Homophobie à l'école

Homophobie,lesbophobie, biphobie, transphobie, sexisme et autres joyeusetés...
Arcadium
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Message par Arcadium »

J'ai rien dit :X
Andre
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Message par Andre »

@ Willou : En fait, je n'en parlerai pas aux profs, simplement parce que je sent qu'ils sont beaucoup trop cons pour ça et que je ne me sent pas assez proche d'eux. J'oublie la direction parce que je ne saurais qui viser, il y a trop d'homophobes.

@ P!nk : Oui, secondaire 3 bientôt terminé.

@ Garry : Et bien.. Il n'y a qu'un seul de mes amis qui est souvent dans les mêmes cours que moi qui est au courant que je suis homosexuel et il voit tout ce qui se passe. Jamais un de mes amis ne m'a défendu contre quelque forme d'homophobie que ce soit, mais pour cet ami je crois qu'il vaut mieux qu'il reste assis, regarde, analyse et vienne me parler ensuite pour "me consoler" en disant : tu vois bien que ce sont des cons, ils comprennent pas. Mais sinon, les autres amis au courant sont plus vieux que moi, tout de même à l'école, mais pas dans mes classes.
Pour ce qui est des coming out, ça doit faire trois mois que je ne cesse de dire à tous ceux en qui j'ai confiance que je suis homosexuel, et je n'ai pas fini. Enfin.. je ne l'ai pas dit à mes parents ou à ma famille, mais ça , j'attendrai à l'été. En fait, ce qui m'a fait comprendre qu'un coming out était bénéfique et facile, c'est quand je suis parti à val d'or chez de nouveaux amis durant une semaine, je les ai tous mis au courant dès le début de notre amitié et j'ai constaté que vivre comme ça c'était parfait. Une fois que j'ai eu fait ça c'était plus facile d'en parler avec les autres. Tu peux m'admirer, moi aussi je m'admire 8) Et ce n'est pas le nombre de coming out qui compte, mais leur valeur.
Paranoiattack
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Message par Paranoiattack »

Andy, tu as 16 ans. Je sais que ce n'est pas facile!
Après l'école, on arrive au collège et au lycée, et là c'est la jungle. Personne n'est vraiment rassuré. Chacun essaie de trouver sa place.
Un bon moyen de la trouver, c'est la violence, c'est de montrer qu'on est plus fort qu'un autre, donc qu'il y a plus d'intérêt à nous fréquenter.

Moi, à l'époque, j'étais timide, maigrichon, peureux et absolument nul en sport. Les amis que j'essayais de me faire n'étaient pas les bons. Je me souviens des piques qu'ils m'envoyaient quand on discutait en groupe, alors que juste avant ils me disaient "viens, reste pas tout seul comme un paumé".

Dans les premières années, c'était le pire. Plusieurs types de ma classe faisaient tout pour m'énerver (me piquer des affaire, gribouiller sur mes feuilles de cours, me donner des coups de lattes, des coups de pied), mais je ne savais pas trop comment arrêter ça.
Avec le recul, je me rends compte que mon plus gros problème, c'est que je n'étais pas quelqu'un qui a de l'assurance (pas forcément du muscle), que je n'étais pas habitué à m'exprimer, à parler haut et fort, et surtout, que ça se voyait quand j'étais angoissé.
Du coup, les types un peu cruels de mon bahut adoraient me pousser à bout pour voir comme j'angoissais bien.

Voici les qualificatifs que j'ai reçus: "tapette", "pd", "paumé", "le faible", "le rejeté"...
Les trois derniers reflètent bien la manière dont les autres me percevaient: quelqu'un qui ne se sent pas à l'aise, qui ne montre que sa faiblesse de caractère et qui essaye en vain de se faire des amis...

Alors, un bon conseil, ne suis pas mon exemple, ne montre surtout pas que tu es angoissé, n'essaye pas à tout pris de te faire des amis, laisse les gens vraiment sincères venir à toi et prend toute les insultes au second degré avec une sorte de recul et relativise ce qu'on te dit. On t'insulte? Regarde qui t'insulte et dis-toi que de toute façon c'est un crétin qui n'arrivera à rien dans la vie et que ce qu'il dit n'a pas d'intérêt. Parle-lui en ayant l'air de penser ça. N'essaye surtout pas d'avoir l'air sympa ou "cool" avec ces types-là. Il va vraiment se sentir mal à l'aise et il n'aura plus envie de t'emmerder.

Moi là je suis à la fac et j'ai plus aucun problème de ce genre. La mentalité est totalement différente: fais ce qu'il te plait, habille-toi comme tu veux.
mamarinne
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Message par mamarinne »

alors, perso, pour moi, il ne te resterai plus que la solidarité des tes amis (si ce sont vraiment de vrai amis!.... :roll: :wink: ).

sinon, à tout hasard, essaye de changer d'établissement? (je dis ca, mais je dis rien hein! _j'disais ca comme ca!...._)
Indigo
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Message par Indigo »

andre a écrit :@ Willou : En fait, je n'en parlerai pas aux profs, simplement parce que je sent qu'ils sont beaucoup trop cons pour ça et que je ne me sent pas assez proche d'eux. J'oublie la direction parce que je ne saurais qui viser, il y a trop d'homophobes.
Ben, ta prof d'anglais (oui je me répète) avait eu une bonne réaction, non ?
Kliban
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Message par Kliban »

Mmmmmh je ne sais pas comment ça se passe au Québec. Pour ce que j'ai lu, la masculinité se construit très à la "Nord-Américaines" - valorisation du mâle viril plus forte séparation des sexes que par chez nous. Mais c'est des trucs que j'ai lus, donc je sais pas trop.

