Allongez-vous sur le divan, et parlez-moi de votre mère.

Un de vos proches est homo, bi,trans ? Vous êtes homo, bi, trans, et les relations avec votre famille vous posent questions ? Cette section vous est dédiée.
Elisa
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Message par Elisa »

J'ai très peu de souvenirs de ma mère mais je sais qu'elle nous aimait,moi,mon frère et ma soeur. Elle était belle,elle profitait de la vie comme elle pouvait,je crois,elle était courageuse...
Elle aimait aider les autres,pendant 10ans on a été une famille d'accueil.
Là j'évoque le bon côté des choses,mais elle était malade et je pouvais la retrouver le soir en pleurs et elle était incapable de s'occuper de nous.
Mais j'essaie d'occulter ces souvenirs là et j'essaie de me dire que c'est comme ça et qu'on ne peut rien y changer.
Je suis fière d'elle :)
Yuka
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Message par Yuka »

j'adore ma mère bien que depuis qu'elle a fouillé dans mon portable à la recherche "d'une preuve" sur le fait que j'aime les filles, je me sens déja beaucoup moins proche d'elle, bizarre non? >_<
JavaBleue24
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Message par JavaBleue24 »

Ma mère a 50 ans aujourd'hui, ça vaut bien un petit pavé!

'tention c'est long!

Résumé pour ceux qui veulent éviter le pavé : c'est la meilleure maman du monde! Même si elle a ses défauts.

Pour les autres :

Ma maman n'a moi c'est la meilleure du monde!
Quand on ne la connaît pas, on peut ne pas l'aimer, voire la trouver franchement lourde. Elle parle beaucoup, parfois sans réfléchir, elle dit ce qu'elle pense, parfois sans même le penser, elle est envieuse et jalouse. Surtout des enfants des autres : ils sont teeeellement mieux que ma soeur et moi!

Mais c'est avant tout quelqu'un d'entier, de passionné. Elle aime sa famille, ses nombreux frères et soeurs qui ne le lui rendent absolument pas, ses parents disparus. Elle aime bosser beaucoup et faire en sorte que son travail soit reconnu. Elle aime qu'on lui dise que c'est bien et que personne ne fait le ménage et ne prépare un poulet mieux qu'elle. Elle donne beaucoup et reçoit peu.

Ma maman n'a moi, elle parle fort, elle gueule 24h /24, après mon père, après ma soeur, après moi; et puis quand elle a fini de gueuler, elle entonne une version théâtralisée du Lac du Connemara ou de Coeur de Pirate en se trompant dans les paroles. Le matin, c'est chiant. Exaspéré, mon café est bien souvent à deux doigts de sortir tout seul de sa tasse. Et quand elle comprend qu'on n'apprécie que moyennement ses talents d'interprète, elle chante deux fois plus fort.

Faire les courses avec ma maman n'a moi, c'est être complice du sabordage d'un supermarché. Vas-y que j'aille au bout du rayon te chercher LE camembert dont la date de péremption bat de deux jours celle des autres, dire très fort à la caissière «c'est pas donné!» en payant la note, ou « qu'elles sont sales vos moules! » au poissonnier.

Ma maman n'a moi, elle a beau parler fort, elle ne va pas bien, elle est fragile, vulnérable et a la déprime facile. Sans cesse le sentiment d'avoir raté sa vie lui revient dans la face, comme si elle avait été surplombée depuis son enfance d'un petit nuage de pluie; et il faut bien reconnaître que ce sentiment est justifié. Son mariage, sa situation professionnelle, sa vie sociale inexistante : tout sonne faux. Elle se rend compte qu'elle n'a pas profité à fond de sa jeunesse. Ses nerfs sont à vif. Elle fond en larmes, de plus en plus, pour pas grand chose. Depuis deux ou trois ans (la ménopause?), c'est la dégringolade. Au téléphone, elle a une voix faible de petite vieille, elle est déjà usée alors que 50 ans aujourd'hui, c'est djeuns.

