Problèmes avec mon genre
Publié : lun. avr. 11, 2016 7:41 pm
Bonjour!
Je suis une personne assignée fille à la naissance; en gros, le médecin a vu une vulve, il a dit "C'est une fille!" à mes parents, et ces derniers ont choisi de m’appeler Sarah plutôt que Timothée.
Sauf qu'on ne m'a jamais demandé mon avis. Toute mon enfance, je me suis éperdument foutu de savoir si j'étais une fille ou un garçon. J'avais les cheveux courts parce que c'était plus pratique, je portais des jupes parce que je trouvais ça joli, je crapahutais dans les arbres et construisais des cabanes, je jouais à la poupée avec ma soeur. Je ne corrigeait pas les gens lorsqu'on me disait "Oh, il est mignon...".
Puis, bonjour l'adolescence. J'ai laissé pousser mes cheveux. J'ai commencé à avoir des poils, des seins. Mes règles sont arrivée. Je voulais avoir un petit copain. Je voulais que mes seins poussent plus vite, je voulais être sexy, je m'épilais, j'entrais dans la séduction avec les garçons. J'avais 13-14 ans. Aujourd'hui encore, je ne sais pas si c'était des envies que j'avais moi ou si je voulais tellement faire comme les autres que tout ça s'est ancré en moi.
Ce qui est sûr, c'est que ça a été la période de ma vie où j'ai été la plus malheureuse.
J'ai eu un "copain", une histoire compliquée qui s'est très mal fini: il m'aimait beaucoup trop, il était suicidaire et se raccrochait à moi comme à une bouée de sauvetage. J'étais en 3e.
J'ai déménagé l'année suivante, pour une raison qui n'avait rien à voir. Je suis entrée au lycée, et j'ai commencé à m'interroger. J'ai arrêté de m'épiler, parce que je n'en avait pas envie. J'ai arrêté de porter dans soutient-gorge, parce que je n'en avait pas besoin. J'ai découvert ce que c'était d'être amoureuse; j'ai aimé Zélie, j'ai aimé Aurélie, j'ai aimé Marie, j'aime Manon. Manon est la première avec qui cela s'est concrétisé.
Tout au long de l'année scolaire, je me suis "masculinisée" de plus en plus. J'ai laissé tomber slims et jupes parce que c'était inconfortable, j'ai coupé mes cheveux parce que longs, ça ne m'allait pas, j'ai piqué des vêtements à mon père.
Je ne m'étais pas senti aussi bien dans ma peau depuis de longues années. Mais je doute encore. Je sais que je ne suis pas une fille. Mais je ne me sens pas garçon non plus. Je me place dans une sorte androgynie mentale, j'ai lu qu'on appelait ça être agenre. Cet état me convient dans le sens où c'est moi , où c'est ce que je suis, c'est ce à quoi je m'identifie. Je pense qu'on peut me considérer comme transgenre, vu que mon genre ne correspond pas à celui qu'on m'a attribué à la naissance.
Sauf que j'aimerais que mon apparence reflète mon identité mentale. J'ai la chance de ne pas avoir la taille très marquée, peu de hanches et peu de poitrine, je fais du sport pour être plus musclée, je travaille un peu ma voix pour la rendre plus grave.
A la caisse des supermarchés, on me donne parfois du "mademoiselle", parfois du "jeune homme", et ça me convient.
Mais je ne me sens ni l'un ni l'autre, et j'ai peur. En ce moment, ma poitrine recommence à pousser, j'ai peur qu'elle devienne trop importante pour la cacher, je supporte de moins en moins d'avoir mes règles, je déteste quand je dis "je m'en bats les couilles" et que mes amis me répondent " mais t'es une fille", je déteste quand la psy que j'ai vue me dit que je dois "apprivoiser mon corps de jeune femme et bien vivre ma vie d'adolescen-TEUH" alors que je lui ai dit que je ne me sens ni fille ni garçon.
Je souffre de ne pas avoir d'alternative à "il" ou "elle"; j'aimerais tellement qu'il existe un pronom et des accords neutres! Dans tout le message, je me suis genrée au féminin, parce que c'était plus simple, mais je souffre de ne même pas avoir de mots pour exprimer ce que je suis dans mon langage de tous les jours.
Je ne sais pas quoi faire, je ne supporte plus qu'on me dise "elle", mais je ne sais pas si c'est parce que je me sens plus garçon ou si c'est juste qu'on m'a genré comme ça pendant plus de 15 ans alors que ça ne me correspondait pas.
