Mon frère, ce dégonflé

Un de vos proches est homo, bi,trans ? Vous êtes homo, bi, trans, et les relations avec votre famille vous posent questions ? Cette section vous est dédiée.
hybride
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Re: Mon frère, ce dégonflé

Message par hybride »

Indigo, pourquoi ai-je l'impression qu'à chaque fois que tu prends la parole, c'est pour me chercher un peu ?

Pour répondre à la question, je souhaite parler à mon frère parce que c'est un membre important de ma famille. J'ai une famille très nombreuse, grâce à l'interdiction de la contraception et aux divorces et remariages multiples, mais je considère que ma mère et mon frère sont le noyau dur de ma famille, ceux avec qui je me suis construite et ceux qui me tiennent le plus à cœur.

Mais si aujourd'hui, précisément aujourd'hui, je veux reprendre le contact avec lui, c'est parce que je veux soulager ma mère. Avant hier, mes 6 derniers messages étaient restés sans réponse. Ça m'a fait du mal, mais j'avais fini par me résoudre à ne plus chercher le contact.

Bon, j'ai relu le fil en entier, et j'ai quelques questions parce que les conseils tourbillonnent dans ma tête (ou est-ce la bière ?) et que je suis un peu perdue:

- J'ai lu plusieurs fois que je devais me comporter comme une sœur, pas comme une mère. Quelqu'un peut m'éclairer sur le rôle d'une sœur ? Il y a un manuel quelque part ?

- Je dois lui apprendre à devenir un homme. En quoi ça consiste ? J'ai le pouvoir de faire ça, moi ?

- On (ma mère et moi) doit le regarder comme un homme. C'est-à-dire ???

- Je dois être indulgente parce qu'il n'a que 19 ans et qu'il n'en est qu'à passer son bac. Alors dois-je le traiter en bébé ou en homme ?

Bon, je m'embrouille, mais j'ai peaufiné ma réponse, que je pense assez calme. Je l'envoie, maintenant. Merci à tous pour vos conseils. :souris:
Indigo
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Re: Mon frère, ce dégonflé

Message par Indigo »

Parce que c'est une question qui fâche, mais qui se pose. Et que je ne l'ai pas enrobée de caramel doux. C'est important que tu sois au clair quant à ce que tu attends vraiment de votre reprise de contact : soit tu peux supporter de ne pas aborder le sujet de ta mère et te contenter de parler d'autres sujets, soit l'état de ta mère te tient trop à coeur pour que tu le puisses. Mais comme ça a été dit, dans tous les cas, évite d'y aller trop brutalement en commençant par "maman pleure à cause de toi", ça lui fera juste recouper les ponts.
hybride
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Re: Mon frère, ce dégonflé

Message par hybride »

De toute façon, vous avez lu ma réponse, je n'ai modifié que des détails et ajouté un paragraphe qui dit que je suis ouverte au dialogue, y compris sur d'autres sujets.
Je ne pense pas, dans ce message, lui sauter à la gorge ni l'insulter.

Ce que je dis de violent dans ce topic, c'est ce que je ressens, profondément. J'ai bien compris que si je ne veux pas me le mettre à dos définitivement, il fallait que je mette de l'eau dans mon vin dans mes communications avec lui. Mais ça aussi, je l'ai déjà dit.
floridjan
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Re: Mon frère, ce dégonflé

Message par floridjan »

Je viens de lire la lettre que tu proposes. Perso, je la trouve très bien. Tu lui délivres ton message sans être agressive. On sent que ce que tu veux, c'est les réconcilier. J'espère qu'il sera touchée de ta démarche.

Peut-être devrais-tu ajouter quelque chose pour lui dire que tu tiens à lui aussi, que tu souhaites que vous soyez unis tous les 3 parce que ta mère et vous deux, c'est le noyau dur de votre famille, pour reprendre ton expression. S'il ressent ça aussi, il sera peut-être touché de l'argument.
zphyr
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Re: Mon frère, ce dégonflé

Message par zphyr »

