En deuil
Publié : jeu. févr. 28, 2019 4:50 pm
Bonjour,
C'est la suite du post "Dois-je aider mon parent âgé homophobe ? " que j'avais écrit à l'automne. Et j'avais reçu quelques réponses de soutien à la question posée.
Je vous raconte la suite : ma mère est décédée, plus rapidement que ce que les médecins laissaient supposer. Passé le choc, et les formalités liées à l'organisation des funérailles, qui tiennent très occupé et évitent de se poser trop de question, est venu le moment de réaliser ce qui s'était passé. C'est encore récent, un mois à peine, donc je ne fais absolument pas un bilan, je raconte juste mes impressions par rapport au deuil et à la mésentente fondamentale qui existait entre ma mère et moi. Et encore, je ne parle que pour le moment présent, car les états d'âme fluctuent et sont mon lot quotidien.
La mésentente fondamentale était liée en partie à des caractères divergents, mais surtout au fait que ma mère avait décidé de nier que sa fille vit avec une femme et qu'elles élèvent des enfants ensemble. C'était un sujet qui n'existait tout simplement pas. C'était rien, c'était indicible, il n'y avait même pas de mots à ce sujet. Et les enfants ? Tant qu'on ne les voit pas, on peut faire semblant qu'ils n'existent pas. Autant dire que les visites peu fréquentes (une fois par mois) à ma mère malade, c'étaient des échanges superficiels, moi oscillant entre le sens du devoir de visiter une mère âgée et handicapée, et un ras-le-bol de n'exister à ses yeux que pour un quart de moi-même.
Néanmoins, je pense que je ne pouvais pas faire plus, il était impossible de lui parler. Aujourd'hui, je ne regrette pas de ne pas avoir encore essayé jusqu'au bout : c'était inutile, je l'avais compris. Mais il paraît que dans le deuil, on ne pleure pas que son parent réel, on perd aussi une image de parent idéal, ou un idéal de parent ; parfois, j'ai l'impression d'être triste pour une autre mère. Je regrette tout son savoir, sa façon de parler de la musique ou des livres. J'essaye de me souvenir du meilleur, mais des fois, il y a des coming-out qui ne peuvent tout simplement pas être reçus, il faut être deux pour que ça marche.
C'est la suite du post "Dois-je aider mon parent âgé homophobe ? " que j'avais écrit à l'automne. Et j'avais reçu quelques réponses de soutien à la question posée.
Je vous raconte la suite : ma mère est décédée, plus rapidement que ce que les médecins laissaient supposer. Passé le choc, et les formalités liées à l'organisation des funérailles, qui tiennent très occupé et évitent de se poser trop de question, est venu le moment de réaliser ce qui s'était passé. C'est encore récent, un mois à peine, donc je ne fais absolument pas un bilan, je raconte juste mes impressions par rapport au deuil et à la mésentente fondamentale qui existait entre ma mère et moi. Et encore, je ne parle que pour le moment présent, car les états d'âme fluctuent et sont mon lot quotidien.
La mésentente fondamentale était liée en partie à des caractères divergents, mais surtout au fait que ma mère avait décidé de nier que sa fille vit avec une femme et qu'elles élèvent des enfants ensemble. C'était un sujet qui n'existait tout simplement pas. C'était rien, c'était indicible, il n'y avait même pas de mots à ce sujet. Et les enfants ? Tant qu'on ne les voit pas, on peut faire semblant qu'ils n'existent pas. Autant dire que les visites peu fréquentes (une fois par mois) à ma mère malade, c'étaient des échanges superficiels, moi oscillant entre le sens du devoir de visiter une mère âgée et handicapée, et un ras-le-bol de n'exister à ses yeux que pour un quart de moi-même.
Néanmoins, je pense que je ne pouvais pas faire plus, il était impossible de lui parler. Aujourd'hui, je ne regrette pas de ne pas avoir encore essayé jusqu'au bout : c'était inutile, je l'avais compris. Mais il paraît que dans le deuil, on ne pleure pas que son parent réel, on perd aussi une image de parent idéal, ou un idéal de parent ; parfois, j'ai l'impression d'être triste pour une autre mère. Je regrette tout son savoir, sa façon de parler de la musique ou des livres. J'essaye de me souvenir du meilleur, mais des fois, il y a des coming-out qui ne peuvent tout simplement pas être reçus, il faut être deux pour que ça marche.