La transexualité : plus une maladie mentale en France

Garçon, fille, un peu des deux ou encore ailleurs, ici on discute identité de genre.
Norma
Messages : 9620
Inscription : dim. janv. 10, 2010 10:20 pm

Message par Norma »

Kaoru_Nagisa a écrit :Un suivi certes, mais pas que les psy décident à notre place...
Or c'est ce qu'ils veulent faire, nous considérant comme des sujets d'expérience.
OFF-Topic :
Je crois déceler un brin de psycholophobie dans cette phrase 8) :arrow:
Kaoru_Nagisa
Messages : 123
Inscription : mar. févr. 02, 2010 12:20 am

Message par Kaoru_Nagisa »

Juste un brin ?
De base je les conchie...
Laurent_m
Messages : 53
Inscription : jeu. oct. 29, 2009 6:44 pm

Message par Laurent_m »

Bah justement !! Les trans ne sont pas tous les mêmes ! Si un trans veut se faire suivre, il le pourra de toute façon, y a pas besoin de loi pour ça !

Mais tous les trans sont obligés d'être suivis par un psy. Il ne s'agit pas juste d'un suivi normal pendant quelques entretiens, histoire de voir si le patient est sûr de lui. Si ça se passait comme ça, il n'y aurait rien à redire.

Le suivi est vraiment long (des années), moi je suis suivi à Lyon par le Gretis, ça fait un an et demi, et en fait ils ne m'ont pas encore officiellement accepté dans leur protocole. Quand ils m'auront accepté (et ils peuvent me refuser à tout moment sans fournir d'explication), je risque de devoir passer un an à me présenter comme un homme dans la vie de tous les jours (alors que je le fais déjà depuis 4 ans !!) avant d'avoir accès aux hormones.
Norma
Messages : 9620
Inscription : dim. janv. 10, 2010 10:20 pm

Message par Norma »

Laurent_m a écrit :Bah justement !! Les trans ne sont pas tous les mêmes ! Si un trans veut se faire suivre, il le pourra de toute façon, y a pas besoin de loi pour ça !.
justement, ce que je veux dire c'est qu'il y a des personnes entamant cette démarche pour qui il est judicieux de se faire suivre. Mais ils n'aient pas évident qu'eux même discernent cette nécessité avant et d'eux même. Et pour une opé importante, je préfére que la france pêche par excès de prudence que par l'inverse.

reste que dans les faits le système actuel est pas adapté (trop long, trop de barrière)
Et là je te rejoint totalement.
Mais le fait qu'il y ait un système imposé est une bonne chose. Même s'il devrait etre modifié.
Luka
Messages : 738
Inscription : lun. avr. 14, 2008 9:10 pm

Message par Luka »

Ce que j'ai du mal à comprendre, c'est ce refus du suivi. Je sais, ou crois savoir, combien ça peut être lourd et décourageant. Simplement, on ne PEUT pas entamer un parcours aussi médicalisé (parce que personne n'empêche personne de s'habiller en garçon/fille et se présenter comme tel(le), même si ça n'est pas officiel. Et je sais que c'est normal de désirer plus, je sais) sans aide MEDICALE.

Logique finalement, médicaments demandent aide médicale. Hormones et opérations (et même l'un sans l'autre) ne peuvent se faire sans être sûrs, et malheureusement, être surs ne peut pas être uniquement être sûrs en soi, pour des questions d'éthique, parce que ce sont des procédés qui ne permettent pas de retour en arrière, ou en tout cas pas sans modifications. Ca me semble plutôt sain qu'on ne se lance pas dans quelque chose qui va modifier la vie et le corps d'une personne pour toujours (et sur ce coup-là, le témoignage de Simone est intéressant, parce qu'elle disait bien ailleurs avoir gardé des traces de son parcours, ce n'est pas anodin) sur un coup de tête.

Alors, certes, la plupart des trans ne se lancent pas sur un coup de tête, de même que la plupart des homos ne décident pas soudainement d'être homos pour le plaisir.

Par contre, que d'autres éléments psychologiques interviennent et soient parfois en contradiction avec l'entrée dans un procédé lourd, couteux et réversible seulement en partie, ça ne me surprend pas. Etre sûrs qu'on ne le fait pas pour de mauvaises raisons, c'est important aussi, parce que si dans 5 ou 10 ans vous regrettez, il se passe quoi ?

Je ne dis pas que le suivi est bien fait, alors là, pas du tout. Mais il me semble nécessaire et vouloir le supprimer me paraitrait dangeureux. Un traitement à vie ne peut pas se résumer à "un suivi normal pendant quelques entretiens, histoire de voir si le patient est sûr de lui."

Et dire ça, ce n'est pas rejeter un droit aux trans. Je comprends que les refus doivent être rageants, mais je suis persuadée que dans certains cas ils sont justifiés. Et que des personnes en doute se sont rendues compte que finalement, ce n'était pas ce qu'elles souhaitaient. Cette étape me parait importante avant de changer son corps à vie.