Après il faut te mettre au clair toi-même dans ta relation avec ta mère. Ce qui différencie une sœur d'une mère ? Le commun de l'éducation de ses parents, et le point de vue partagé que l'on peut avoir sur eux. Ça aide à y voir plus clair soi-même.
J'ai été très soudé avec mon frère à l'adolescence, puis on a vécu très différemment et assez loin l'un de l'autre. Je n'ai plus grand chose en commun avec lui, mais on se retrouve pour discuter de nos trajectoires, de l'évolution de nos convictions et.... de l'évolution de nos parents (comment leur éviter de faire des conneries, si ils ont des coups de fatigues ou des problèmes de santé...).
Ce que tu peux apporter à ton frère (et lui pour toi), c'est justement une mise à distance des héritages (bons ou boulets) parentaux nourrie par la complicité de les avoir vécus presque ensembles.
Ce qui t'agresse dans certains posts, c'est qu'ils te mettent crument (Ah ! Le style glacé et faussement cynique d'Indigo (en vrai je te le dis, c'est un pur niais, mais chuuut ! :innocent: )) devant ton impossibilité à trier ce que tu fais et penses par ta mère et par toi. Et il faut avouer que ce n'est pas clair. D'où mon inquiétude et celles de pas mal d'autres. C'est un travail long et difficile...
Norma
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Re: Mon frère, ce dégonflé

Message par Norma »

Hum.

Mes petits camarades ont répondu très intelligement, mais j'y vais aussi de mon grain de sel !

Tout d'abord : :gentil: c'est nul les tensions avec les gens qu'on aime.

Ensuite, je vais te répondre au prisme de mon expérience.

Ma grande soeur de 10 ans mon ainée a coupé les ponts avec ma famille quand elle a eu 18 ans : elle galérait dans ses études et sortait toujours avec des hommes bien plus âge qu'elle, et entre autre ne supportait plus que ma mère lui "plaque" une idée de ce qu'elle devrait être, l'accable, tente de la contrôlait, dénigre les hommes qu'elle aimait ... quelque chose d'assez proche.
Comme j'étais bien plus jeune, couper les ponts avec mes parents voulait dire couper les ponts avec moi (la belle époque sans portable ni internet ...)

On a repris contact "sans les parents" lorsque j'ai eu 15 ans.

Alors en vrac, ce que j'analyse de ton histoire au prisme de la mienne : je pense que tu fais une erreur dans ta manière d'aborder ça : le fait de reprocher à ton frère de faire souffrir ta mère. Parce que tu prend partie dans un conflit qui n'est pas le tiens, même si c'est dur à admettre. Leur manière de "s'ajuster" l'un l'autre les regarde, et même s'ils ne font pas, même si ton frère ne fait pas, ce que tu considère comme de bons choix relationnels, ce sera à eux de trouver leur équilibre. Mais 50/50, hors là, le soucis c'est que si jamais tu dis à ton frère qu'il a pas le droit de faire souffrir votre mère, ce sera un peu comme si vous vous mettiez deux contre un, et ça l'aidera pas à avoir envie de renouer le contact.

Chaque manière de devenir adulte est différente : ton frère tente de devenir adulte, là. Et même si c'est pas comme ça que t'aurais fait à sa place, il faut lui faire confiance (tant qu'il ne se met pas en danger). Visiblement, ce garçon a des projets, des envies. Il a redoublé une fois, ce n'est pas bien grave et s'il est assez motivé, il réussira surement à entrer dans son école. Si émotionnellement il a besoin de distance avec ta mère pour réussir à s'accomplir, même si a fait mal, il faut lui faire confiance. Peut être qu'il se sent trop "fragile" pas assez fort pour réussir à faire ce qu'il veut dans le climat mental dans lequel le met sa relation à votre mère, et qu'une fois qu'il aura prit de la force, il pourra sereinement revenir. Peut être que ta mère avait beaucoup d'influence sur lui, puisque tu dis qu'elle est mère poule, et que justement, pour se construire tel qu'il veut lui, il a besoin de s'éloigner de cette influence.

Je rejoint aussi ce que disent mes petits camarades quant à la relation que tu peux tisser avec lui : je pense quand dans ce cadre, la seule possible et saine est vraiment une relation de frangin indépendamment de la famille. Ne pas se faire intermédiaire, parler avec lui sans le juger, ne pas non plus trop mettre en avant le fait que tu es l'ainée : bref une relation ou les deux personnes sont sur un pieds d'égalité, ne se jugent pas, parler de ce que tu ressent et non pas de ce que ta mère ressent ...
C'est pas facile le moment où les liens fraternels commencent à exister en dehors et indépendamment des parents. Y'a pas de recette miracle.

