Empêcher ma transition : chantage parental

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Markani
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Empêcher ma transition : chantage parental

Message par Markani »

Salut la compagnie !

Je me sens assez ... coupable, on va dire, de parler du comportement de mes parents. Avant toute chose, j'aimerais vraiment appuyer sur le fait que mes parents m'aiment beaucoup. Mon père est assez absent, mais ma mère s'intéresse et s'inquiète beaucoup pour moi et pour mon bien-être. Elle est un grand soutien dans la vie de tous les jours. En raison de cela, je me suis refusé de geindre par rapport à leur comportement pendant des années, mais je suis à ma limite depuis quelques mois.

Bref, petit warning, certains aspects de la situation ne sont pas joyeux-joyeux (le chantage en question est des menaces de suicide).

J'ai fais mon coming out en tant que gars trans en janvier 2015, je venais d'avoir 15 ans et souhaitais le dire bien avant ma majorité pour leur donner du temps de s'informer, de s'habituer, d'accepter. Ahlala, ce que j'étais naïf. En réaction à ma lettre, ils étaient choqués, énervés et assez dégoûtés.

Ils m'ont envoyé chez une psy, qui leur a finalement dit que je souffre très probablement de dysphorie de genre, mais que j'ai une logique de fille (ne me demandez pas ce que cela signifie, je n'en ai aucune idée). Évidemment, mes parents n'ont retenu que la fin. A la maison, le bon vieux "il faut informer ses parents et être patient post coming-out" ne marchait pas du tout, ça finissait toujours en cris et ils ne m'écoutaient pas. Bref, c'était fun.

Désormais, j'ai 18 ans et vais déménager dans mon propre appartement. L'occasion idéale pour transitioner ? Eh bien non ! Je ne peux absolument pas le faire sans le feu vert de ma mère. Elle a des soucis personnels qui entraînent de l'anxiété et des pensées suicidaires (ainsi qu'une grosse tendance à se tourner vers la bouteille le soir), et n'hésite pas à me dire que si je transitionne, elle se suicidera. Je ne rentrerai pas dans les détails mais je sais que ce ne sont pas des paroles en l'air. Elle dit qu'elle ne pourra pas tenir de me voir tuer sa fille, de me voir gâcher ma vie. Je n'arrive pas à lui faire voir et comprendre mon côté des choses, elle le ridiculise et se détourne directement vers sa propre souffrance.
Récemment elle et mon père ont aussi dit qu'ils me mettraient dehors si je me présentais en tant que Mark à l'université. Sympa.

Et mon père, quant à lui, dit qu'il "ne peut juste pas accepter" et me blâme pour les comportements auto-destructeurs de ma mère, comme si le statut désastreux de leur mariage n'en était pas la cause première. Enfin bref, son opinion m'importe peu.

L'idée de ne peut-être jamais pouvoir transitioner physiquement, ou alors dans très longtemps, est juste terrifiante. Je suis socialement gars, mais pré-transition physique comme je suis, je n'ai pas vraiment d'estime de moi ni de vie sociale, je ne veux pas me tenter à des vraies amitiés ou des romances, et je n'ai pas de motivation pour faire grand chose. La faute tombe peut-être sur moi vu que je ne montre pas cela à mes parents, mais je sais d'expérience que leur montrer que je vais mal n'est pas une bonne idée. Ils me ridiculisent ("certains sont dans des situations pires, faut que tu arrêtes d'être dramatique !") et/ou se blâment ("uwu tout est de ma faute, go m'auto-détruire et faire mon enfant se sentir encore plus mal pour m'avoir mené à ça").

Je ne sais vraiment pas quoi faire. Ma mère ne veut pas voir de psy, j'essaye de l'y pousser mais elle a honte et se sent sans espoir. Mon père est une ombre, tout comme mon frère. Je sais qu'objectivement je ne devrais pas continuer à mettre ma vie de côté, que je ne suis pas responsable des actions de ma famille. Mais je ne peux juste pas transitioner et prendre le risque. J'ai l'impression de n'avoir aucune issu, car même un suicide mènerait ma mère à se blâmer et peut-être me suivre. Je suis coincé et rien n'avance jamais, sauf que ma dysphorie ne fait que s'amplifier avec le temps.

Mais peut-être qu'il y a des possibilités, sauf que je ne les vois pas. Du coup, quelqu'un aurait-il des idées pour aider à la situation ? Des conseils ?

