En soi, tout va bien... mais la suite ?
En soi, tout va bien... mais la suite ?
Rebonjour à tous.
Bon, je vais essayer de raconter mon histoire en quelques mots...
Quand je regarde en arrière, j'ai l'impression que l'homosexualité a toujours fait partie de moi dans le sens où le fait d'avoir une relation avec un homme, ça ne m'a jamais dégôuté ou simplement repoussé : j'ai toujours considéré ça comme normal et j'ai donc toujours été très tolérant. Par contre, si je n'excluais pas d'avoir un jour une expérience homosexuelle, je n'imaginais passer ma vie avec un homme. J'avais peut-être peur des conséquences, des moqueries, des difficultés pour en parler avec sa famille et ses amis...
Jusqu'à la fin de mon adolescence, j'ai aussi été quelqu'un de très réservé, voire timide, et la simple idée d'afficher une si grande différence par rapport aux autres jeunes de mon âge m'aurait tout simplement semblé impensable. J'en aurais été incapable et je pense avoir instinctivement refoulé mes penchants homosexuels, jusqu'à ne plus y penser du tout.
A la fin de mon enseignement secondaire, c'est-à-dire un peu avant mes 18 ans, j'ai commencé à me forger une personnalité plus forte. Petit à petit, dans les années qui ont suivi, je pense avoir tout fait pour me démarquer de mon moi passé, pour donner une image de moi qui correspond plus à ce que je suis vraiment. Ca n'avait rien à voir avec mon homosexualité, qui restait toujours bien enfuie au fond de moi, mais le fait de m'affirmer dans la vie quotidienne, notamment avec les gens de mon âge, m'a préparé à ma future acceptation de mon homosexualité. C'est le résultat d'un long processus.
Je crois que ce qu'il me fallait pour pouvoir faire le pas et sortir avec un autre homme, c'est tout simplement rencontrer quelqu'un pour qui j'aurais des sentiments. Coucher avec quelqu'un juste pour faire l'expérience, je pense que j'en aurais été incapable. J'ai donc attendu, patiemment et sans même forcément y penser, de rencontrer quelqu'un qui me plairait, quelqu'un avec qui une relation ne serait pas seulement physique mais avant tout sentimentale. J'ai donc rencontré mon copain il y a maintenant trois ans, mais il fallut plus de 2 ans pour qu'on sorte ensemble. On a donc appris à se connaître et à s'apprécier, à faire certaines activités ensemble régulièrement avant d'avoir une relation vraiment amoureuse. Difficile pour moi de savoir, encore aujourd'hui, où et quand s'est faite la transition entre amitié et amour. La frontière entre les deux n'est pas toujours évidente. Je dirais que c'est une lente évolution. Comme une prise de conscience progressive.
A partir du moment où je me suis dis en moi-même que, oui, j'étais bel et bien attiré par les hommes, oui, j'étais résolument homosexuel, et oui, c'était avec lui que je voulais sortir, tout s'est enchaîné beaucoup plus vite. J'ai eu la chance, je crois, de trouver quelqu'un rapidement (et en plus quelqu'un qui voulait bien de moi ). Ca m'a évité de me poser des questions trop « théoriques » (qui seraient de toute façon restées sans réponse). Mes questions ont tout de suite trouvé une réponse dans la pratique, et ça m'a éclairci les idées.
Ca n'a pas été facile pour la cause. J'ai vraiment eu des difficultés au début, pendant quelques mois. Il va s'en dire que c'est plus au niveau purement sexuel que les choses ont été difficiles, pour vraiment accepter les désirs que je ressentais. Mais, petit à petit, j'ai « apprivoisé » tout cela et j'ai fini par m'épanouir de plus en plus.
Venait ensuite la question existentielle entre toutes : j'en parle à qui ? D'abord à personne, bien sûr, j'avais déjà bien trop de mal à m'accepter moi-même pour me faire accepter par d'autres. Puis, j'ai commencé par en parler à un ami (que je ne remercierai jamais assez pour sa bonté et son amitié indéfectible), qui a passé le message à quelques autres. Le fait que tout se passe bien m'a encouragé et j'ai ensuite eu envie d'en parler à mes parents.
Je sais que la plupart des personnes en parlent d'abord à des amis et d'autres connaissances, un peu comme une répétition générale avant l'épreuve décisive, mais je trouvais impensable qu'un grand nombre de personnes sachent quelque chose que mes parents ignorent.