Ne serait-ce que, par exemple, pour prendre la mesure de tout ce que ça implique socialement, psychologiquement, physiquement, physiologiquement. Discuter de la conception, de la sexualité.

Alors je ne peux pas dire si cela est bien réalisé, et j'ai bien peur que non. Mais en tout cas, ça me parait important.

Et je plussoie quelqu'un qui disait qu'être considéré comme "malade" ce n'est pas forcément "handicapé, taré" ou tout ça. La définition de maladie : "Condition anormale du corps ou de l’esprit d’un être humain qui cause de l’inconfort ou du dysfonctionnement." Si on considère que le sexe dans lequel la personne est née mais qui ne lui correspond pas est l'anomalie (oui la réf. à la normalité m'ennuie aussi mais c'est ainsi), et qu'elle cause à la personne "de l'inconfort ou du dysfonctionnement", alors, je ne vois pas où est le problème.
Dans la représentation que les gens s'en font, certes. Mais alors, ce qu'il faut combattre, ce n'est pas la maladie, ou le suivi psychologique, mais les idées reçues sur ceux-ci.

En bref, je suis désolée si ce que je dis peut être perçu comme blessant. J'essaie juste de comprendre, et autant certains combats me semblent extrêmement légitimes (et le fait que le suivi soit réalisé par des spécialistes, des gens ouverts et là pour aider me semble nécessaire), autant d'autres me sont plus difficiles à comprendre.
Laurent_m
Messages : 53
Inscription : jeu. oct. 29, 2009 6:44 pm

Message par Laurent_m »

Je comprends que les refus doivent être rageants, mais je suis persuadée que dans certains cas ils sont justifiés.
bah écoute, si tu devais voir des psys pour demander l'autorisation d'être homo, tu comprendrais notre cas.

On sait très bien que c'est IR-R-VER-SI-BLE. Mais on nous prend pour des cons ou quoi ? Ils ont qu'à nous faire passer un test de QI et si c'est bon, on nous laisse décider. On est adulte,; ce sont surtout les enfants qu'on protège, les adultes qu'on protège (tutelle, etc) ça leur supprime TOUTE marge de manœuvre. Or, l n'y a pas à considérer d'emblée les trans comme fragiles et ne pouvant pas prendre de décisions. Il n'y a pas besoin de deux ans pour vérifier ce genre de trucs.

J'ai raté les tests psychologiques (entretiens, test de Rohsasch et TAT) et maintenant je vais aller voir d'autres médecins. En attendant, j'ai probablement perdu un an et demi (sauf si finalement ils me prennent, mais ils ne veulent pas me donner d'infos) alors que j'étais déjà sûr de moi dès le départ.

D'autre part, ils acceptent très peu de gens : dans la procédure parisienne, seulement 25 %. Du coup tous les autres vont voir ailleurs, dans le privé, cherchent qqn qui donne l'attestation au premier rendez-vous, pour ne pas avoir à recommencer toute la procédure.

La procédure, aussi bien médicale que judiciaire, est beaucoup trop lourde. On préférerait encore que tout soit démoli et qu'on mette à la place quelques entretiens. Et vu les propositions faites par le ministère de la santé, ce n'est pas près de s'arranger avant 50 ans. Les trans ne veulent pas attendre jusque là. Non, ils ne seront pas "patients".
Kaoru_Nagisa
Messages : 123
Inscription : mar. févr. 02, 2010 12:20 am

Message par Kaoru_Nagisa »

Je ne dis pas que le suivi est bien fait, alors là, pas du tout. Mais il me semble nécessaire et vouloir le supprimer me paraitrait dangeureux. Un traitement à vie ne peut pas se résumer à "un suivi normal pendant quelques entretiens, histoire de voir si le patient est sûr de lui."

Et dire ça, ce n'est pas rejeter un droit aux trans. Je comprends que les refus doivent être rageants, mais je suis persuadée que dans certains cas ils sont justifiés. Et que des personnes en doute se sont rendues compte que finalement, ce n'était pas ce qu'elles souhaitaient. Cette étape me parait importante avant de changer son corps à vie.

Ne serait-ce que, par exemple, pour prendre la mesure de tout ce que ça implique socialement, psychologiquement, physiquement, physiologiquement. Discuter de la conception, de la sexualité.

Alors je ne peux pas dire si cela est bien réalisé, et j'ai bien peur que non. Mais en tout cas, ça me parait important.