Merci beaucoup à l'avance !
Kl3m
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Re: Empêcher ma transition : chantage parental

Message par Kl3m »

Bonsoir,

tout d'abord merci et bravo pour ce témoignage qui a dû de te demander du courage.

Ensuite, saches que tu n'es pas le seul. Je ne te parle qu'en tant qu'homo cis, mais j'ai suivi de très près les transitions de plusieurs ami.e.s. et ce dès leur plus jeunes possibilités (18 ans ^^ pour certain.e.s).

Les parent n'acceptent que très rarement une transition, et changent après coup, lorsqu'ils se rendent compte que leur enfant est beaucoup plus épanoui.e.

En ce qui concerne le chantage au suicide, laisse te partager une expérience personnelle, liée à mon père qui était alcoolique pendant longtemps. Il est parti faire une autre vie quand j'avais 6 mois, et j'ai eu une petite sœur 5 and plus tard. De mes 15 à mes 21 ans, il m'a appelé régulièrement le soir, après le BAC tard le soir, bourré la plupart du temps, et en me faisant des chantages au suicide, me disant des horreurs sur sa femme et ma demi-sœur, qu'il aimait encore ma mère, etc. Et le comble, il disait ne pas s'en souvenir lorsque j'abordais les sujets avec lui non-bourré.

Puis il a commencé les chantages au suicide lorsqu'il a vu que je voulais le forcer à voir les Alcooliques Anonymes, un psy, ou l'empêcher de boire. ça a fonctionné pendant bien 2 ans. Un soir, il m'a dit qu'il sauterait, et fait une connerie. Il a juste pris des médocs et de l'alcool. J'ai appelé sa femme, et on s'est tous y compris ma mère (ma mère et sa nouvelle femme étaient copine de fac, je te raconte pas l'ambiance autour du lit d'hôpital) retrouvé à 40km de chez moi (je suis à paname, il habitait en banlieue) un soir en semaine.

Je me suis promis plus jamais. Il a retenté sa chance un jour où j'avais dérobé sa peluche d'enfance pour qu'elle arrête de moisir dans une maison de campagne (un peu animiste avec les peluches je suis). Il m'a engueulé très fort et m'a dit que je n'étais plus son fil. Je lui ai dit que si c'était à refaire je le referai. Il a alors répondu que si c'était comme ça, il allait sauter. Et j'ai dit "bah vas-y, saute !" et j'ai raccroché.
Je me suis mordu les doigts pendant 20 minutes, j'en tremblais, ma mère était là...
Et il m'a rappelé pour s'excuser et me dire qu'il souhaitait commencer un traîtement.

La morale est là, ils ne peuvent pas se suicider, comme tu le dis si bien, c'est un chantage, c'est pour faire pression, mais ils n'ont aucune réelle envie de le faire. C'est pour avoir de l'emprise sur toi. De plus, la testo n'a pas d'effet radical (moins radical que les œstrogènes qui font pousser une poitrine en très peu de temps) sur le court terme, tu peux donc trouve run psy, commencer à en prendre sans leur dire, et leur annoncer la nouvelle une fois la mamec faite ^^ (c'est le cas de nombreux amis qui ont commencé leur traîtement sans le dire à leur entourage, et ont ensuite fait la mamec qui a officialisé visuellement leur transition).

J'espère t'avoir apporté des éléments de réponse sur ça.

Pour les relations, je comprends pour les relations romantiques/amoureuses mais pas pour les amitiés.
Kaghan
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Re: Empêcher ma transition : chantage parental

Message par Kaghan »

Kl3m a écrit :De plus, la testo n'a pas d'effet radical (moins radical que les œstrogènes qui font pousser une poitrine en très peu de temps) sur le court terme, tu peux donc trouve run psy, commencer à en prendre sans leur dire, et leur annoncer la nouvelle une fois la mamec faite ^^ (c'est le cas de nombreux amis qui ont commencé leur traîtement sans le dire à leur entourage, et ont ensuite fait la mamec qui a officialisé visuellement leur transition).

J'espère t'avoir apporté des éléments de réponse sur ça.

Pour les relations, je comprends pour les relations romantiques/amoureuses mais pas pour les amitiés.
Non mais ... SI la testo peut agir TRÈS rapidement et radicalement. Pour preuve, j'ai mué dans mon 2ème mois de traitement et ce tellement vite que j'ai eu une extinction de voix de 2 semaines et quand c'est revenue mes proches ne me reconnaissaient pas au téléphone ! Et parlons aussi de ce qui se voit, mes premier poil de barbe sont apparus après 5-6 mois, léger mais couplé avec une voix caverneuse (seul chose bien que je tiens de mon père) bah ça change énormément comment les autres nous voient. Et ajouté à ça ya le reste : épaules carré, trait qui se durcit, odeur qui change ... Bref, n'importe quel traitement hormonal peut agir très vite, ou très lentement. Chaque corps est différent donc on ne peut pas prévoir.

