Allongez-vous sur le divan, et parlez-moi de votre mère.
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La Noiraude
- Messages : 6664
- Inscription : lun. avr. 03, 2006 7:14 am
Je suis complètement d'accord avec toi Fanfan, elle n'en reste pas moins une mère. C'est là où je dis que j'ai eu de la chance: je ne peux pas lui en vouloir complètement parce qu'elle n'était pas elle-même et que si elle avait été à peu près normalement névrosée comme nous tous 
elle aurait simplement été une mère très fusionnelle, une mère-copine projetant sur sa fille ses rêves de cinéma et de théâtre, une mère envahissante, etc...
Dans la mesure où j'ai fais la paix avec elle, en moi et avec elle, j'ai une chance énorme car je peux penser à elle maintenant avec amour et tendresse.
elle aurait simplement été une mère très fusionnelle, une mère-copine projetant sur sa fille ses rêves de cinéma et de théâtre, une mère envahissante, etc...Dans la mesure où j'ai fais la paix avec elle, en moi et avec elle, j'ai une chance énorme car je peux penser à elle maintenant avec amour et tendresse.
Je me doute que le genre d'histoire comme celle de Zarza ou la mienne n'est pas facile à lire. Néanmoins, je n'avais pas envie de faire pleurer dans les chaumières, vous pouvez être triste pour la petite fille que j'ai été, mais moi actuellement je ne le ressens pas comme un traumatisme puisque mon système de tiroirs psychique fonctionne assez bien. J'ai fait ce récit presque d'une façon clinique, je n'ai pas de boule à la gorge ou de larmes aux yeux quand je le raconte...La Noiraude a écrit :Visaya, moi aussi j'ai la gorge nouée.
Le problème que ça me pose, ce sont les conséquences psychologiques contre lesquelles il est difficile de lutter: le plus grand exemple étant mon incapacité à bien me défendre contre les autres, voir à me défendre tout court. Parce que je suis capable d'endurer beaucoup de choses qui me dérangent, sans rien faire, parce que je ne sais pas me rebeller, m'affirmer en somme...
D'où mon histoire édifiante dans le topic "Club des larguées comme des merdes": ce n'est pas seulement parce que j'étais amoureuse de mon ex que j'ai supporté tout ça, c'est aussi parce que je n'avais pas les armes (et vu ma récente rupture, je ne les ai toujours pas) pour me défendre et refuser une situation qui me faisait du mal. Les nombreuses personnes mal intentionnées qui ont croisées ma vie en ont bien profité.
Je travaille donc là dessus, sur l'affirmation de moi et c'est vraiment pas facile.
Nous avons tous et toutes de toute façon à nous affranchir des schémas familiaux, de l'influence parentale qui gouverne plus ou moins notre vie...
Jamais 2 sans 3, après j'arrête promis.
La Noiraude le rapport avec ta mère a l'air difficile à gérer, je compatis. Vu mon caractère sans patience, je ne pourrais pas supporter, je comprends complètement ton agacement, malgré ton amour pour elle.
A une autre échelle, j'adorais ma grand-mère, malgré l'agacement qu'elle provoquait en moi, de par son caractère et sa personnalité. Ca m'agaçait moi, parce que nous n'étions tout simplement pas compatibles, nous nous aimions immensémment, mais si elle n'avait pas été ma grand-mère, je n'aurais tout simplement pas pu la fréquenter...
Comme dirait machin: "on ne choisit pas sa famille..."
La Noiraude le rapport avec ta mère a l'air difficile à gérer, je compatis. Vu mon caractère sans patience, je ne pourrais pas supporter, je comprends complètement ton agacement, malgré ton amour pour elle.
A une autre échelle, j'adorais ma grand-mère, malgré l'agacement qu'elle provoquait en moi, de par son caractère et sa personnalité. Ca m'agaçait moi, parce que nous n'étions tout simplement pas compatibles, nous nous aimions immensémment, mais si elle n'avait pas été ma grand-mère, je n'aurais tout simplement pas pu la fréquenter...
Comme dirait machin: "on ne choisit pas sa famille..."
Ma mère?
Je l'adore, tout simplement.
Bien qu'elle n'était pas présente durant mon enfance (ainsi que celle de mon frère et de mes soeurs) avec son boulot, ses voyages et ses soirées "mondaines", elle a toujours su nous montrer son amour.
Plus jeune, je ne me rendais pas encore compte de son amour, d'autant plus que je me sentais un peu à l'écart. Elle était proche de ma première soeur (normal) et lui laissait faire tout ce qu'elle voulait (comme les grosses fêtes à la maison). Mais bon, quelque part, je ne ressentais pas le besoin d'être aimé vu que je préférais la solitude (et la liberté de pouvoir agir sans la permission de mes parents).