Sa vie se résume au travail. Elle est comme on dit, « femme de ménage », un métier physique et souvent dégradant. Si seulement, ça s'arrêtait là. Mais il y a une petite ferme à entretenir, avec les menus travaux qui ne sont pas si menus que ça, les tâches ménagères. Elle se tue au travail, mais il faut dire qu'elle n'y met pas du sien pour arranger les choses, convaincue que quoiqu'on fasse, « on n'y arrivera pas tout seul ». Elle a besoin de prendre les choses en main, de guider notre vie, tout le monde s'accorde à dire que c'est bien commode et la laisse faire!

Je crois qu'elle redoute moins la fatigue physique que l'ennui, quoiqu'elle en dise. Jusqu'à quand tiendra-t-elle le coup?

« Vous me laisserez donc tout faire? »
Et elle refuse toute aide dans la foulée.

Elle m'inquiète, car elle ne supporte pas de vieillir. De plus en plus, elle se croit atteinte de maladies, n'aime plus son corps, est hypersensible aux querelles d'héritage et de voisinage qui les assaillent, elle et mon père, pense qu'elle va « en crever » de supporter toutes « ces injustices », pense qu'elle est destinée à rejoindre sa mère. Ses ennuis ne sont pas si graves que cela pour toute personne extérieure à ces brouilles de petits villages. Ces guéguerres semblent pourtant l'user, d'autant plus qu'elles résument ses rapports au reste de l'humanité. Comment être optimiste dans ces conditions? Il y a des gens mal intentionnés partout, mais quand on ne connait que ce type de personnes, on oublie vite que tous les hommes ne sont pas cons.

Au mois de novembre, j'ai été agressée par deux gars m'ont sauté dessus et dépouillée de mon sac à main et de mon PC, me frappant au visage et me bourrant de coups de pieds, ne me laissant que mon portable, que j'avais gardé par chance dans ma poche de pantalon, c'est elle que j'ai appelée, en tout premier. Mauvais réflexe, j'étais hors de moi, elle était loin, elle ne pouvait absolument rien faire que m'écouter pleurer, et pleurer elle aussi. Ca l'a pas mal affectée, même si je m'en suis royalement tirée (seulement des pertes matérielles et quelques bleus).

C'est là que j'ai compris ce qui pose problème dans la famille. On sait tous qu'elle va mal, mais on ne fait rien pour qu'elle aille mieux, et quand une tuile nous tombe dessus, on ne pense qu'à sa propre gueule, on fait appel à elle sans se demander une seconde si elle n'a pas éventuellement quelque chose de prévu, elle...

Si je l'aimais moins, tout irait mieux pour ma pomme. Parce que j'ai peur que nos vies se frôlent et s'en tiennent là, parce que je ne sais pas lui dire que je l'aime, parce que la meilleure façon de le lui prouver et selon elle, de réussir, selon ses critères qui ne sont évidemment pas les mêmes que les miens, sinon ce ne serait pas drôle; parce qu'on est différentes et qu'on ne se comprend pas toujours; parce qu'elle cache bien son jeu quand elle est au plus mal, et que quiche comme je suis je ne verrais rien s'il y avait quelque chose de grave. Parce qu'elle ne s'est jamais remise de la perte de sa propre mère, ne passe pas un jour sans en parler, si bien que ma soeur et moi connaissons par coeur cette grand mère disparue bien avant notre naissance; parce que je redoute sa perte, un jour.

Oui c'est niais. Désolée.

Sinon à part ça je suis pas outée, mais elle s'en doute; et puis, du moment que je suis pas avec quelqu'un qui m'empêche de lui passer le p'tit coup de fil qui va bien de temps à autres, elle est pas contrariante!
Bulletproof47
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Message par Bulletproof47 »

Ouah, JavaBleue24, je me reconnais (enfin, je reconnais ma mère ! XD) dans pas mal de choses que tu as évoquées ...

