Solidarité Gay, Lesbiennes, Trans ?

[Fade Out]

OFF-Topic :

[quote="BenBix"]en ce qui concerne la gay pride/marche des fiertés, j'ai souvent lu que pas mal de gays la rejetaient justement parce qu'elle joue trop dans le cliché et que c'est ce qui atterrit sur les chaînes nationales. ce qui me fait penser d'ailleurs, en totale opposition avec le côté festif de la GP, à cette vidéo qui faisait suite au vote de la proposition 8. j'dis pas que ce genre de défilés est mieux ou moins bien que la GP, mais c'est intéressant de comparer un peu. peut-être que les gens prendraient un peu mieux au sérieux les gays avec ça (?).[/quote] Franchement c'est assez proche de ce qu'on peut voir à la Gay Pride, à part qu'il y a de la musique triste dans cette video. Regarde par exemple ce reportage passé au journal de TF1 l'année dernière : (en particulier les plans de foule...)

[Fade Out]

Et pour finir, NeM's (ou tout ceux qui sont passés par cette phase d'homophobie intériorisée), il faut se dire :
Il y a des drag queens, mais est-ce que tous les gays sont des drags queens (ou des "grandes folles", etc, mettez ici ce qui vous fait peur) ? Alors pourquoi aurais-je peur qu'on me prenne pour une drag queen ? Une personne qui penserait ça serait un con, et ferait une généralisation aussi débile que "tous les musulmans sont des terroristes" ou "tous les américains vivent des des ranches et on un 4x4". Je ne vais pas déterminer mon comportement en fonction de l'avis de ces idiots, quand même ?
Alors peu m'importe ce que font tous les autres gays, moi je suis moi et je ne suis pas réductible à l'étiquette "gay" !
(en tout cas ce genre de raisonnement marche bien pour moi)

Ensuite je vous encourage à rencontrer des gens qui justement vous faisaient peur... et là aussi vous vous rendrez compte que derrière la caricature qu'on s'imagine il y a des vrais gens.
Il y a un peu plus de 5 ans, alors que je ne connaissais pas de gays, l'image des drags queens ou les "grandes folles" me perturbaient pas mal... L'année dernière j'ai eu l'occasion de discuter 2 fois avec des soeurs de la perpétuelle indulgence et maintenant je trouve qu'ils sont formidables

[Paranoiattack]

Petite anecdote risible...
Dans la période où je ne m'assumais pas encore, j'ai fait un rêve idiot dans lequel une amie, qui savait tout à mon sujet, parlait à ma mère et lui racontait que j'aimais porter des bandanas roses et me travestir... comme si c'était la nature de tout gay en ce monde...

[spécimen]

Pour en revenir au sujet, ce que tu décris est de l'homophobie intériorisée. Celle qui donne les fameuses et terribles statistiques sur le suicide des jeunes homos. C'est la conséquence de l'homophobie de l'entourage et/ou des représentations idiotes véhiculées par les médias. Quand tu as l'habitude d'entendre des insultes et de voir des images extrême sur les homosexuels, la confiance en soi est en partie détruite. Donc non seulement, tu vis très mal ta sexualité ( ou carrément un mal être général ) mais en plus, tu déteste tous ceux qui t'y font penser.

Oui c'est exactement ça, l'homophobie intériorisée. C'est expliqué entres autres dans le bouquin de Marina Castaneda
Beaucoup de gens pensent comme ça au début de leur acceptation, je dirais même que quasiment tous les gays sont passés par là ! Mais comment s'en étonner quand dès l'enfance on apprend au garçon à surtout ne pas paraitre efféminé (ne pas pleurer, ne pas montrer de sentiments, être toujours dans la compétition, dénigrer les plus faibles, ne pas parler/porter de vêtements/avoir des gestes pouvant être interprétés comme féminins, etc...). Il y a bien sur l'équivalent chez les filles. C'est tellement répété depuis longtemps que c'est intégré à notre personnalité et à notre manière de penser.
Il faut des mois ou des années pour désapprendre cela. Et la seule manière, c'est de se confronter aux gays en vrai !
On se rend d'ailleurs compte que ceux qui subissent le plus cette homophobie intériorisée sont ceux qui connaissent très peu d'homos, voire aucun !

En parlant à des gays et des lesbiennes, en les connaissant vraiment, on se rend compte que la réalité est bien plus complexe que les clichés qu'on nous a enfoncé dans le crâne. Déjà, participer à un mEAting pour quelqu'un qui ne connait aucun gay, fait surement tomber un nombre impressionnant de clichés

Un immense +1 Fade Out. Il m'aura fallu longtemps pour comprendre qu'en m'assumant gay, je n'allais pas devenir efféminé comme les acteurs dans la cage aux folles
Une fois que j'ai intégré ça, un gros fardeau s'est évanoui.

[kenjin]

Je ressens exactement la même chose, tous ces acteurs qui jouent un rôle gay ou alors ceux que l'on voit dans la rue ex cetera avec cet accent efféminé ou autres me dégoutent, je les voix également comme des obsédés et je me suis mis en tête que je déteste les homosexuels!

[Kliban]

Perso, ça ne m'est jamais arrivé - ma haine de soi était suffisamment enracinée par ailleurs pour que je n'ai nul besoin d'un bouc émissaire autre que celui que je me servait moi-même au travers de la méchanceté du genre humain et de ma propre nature angélique isn't it?

