lui qu'il compte pour toi ? C'est ton meilleur ami... mais est-ce que toi, tu es son meilleur ami ?
benjiyy
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Re: être gay ou ne pas l'être, telle est la question

Message par benjiyy »

Harmodius a écrit :A mon avis, un truc important à se demander pour savoir si tu peux prendre le risque de lui exposer tes sentiments, c'est : est-ce que tu penses que tu comptes autant pour lui qu'il compte pour toi ? C'est ton meilleur ami... mais est-ce que toi, tu es son meilleur ami ?
Telle est la question!!!!! Il a une réelle affection pour moi, je ne doute pas de ça. Mais je crois que je suis plus attaché à lui que lui est attaché à moi, quand bien même il partagerait mes sentiments, et ce pour une raison très simple : il a une copine. Moi je suis seul sentimentalement parlant, j'ai un vide affective à combler, forcément, mathématiquement, ça fait que mes sentiments sont plus violents, plus passionnels.

PS : en me relisant, je constate mes nombreuses fautes. J'en suis tout confus!!! :oops:
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