Mille excuses pour la bourde au sujet des yeux pers (et pas pairs...)
C'est donc bien vairons que je voulais dire. Je me tasse de honte, j'aurais dû vérifier avant.
Sinon, blooming, je ne comprends que trop où tu veux en venir. Tu veux intégrer le discours homophobe "soft" pour le détourner et l'utiliser comme argument en faveur de l'acceptation de l'anormalité tant qu'elle ne nuit pas à autrui. Mais adhérer à l'argumentation du tout-un-chacun qui confond norme, nature et Bien, c'est finalement baisser les bras devant la bêtise, l'obscurantisme et l'inculture. Comprendre ne veut pas dire accepter. La norme, je le répète, c'est la règle qui est définie par l'individu ou le groupe d'individus qui détient le pouvoir. Elle est par essence arbitraire, ce qui ne veut pas dire qu'elle est toujours mauvaise.
Il n'empêche, s'apercevoir des abus commis pas les simplifications abusives de la doxa commune (pardon pour la petite redondance) permet de voir les choses plus clairement et distinguer le normal de l'anormal. Je récuse pour l'homosexualité la qualification d'anormale et même de contre-nature, parce que ces termes ne sont associés à l'homosexualité qu'à la suite de raisonnements illusoires, qui finissent par exclure l'homosexuel de l'univers des possibles acceptables. Ce qui est anormal ou contre nature, c'est ce qui est contrefait. Et ce qui est contrefait, c'est ce qui est quelque part erronné. C'est ce qui ne correspond par au modèle considéré comme bon. d'ailleurs, tu le dis toi-même dans l'expression "erreur de la nature".
Et puis, la recevabilité de ton argumentation, du point de vue d'une personne homosexuelle, ne tient qu'à la condition "tant que cela ne nuit à personne". Or, à partir du moment où tu considères l'homosexualité comme anormale et/ou contre nature, tu la conçois nécessairement comme une nuisance, d'abord à la personne homosexuelle, ensuite à son entourage (qui en souffre), à la société ensuite et à la morale enfin.
Donc, si on qualifie l'homosexualité d'anormale ou de contre nature, au mieux on l'enferme dans le marginal (ce qui permet, entre autre, de ne pas légiférer en faveur des homosexuels), au pire dans l'erreur à réparer, avec en supplément une stigmatisation morale. C'est ta responsabilité qui est ici en jeu, de permettre ou non à ces dynamiques dangereuses de voir le jour, lorsque tu décides d'adhérer au message du quidam moyen.
En ce qui concerne la génétique, je disais justement qu'étant donné qu'on ne peut prouver le caractère génétique de l'homosexualité, on ne peut dire que c'est une erreur de la nature (puisqu'on ne sait pas si c'est produit par la nature), contrairement à ce que tu fais.
En outre, je suis en désaccord profond avec toi sur ta définition et ta représentation de la nature. Si l'intentionnalité de la nature est de faire se reproduire les humains, les personnes stériles et les homos ne servent à rien et n'ont plus qu'à se suicider (ben oui, quand il y a but, il y a utilité par rapport à ce but). Et il faudrait aussi revoir la définition de l'homosexuel et de l'homosexualité (à propos du débat sur "l'homosexualité" des animaux) : est-ce simplement le fait d'être attiré par les personnes du même sexe, est-ce que cette attirance est exclusive, doit-elle passer par un acte, etc...
eedee --> je pense que pour distinguer le naturel de l'artificiel, il suffit de considérer que ce qui est artificiel est tout ce qu'on peut trouver dans l'environnement qui est produit avec intention par un être vivant. Ce qui fait que le barrage du castor est artificiel, de même que le terrier d'un lapin ou la centrale nucléaire. Et ce qui permet de voir que les animaux aussi sont capables de travailler sur la nature pour la modifier afin qu'elle soit plus vivable. Ce qui est naturel, c'est tout le reste (vierge de l'action intentionnelle d'un être vivant).