Mais ce que je veux dire par de grande phrase, c'est qu'en reprenant contact avec lui, je crois qu'il est important que tu lui dise plutôt que TOI ça TE blesse qu'il ne TE donne plus de nouvelles parce que TU tiens à lui, et non pas que ça te blesse qu'il fasse du mal à ta mère.

Je sais pas du tout si je suis claire et en tout cas bonne chance :gentil:
Blinded
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Re: Mon frère, ce dégonflé

Message par Blinded »

Norma je te love. J'ai essayé de participer à ce topic mais chaque fois que j'écrivais quelque chose je m'énervais moi même. Merci d'avoir su transcrire mon avis l'envie de hurler en moins :gentil:
popy
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Re: Mon frère, ce dégonflé

Message par popy »

C'est absolument clair Norma et de par ton expérience, tu a su metre les mots et bien clarifier et relativiser la situation.

Tien nous au courant Hybride.
:gentil: :copain:
hybride
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Re: Mon frère, ce dégonflé

Message par hybride »

Bon, pour rappel, voilà le message que j'ai envoyé à mon frère.
Bon, d'abord je tenais à te dire que j'ai été agréablement surprise de recevoir ce texto ce matin. Je ne m'y attendais pas vraiment...

Je suis ravie que ton année se passe bien et que tu aies des projets. Tu n'as peut-être pas choisi la voie la plus facile, mais à force de travail et de persévérance, on peut beaucoup. Il est aussi important de se renseigner au maximum et de se ménager une porte de sortie, au cas où. J'espère que tu sais ce que tu fais.

En ce qui concerne ton "prétexte" pour couper les ponts avec nous, j'ai envie de dire que d'un côté je te comprends, de l'autre je trouve que ça n'excuse rien.

Je te comprends. Maman a la sale habitude d'être étouffante, et le pire c'est qu'elle ne s'en rend même pas compte. Je ne réalisais pas qu'elle te comparait à moi, mais finalement ça ne m'étonne même pas. Elle a la drôle d'idée de m'idéaliser, alors que franchement il n'y a pas de quoi. J'ai raté deux années universitaires, je m'oriente vers un métier avec peu de débouchés, je fais ma vie comme je l'entends, mais je n'ai sûrement pas le meilleur parcours possible ! Je savais qu'elle t'avait saoulé par rapport à Caroline, mais je ne réalisais pas qu'elle était lourde par rapport à tes études aussi.

Mais ça n'excuse rien. Tu es grand maintenant, un homme qui est en âge de tenir tête à sa mère. Rien ne t'empêche de lui demander fermement (mais poliment) de te lâcher sur certains points de ta vie, qui te concernent et que tu as décidé de gérer sans elle. Elle est lourde, mais elle est pleine de bonnes intentions, elle veut simplement le meilleur pour son fils. Explique-lui bien que tu écoutes ses conseils, mais qu'au final, c'est toi qui prends les décisions.

Tu sais, je suis passée par là aussi. Maman m'a saoulé un nombre incalculable de fois pour que je change de look, que je devienne féminine. Elle était persuadée que je ne trouverais jamais de travail. Et puis elle a insisté pour que je quitte Jean-Michel. Elle croyait que j'étais malheureuse avec lui. Et puis elle donnait son avis sur l'état de propreté de mon appart', sur mes amis, sur mes projets...
Alors on s'est engueulées quelques fois, tu t'en rappelles peut-être. A force, peut-être parce que je ne lâchais rien, peut-être parce qu'avec le temps, elle se rassurait, elle a lâché du lest. Bon, et puis j'habite loin, ça aide aussi.
Tout ça pour dire que je n'ai jamais voulu couper les ponts, malgré ses côtés désagréables parfois (souvent). Parce que malgré tout, je sais qu'elle m'aime, qu'elle nous aime, et qu'elle a besoin de nous. Et puis parce que je l'aime aussi, au fond.

Maman aime bien répéter que la plus grande réussite de sa vie, c'est ses enfants. Elle est fière de nous, quoi qu'on fasse, et elle nous aimera toujours. C'est vraiment trop cruel de la priver de sa plus grande source de joie.