Ben écoute j'ai une amie trans MtF hormonée qui ne sait pas si l'équipe qui la suit va l'autoriser ou pas à avoir l'opération de réassignation de sexe.
Or elle est tellement mal dans sa peau à cause de ce truc qui pendouille entre ses jambes qu'elle a clairement menacée de se suicider si elle n'avait pas l'opération.
Et ils s'en FOUTENT les gens de l'équipe officielle..
Tu crois que c'est normal ça ???
Elle ne sait toujours pas si elle va avoir droit à l'opération alors que c'est une femme. Ils ne sont pas là pour l'aider ces gens là, ils l'enfoncent encore plus.
Et ça c'est le calvaire que vivent les trans qui sont en équipe "off".
Là oui ses droits sont bafoués très clairement,c 'est presque de la torture...

Quand à :
Discuter de la conception, de la sexualité.
Ça n'a aucun intérêt ça. Tu veux qu'on discute de ta sexualité à toi ? Pour savoir si tu as le droit d'être opérée ?
Les MtF lesbiennes en général sont très très mal considérées par les équipes "off" et dans pas mal de cas risquent un refus de prescription d'hormones et de réassignation de sexe.
Ben imagine que parce que tu es lesbienne on refuse de te soigner un cancer, tu dirais quoi hein ?
Et si c'est pareil...

Gomen nasai.
Il est tôt et je suis fatiguée, et les gens qui ne vivent pas ça, ben je sais que c'est dur de comprendre, mais mettez vous à notre place...et encore quand je dis notre...
Miss Hada
Messages : 3732
Inscription : dim. janv. 29, 2006 2:45 am

Message par Miss Hada »

Pour les MtF lesbiennes et les FtM gay, il faut qu'elles/ils se taisent sur ce point et racontent des craques pour brouiller.

C'est ce qu'a fait une des mes ex et elle est une femme avec tout ce qui faut et l'état civil qui va bien ainsi que le maintien dans ses fonctions (elle est fonctionnaire) et pourtant à 1m86 c'était pas gagné de faire faire les changements de façon crédible.

Bref, je suis étonnée que tant de gens veuillent aller frontalement contre la connerie. La connerie c'est incurable ! Et si on veut qqchose alors on contourne les cons au lieu de vouloir les affronter et de vouloir les guérir de la connerie.

Bref, je comprend que dans une France idéale ce serait comme en Espagne sur ce point, mais de toute façon la France est un pays en retard sur les droits humains en général et qui ne se met à jour que qd tous le monde a avancé et qu'on est est au moins avant derniers !

Donc, c'est joli et sympa de se mettre en position de se tuer au sens propre par idéalisme, par contre c'est loin d'être intelligent. :roll:

Donc oui, certes progrès pour la forme, mais d'un autre coté, si suffisamment de trans avaient l'intelligence d'agir "dans le sens" pour avoir ce qu'ils/elles veulent alors les lois et les règlements finiraient par paraitre cons et surtout ridicules parce systématiquement détournés...

Et qui donc finiraient par être modifiées rien que pour ça (comme les lois sur le concubinage qui ne sont intervenues que lorsque tous le monde y vivait ou y avait vécu à un moment de sa vie adulte)

Là en jouant l'affrontement et en essuyant des refus "pour votre bien" avec suicides à la clé vous ne faite que vous flinguer vous mêmes et appuyer ceux qui vous veulent malades et infantilisés avec des changements au rabais (les équipes françaises de réassignation ont toutes la mentions boucher charcutier dans leur CV)

A oui, un détail: mon ex c'est même fait rembourser ses soins et ses opérations par sa mutuelle... C'est bien la preuve qu'il suffit de raconter aux gens ce qu'ils veulent entendre pour avoir ce qu'on veut !
Kaoru_Nagisa
Messages : 123
Inscription : mar. févr. 02, 2010 12:20 am

Message par Kaoru_Nagisa »

Donc, c'est joli et sympa de se mettre en position de se tuer au sens propre par idéalisme, par contre c'est loin d'être intelligent. Rolling Eyes
Où tu vois de l'idéalisme là ?
Elle se sent mal d'avoir ce truc entre les jambes c'est tout.
Tellement mal qu'elle va se suicider si elle n'est pas opérée, c'est pas du chantage c'est un constatation.
Et quand elle l'a dit à la psychiatre, ben celle ci s'en foutait.
Tu trouves ça normal ?
Miss Hada
Messages : 3732
Inscription : dim. janv. 29, 2006 2:45 am

Message par Miss Hada »

oui, c'est normal au sens statistique, parce que c'est leur position professionnelle de s'en foutre, quelle que soit la personne en face d'eux, elle n'est qu'un cas à caser dans un agenda et une grille de soin

si elle veut qqun de plus humain c'est pas aux psys qu'il faut s'adresser, ET en tous les cas pas qqun qui est sensé l'empêcher de faire ce qu'elle veut (c'est un peu comme de s'adresser à un médecin conseil d'une compagne d'assurance pour avoir de la clémence sur le diagnostic alors qu'on demande un prêt)

de plus, si elle s'est arrangée pour être frontalement hors critères pour passer le filtre alors que sa vie en dépend de passer ce filtre oui c'est de l'idéalisme suicidaire
Répondre