Kl3M : c'est difficile d'avoir de bon ami quand on est très mal dans sa peau, qu'on se fait megenrer tout le temps ou qu'on ne peut pas transitionner comme on veut. Beaucoup de cis ne nous prenne pas au sérieux, parce que la majorité hors milieu lgbt s'imagine qu'il y a juste une petite opération des parties génitales. Nous vivons dans un monde de con je te rappelle =]

Markani, leur as-tu refait une lettre depuis ? Tu pourrais tenter de diriger le sujet non pas sur ta transition et les changements corporels que tu aurais, mais bel et bien sur ton bonheur et ton avenir. Et pourquoi pas carrément leur demander en quoi le bonheur d'un fils devrait les faire se suicider, et que préfèrent ils entre une fille dépressive et un garçon heureux.

Beaucoup de parents ont peur, ils se demandent ce qu'ils ont fait de mal parce qu'ils pensent que c'est "pas bien". Depuis quelques mois, j'aide d'autre trans dans leur démarche, et j'ai entendu la mère de l'un d'eux demander à la mienne si elle s'en voulait de n'avoir rien vu avant.

Je sais que c'est pas évidement, mais faudrait que t'arrive à proposer à ta mère un moment où vous serez qu'à deux, pour parler uniquement de ton ressenti, de ton besoin. Lui faire comprendre que tu as besoin qu'elle t'écoute et y réfléchisse sérieusement. Et surtout lui faire comprendre que tu ne passeras pas à côté de ta vie et qu'elle a le choix : perdre un enfant et retrouver le même sous un prénom différent, ou perdre un enfant définitivement qui ne se retournera pas pour des menaces. Parce que la si tu vas mal, çà sera vite remplacé par de la colère, et beaucoup d'entre nous coupe les ponts avec leur famille pour pouvoir enfin vivre.

Elle ne se rend pas compte que c'est vital. Faut lui ouvrir les yeux mais refuser de parler si elle hausse le ton. Et chaque fois qu'elle fera du chantage, dit lui qu'elle n'a pas comprit et coupe la conversation pour la laisser réfléchir.

Ça va être un difficile au Début mais soit elle finira par ouvrir les yeux soit tu partiras. Je t'envoie tout mon soutien.
Markani
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Re: Empêcher ma transition : chantage parental

Message par Markani »

Kl3m a écrit :Bonsoir,

tout d'abord merci et bravo pour ce témoignage qui a dû de te demander du courage.

Ensuite, saches que tu n'es pas le seul. Je ne te parle qu'en tant qu'homo cis, mais j'ai suivi de très près les transitions de plusieurs ami.e.s. et ce dès leur plus jeunes possibilités (18 ans ^^ pour certain.e.s).

Les parent n'acceptent que très rarement une transition, et changent après coup, lorsqu'ils se rendent compte que leur enfant est beaucoup plus épanoui.e.

En ce qui concerne le chantage au suicide, laisse te partager une expérience personnelle, liée à mon père qui était alcoolique pendant longtemps. Il est parti faire une autre vie quand j'avais 6 mois, et j'ai eu une petite sœur 5 and plus tard. De mes 15 à mes 21 ans, il m'a appelé régulièrement le soir, après le BAC tard le soir, bourré la plupart du temps, et en me faisant des chantages au suicide, me disant des horreurs sur sa femme et ma demi-sœur, qu'il aimait encore ma mère, etc. Et le comble, il disait ne pas s'en souvenir lorsque j'abordais les sujets avec lui non-bourré.

Puis il a commencé les chantages au suicide lorsqu'il a vu que je voulais le forcer à voir les Alcooliques Anonymes, un psy, ou l'empêcher de boire. ça a fonctionné pendant bien 2 ans. Un soir, il m'a dit qu'il sauterait, et fait une connerie. Il a juste pris des médocs et de l'alcool. J'ai appelé sa femme, et on s'est tous y compris ma mère (ma mère et sa nouvelle femme étaient copine de fac, je te raconte pas l'ambiance autour du lit d'hôpital) retrouvé à 40km de chez moi (je suis à paname, il habitait en banlieue) un soir en semaine.