Bon, ben, moi, en tant que gars, j'ai une relation beaucoup plus forte avec ma mère qu'avec mon père ... Enfin, pas si certain que ça vienne seulement du fait que je sois un mec ... Etant petit, ma mère avait le mauvais rôle, étant très stricte. Aujourd'hui, je suis content d'avoir eu des limites fixes et immuables grâce à elle (et à mon père aussi, quand même), mais à l'époque, c'était un peu la méchante, celle à qui il ne fallait pas demander telle ou telle chose, parce qu'elle répondait "non !" de suite, par principe (Il s'agit de ma vision de la situation en tant qu'enfant : je ne pense pas qu'elle fût comme ça, à refuser tout juste pour nous frustrer et qu'on le lui reproche à l'adolescence ! LOL).
Bref ... Puis quand j'avais 12 ans, mes parents ont divorcé, et je passais plus de temps chez ma mère que chez mon père, ce qui fait que j'ai noué une relation vraiment fusionnelle avec elle. Puis bien entendu, comme un divorce ne suffit pas, d'autres problèmes d'ordre personnel (autant du côté de mon père que ma mère, EVIDEMMENT) sont venus se greffer par-dessus, et je me suis mis en tête de protéger ma mère et de lui faire plaisir, puisque je voyais qu'elle n'allait pas bien (même si je reconnais que ma soeur et moi n'étions pas les personnes à qui elle aurait du raconter ses problèmes, ses regrets, ses angoisses).
Je devais faire en sorte qu'elle aille bien, mais à 13 ans, c'est dur. Donc je me suis refusé tout écart de conduite (même si de toute manière, à cette époque-là, chez mon père, c'était la Régence et que de nouvelles personnes étaient présentes pour me rappeler que je n'étais pas grand chose, en fait ...), et résultat, j'ai passé une adolescence pourrie. A cause de mes deux parents, 'faut le faire. Mais bon, je ne leur en veux pas à eux, ils n'allaient pas bien, ils étaient paumés et ils n'ont pas su comment réagir face à leurs enfants tout aussi désemparés qu'eux ...

Tout ça pour dire qu'aujourd'hui, ma mère va mieux, elle est en couple et elle a réglé certains problèmes qui la rongeaient, mais toujours est-il qu'à la voir, je sens bien que des choses dont elle n'a certainement jamais voulu nous parler lui font encore mal. Elle n'est pas en paix avec elle-même.
Ce n'est pas difficile à voir : elle passe ses journées sur Internet et quand on lui parle, on croirait avoir affaire à un mur. Elle acquiesce sans vraiment répondre. Elle est absente et je ne sais pas pourquoi, ce qui me rend triste. Elle veut nous leurrer : en surface, elle sourit, elle fait plaisir à ses enfants, mais on ne joue pas à ça avec moi !
Elle est très très sensible même si elle ne le montre pas.
A côté de ça, on est encore très proches l'un de l'autre, mais dans la mesure du raisonnable, surtout depuis que j'ai décidé, il y a un an et demi, d'aller habiter tout seul en appart' pour mes études (Je n'y étais pas obligé, étant donné que ma Fac ne se trouve pas loin de chez elle). Pour pas mal de choses, je dépends encore d'elle, mais je sens plus libre, et je sens que notre relation est plus équilibrée que quand j'étais chez elle 24h/24.

Résumé : J'aime ma maman très très fort, même si je n'ai pas percé tous ses mystères et si je pense ne jamais y arriver. :amour:
loosy
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Re: Allongez-vous sur le divan, et parlez-moi de votre mère.

Message par loosy »

Bon allez lançons nous: (Désolée pour le pavé, sinon vous pouvez aussi ne lire que le dernier paragraphe, ça résume :mrgreen: )

Ma mère donc , mes parents plutôt car j’aurais du mal à parler de l’un sans inclure l’autre.

Soyons clair, entre eux et moi ce n’est pas le grand amour, ça ne l’a jamais été.
Ce n’est pas facile d’en parler, de poser des mots sur quelque chose que je ne comprend même pas.

Mes parents ne m’ont jamais dit je t’aime.
Pas vraiment de marques d’affection non plus, pas de câlins, pas de bisous.
A part quand j’étais vraiment petite bien sûr, je me souviens vaguement du rituel du "bisou du soir" par exemple. Mais globalement nos relations sont très froides et depuis très longtemps.

Je me souviens que quand j’allais chez des copines j’étais souvent mal à l’aise devant leur relation avec leurs parents. J’étais étonnée même, de voir qu’on pouvait être si proche de ses parents, et pas que physiquement. Je voyais des amies raconter leur vie, leurs petits problèmes, leurs sentiments à leurs parents et ça m’intriguait.
J’en aurais été incapable. Mais il faut dire que c’est un trait de mon caractère, je n’aime pas parler de moi. J’ai été assez choquée un jour d’entendre la mère d’une amie lui dire je t’aime, juste comme ça simplement.