Enfin bref, elle est la première personne à qui j'ai fais mon coming-out. Elle me disait que ce qui compte chez elle, c'est son amour pour ses enfants et que rien ne changera dans nos relation.
Encore aujourd'hui, elle fait tout pour m'aider quand j'ai des soucis. Elle radote un peu en me disant qu'elle ferait tout pour nous mais bon, de quoi vais-je me plaindre?
Elle est toujours souriante, marrante avec des répliques ou imitations qui font rire tout le monde. Toujours bien habillée (un de mes potes l'appelait "Lady" lol). Toujours occupée aussi. Elle nous rattrappe toujours pour corriger notre apparence afin de bien nous faire voir auprès de nos cousins, ses amis et ses connaissances (la réputation de la famille, notre image, tout ça). L'art de la table et savoir recevoir, j'ai appris ça d'elle: Avoir une belle vaisselle, de jolis couverts, la volonté d'impressionner les convives avec mes plats et desserts. Je n'ai pas l'air comme ça avec mon côté un peu "rude" mais j'y porte une très grande importance.
Je l'aime.
Je l'adore, tout simplement.
Bien qu'elle n'était pas présente durant mon enfance (ainsi que celle de mon frère et de mes soeurs) avec son boulot, ses voyages et ses soirées "mondaines", elle a toujours su nous montrer son amour.
Plus jeune, je ne me rendais pas encore compte de son amour, d'autant plus que je me sentais un peu à l'écart. Elle était proche de ma première soeur (normal) et lui laissait faire tout ce qu'elle voulait (comme les grosses fêtes à la maison). Mais bon, quelque part, je ne ressentais pas le besoin d'être aimé vu que je préférais la solitude (et la liberté de pouvoir agir sans la permission de mes parents).
Enfin bref, elle est la première personne à qui j'ai fais mon coming-out. Elle me disait que ce qui compte chez elle, c'est son amour pour ses enfants et que rien ne changera dans nos relation.
Encore aujourd'hui, elle fait tout pour m'aider quand j'ai des soucis. Elle radote un peu en me disant qu'elle ferait tout pour nous mais bon, de quoi vais-je me plaindre?
Elle est toujours souriante, marrante avec des répliques ou imitations qui font rire tout le monde. Toujours bien habillée (un de mes potes l'appelait "Lady" lol). Toujours occupée aussi. Elle nous rattrappe toujours pour corriger notre apparence afin de bien nous faire voir auprès de nos cousins, ses amis et ses connaissances (la réputation de la famille, notre image, tout ça). L'art de la table et savoir recevoir, j'ai appris ça d'elle: Avoir une belle vaisselle, de jolis couverts, la volonté d'impressionner les convives avec mes plats et desserts. Je n'ai pas l'air comme ça avec mon côté un peu "rude" mais j'y porte une très grande importance.
Je l'aime.
Bon, après avoir mûrement réfléchi le vaste sujet de "ce qu'est une mère" et de "ce qu'est ma mère", je me lance. Pas de grands mots ni de longs discours, pas d'ordre chronologique (juste l'ordre dans lequel me viennent les phrases et les coups de poings verbaux qu'elle a pu me lancer)...
- tu es homo, mais ce n'est pas grave, ça se soigne en clinique
- je voudrais que tu meures du Sida ! (avec des gestes de rage)
- Je vous laisse le lit de la chambre d'amis (elle me laissait le grand lit à moi et... à mon meilleur ami)
- Franck, est-ce que tu pourrais lui montrer comment c'est avec un homme ? (Franck est, en l'occurence, ou était, le meilleur ami en question)
- Alexandra, convainquez-là qu'elle fait une erreur (à une super amie qu'elle a alpaguée au téléphone)
- Je sais que tu utilises une carotte, ça me dégoûte.
- Je vais te prouver que tu manques quelque chose. Je vais te montrer avec ton père. Si tu veux, on filmera et tu pourras regarder tranquillement la cassette chez toi (gloups, je voulais pas le dire, mais je l'ai dit...). MALSAIN, je n'oublierai jamais cet épisode, jamais, jamais.
- Tes amis sont des dépravés, je ne les aime pas
- Vous vous êtes séparées ? Mais ce n'est pas grave, tu vas pouvoir rencontrer un bel homme... (au moment de ma séparation d'après ma première copine), c'est génial !
- Il est hors de question que cette, cette, cette (elle n'a pas prononcé le mot) dorme dans MES draps !