Je me suis promis plus jamais. Il a retenté sa chance un jour où j'avais dérobé sa peluche d'enfance pour qu'elle arrête de moisir dans une maison de campagne (un peu animiste avec les peluches je suis). Il m'a engueulé très fort et m'a dit que je n'étais plus son fil. Je lui ai dit que si c'était à refaire je le referai. Il a alors répondu que si c'était comme ça, il allait sauter. Et j'ai dit "bah vas-y, saute !" et j'ai raccroché.
Je me suis mordu les doigts pendant 20 minutes, j'en tremblais, ma mère était là...
Et il m'a rappelé pour s'excuser et me dire qu'il souhaitait commencer un traîtement.

La morale est là, ils ne peuvent pas se suicider, comme tu le dis si bien, c'est un chantage, c'est pour faire pression, mais ils n'ont aucune réelle envie de le faire. C'est pour avoir de l'emprise sur toi. De plus, la testo n'a pas d'effet radical (moins radical que les œstrogènes qui font pousser une poitrine en très peu de temps) sur le court terme, tu peux donc trouve run psy, commencer à en prendre sans leur dire, et leur annoncer la nouvelle une fois la mamec faite ^^ (c'est le cas de nombreux amis qui ont commencé leur traîtement sans le dire à leur entourage, et ont ensuite fait la mamec qui a officialisé visuellement leur transition).

J'espère t'avoir apporté des éléments de réponse sur ça.

Pour les relations, je comprends pour les relations romantiques/amoureuses mais pas pour les amitiés.
Tout d'abord, merci d'avoir répondu, j'étais un peu nerveux en postant mon message que personne ne réponde. Et merci aussi pour avoir parlé de tes expériences personnelles avec ton père, pas franchement des plus faciles (le coup de tout le monde à l'hôpital devait effectivement être pas du tout awkward haha).

Je suis d'accord qu'il y a une possibilité que ma mère n'utilise cela qu'en tant que menace, que ce n'est pas une vraie perspective pour elle. Comme avec ton père, ça fait là environ 2 ans qu'elle parle de suicide, et elle a déjà fait une connerie en état d'ivresse. C'était aussi des médocs et de l'alcool. C'est vraiment pour ça que je flippe, dès que j'aborde sérieusement le sujet de ma transition elle fini par boire encore plus pendant un mois, à prendre des doses trop fortes de médoc, à parler de suicide h24.
Encore, quand je suis chez mes parents, ça passe : j'arrive à la mettre au lit / à faire en sorte qu'elle n'ait pas accès aux médicaments ou autres items dangereux. Mais je ne vis chez eux que pendant les vacances et certains week-ends. Le coup de l'alcool et des médocs, elle l'a fait quand je n'étais pas là, et je ne l'ai appris que des jours plus tard en rentrant pour le week-end. Elle ne m'a pas prévenu, elle n'a rien dit jusqu'au dimanche, et c'est inquiétant. Si elle l'avait juste en tant que pression, pourquoi ne pas m'appeler ou m'en parler directement le lendemain ?

Par contre, au niveau des effets de la T, je suis d'accord avec la réponse de Kaghan. Les effets de la testo semblent impossible à cacher après quelques mois dans la grande majorité des cas. Du coup, mieux vaut que j'informe mes parents avant de commencer le traitement hormonal, car ils le sauront bien un jour ou l'autre et ne pas leur avoir dit serait vu comme "l'ultime trahison". Et pour la mammec, faudrait déjà que je trouve un moyen de la financer (je vais aller en parcours privé, j'ai entendu que des horreurs sur les parcours officiels), donc je ne l'aurai (malheureusement) pas demain si-tôt.

Mais je suis tout à fait d'accord que je devrais commencer à aller voir un psychiatre sans attendre encore des lustres. J'ai déjà plusieurs psychiatres en vue, et je pense les contacter après la reprise de mes études en septembre, y'en a bien un qui acceptera de me recevoir. J'hésite à le mentionner à mes parents, je le ferai certainement après quelques mois.

