Allongez-vous sur le divan, et parlez-moi de votre mère.

Un de vos proches est homo, bi,trans ? Vous êtes homo, bi, trans, et les relations avec votre famille vous posent questions ? Cette section vous est dédiée.
Zzadigq
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Re: Allongez-vous sur le divan, et parlez-moi de votre mère.

Message par Zzadigq »

Je ne suis pas choqué.
Ma mère m'a foutu la honte une fois au restaurant alors que j'avais 22 ans, parce que j'avais souri à un mec. Alors que je n'étais plus si jeune, (29 ans) elle m'a aussi donné une bonne paire de claques avec un commentaire inoubliable ("tu finiras ta vie sous les ponts", et je ne finis pas la fin de la phrase) parce que je sortais avec mes copains, que je n'étais toujours pas casé et n'avais toujours pas de gamin... Maintenant j'ai des gamins...
Mais c'est ma mère.
Régal Délice

Re: Allongez-vous sur le divan, et parlez-moi de votre mère.

Message par Régal Délice »

soleildusud a écrit :Au risque de vous choquer je n'aime pas ma mère, enfin je corrige je n'aime plus ma mère :erm:

Y'a-t'il d'autres personnes dans mon cas ?
Plein ! :pascontent:

J'avais très longtemps considéré ma mère comme juste trop conne, mais après une psychanalyse et pas mal de réflexion sur la période de mon enfance, j'ai fini par comprendre qu'elle est complètement folle et qu'elle a, de façon plus ou moins inconsciente, mis en place et laissé se mettre en place des choses tout à fait intolérables dans ma famille. Je la considère comme clairement responsable des maltraitances subies par mon frère et dans une moindre mesure par moi, elle a activement aidé mon père à installer dans la famille un délire religieux très nocif, elle m'a abandonné à mon sort et ne s'est plus préoccupée de mon bien-être physique et psychologique à partir de l'âge de 11 ans, me laissant sans soin. Elle a utilisé ses compétences professionnelles de psychologue spécialiste de l'enfance pour masquer les dérives de notre famille, sans jamais chercher à les empêcher. Pour cela, je la déteste ; elle nous a fait énormément de mal, et aujourd'hui encore elle s'en fiche complètement, et cherche uniquement à éviter d'être mise en cause : elle change sans arrêt sa version du passé pour se "blanchir", essaie de faire croire que nos souvenirs sont des exagérations, met en comparaison les différents mauvais traitements que nous avons subis sur le mode "Mais toi tu ne peux pas te plaindre car tu as été moins maltraité que A.".

Je l'aimais beaucoup quand j'étais petit.

Pardon pour cet épanchement, c'est un thème porteur avec moi...

Pourquoi tu ne l'aimes plus, toi, ta mère ?
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Nomis
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Re: Allongez-vous sur le divan, et parlez-moi de votre mère.

Message par Nomis »

soleildusud a écrit :Au risque de vous choquer je n'aime pas ma mère, enfin je corrige je n'aime plus ma mère :erm:

Y'a-t'il d'autres personnes dans mon cas ?
Ben lis les 19 pages précédentes. :mrgreen:
soleildusud
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Re: Allongez-vous sur le divan, et parlez-moi de votre mère.

Message par soleildusud »

Promis je vais tout lire à un moment où j'aurais plus de temps :mrgreen:

Ma mère n'a pas fait des choses vraiment graves comme dans certains cas, elle m'a juste eue trop jeune à 20 ans, je n'étais pas désirée, ni d'un côté ni de l'autre et disons que j'ai été beaucoup beaucoup seule, livrée à moi-même pendant mon enfance, après l'école la tv était ma baby-sitter dès la primaire.
Ma mère a toujours été dépressive et alcoolique, j'ai eu quelques mauvais traitements genre tirer les cheveux et forcer à manger jusqu'à me faire vomir. A part ça j'ai assisté à des scènes de violences avec son deuxième mari qui avait été dans le coma...
Elle se débarrassait de moi pendant les vacances scolaires donc mes grands parents se sont bcp occupés de moi.