Mais à l’époque je ne crois pas que j’avais vraiment conscience du pourquoi de mon malaise. Mes parents étaient comme ils étaient, je n’imaginais pas que cela aurait pu être autrement. On ne regrette pas ce qu’on a pas connu et moi ça m’allait très bien, je trouvais même que c’était les parents des autres qui étaient bizarres avec leur trop plein d’affection.

En parlant de mes parents je ne peux pas faire l’impasse sur mon frère, car ils ont plus ou moins façonné la relation que j’ai avec lui aussi.
C’est mon grand frère, il a 4 ans de plus que moi.
Notre relation peut se résumer en un mot : jalousie.
Assez normal au début je suppose, mon frère était fils unique et il voit arriver une petite fille qui accapare toute l’attention. En grandissant ça aurait pu se tasser, c’était sans compter sur mes parents.
Clairement mon père m’a toujours avantagé par rapport à mon frère, ma mère elle logiquement était plus proche de mon frère pour contrebalancer. Du moins c’est ce que je croyais dur comme fer quand j’étais petite. Aujourd’hui je ne sais plus, c’est peut être l’inverse, peut être rien de tout ça, de toute manière je ne comprend pas mes parents sur tellement de points que ça ne fera toujours qu’un de plus.
Parfois je pensais que cette inégalité était juste dans ma tête, que ma jalousie me faisait tout mal interpréter, mais non. Aujourd’hui encore il me reste quelques exemples d’"injustices" assez frappantes (Je souris en écrivant cela, car bien sûr cela concerne des problèmes d’enfants ou d’adolescents qui avec du recul semblent dérisoires, mais sur le moment c’est vécu comme un drame).
J’ai essayé de leur en parler un jour, je voulais une explication, je voulais leur dire (au cas où ils ne s’en rendaient pas compte) que je n’en pouvais plus qu’il y ait deux poids deux mesures pour mon frère et moi.
Et pour que se soit clair j’étais le plus souvent celle qui était avantagée, mais c’était pire d’une certaine manière car mon frère m’en voulait.
La seule réponse que j’ai obtenu c’est «Ça suffit maintenant, Loosy». J’ai essayé d’insister sans plus de résultat. Je n’ai jamais réessayer, c’était déjà un effort énorme pour moi de parler de ce que je ressentais.
Bref je vais clore le chapitre sur mon frère sinon je suis partie pour toute la nuit, je dirai juste qu’aujourd’hui on n’est pas proche du tout. Depuis quelques années il y a de temps en temps des tentatives de se rapprocher mais on ne peut pas recréer une complicité qui n’existe pas, et j'en veux beaucoup à mes parents pour ça.

Je reviens à eux justement.
Il y a un souvenir qui m’a marqué, le jour de mes 8 ans je me suis promis que 10 ans plus tard exactement je prendrais mes affaires et je m’en irais sans demander mon reste. Je revois clairement la scène et je ne l’ai jamais oublié.
Mais je ne l’ai pas fait bien sur.
Cependant le jour de mes 18 ans j’ai eu une forte pensée pour la petite fille de 8 ans que j’étais, je ne l’ai pas vraiment trahie puisque d’une certaine manière je suis partie bien avant.
J’ai demandé à aller en internat lors de mon entrée au lycée.
Je ne me féliciterais jamais assez de l’avoir fait. A l’époque je ne m’entendais plus du tout avec mes parents et j’allais vraiment mal de manière général. Ne plus les voir qu'un jour et demi par semaine a considérablement amélioré nos relations.
Moins je les vois mieux je me porte c’est avéré fonctionner parfaitement. Je crois qu’on pourrait même dire: moins je les vois plus je les aime.
On se voyait peu, donc on se parlait peu, donc on ne se disputait plus. C’était apaisant. J’étais quelqu’un de plus apaisé de manière général, l’internat m’a apporté des amis géniaux qui m’ont appris l’affection :amour: .
Aujourd’hui j’ai eu mon bac et je suis partie dans une école (intentionellement) assez loin de chez mes parents, ce qui fait que je ne rentre que pour les vacances, et rarement plus d’une semaine et demi.