Pour ce qui est de l'amitié, Kaghan l'a bien expliqué. Je vis ma vie assez caché du monde car je n'ai pas confiance en moi, et j'ai rarement confiance en les gens pour ce qui est de leur vision de moi. Entre ceux qui ne croient pas / n'aiment pas les personnes trans, ceux qui te genrent correctement que devant toi, ceux qui refusent d'utiliser le bon prénom / les bons pronoms car "c'est pas encore officiel", et bien d'autres types de personnes très sympathiques, ça donne pas vraiment envie de se faire des connaissances !
Kaghan a écrit :
Kl3m a écrit :De plus, la testo n'a pas d'effet radical (moins radical que les œstrogènes qui font pousser une poitrine en très peu de temps) sur le court terme, tu peux donc trouve run psy, commencer à en prendre sans leur dire, et leur annoncer la nouvelle une fois la mamec faite ^^ (c'est le cas de nombreux amis qui ont commencé leur traîtement sans le dire à leur entourage, et ont ensuite fait la mamec qui a officialisé visuellement leur transition).

J'espère t'avoir apporté des éléments de réponse sur ça.

Pour les relations, je comprends pour les relations romantiques/amoureuses mais pas pour les amitiés.
Non mais ... SI la testo peut agir TRÈS rapidement et radicalement. Pour preuve, j'ai mué dans mon 2ème mois de traitement et ce tellement vite que j'ai eu une extinction de voix de 2 semaines et quand c'est revenue mes proches ne me reconnaissaient pas au téléphone ! Et parlons aussi de ce qui se voit, mes premier poil de barbe sont apparus après 5-6 mois, léger mais couplé avec une voix caverneuse (seul chose bien que je tiens de mon père) bah ça change énormément comment les autres nous voient. Et ajouté à ça ya le reste : épaules carré, trait qui se durcit, odeur qui change ... Bref, n'importe quel traitement hormonal peut agir très vite, ou très lentement. Chaque corps est différent donc on ne peut pas prévoir.

Kl3M : c'est difficile d'avoir de bon ami quand on est très mal dans sa peau, qu'on se fait megenrer tout le temps ou qu'on ne peut pas transitionner comme on veut. Beaucoup de cis ne nous prenne pas au sérieux, parce que la majorité hors milieu lgbt s'imagine qu'il y a juste une petite opération des parties génitales. Nous vivons dans un monde de con je te rappelle =]

Markani, leur as-tu refait une lettre depuis ? Tu pourrais tenter de diriger le sujet non pas sur ta transition et les changements corporels que tu aurais, mais bel et bien sur ton bonheur et ton avenir. Et pourquoi pas carrément leur demander en quoi le bonheur d'un fils devrait les faire se suicider, et que préfèrent ils entre une fille dépressive et un garçon heureux.

Beaucoup de parents ont peur, ils se demandent ce qu'ils ont fait de mal parce qu'ils pensent que c'est "pas bien". Depuis quelques mois, j'aide d'autre trans dans leur démarche, et j'ai entendu la mère de l'un d'eux demander à la mienne si elle s'en voulait de n'avoir rien vu avant.

Je sais que c'est pas évidement, mais faudrait que t'arrive à proposer à ta mère un moment où vous serez qu'à deux, pour parler uniquement de ton ressenti, de ton besoin. Lui faire comprendre que tu as besoin qu'elle t'écoute et y réfléchisse sérieusement. Et surtout lui faire comprendre que tu ne passeras pas à côté de ta vie et qu'elle a le choix : perdre un enfant et retrouver le même sous un prénom différent, ou perdre un enfant définitivement qui ne se retournera pas pour des menaces. Parce que la si tu vas mal, çà sera vite remplacé par de la colère, et beaucoup d'entre nous coupe les ponts avec leur famille pour pouvoir enfin vivre.

Elle ne se rend pas compte que c'est vital. Faut lui ouvrir les yeux mais refuser de parler si elle hausse le ton. Et chaque fois qu'elle fera du chantage, dit lui qu'elle n'a pas comprit et coupe la conversation pour la laisser réfléchir.

Ça va être un difficile au Début mais soit elle finira par ouvrir les yeux soit tu partiras. Je t'envoie tout mon soutien.
Merci pour ta réponse, ça aide vraiment. Je suis totalement d'accord avec tes remarques sur les effets de la testo et l'amitié !

Ensuite, non je ne leur ai pas refais de lettre, vu comment ça s'est passé la première fois. En plus de 3 ans, nous n'avons en fait eu qu'une seule conversation posée, y'a environ 6 mois. Mais ma mère est ensuite revenue sur ses mots, elle voulait juste me faire plaisir sur le moment. Enfin, ce n'était qu'une conversation, je ne peux pas généraliser pour toute autre future conversation.