J'ai finalement trouvé le courage d'en parler à ma mère, qui a ensuite annoncé la grande nouvelle à mon père. Ce que je retiens le plus de cette journée, c'est la peine que j'ai eue de faire de la peine à des personnes que j'aime, puis le grand épuisement que j'ai ressenti quand je me suis retrouvé seul chez moi : j'étais mort de fatigue, épuisé nerveusement. Mais à la fois content et fier de moi. Evidemment, mes parents ont eu un choc, même s'ils se posaient des questions, m'ont-ils dit par après. J'ai pris le temps de discuter avec eux, ils ont eu le bon réflexe de poser des questions, de vouloir parler avec moi pour essayer de comprendre au lieu de fermer la porte à toute discussion...
Petit à petit, ils se sont faits à l'idée et ils ont fini par vouloir rencontrer mon copain (en fait beaucoup plus rapidement que je ne l'aurais pensé au départ, d'autant plus qu'ils étaient à ce moment-là dans une période assez difficile, avec notamment plusieurs opérations chirurgicales assez lourdes pour ma mère). Ca s'est très bien passé et mon copain est maintenant toujours le bienvenu quand je vais rendre visite à mes parents.
Au final, il y a eu des moments difficiles mais je n'aurais pas pu espérer un meilleur dénouement. Heureux je suis...
Prochaine étape : en parler à mon grand frère. Puis à d'autres amis, puis à la terre entière . Je vous tiendrai au courant, bien sûr.
Bon, j'avais dit « en quelques mots » mais je crois que j'ai un peu débordé... Merci pour votre attention, commentaires, questions et réactions sont évidemment les bienvenus...
Karma
Bon, je vais essayer de raconter mon histoire en quelques mots...
Quand je regarde en arrière, j'ai l'impression que l'homosexualité a toujours fait partie de moi dans le sens où le fait d'avoir une relation avec un homme, ça ne m'a jamais dégôuté ou simplement repoussé : j'ai toujours considéré ça comme normal et j'ai donc toujours été très tolérant. Par contre, si je n'excluais pas d'avoir un jour une expérience homosexuelle, je n'imaginais passer ma vie avec un homme. J'avais peut-être peur des conséquences, des moqueries, des difficultés pour en parler avec sa famille et ses amis...
Jusqu'à la fin de mon adolescence, j'ai aussi été quelqu'un de très réservé, voire timide, et la simple idée d'afficher une si grande différence par rapport aux autres jeunes de mon âge m'aurait tout simplement semblé impensable. J'en aurais été incapable et je pense avoir instinctivement refoulé mes penchants homosexuels, jusqu'à ne plus y penser du tout.
A la fin de mon enseignement secondaire, c'est-à-dire un peu avant mes 18 ans, j'ai commencé à me forger une personnalité plus forte. Petit à petit, dans les années qui ont suivi, je pense avoir tout fait pour me démarquer de mon moi passé, pour donner une image de moi qui correspond plus à ce que je suis vraiment. Ca n'avait rien à voir avec mon homosexualité, qui restait toujours bien enfuie au fond de moi, mais le fait de m'affirmer dans la vie quotidienne, notamment avec les gens de mon âge, m'a préparé à ma future acceptation de mon homosexualité. C'est le résultat d'un long processus.
Je crois que ce qu'il me fallait pour pouvoir faire le pas et sortir avec un autre homme, c'est tout simplement rencontrer quelqu'un pour qui j'aurais des sentiments. Coucher avec quelqu'un juste pour faire l'expérience, je pense que j'en aurais été incapable. J'ai donc attendu, patiemment et sans même forcément y penser, de rencontrer quelqu'un qui me plairait, quelqu'un avec qui une relation ne serait pas seulement physique mais avant tout sentimentale. J'ai donc rencontré mon copain il y a maintenant trois ans, mais il fallut plus de 2 ans pour qu'on sorte ensemble. On a donc appris à se connaître et à s'apprécier, à faire certaines activités ensemble régulièrement avant d'avoir une relation vraiment amoureuse. Difficile pour moi de savoir, encore aujourd'hui, où et quand s'est faite la transition entre amitié et amour. La frontière entre les deux n'est pas toujours évidente. Je dirais que c'est une lente évolution. Comme une prise de conscience progressive.
A partir du moment où je me suis dis en moi-même que, oui, j'étais bel et bien attiré par les hommes, oui, j'étais résolument homosexuel, et oui, c'était avec lui que je voulais sortir, tout s'est enchaîné beaucoup plus vite. J'ai eu la chance, je crois, de trouver quelqu'un rapidement (et en plus quelqu'un qui voulait bien de moi ). Ca m'a évité de me poser des questions trop « théoriques » (qui seraient de toute façon restées sans réponse). Mes questions ont tout de suite trouvé une réponse dans la pratique, et ça m'a éclairci les idées.
Ca n'a pas été facile pour la cause. J'ai vraiment eu des difficultés au début, pendant quelques mois. Il va s'en dire que c'est plus au niveau purement sexuel que les choses ont été difficiles, pour vraiment accepter les désirs que je ressentais. Mais, petit à petit, j'ai « apprivoisé » tout cela et j'ai fini par m'épanouir de plus en plus.