Mais ce n’est qu’une illusion, on ne s’entend pas mieux, c’est juste que je les vois moins.
On a beau essayer on ne se comprend pas, ils ne savent même pas vraiment qui je suis et ils s’y intéresse à peine.
Sauf quand il s’agit de me maintenir sur le droit chemin de la réussite scolaire, pour ça ils sont là il n'y a pas de problème.
A mon entrée en 1ère je voulais faire L, car malgré mes bons résultats les maths et moi on n’est pas vraiment potes, ils m’en ont dissuadés.
Soit, aujourd’hui je me retrouve en école d’ingénieur à détester ce que je fais, mais ce n’est pas grave apparemment du moment que j’ai un bon salaire à la clé (et qu’ils peuvent dire à leurs voisins/ amis/ la boulangère que leurs enfants réussissent).
A un moment de l’année j’en ai eu tellement marre que j’ai cherché une solution pour consacrer l’année prochaine à faire ce que j’aime vraiment, c’est à dire voyager. J’ai trouvé, un projet entièrement gratuit (je n’ai jamais aimé leur demander quoique ce soit et surtout pas de l’argent).
Bon c’est assez compliqué et assez long mais à un moment j’ai bien été obligé de leur en parler.
Ils ont eu des propos assez dur, m'ont sorti tout un tas d'arguments pour me dire en gros que ce projet montrait seulement à quel point j'étais égoïste.
J'ai eu du mal à m'en remettre je dois dire. Leurs arguments je ne crois pas qu'ils m'aient vraiment atteints je sais me protéger mais leur comportement et leur manque total de soutient m'est resté en travers de la gorge. Du coup j'ai plus ou moins abandonné mon projet pendant quelques mois, je m'y suis remise mais un peu tard et je ne suis pas sure de partir.

Tout ça pour dire: je n'aime pas mes parents. Ou du moins j'aimerais ne pas les aimer. Mais apparemment c'est impossible, je suppose qu'un enfant aime toujours ses parents. (Et puis ils ne faut pas exagérer je n'ai jamais été maltraitée non plus). Je trouve juste dommage que les moments où je me rends compte que je les aime sont quand ils arrivent à me faire du mal par leur comportement ou leurs propos.
o'neill
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Re: Allongez-vous sur le divan, et parlez-moi de votre mère.

Message par o'neill »

loosy a écrit :
Soyons clair, entre eux et moi ce n’est pas le grand amour, ça ne l’a jamais été.
Ce n’est pas facile d’en parler, de poser des mots sur quelque chose que je ne comprend même pas.

Mes parents ne m’ont jamais dit je t’aime.
Pas vraiment de marques d’affection non plus, pas de câlins, pas de bisous.
A part quand j’étais vraiment petite bien sûr, je me souviens vaguement du rituel du "bisou du soir" par exemple. Mais globalement nos relations sont très froides et depuis très longtemps.

Je me souviens que quand j’allais chez des copines j’étais souvent mal à l’aise devant leur relation avec leurs parents. J’étais étonnée même, de voir qu’on pouvait être si proche de ses parents, et pas que physiquement. Je voyais des amies raconter leur vie, leurs petits problèmes, leurs sentiments à leurs parents et ça m’intriguait.
J’en aurais été incapable. Mais il faut dire que c’est un trait de mon caractère, je n’aime pas parler de moi. J’ai été assez choquée un jour d’entendre la mère d’une amie lui dire je t’aime, juste comme ça simplement.
Tin', ca me touche ce que tu dis là, parce que moi c'est pareil, je ressens les mêmes choses que toi.
La seule différence, c'est que toi tu peux leur en vouloir pour certaines choses qu'ils ont fait, ou pour certains comportements qu'ils ont eu (ou pas eu), mais moi, il ont toujours fait tout pour moi ... et voilà comment je leur rend ...

loosy a écrit :Tout ça pour dire: je n'aime pas mes parents. Ou du moins j'aimerais ne pas les aimer. Mais apparemment c'est impossible, je suppose qu'un enfant aime toujours ses parents. (Et puis ils ne faut pas exagérer je n'ai jamais été maltraitée non plus). Je trouve juste dommage que les moments où je me rends compte que je les aime sont quand ils arrivent à me faire du mal par leur comportement ou leurs propos.
Dès-fois j'arrive même à me demander "pourquoi sommes nous obligés d'aimer nos parents ?" Parfois, je me demande si je répond à cette obligations. Les gens me diront " mais oui, bien sûr, c'est obligés ! "
"obligés", n'y-a-t-il que ce mot qui compte ? Est-il seulement possible d'aimer malgré soit ? C'est assez paradoxale, quand on parle d'amour ...