Je vais prendre ton conseil et ré-essayer une discussion, en refusant de continuer dès qu'il est question de chantage ou de cris. Et en y repensant, il est vrai que j'ai tendance à parler transition plutôt que bonheur, car à mes yeux les deux vont ensemble, mais ils ne font certainement pas cette association. Et je ne pars des conversations que quand ça va trop loin, au lieu de le faire dès que ça commence à dégénérer. Je vais bosser là-dessus.

Aussi, mes parents veulent des "preuves" que je suis trans. J'ai détruit leur idée qu'il existait à ce jour des tests biologiques pour savoir si quelqu'un est trans (ça serait pratique en attendant !), et que même mon taux naturel de testo trop élevé n'est pas cause de ma transidentité (high five à mon corps pour ses taux d'hormones naturels), mais à tout ce que je dis ils ont une autre explication. Par exemple, dès que je parle dysphorie, ils croient que c'est lié à la pression médiatique sur les corps féminins et à de la misogynie internalisée. Quand je dis que je suis simplement plus heureux en tant que gars, ils pensent que j'essaye "d'échapper à moi-même" car je ne m'aime pas. Et ça n'aide pas que sois attiré par les hommes, car apparemment les gars trans pas hétéro ça n'existent pas d'après eux, ils en sont convaincus.

M'enfin, peut-être qu'en parlant plus et surtout plus calmement je pourrais combattre ces idées. Je suis ultra-dubitatif, mais je vais essayer !

(Et effectivement, les 2/3 premières années j'étais surtout triste et découragé, mais depuis quelques mois je ressens plutôt de la rancœur et de la colère. Pas assez pour couper les ponts, du moins pas pour l'instant, mais assez pour me pousser à passer désormais au-dessus de ma peur de la confrontation.)
Rob1son
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Re: Empêcher ma transition : chantage parental

Message par Rob1son »

Je n'ai pas beaucoup de conseils à donner, Markani, mais je suis de tout cœur avec toi dans cette épreuve. C'est certainement pas facile dans une famille "acceptante", alors quand il y a chantage affectif et menaces de suicide, juste horrible...

Ta mère aurait besoin de voir un psy, pour l'aider à reprendre une vie plus saine... Et ne plus faire peser une telle angoisse / responsabilité sur son enfant de seulement 18 ans (là, les rôles sont "inversés"!)
Il y a clairement tentative de manipulation pour t'empêcher d'accomplir ce qu'elle rejette de toutes ses forces. Il est très probable qu'elle n'aille pas au bout de ses menaces, même si pour toi c'est une véritable torture psychologique...

Je suis certain que tu vas pouvoir sortir de tout ça par le haut ! Tu me parrais être un gars très mur (les épreuves malheureusement font "grandir" très vite), et je suis sûr que tu as de la ressource pour ne pas te laisser étouffer et retenir dans tes projets de transition. Simplement retardés...
Markani
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Re: Empêcher ma transition : chantage parental

Message par Markani »

Rob1son a écrit :Je n'ai pas beaucoup de conseils à donner, Markani, mais je suis de tout cœur avec toi dans cette épreuve. C'est certainement pas facile dans une famille "acceptante", alors quand il y a chantage affectif et menaces de suicide, juste horrible...

Ta mère aurait besoin de voir un psy, pour l'aider à reprendre une vie plus saine... Et ne plus faire peser une telle angoisse / responsabilité sur son enfant de seulement 18 ans (là, les rôles sont "inversés"!)
Il y a clairement tentative de manipulation pour t'empêcher d'accomplir ce qu'elle rejette de toutes ses forces. Il est très probable qu'elle n'aille pas au bout de ses menaces, même si pour toi c'est une véritable torture psychologique...

Je suis certain que tu vas pouvoir sortir de tout ça par le haut ! Tu me parrais être un gars très mur (les épreuves malheureusement font "grandir" très vite), et je suis sûr que tu as de la ressource pour ne pas te laisser étouffer et retenir dans tes projets de transition. Simplement retardés...
Je n'irais pas jusqu'à dire que les rôles sont inversés. Ma mère est vraiment d'une grande aide dans ma vie, c'est elle qui gère plus ou moins tout. Donc angoisse oui, responsabilité non. Un peu de responsabilité quand elle a bu, mais rien de bien méchant.

J'espère aussi que j'en sortirai par le haut, que d'ici 5 ans je ne serai plus aussi frustré au quotidien. Et de manière générale je ne me vois pas continuer encore longtemps comme ça, donc je vais tout donner pour faire en sorte que ça change. J'espère juste que ça sera assez !

Merci pour tes mots d'encouragements, et désolé pour le retard de ma réponse !
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