Désolée pour ce message un peu long, merci d'avance.
Je suis une personne assignée fille à la naissance; en gros, le médecin a vu une vulve, il a dit "C'est une fille!" à mes parents, et ces derniers ont choisi de m’appeler Sarah plutôt que Timothée.
Sauf qu'on ne m'a jamais demandé mon avis. Toute mon enfance, je me suis éperdument foutu de savoir si j'étais une fille ou un garçon. J'avais les cheveux courts parce que c'était plus pratique, je portais des jupes parce que je trouvais ça joli, je crapahutais dans les arbres et construisais des cabanes, je jouais à la poupée avec ma soeur. Je ne corrigeait pas les gens lorsqu'on me disait "Oh, il est mignon...".
Puis, bonjour l'adolescence. J'ai laissé pousser mes cheveux. J'ai commencé à avoir des poils, des seins. Mes règles sont arrivée. Je voulais avoir un petit copain. Je voulais que mes seins poussent plus vite, je voulais être sexy, je m'épilais, j'entrais dans la séduction avec les garçons. J'avais 13-14 ans. Aujourd'hui encore, je ne sais pas si c'était des envies que j'avais moi ou si je voulais tellement faire comme les autres que tout ça s'est ancré en moi.
Ce qui est sûr, c'est que ça a été la période de ma vie où j'ai été la plus malheureuse.
J'ai eu un "copain", une histoire compliquée qui s'est très mal fini: il m'aimait beaucoup trop, il était suicidaire et se raccrochait à moi comme à une bouée de sauvetage. J'étais en 3e.
J'ai déménagé l'année suivante, pour une raison qui n'avait rien à voir. Je suis entrée au lycée, et j'ai commencé à m'interroger. J'ai arrêté de m'épiler, parce que je n'en avait pas envie. J'ai arrêté de porter dans soutient-gorge, parce que je n'en avait pas besoin. J'ai découvert ce que c'était d'être amoureuse; j'ai aimé Zélie, j'ai aimé Aurélie, j'ai aimé Marie, j'aime Manon. Manon est la première avec qui cela s'est concrétisé.
Tout au long de l'année scolaire, je me suis "masculinisée" de plus en plus. J'ai laissé tomber slims et jupes parce que c'était inconfortable, j'ai coupé mes cheveux parce que longs, ça ne m'allait pas, j'ai piqué des vêtements à mon père.
Je ne m'étais pas senti aussi bien dans ma peau depuis de longues années. Mais je doute encore. Je sais que je ne suis pas une fille. Mais je ne me sens pas garçon non plus. Je me place dans une sorte androgynie mentale, j'ai lu qu'on appelait ça être agenre. Cet état me convient dans le sens où c'est moi , où c'est ce que je suis, c'est ce à quoi je m'identifie. Je pense qu'on peut me considérer comme transgenre, vu que mon genre ne correspond pas à celui qu'on m'a attribué à la naissance.
Sauf que j'aimerais que mon apparence reflète mon identité mentale. J'ai la chance de ne pas avoir la taille très marquée, peu de hanches et peu de poitrine, je fais du sport pour être plus musclée, je travaille un peu ma voix pour la rendre plus grave.
A la caisse des supermarchés, on me donne parfois du "mademoiselle", parfois du "jeune homme", et ça me convient.
Mais je ne me sens ni l'un ni l'autre, et j'ai peur. En ce moment, ma poitrine recommence à pousser, j'ai peur qu'elle devienne trop importante pour la cacher, je supporte de moins en moins d'avoir mes règles, je déteste quand je dis "je m'en bats les couilles" et que mes amis me répondent " mais t'es une fille", je déteste quand la psy que j'ai vue me dit que je dois "apprivoiser mon corps de jeune femme et bien vivre ma vie d'adolescen-TEUH" alors que je lui ai dit que je ne me sens ni fille ni garçon.
Je souffre de ne pas avoir d'alternative à "il" ou "elle"; j'aimerais tellement qu'il existe un pronom et des accords neutres! Dans tout le message, je me suis genrée au féminin, parce que c'était plus simple, mais je souffre de ne même pas avoir de mots pour exprimer ce que je suis dans mon langage de tous les jours.
Je ne sais pas quoi faire, je ne supporte plus qu'on me dise "elle", mais je ne sais pas si c'est parce que je me sens plus garçon ou si c'est juste qu'on m'a genré comme ça pendant plus de 15 ans alors que ça ne me correspondait pas.
Désolée pour ce message un peu long, merci d'avance.