Quoi qu'il en soit, tout ce que je sais, c'est qu'ils méritent mieux que moi ...

Bref, Merci loosy pour ton post :)
Eosyn
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Re: Allongez-vous sur le divan, et parlez-moi de votre mère.

Message par Eosyn »

Ah Maman... J'adore ma maman...

On dit toujours que les filles sont plus proches de leur père mais que néni, moi ça a toujours été maman et ce sera toujours maman... Les relations avec papa se sont dégradées de toute manière à un point de non retour (on se contente de la courtoisie d'usage, "bonjour" "bonne nuit" "passes-moi le sel"...).

J'entretien avec ma mère une relation très fusionnelle quand je la vois, c'est à dire bisous à longueur de journée et même calins :copain:. C'est ma maman et je l'aime (oh mon dieu que c'est niais :niais: ), sans qu'il y ait de raison particulière. C'est un amour inconditionnel. J'aime els autres membres de ma famille (mamie, oncle et tante, frangine) mais c'est pas pareil, Maman elle est au dessus du lot.


Maman elle est du genre à faire passer le bonheur des autres avant le sien, elle se privera pour te faire plaisir, aussi je le lui rend dès que je peux.
Je ne pourrais pas dire que c'est une confidente, car je lui parle en fait très peu de ma vie privée (je ne suis pas outée) mais... Maman me connait mieux que personne, elle sait quand ça va pas, elle sait quand je suis amoureuse etc je ne sais pas comment elle fait mais je peux difficilement lui cacher des choses (ce qui est quelque peu agacant quand on commence une relation dont on a pas envie de parler et qu'elle vous met au pied du mur)

Bref, en résumé: Maman je t'aime :)
Yuka
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Re: Allongez-vous sur le divan, et parlez-moi de votre mère.

Message par Yuka »

En relisant ce que j'ai écris il y a près d'un an je me rends compte que la situation n'a pas forcément beaucoup évolué mais je ne sais pas pourquoi j'ai envie d'aller plus dans les détails cette fois.
Ma mère donc qui a toujours su être la pour moi n'est pas ce qu'on peut appeler une mère "super copine". Elle cherche (et a toujours cherché) à tout savoir de ma vie, je ne peux pas lui en vouloir la majorité des mères sont comme ça, seulement elle n'a jamais compris que je veuilles garder une part d'intimité, je supposes que c'est cela qui a rendu notre relation compliqué.
J'ai beau l'aimer et l'apprécier je lui en veux, c'est elle qui a fichu en l'air mes premières relations amoureuse, c'est elle qui m'a poussé (sans s'en rendre compte) à faire un coming -out alors que je n'étais pas prête, sachant que celui-ci n'aura servi à rien étant donné qu'ils ne veulent pas y croire.
Bref elle n'aura gagné qu'une seule chose au fil des années; perdre ma confiance et m'éloigner d'elle. Je l'aime mais je ne pourrais jamais avoir une relation "normal" avec elle.
popy
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Re: Allongez-vous sur le divan, et parlez-moi de votre mère.

Message par popy »

Ma mère est névrosée, folle a lier, psychopathe, impulsive, violente et mauvaise langue.

Elle va être capable de cadenasser portes et fenêtre pour pas que ma petite soeur descende sur Paris pour reviSer son bac blanc avec des profs que j'ai trouvé.
J'en ai marre.
Seasnail
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Inscription : sam. janv. 15, 2011 8:49 pm

Re: Allongez-vous sur le divan, et parlez-moi de votre mère.

Message par Seasnail »

Elle est comment, votre mère ?
Ma mère est très binaire, elle peut être un jour super cool et compréhensive, et l'autre jour complètement folle furieuse. Quand je vivais encore sous son toit, ça pouvait être boutiques entre fille une après-midi où elle va dépenser plein de sous pour me faire plaisir, passer du bon temps, parler de plein de choses importantes ; et le lendemain suffisait que je dise que j'avais cassé un bol (pour exagérer le traits) et je me faisais engueuler comme je ne sais quoi. Et c'est ça avec mon père et mon frère également.