Ce que je te propose, c'est de reprendre progressivement contact avec elle. Tu peux peut-être commencer par un texto ou un e-mail, même pas forcément long. C'est bientôt son anniversaire en plus, c'est une occasion en or. Ça lui ferait vraiment très plaisir, tu sais.
Et puis, petit à petit, tu peux peut-être échanger par téléphone, voire la revoir en face-à-face. Elle a beaucoup de choses à te reprocher, mais surtout elle a besoin de retrouver son fils.
De mon côté, si tu veux, je peux essayer de faire passer des choses à Maman. Lui faire comprendre qu'il faut qu'elle te mette moins de pression, tout ça...
Je suis toujours là pour discuter de ce par quoi tu passes. Que ce soit par rapport à tes études, ta vie quotidienne, les tensions avec Maman, etc., je crois pouvoir parler de tout. Pas pour te juger, juste parce que tu es mon frère, que tu comptes pour moi, et que si je peux t'épauler je le ferai avec plaisir.

Enfin, dis-moi ce que tu en penses. J'espère vraiment qu'à force de dialogue, on réussira à renouer des contacts. Quand il y a de l'amour dans une famille, rien ne devrait pouvoir nous séparer.
A bientôt,

Ta soeur qui t'aime
Je pense ne rien lui dire d'agressif là, je ne pense pas non plus me mettre du côté de ma mère.

Je n'ai peut-être pas dit assez ou assez clairement que je n'ai jamais été du côté de ma mère sur le fond. Je l'ai toujours soutenu dans son couple, dans son orientation (avec le conseil d'aller se renseigner plus en détail, ce qu'il n'a pas fait à l'époque - il voulait être électricien alors), dans ses conflits avec notre mère.
La seule chose que je lui reproche, c'est d'avoir coupé les ponts et fait chialer notre mère. Non, ce n'est pas la seule: je lui reproche également de ne pas avoir continué à communiquer avec moi, de ne pas m'avoir fait part de ses soucis. Je lui reproche d'avoir toujours joué au garçon parfait, qui dit ce qu'on attend de lui, avant de disparaître sans explication. Il n'a jamais dit, ni à ma mère ni à moi, ce qui le gênait dans la situation. Il nous a toujours oui, tu as raison, jusqu'à ce qu'il fasse le mort.
On dit que les absents ont toujours tort. Sans nouvelles de sa part, tout ce que nous avons pu faire, ma mère et moi, c'est des hypothèses sur la raison de cette disparition. Cela fait un an que l'incompréhension, la tristesse, la frustration s'accumulent, ce qui donne aujourd'hui une grande rancœur contre mon frère, peut-être exagérée. Avec son texto d'hier, j'ai senti heure après heure cette colère descendre... parce que j'ai besoin d'explications de sa part.

Mais pour l'instant il ne m'a pas répondu, et je suis assez pessimiste. Je le pense tout à fait capable d'ignorer ce message, comme il en a ignoré un certain nombre d'autres.

Alors ce que je comprends en lisant vos réactions, c'est que je ne réagis pas comme il le faudrait, que je ne ressens pas ce qu'il faudrait. Mais ça, je ne le contrôle pas.
Ce que je contrôle, c'est ce que je peux lui dire. Avec vous, j'ai cherché les meilleurs mots pour lui répondre, pour apaiser les tensions, regagner sa confiance, reconstruire notre famille.

Enfin bref, on verra bien...
La Noiraude
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Re: Mon frère, ce dégonflé

Message par La Noiraude »

hybride a écrit : Mais pour l'instant il ne m'a pas répondu, et je suis assez pessimiste. Je le pense tout à fait capable d'ignorer ce message, comme il en a ignoré un certain nombre d'autres.

Yo Hybride, comme j 'arrive après la bataille je laisse presque tout ton topic de côté, mais, à propos de ce que je cite ci dessus :

1/ n'oublie pas que toi-même tu ne lui a pas répondu tout de suite ! Parfois c'est bien de respirer un coup et de poser les choses à plat, ça évite de partir dans tous les sens, en particulier dans ceux qui font mal ;