Aussi c'est quelqu'un de profondément narcissique et égoîste, qui n'a pensé qu'à elle toute sa vie, aller draguer en boite et refuser que je dise que je suis sa fille, me foutre dehors à l'age de 17 ans parce que je fréquentais un algérien, refuser de m'héberger à nouveau quand j'avais 22 ans (heureusement dans les deux cas que mon père a pris le relais).

Par rapport à la peinture, elle est peintre elle même et ne m'a jamais encouragée ni aidée dans cette voie, elle ne fait que m'enfoncer finalement quand j'y pense et je manque énormément de confiance en moi en partie à cause de ça.

j'en arrive à la conclusion que cette relation est toxique et j'ai beau à chaque fois passer l'éponge et accepter ses regrets au final ça recommence indéfiniment, ça va bien un moment puis ça dégénère...
je pense que je devrai aller voir un psy un jour pour sortir de ça et enfin me construire correctement...

Pour répondre à ta question De Luxe, je ne me plains pas juste j'explique car il y'a mille fois pire je suis sûre je vais le lire dans les témoignages...
Régal Délice

Re: Allongez-vous sur le divan, et parlez-moi de votre mère.

Message par Régal Délice »

Je met en gras les choses qui me troublent particulièrement :
soleildusud a écrit :Ma mère n'a pas fait des choses vraiment graves comme dans certains cas, [...]
Ma mère a toujours été dépressive et alcoolique, j'ai eu quelques mauvais traitements genre tirer les cheveux et forcer à manger jusqu'à me faire vomir. A part ça j'ai assisté à des scènes de violences avec son deuxième mari qui avait été dans le coma...
Elle se débarrassait de moi pendant les vacances scolaires donc mes grands parents se sont bcp occupés de moi.

Aussi c'est quelqu'un de profondément narcissique et égoîste, qui n'a pensé qu'à elle toute sa vie, aller draguer en boite et refuser que je dise que je suis sa fille, me foutre dehors à l'age de 17 ans parce que je fréquentais un algérien, refuser de m'héberger à nouveau quand j'avais 22 ans (heureusement dans les deux cas que mon père a pris le relais).
Moi il me semble que c'est grave tout ça en fait !! :blink:
Ta mère est une mauvaise mère, clairement.
Bienvenue au club.
soleildusud a écrit :j'en arrive à la conclusion que cette relation est toxique et j'ai beau à chaque fois passer l'éponge et accepter ses regrets au final ça recommence indéfiniment, ça va bien un moment puis ça dégénère...
J'imagine que comme la mienne elle fait tout aujourd'hui pour éviter d'être questionnée sur son rôle de mère et te renvoyer la responsabilité de tout... C'est bien de l'avoir identifiée comme toxique et de mettre une sorte de barrière de sécurité par rapport à elle, de te méfier de ses interventions dans ta vie, du moins tant que tu n'auras pas fait le tour de la question.
soleildusud a écrit :je pense que je devrai aller voir un psy un jour pour sortir de ça et enfin me construire correctement...
Je t'y encourage très vivement ! Ça m'a fait un bien fou (il y a eu des moments où ce n'était pas facile de se confronter à tous ces fantômes, ce n'est pas de la tarte en fait une psychanalyse)
soleildusud a écrit :Pour répondre à ta question De Luxe, je ne me plains pas juste j'explique car il y'a mille fois pire je suis sûre je vais le lire dans les témoignages...
Je pense que tu m'as mal compris, je ne racontais pas mes histoires pour minorer les tiennes a priori, au contraire (mais dès que le sujet apparaît j'ai du mal à m'empêcher de "casser" ma mère). En fait il n'y a pas à comparer les souffrances, car c'est le principe même de la maltraitance, ça permet au mauvais parent de brouiller les pistes et de se justifier en disant : "tu aurais pu être plus mal traité alors tais-toi"; mais en fait il n'y a aucune limite : à l'enfant laissé sans soin les parents vont dire qu'en plus il aurait pu être battu, à celui battu ils vont dire qu'il aurait pu être assassiné. L'existence de mal plus grand ne justifie pas un mal plus faible, et le devoir des parents est d'aimer leurs enfants et de s'en occuper normalement, dans le but d'assurer autant que possible leur bonheur et leur sécurité. Sorti de ça, c'est des mauvais parents.
soleildusud
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Re: Allongez-vous sur le divan, et parlez-moi de votre mère.