Mais si c'est juste, c'est difficile de faire des transpositions. avec ce qui marcherait ici. Spontanément, j'aurais tendance à dire comme Indigo: trouver une référent dans l'équipe enseignante. Mais alors le plus efficace serait d'avoir aussi le support d'une communauté, histoire aussi de faire peur aux homophobes de la direction. Pour ça, cependant, il vaut sans doute mieux être outé auprès de sa famille, je pense.

Cela dit, je suisa ssez surpris du peu de réaction des enseignants - la prof de Français, notamment. Ne peux-tu pas essayer d'aller la voir pour lui demander les raisons - si elle en a - de ne pas interférer dans des comportements qui, fatalement, perturbe,t son cours ? Mais ça, il faut être capable de le faire avec une bonne et belle assurance, d'adulte à adulte.

Et là, je rejoins assez NeM's : l'assurance fait souvent beaucoup, soit pour décourager les quolibets, soit pour obtenir du soutien extérieur - c'est con, mais on soutient plus facilement ceux qui en apparence en ont le moins besoin...

Mais bon tout ça c'est facile à dire. Bon courage !!!
Andre
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Message par Andre »

Et bien.. j'en ai parlé avec des amis, ils voient que c'est pas facile et une de mes amies m'a proposé d'aller au bureau du " travailleur de corridor " c'est un gars qui travaille dans l'école (un psychoéducateur ou je sais pas trop) il est bien sympa, durant les heures de cours il est possible de rester dans son bureau, soit pour parler avec un ami, soit pour lui parler de problèmes comme celui-ci pour demander de l'aide. Ça me semble une bonne idée, mais je ne sais plus si je devrais faire cesser tout ça, quitte à leur donner une leçon. C'est stupide, mais il ne reste qu'un mois d'école et je crois pouvoir tenir le coup. C'est parce que je me demande comment il règlerait ça, j'ai pas envi qu'il les appelle au secrétariat pour leur expliquer quoi que ce soit, je veux pas m'attirer plus de problèmes. Sauf que c'est maintenant une alternative si j'en vient à péter un câble. Pour ce qui est de ma prof d'anglais, oui elle a réglé ça et elle est de mon côté , mais je me sentirais mal à l'aise de lui demander plus d'aide, parce qu'il n'y a plus de problèmes dans sa classe vu qu'elle a été assez claire. Je sais à qui me référer mais je sais pas si je devrais.
Nicofoto
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Message par Nicofoto »

Salut André

Merci d'avoir ouvert ce sujet, je trouve intéressant de parler d'homophobie à l'école mais plus généralement des violences des uns concentré sur un petit groupe de personnes.

J'ai été "tête de turc" au collège. Alors, quand on en parle je trouve que trop de personnes se mettent à sourire, à en plaisanter, comme si ces jeunes étaient des sacrifiés.

Je me suis un peu renseigné sur le sujet pour comprendre les sources de ce phénomène qui existe partout.

Voila ce que j'en ai compris. Les ados sont dans une période de changement entre un état de "grâce", c'est à dire leur état d'enfant, à un état nouveau, souvent de "disgrâce". Le corps change, on ne sait plus vraiment quoi en faire, on est pataud, on a des boutons d'acné, on ne s'aime pas...
Autant de raison de développer des frustrations.

Pour s'en sortir, l'ados frustré peut choisir de refouler ses frustrations sur une personne plus sensible, plus réceptive, un souffre douleur. Ecraser l'autre pour faire oublier ses propres défauts et ses propres faiblesses.

C'est pourquoi l'homosexuel est une cible rêvée.
Parcequ'il est en minorité, parcequ'il est souvent jugé comme une personne plus faible ou encore parceque ce qu'il est est une injure commune ("la danse c'est un sport de PD", "machin truc de toute façon c'est un PD" etc etc ).

Que faire alors ?

Le déménagement peut être une solution, mais elle sera à court terme puisque le même problème reviendra sûrement dans un autre établissement scolaire.
Le "déguisement", tu choisi de cacher qui tu es et tu fais l'hétéro de base.
Dans ce jeux de rôle du déguisement, tu te sentira forcer d'éxagérer les traits et tu deviendra l'hétéro beauf de base, homophobe de surcroit pour bien montrer que tu es hétéro.
Et évidemment pour montrer que tu es définitivement hétéro, tu choisira de faire chier les PD, parceque ça montrera bien que toi tu n'en es pas !

Tu peux aussi choisir d'être toi-même sans te cacher, de ne pas avoir honte d'être comme tu es, de laisser couler les remarques blessante pour montrer qu'elles ne te touchent pas.
Peut-être que comme ça, ils verront que tu n'es pas réceptif au refoulement de leurs propres frustrations.

Tu peux aussi en glisser un mot au directeur ou à la directrice de l'établissement, proposer l'idée de faire appel à une association LGBT pour faire une intervention dans le cadre de la journée contre l'homophobie ou d'un atelier contre la discrimination etc etc...

Il existe des assos d'étudient qui font ce genre d'action en milieu scolaire.

Mais tout ça, c'est pas très facile... j'en parle mais j'ai jamais vraiment sû quoi faire quand j'étais au collège.
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