Bi contrarié ou homme lesbien? Je m'accepte enfin

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Manuela25
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Bi contrarié ou homme lesbien? Je m'accepte enfin

Message par Manuela25 »

Bonjour,

Cela fait 2 ans que je parcours les forums LGBT à la recherche de réponses et de témoignages car j’ai longtemps refusé de m’accepter tel que je suis. Comme mon pseudo ne l’indique pas je m’appelle Yannick et je suis un homme de 48 ans émotif, tendre et au tempérament calme. Je suis rêveur, curieux de tout ou presque, et j’étais introverti (cela fait 15 jours que je ne le suis plus lol)
Ce post est volontairement long et j’espère que vous le lirez jusqu’au bout car j’ai trop longtemps vu des sujets où les personnes posaient des questions sans donner réellement d’informations. Je voudrais que celui-ci serve à la fois comme témoignage afin que d’autres personnes qui sont en quête de leur identité puissent s’y retrouver car je sais que je ne suis pas seul dans cette situation et j’aimerais aussi que d’autres personnes puissent me donner des conseils afin de mieux vivre cette situation. Pardonnez-moi si certains détails peuvent vous choquer même si je sais que beaucoup d’entre nous ont souffert du regard des autres.
J’ai appris il y a 4 ans que mes parents étaient séparés au moment de ma naissance et il semblait planer un mystère autour de cette séparation. J’ai mal vécu cette annonce. J’ai fait une terrible dépression mi-janvier et la personnalité que je m’étais construite pour me protéger des autres s’est complètement disloquée.
Lorsque ma mère a su qu’elle était enceinte de moi elle l’a annoncée à mon père et celui-ci à voulu se marier avec elle mais elle a refusée car il était un gros fêtard infidèle. Ils se sont séparés et ma mère était seule pendant sa grossesse et je pense qu’elle l’a mal vécue même si c’est elle qui avait voulu cette situation. Le jour de ma naissance mon père n’a pas pu venir me voir car ma grand-mère qui était veuve s’est interposée. Mes parents se sont réconciliés quelques semaines après et se sont mariés 3 mois après ma naissance. Ce n’était pas très bien vu à l’époque (en 1970) c’est se qui explique peut être pourquoi mes grand parents paternelles ne m’ont témoigné aucune marque d’affection. Mes parents ont eu cette même éducation, je n’ai jamais ressenti de tendresse, d’amour, jamais eu de parole de réconfort ou d’encouragement. Mon père m’appelait « le gros » et mon frère qui est né 9 mois après leur mariage était surnommé « la cerise » parce qu’il est petit.
Je garde de très nombreux souvenir de ma jeune enfance lorsque j’avais 3-4 ans. Je me rappelle avoir entendu ma mère gémir dans la chambre de mes parents et je pleurais derrière la porte car je croyais que mon père lui faisait du mal. Je me rappelle aussi de cette discussion que ma mère a eu avec deux autres adultes, elle parlait de moi et a dit le prénom que j’aurais eu si j’avais été une fille.
Lorsque j’étais au CP il y avait une fille qui était très gentille avec moi et très belle. Je suis rentré un jour chez moi et je me suis fait des ailles en carton car je voulais pouvoir voler et atterrir dans la cours de l’école pour l’emmener avec moi découvrir le monde. Seulement le petit garçon n’a jamais pu s’envoler et n’a jamais pu vivre son rêve.
Mon amie d’enfance était « un garçon manqué », c’est comme cela que les personnes parlaient d’elle à l’époque. Nous avions des jeux de garçons, son grand-père qui habitait l’appartement au dessus de chez nous étaient garde chasse et nous emmenait souvent nous promener dans la forêt. C’est grâce à lui que je suis écolo et que je fais de la photographie animalière et de paysage quand j’ai suffisamment de temps libre. Lorsque j’étazisavec mes cousines je jouais à des jeux de filles, j’adorais les perles, les bijoux et les poupées.
A cause de ma trop grande émotivité j’ai souffert du regard des autres (des mecs) car quand mes émotions deviennent trop forte je pleure (de joie, de tristesse, parfois même sous l’effet de la colère). Lorsque j’étais à l’école j’aireçu des injures, des crachats et même des coups. Je suis arrivé au collège et je suis tombé amoureux pour la première fois d’une fille magnifique, mais j’étais complètement coincé et trop romantique pour la draguer comme les autres garçons. Un mec que je croyais être mon pote m’a fais croire pour l’éloigner d’elle qu’une autre fille s’intéressait à moi. Je l’ai cherché pendant des mois et lorsque j’ai su la vérité j’ai découvert que beaucoup de monde était au courant et je me suis effondré. Je me suis replier su moi-même. J’ai pleuré une fois à table et j’ai dit que je n’était pas beau et je n’arrivais pas a avoir de petite amie. Mon père m’a alors dit « Pfff.. de toute façon t’es moche comme un pou !!! ». J’ai fais ma première dépression et celle-ci est passée complètement inaperçue aux yeux de mon entourage.