Message par soleildusud »

non je ne disais pas ça spécialement par rapport à toi, De luxe, c'était en général, c'est vrai qu'on a tous entendu des histoires vraiment pires, mais tu as raison c'est pas parce qu'il y'a pire qu'on n'a pas le droit de regarder sa propre enfance en se disant que c'était un beau gâchis...
En même temps l'enfer est pavé de bonnes intentions et elle m'a assuré qu'elle m'aime, en attendant quand je mets tout bout à bout il y'a peu de preuves. Et maintenant elle veut me faire culpabiliser parce que si ou ça, elle juge ma vie mais elle s'en est pris vraiment plein les dents. Elle a reconnu et a présenté ses regrets, mais je suis désolée la maladie n'excuse pas tout. Sa propre mère a été aussi mauvaise pour elle, elle n'a fait que reproduire tout en se sentant différente parce que pour elle c'était pire.

Surtout je fais tout pour ne pas lui ressembler et être super présente pour mes enfants, qu'au moins plus tard ils ne me reprochent pas d'avoir été une mauvaise mère, après, personne n'est parfait mais on essaye.

Et toi De luxe avec tout ça tu as pu te construire une vie de famille ?
Régal Délice

Re: Allongez-vous sur le divan, et parlez-moi de votre mère.

Message par Régal Délice »

soleildusud a écrit :Et toi De luxe avec tout ça tu as pu te construire une vie de famille ?
Non...
musiano
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Re: Allongez-vous sur le divan, et parlez-moi de votre mère.

Message par musiano »

:attention: Attention! Mode niaiserie sentimentalo-dégoulinante enclenché! :attention:

J’aime ma mère. Je l’aime au point que lorsque j’ai cru mourir, c’est à elle que j’ai pensé, c’est elle que j’appelais. Si ma mère n’avait pas été dans ma vie, si elle n’avait pas était ce qu’elle est, je ne serais jamais arrivé où j’en suis. Ma mère m’a porté durant toutes ces années, et elle continue lorsque j’ai du mal à avancer. Elle a renoncé à son bien être pendant des années rien que pour ma sœur et moi. Elle séchait mes larmes, écoutait mes cris, soulageait mes angoisses lorsque mon père se défoulait sur moi. Quand j’étais à l’hôpital, elle a réussi à faire que mon père ne vienne pas se décharger sur moi. Quand j’ai voulu me réorienter, elle m’a soutenu sans me juger. Elle a accepté que j'ai besoin de temps pour me remettre sur pied et aujourd'hui elle me soutient encore pour mon nouveau projet. A sa manière elle m'aide à me réaliser et à grandir. Ma mère croit en moi lorsque je n'ai plus confiance en rien. Elle me dit "si un jour tu as un copain ou une copine" sans que j'ai besoin de lui dire "je suis bisexuelle". Elle répète tout le temps qu'elle voudrait me voir heureuse. il n'y a que ça qui compte pour elle. elle m'a transmise ses valeurs d'amour, de respect et d'écoute de l'autre. Alors que mon père a cherché à m'écraser, elle m'a donné les ressources pour aller construire ma propre vie. Elle dit toujours que je l'aime trop. Peut-être. Mais grâce à elle, je n'ai plus honte de mon passé et j'ose affronter l'avenir. Elle veille sur moi, même de loin. Je garde en mémoire les mots qu'elle m'a dit quand je me suis réveillée à l'hôpital "ne t'inquiète pas, tout va bien se passer". Il m'arrive encore de m'inquiéter, parce que c'est dans ma nature, mais au moins, maintenant, je suis capable de tout affronter. Alors merci Maman. Merci de me prendre telle que je suis et de m'aider à devenir celle que je veux être. Maman si tu passe par là....JE T'AIMEUUUUUUUHHHHHH :amour:

Voilà, c'est fait, je range mes débordements affectifs dans le placard :mrgreen:
soleildusud
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Re: Allongez-vous sur le divan, et parlez-moi de votre mère.

Message par soleildusud »

ça fait chaud au coeur tiens un témoignage d'amour comme ça :copain:

J'ai lu mais en diagonale j'avoue les pages précédentes et il y'a de tout... certains témoignages m'ont beaucoup touchée. Du coup, vu que les relations avec les mères ont été si différentes pour chacun on ne peut pas tirer de ça une règle sur l'oedipe ou l'oedipe inversé par rapport à l'homosexualité, y'a vraiment autant d'histoires que de personnes; on peut -être dégoûtée par sa mère et attirée par les femmes y'a rien de logique enfin bref Freud pourra aller se rhabiller hihi !!
Imaginary
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Re: Allongez-vous sur le divan, et parlez-moi de votre mère.

Message par Imaginary »

Ma mère est une emmerdeuse de première et elle m'a pourri la vie toute mon adolescence, mais je l'aime toujours, même si j'en ai franchement douté pendant un moment.

J'ai coupé les ponts un moment, à son plus grand désarroi, car elle m'aime d'un amour étouffant et je dirais même profondément instable et immature. De l'extérieur, les gens sont extrêmement choqués de mon comportement ou de mes propos à son égard et disent que je suis très dure avec elle, mais c'est parce qu'ils ne connaissent pas les tenants et les aboutissants de son comportement, du mien, et de notre relation.

Nos relations se sont apaisées aujourd'hui. On s'appelle au moins une fois toutes les deux semaines, à certaines périodes au moins une fois par semaine. Je peux me confier à elle, ce que je ne fais pas avec mon père, malgré la relation très différente et moins ambiguë que j'ai avec ce dernier. Elle est capable de me secouer, de m'aider et de me réconforter, s'inquiète toujours excessivement jusqu'à me rendre absolument dingue et que je perde une demi heure à la rassurer au téléphone sur des broutilles, mais n'est jamais complaisante quand je lui raconte des trucs et est capable parfois de me dire "la vérité qui blesse" et de me secouer. Même si elle est franchement excessive et loin d'être objective: elle est par exemple capable de dire du mal de gens qu'elle n'a jamais vus. Mais j'ai appris à faire la part des choses avec le temps et à la prendre comme elle est.

En héritage, j'ai pris les cheveux, le tempérament anxieux et à moitié maniaco-dépressif à ses heures perdues, mais j'apprends de plus en plus à me détacher de ça et j'ai le sentiment aujourd'hui d'aller dans le bon sens, et j'espère que je serais plus heureuse qu'elle quand j'aurais son âge. Mon père dit que je m'en sors mieux qu'elle, que je suis plus posée sur certains aspects. Contrairement à elle, je suis plus aventureuse et je n'ai pas peur de tout.

Bref, c'est ma mère et je la changerais pas, c'est un personnage excessif, lunatique, imprévisible, et si elle n'existait pas, il faudrait l'inventer. Je n'échangerais pour rien au monde son hystérie téléphonique avec le sourire d'une bonne femme au bras blancs version famille Ricoré.

J'aimerais juste qu'elle soit plus heureuse, plus appaisée. Et qu'elle arrête de changer radicalement d'opinion en fonction de la présence ou de l'absence de son mari au moment T où elle parle. Mais pour ça, faut sans doute que j'arrête de rêver et que je m'en accomode, car ça n'est pas possible.
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