2/ ne pas répondre, ça ne signifie pas ne pas réfléchir.
Visiblement dans ses relations à ta mère, il s'est trouvé acculé, à bout, dans l'impossibilité de continuer sur cette voie, peut-être même au bord de l'implosion, ou de l'explosion qui sait, en tout cas il est arrivé au paroxysme de l'insupportable... Et sa façon de le dire, ça a été... le silence.
Il est resté silencieux, et puis après avoir cogité un long moment, il est revenu vers toi. Il a sans doute besoin de faire ça avec ta mère aussi ; je comprends que la situation n'est pas confortable pour toi, et que tu dois avoir la sale impression que tu paies par sa faute, et que c'est à toi de ramasser ta mère à la petite cuillère. Seulement y'a des gens qui savent parler et exprimer leur mal-être ou leur ras le bol avec des mots, et ceux qui sont des autistes du ressenti (je sais de quoi je cause !), et qui ont besoin de temps et de silence afin de ruminer, classer, comprendre, digérer puis accepter, et pour qui la mise en mots se fait hélas après tout ça.

Après, je pense que tu prends déjà pas mal sur toi, mais qu'il va falloir sûrement continuer dans ce sens ; parce que si je comprends bien, il s'est retrouvé tellement mal à un moment qu'il s'est barré en courant en laissant ta mère sans aucune nouvelle, tout en t'en donnant à toi. Je ne sais pas ce que tu lui as dit à partir de là, mais encore une fois les warning se sont mis à clignoter, et il s'est rebarré en courant, cette fois en te laissant toi sans nouvelle. J'imagine que tu as voulu arranger la situation entre lui et ta mère ; sauf qu'ils en sont là où ils en sont sans que tu y sois pour quoi que ce soit ; tu ne peux rien pour arranger les choses dans la mesure où ce n'est pas de ton fait si tout s'est dégradé. Tu ne peux pas lui proposer de solution, dans la mesure où tu n'as rien à voir avec le problème .
Alors je comprends bien que ça va être difficile, très difficile pour toi, mais ouais, le mieux pour le moment est sans doute d'essayer de retrouver tous les 2 un équilibre, et visiblement ce n'est pas en mettant ta mère dans la balance que cela sera possible.

Dis-toi que si ta mère sait que tu as des contacts avec lui, que si par ton biais elle sait régulièrement qu'il va bien, qu'il a des projets, qu'il se bouge pour son avenir, quelque part tu l'aides elle à vivre mieux les choses, parce qu'au moins tu es l'intermédiaire qui fait qu'elle a encore un contact avec lui. Dis-toi que c'est mieux pour ta mère que si il redisparait de ta vie et donc de sa vie à elle, de façon radicale. C'est peut-être la seule chose que tu puisses faire pour la soulager un peu ces prochains mois : garder le contact avec ton frangin afin qu'elle ne flippe pas qu'il lui arrive un truc sans que jamais elle soit mise au courant. Alors ouais tu vas l'avoir mauvaise à faire comme si de rien n'était, mais c'est la meilleure chose à faire, sinon il risque de dégager définitivement...

Pour le reste, laisse faire le temps, et laisse ton frère digérer sa souffrance, quelle qu'elle soit.
Parce qu'on ne coupe pas les ponts avec les gens si on n'est pas dans une souffrance extrême si on n'est pas persuadé que c'est le seul moyen pour arrêter de souffrir.
Lâche ou pas, peu importe ; dis-toi qu'un truc lui a fait (et peut-être lui fait encore) tellement mal que la seule solution qu'il ait trouvé, c'est la fuite pour échapper à un truc qui l'empêche de respirer.

Alors ouais c'est pas facile pour toi, voir chialer sa mère c'est toujours comme si on nous arrachait le coeur par petits bouts ; mais l'alternative, et c'est mieux que rien, c'est que tu sois le pont entre ta mère et son fils, même si pour le moment la circulation ne se fait que dans un seul sens. C'est déjà une façon de l'aider. Tu peux pas faire plus malheureusement, et il va falloir que tu l'acceptes. Même si ça te fait chier, même si ça te fait mal de voir ta mère avoir mal, le seul truc que tu puisses faire c'est lui filer régulièrement des nouvelles de ton frangin. Garde ça en tête histoire de pas te mettre à hurler sur le petiot un jour d'énervement, parce que ça te soulagerait sur le moment, mais à terme ça serait plus nocif qu'autre chose pour tout le monde.

Dans quelques années, quand il aura mûri il sera toujours temps de lui raconter la façon dont tu as vécu les chose...
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