Ça se passe comment avec elle ?
Quand je vivais encore chez elle, les derniers temps c'était vraiment la misère : grosse crise de larme, elle qui veut se barrer de la maison à cause de moi, moi qui veut me barrer de la maison à cause d'elle. J'ai changé d'orientation scolaire à un certains moments, elle a eu du mal à l'encaisser car ça ne faisait pas parti de "ses" projets. Enfin c'était pas la joie du tout, mais alors pas du tout.

Après faut dire que notre relation conflictuelle que nous avons pu avoir est sans doute du à celle qu'elle avait avec sa mère. Relation encore moins terrible que la notre. J'aimais déjà pas trop ma grand-mère avant, mais quand j'ai appris tout ce qui c'était passé entre elle et ma mère, j'ai commencé à l'ignorer ; les relations grand-mère maternelle / petite fille sont inexistantes, c'est maintenant juste la mère de ma mère, je lui parle quand elle me parle et ça s'arrête là.
Je l'ai déjà entendu m'engueuler en disant "tu n'es pas le centre du monde Véronique !!", sachant que Véronique est sa soeur (bien plus chouchoutée par ma grand-mère) et quelques minutes après pleurer "je veux pas ressembler à ma mère...". Du coup, bon, nos relations étaient pas terribles mais je pouvais comprendre son point de vue.

Depuis que je n'habite plus chez mes parents, tout se passe à merveille par contre lol. Bon faut pas que je rentre trop trop longtemps sinon les petites disputes reviennent. Et là quand il se passe quelque chose, quand elle et mon père se prennent la tête par exemple, c'est moi qui hausse le ton "non mais oh ??? je suis pas revenue là pour vous entendre vous engueuler à tout bout de champs ! si vous continuez je retourne chez moi bordel !" :^^:

Vous êtes outé auprès d'elle, ou pas ?
J'ai jamais eu besoin de lui dire clairement que j'étais bissexuelle. Elle et mon père l'avait compris assez tôt (alors que moi même n'en était pas sûre) à cause du fait que j'étais très attaché, même trop attaché, à une amie, qui lorsqu'elle m'a laissé tombé (en amitié) m'a fait verser beaucoup trop de larme. Et puis après sur Facebook, sur mon ordi quand elle voit, dans mes propos, elle l'a bien compris. On en parle tout naturellement sans problème, ça passe bien mais je pense que c'est aussi grâce au fait que j'ai un homme et non une femme dans ma vie (ce serait mon frère qui serait gay, ce serait sans doute différents)

Elle est du genre envahissante ou elle oublie de vous appeler même pour votre anniversaire ?
Elle est plutôt du genre envahissante, besoin de savoir ce que je fais, comment je vais, etc. Mais à une échelle raisonnable quand même, elle fouille pas dans mes affaires, surveille pas mes comptes, etc. C'est juste que moi je suis plutôt distante, pas du genre à appeler alors que elle, c'est du genre à ce qu'elle voudrait que je l'appelle tous les jours juste histoire de parler. Pareil pour le fait de venir la voir, j'y vais un weekend par mois, mais elle préférerais tous les weekends.

Elle déteste votre partenaire ou elle l'a adopté comme son propre enfant ???
C'est une histoire assez compliquée faut dire... Comme je disais je suis avec un homme, donc tout de suite ça aide plus, il n'y a pas à se poser la question de comment elle voit ma relation. Elle aime bien le fait qu'il m'aime, qu'il prend soin de moi, qu'il est adorable, attentionné envers moi, etc. Mais elle lui trouve aussi 10 000 défauts : paresseux (car il a passé 2 ans sans boulots quasiment), associable (il parle pas beaucoup en sa présence), etc. Je pense que si elle lui cherche les défauts c'est qu'il a fait s'éloigner d'elle sa petite fille chérie.

Elle vous surprotège ou elle vous laisse vous débrouiller en toute situation ?
Elle me laisse me débrouiller car elle sait que je suis autonome et qu'il n'y a jamais eu besoin de s'occuper spécialement de moi. Après quand je viens lui demander de l'aide elle est toujours là, sans soucis.
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