Depuis, le temps a passé et, de sorties ridicules en phrases empoisonnées, le silence et la distance se sont plus ou moins établies, hormis quelques rares et intenses discussions colériques entre nous. Une certaine forme d'ouverture d'esprit s'est créée au moment où j'ai fait allusion à la possibilité d'avoir des enfants en tant que lesbienne. A ce moment-là, ma mère, qui n'avait jamais réfléchi à la question et qui se retrouvait prise au dépourvu, s'est arrêtée de vociférer au téléphone, puis m'a demandé si c'était moi qui porterait l'enfant (comme si c'était fait...). Au sens où "ah mais ma fille, ça change tout, si c'est toi qui porte, alors je suis grand-mère, donc je me fous de ta vie, ce que je veux, c'est mon petit fils ou ma petite fille...".
La dernière apostrophe en date, au 1er janvier 2007 :
- Tu comprends, nous ce qu'on veut, ce que je veux, c'est de l'Amour !
moi aussi maman, moi aussi... (lassitude, grosse lassitude).
- tu es homo, mais ce n'est pas grave, ça se soigne en clinique
- je voudrais que tu meures du Sida ! (avec des gestes de rage)
- Je vous laisse le lit de la chambre d'amis (elle me laissait le grand lit à moi et... à mon meilleur ami)
- Franck, est-ce que tu pourrais lui montrer comment c'est avec un homme ? (Franck est, en l'occurence, ou était, le meilleur ami en question)
- Alexandra, convainquez-là qu'elle fait une erreur (à une super amie qu'elle a alpaguée au téléphone)
- Je sais que tu utilises une carotte, ça me dégoûte.
- Je vais te prouver que tu manques quelque chose. Je vais te montrer avec ton père. Si tu veux, on filmera et tu pourras regarder tranquillement la cassette chez toi (gloups, je voulais pas le dire, mais je l'ai dit...). MALSAIN, je n'oublierai jamais cet épisode, jamais, jamais.
- Tes amis sont des dépravés, je ne les aime pas
- Vous vous êtes séparées ? Mais ce n'est pas grave, tu vas pouvoir rencontrer un bel homme... (au moment de ma séparation d'après ma première copine), c'est génial !
- Il est hors de question que cette, cette, cette (elle n'a pas prononcé le mot) dorme dans MES draps !
Depuis, le temps a passé et, de sorties ridicules en phrases empoisonnées, le silence et la distance se sont plus ou moins établies, hormis quelques rares et intenses discussions colériques entre nous. Une certaine forme d'ouverture d'esprit s'est créée au moment où j'ai fait allusion à la possibilité d'avoir des enfants en tant que lesbienne. A ce moment-là, ma mère, qui n'avait jamais réfléchi à la question et qui se retrouvait prise au dépourvu, s'est arrêtée de vociférer au téléphone, puis m'a demandé si c'était moi qui porterait l'enfant (comme si c'était fait...). Au sens où "ah mais ma fille, ça change tout, si c'est toi qui porte, alors je suis grand-mère, donc je me fous de ta vie, ce que je veux, c'est mon petit fils ou ma petite fille...".
La dernière apostrophe en date, au 1er janvier 2007 :
- Tu comprends, nous ce qu'on veut, ce que je veux, c'est de l'Amour !
moi aussi maman, moi aussi... (lassitude, grosse lassitude).
C'est pas croyable d'être si con serieu...fanfan je crois que de tout ce que j'ai lu de dur ici, le plus dur c'est bien cette haine dirigée, précisément contre toi son enfant.
accroche-toi fanfan, et La noiraude, donne-z-y un coup de main aussi, et le forum on va s'y mettre aussi, parce que là, il y a une mère qui dépasse les bornes admises. Elle n'est "pas" mère, elle ne devrait pas avoir le droit de porter ce nom.
iorini
je suis là
mais personne ne peut remplacer qui que ce soit.
accroche-toi fanfan, et La noiraude, donne-z-y un coup de main aussi, et le forum on va s'y mettre aussi, parce que là, il y a une mère qui dépasse les bornes admises. Elle n'est "pas" mère, elle ne devrait pas avoir le droit de porter ce nom.
iorini
je suis là
mais personne ne peut remplacer qui que ce soit.
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La Noiraude
- Messages : 6664
- Inscription : lun. avr. 03, 2006 7:14 am
Très sympa, ton post, ma Fanfan ! des fois j'oublie à quel point ma belle doche est funcky !!! Là, d'un coup, je me rappelle bien !
Tiens, t'as oublié la fois où elle t'a dit que le réveillon de Noël était annulé et que c'était pas la peine que tu viennes... Tu sais, quand t'as capté le lendemain qu'il y avait toute ta famille chez eux, sauf toi...
Remarque, au moins, chez nous, on ne se prend pas la tête à savoir de quel coté on va réveillonner...
Tiens, t'as oublié la fois où elle t'a dit que le réveillon de Noël était annulé et que c'était pas la peine que tu viennes... Tu sais, quand t'as capté le lendemain qu'il y avait toute ta famille chez eux, sauf toi...
Remarque, au moins, chez nous, on ne se prend pas la tête à savoir de quel coté on va réveillonner...