Je regardais, je crois, les autres façon d'investir le genre comme des spécificités propres à chacun, fonctions de la façon que les uns ou les autres avaient eue de grandir et de voir leur personnalité s'élaborer. Sladi, de la même façon que je supportais mal un éclat de mes parents dans un restau qu'ils n'avaient pas aimé (du tout), je n'assumais pas une visibilité trop expansive en pleine rue - pour tout dire, cela peut toujours me gêner, mais après tout, ça n'est que mon problème.


Le premier travail, c'est sans doute de trouver son assurance en soi-même et pas dans un mot. "Homosexuel", n'en déplaise aux existentialistes sartriens, ça ne fait pas un destin. C'est juste un mot, qui vient se coller à ta réalité intérieure - un mot dont on est prêt à se faire une identité, n'était qu'il est livré avec tout un tas d'accessoires sociaux pas toujours agréables à porter. Donc : aucun d'entre nous n'est homosexuel. Nous avons juste des désirs. Et je doute fort que les vôtres soit à l'image des miens.

Un homosexuel, ça n'est ni toi, ni moi. C'est une abstraction , à laquelle une société donne corps, un temps de son histoire. Abstraction qui a des effets, parfois dramatiques, dans le réel. On peut détester l'abstraction, avoir des préventions contre ceux de tous poils qui la prennent pour un réel intangible, mais on n'en a pas pour autant besoin de se détester soi-même ou ceux avec qui nos désirs, un temps, concordent.

Prendre le temps pour trouver une façon positive d'être soi. Ensuite "homo" n'est plus qu'une composante, plus ou moins superficielle de la personnalité - ce qui est profond, ici, c'est le désir, pas la catégorie dans laquelle nos sociétés nous demandent de le classer.

Donc : les homos [g]ça n'existe pas ![/g] - je veux dire, pas en soi. Ne pas s'essayer à coller à une image externe, mais intérioriser plutôt les modèles des gens que l'on rencontre. Il n'y a que cela, dans ce domaine, qui nourrisse vraiment.

Bon courage à tous. Cela met du temps, de se désentrelacer des mots des mots des mots qu'on nous verse au sac-à-dos.

[Nomade]

Avant "de savoir", la question ne m'avait jamais traversé l'esprit.
Quand j'ai accepté mon homosexualité, je ne me suis pas dit "Oh mon dieu je vais être une folle, beurk bouh naon ", je crois.

L'égocentrisme a une utilité : il y a "moi", et "les autres", peu importe le comportement des autres, le mien n'est pas censé varier si je ne l'ai pas décidé. C'était donc plus de l'indifférence que de l'intolérance que je ressentais pour les représentants des clichés homosexuels : "Chacun vit sa vie mais ne venez pas me faire chier". Hum, en gros, l'homophobie à son niveau le plus faible et le plus répandu (ce qui n'est en rien une excuse, je sais). J'étais conscient que la grande majorité des homos étaient des gens qui comme moi ne sortaient pas du lot. Le principal cliché que j'avais, c'était "homosexuel de plus de 30 ans = pervers en manque prêt à sauter (sur) n'importe quel jeune". J'ai vite compris qu'il n'en était rien et puis j'ai grandi et finalement, "plus de 30 ans", ça va encore .

J'ai progressivement rencontré des homos, banaux, folles, plus âgés que moi, et en y repensant je me rends compte que je n'avais pas tellement d'a priori ni d'appréhension à leur égard. Je ne me suis senti mal à l'aise qu'en de rares occasions. J'ai une certaine préférence pour les homos "banaux", mais je ne réduis pas les autres à leur "follitude".

[Manchette]

Je suis d'accord avec Kliban : la primauté du désir, autrement plus divers que le simple étiquetage homo-bi-hétéro.
On a l'impression que tu as relu l'excellent Désir homosexuel de Hocquenghem récemment.

[Adyton]

Je ressens exactement la même chose, tous ces acteurs qui jouent un rôle gay ou alors ceux que l'on voit dans la rue ex cetera avec cet accent efféminé ou autres me dégoutent, je les voix également comme des obsédés et je me suis mis en tête que je déteste les homosexuels!

Fait gaffe, on a parfois cet accent, au moins en partie, sans s'en rendre compte

Je te pardonne, t'es jeune, ta réaction est assez symptomatique du premier degré d'acceptation de l'homosexualité

OFF-Topic :

@Nomade : banals est tout de même plus euphonique que banaux, mais c'est vrai que les deux sont possibles...

[BenBix]

Je ressens exactement la même chose, tous ces acteurs qui jouent un rôle gay ou alors ceux que l'on voit dans la rue ex cetera avec cet accent efféminé ou autres me dégoutent, je les voix également comme des obsédés et je me suis mis en tête que je déteste les homosexuels!

Tu détestes les homo ou tu détestes les mecs efféminés ? et puis bon tous les mettre dans le même sac, c'est le comble pour nous qui cherchons à être respectés tu crois pas ? je suis pas en train de te montrer du doigt genre "non c'est pas bien ce que tu dis arrête" je suis aussi passé par là, et j'en suis peut-être pas totalement débarrassé, mais en tout cas j'estime que, même si ces gens peuvent avoir des comportements qui nous agacent (peut-être aussi parce qu'on les tient pour responsables de la mauvaise image des gays dans la société) les homos c'est aussi ça, c'est pas que ça, mais c'est aussi ça.

pour ma part je ne connais pas de gays efféminés, je ne fréquente pas de gays du tout pour le moment (même si j'espère pouvoir y remédier bientôt... hum) mais comme le disait Fade Out je sais plus où, le mieux est de rencontrer ce qui nous fait peur. donc j'attends de rencontrer des mecs efféminés pour y voir un peu plus clair