Venait ensuite la question existentielle entre toutes : j'en parle à qui ? D'abord à personne, bien sûr, j'avais déjà bien trop de mal à m'accepter moi-même pour me faire accepter par d'autres. Puis, j'ai commencé par en parler à un ami (que je ne remercierai jamais assez pour sa bonté et son amitié indéfectible), qui a passé le message à quelques autres. Le fait que tout se passe bien m'a encouragé et j'ai ensuite eu envie d'en parler à mes parents.
Je sais que la plupart des personnes en parlent d'abord à des amis et d'autres connaissances, un peu comme une répétition générale avant l'épreuve décisive, mais je trouvais impensable qu'un grand nombre de personnes sachent quelque chose que mes parents ignorent.
J'ai finalement trouvé le courage d'en parler à ma mère, qui a ensuite annoncé la grande nouvelle à mon père. Ce que je retiens le plus de cette journée, c'est la peine que j'ai eue de faire de la peine à des personnes que j'aime, puis le grand épuisement que j'ai ressenti quand je me suis retrouvé seul chez moi : j'étais mort de fatigue, épuisé nerveusement. Mais à la fois content et fier de moi. Evidemment, mes parents ont eu un choc, même s'ils se posaient des questions, m'ont-ils dit par après. J'ai pris le temps de discuter avec eux, ils ont eu le bon réflexe de poser des questions, de vouloir parler avec moi pour essayer de comprendre au lieu de fermer la porte à toute discussion...
Petit à petit, ils se sont faits à l'idée et ils ont fini par vouloir rencontrer mon copain (en fait beaucoup plus rapidement que je ne l'aurais pensé au départ, d'autant plus qu'ils étaient à ce moment-là dans une période assez difficile, avec notamment plusieurs opérations chirurgicales assez lourdes pour ma mère). Ca s'est très bien passé et mon copain est maintenant toujours le bienvenu quand je vais rendre visite à mes parents.
Au final, il y a eu des moments difficiles mais je n'aurais pas pu espérer un meilleur dénouement. Heureux je suis...
Prochaine étape : en parler à mon grand frère. Puis à d'autres amis, puis à la terre entière . Je vous tiendrai au courant, bien sûr.
Bon, j'avais dit « en quelques mots » mais je crois que j'ai un peu débordé... Merci pour votre attention, commentaires, questions et réactions sont évidemment les bienvenus...
Karma
Dernière modification par karma le jeu. mars 12, 2009 3:07 pm, modifié 2 fois.
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- Inscription : ven. juin 30, 2006 6:49 pm
Oui, il était déjà sorti avec un garçon avant moi (en fait, il a 8 ans de plus que moi). Ses parents ne sont pas au courant mais j'ai rencontré son frère et sa soeur, et ça s'est très bien passé.deadxkorps a écrit :Super ! ca fait plaisir de temps à temps d'avoir des histoires qui finissent bien (et commencent bien ! ^^ )
Et ton copain, il était déjà homo avant ? Raconte un peu ! Et ses parents ?
Bon, je devais voir mon frère cette semaine et j'avais l'intention de tout lui dire (ou presque ) sur mon homosexualité. Problème : il a annulé, et on ne pourra pas se voir. On n'arrive plus trop à se voir pour le moment, en tout cas pas assez pour passer une soirée tranquille ensemble. Vu que je ne veux plus trop traîner pour lui parler, je pensais tout simplement lui téléphoner. Mais je ne sais pas si c'est une bonne idée, ça sera peut-être pas le mieux pour lui...
Y a-t-il quelqu'un qui a déjà fait un CO par téléphone, et qui s'est bien passé ? Ou mal ? Pensez-vous que j'aurais raison de faire comme ça ?
Merci
Karma
Y a-t-il quelqu'un qui a déjà fait un CO par téléphone, et qui s'est bien passé ? Ou mal ? Pensez-vous que j'aurais raison de faire comme ça ?
Merci
Karma
Ton histoire est très jolie est très bien écrite, c'est plaisant à lire .
Pour le CO par téléphone, bien que je sois probablement le moins bien placé du forum pour en parler, vu le nombre miniscule de gens qui savent que je suis gay, je pense que ce n'est pas forcément une bonne idée. J'ai pas trop d'arguments à te donner, mais moi j'éviterai .
Pour le CO par téléphone, bien que je sois probablement le moins bien placé du forum pour en parler, vu le nombre miniscule de gens qui savent que je suis gay, je pense que ce n'est pas forcément une bonne idée. J'ai pas trop d'arguments à te donner, mais moi j'éviterai .
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- Inscription : dim. nov. 06, 2005 12:57 pm