C’est au cours de mon adolescence que j’ai été très attiré par deux mecs, ils était beaux et avaient ce coté rassurant et viril. J’ai refoulé les deux fois ces sentiments car j’avais honte de moi et je ne pouvais en parler à personne.
Lorsque je suis arrivé en terminale D’ (prononcer déprime, si ça s’est pas un signe lol), J’ai flashé sur une fille, je n’osais pas l’aborder alors je lui laissais un message dans son casier en salle d’étude avec un pliage en forme de papillon genre origami. Elle m’a répondu et nous avons échangé ainsi 3 ou 4 fois. Elle voulait me rencontrer. Je portais des colliers et des bagues, certains de me bijoux était des bagues pour les filles. Je voulais me faire percer les deux oreilles mais mes camarades de classe et le bijoutier m’ont dit que les mecs ça ne portait qu’un anneau à l’oreille gauche, préjugés de merde… Je me suis assis un jour à côté de cette fille et lui ai demandé si je pouvais lui parlé. Seulement j’ai été incapable de parler et elle est partie. J’ai caché mon visage avec mes mains et j’ai pleuré. L’histoire a fait le tour du lycée, on se moquait de moi, on m’appelait l’amoureux transi, Pergaud ou la guerre des boutons à cause de mon acné, on me bousculait volontairement et on me criait dessus. Une nuit un mec est venu se masturber sur moi. Lorsque je me suis réveillé il n’était plus là et j’avais du sperme qui coulait sur mon nez et ma bouche. Il avait souillé mon côté masculin et mon côté féminin. Je tenais un journal intime ou je notais toutes mes pensées, ou j’écrivais des poèmes… et j’avais une boite à bijoux ainsi que boite à secrets où je conservais les messages de cette fille. J’ai essayé une fois les fringue de ma mère (soutien gorge et culotte) pour voir comme c’était, j’étais à la recherche de mon identité sexuelle.
La suite n’a été qu’une longue succession d’échec, je m’étais fais quelques potes car je jouais de la guitare électrique (du métal), et je leur parlais parfois des filles que j’aimais mais il m’est arrivé plusieurs fois que ce soit eux qui les draguent pendant et je les entendais s’envoyer en l’air pendant que je pleurais toutes les larmes de mon corps. Tout ce que je voulais s’était pouvoir prendre ces filles/femmes dans mes bras, leurs dire des trucs gentils et les embrasser tendrement…
J’avais déjà 24 ans lorsque j’ai embrassé mes trois premières filles, j’ai été très déçu car elles me roulaient des grosses pelles bien baveuses, parfois au cours de soirée bien arrosée. Bonjour le romantisme…
Un mois avant mon 26eme anniversaire j’ai rencontré une croqueuse d’homme qui se tapait 4 à 5 mecs par mois, j’ai fais l’amour pour la première fois avec elle et j’ai découvert ce trucs qui est sans doute la plus belle découverte de l’humanité avec le feu et la roue : le cunnilingus.
J’ai rencontré la femme avec qui je vis il y a 18 ans. Nous avons un fils qui aura bientôt 6 ans. Sa maman a accouchée par césarienne alors c’est moi qui l’ai vu le premier et j’ai fais le peau à peau avec lui c’était formidable et j’ai encore une fois beaucoup pleuré. Il est comme moi, il a mes yeux (bleu), il est émotif et sensible, très câlin. Quand je plonge mon regard dans le sien j’ai l’impression de me revoir à son âge. Je lui donne tout ce dont j’ai manqué, je lui dis que je l’aime, qu’il est beau et fort, je le réconforte quand il est triste. Mais je ne veux surtout pas l’étouffer.
J’ai rencontré au mois de septembre une jeune collègue stagiaire. J’ai deviné au bout de quelques jours qu’elle est lesbienne car elle me parlait de sa copine avec qui elle vit, elle part en vacances, etc … Elle m’a posé plusieurs questions personnelles genre « c’est un tatouage que tu as sur le bras ? ». Peu à peu j’ai commencé à parler de moi et elle m’a parlé d’elle, de son couple qui bat de l’aile comme le mien, des relations qu’elle a entretenu avec son père. J’ai souvent eu une amie dans ma vie car je préfère avoir des amies femmes, elle son plus ouvertes d’esprit que les mecs et je parlais souvent de tout avec elle, même de sexe. J’ai vu cette jeune lesbienne qui aura bientôt 23 ans comme une amie, et ce qui devait arrivé arriva, je suis tombé éperdument amoureux d’elle… je lui ai écris une lettre d’amour (un mail mais je préfère dire lettre car c’est plus poétique), dans laquelle je lui ai raconté une partie de mon histoire. Je lui ai dit que je savais qu’elle ne pourrais jamais m’aimer et que je préférais la savoir heureuse avec une femme à visage d’homme plutôt qu’un homme avec un cœur de femme…
Je suis né chenille, je me suis transformé en chrysalide et ai vécu très longtemps dans un cocon. Cette jeune femme a réussi, par à ses paroles et ses sourires, a déchirer le cocon dans lequel j’étais prisonnier alors que 19 ans de thérapie n’avait rien donné. Je me suis transformé en un papillon, mais la tempête déclenchée par mes souvenirs et sentiments refoulés m’a emporté très haut dans le ciel et je ne sais pas quand je pourrai me poser.
Je suis dans une impasse totale, car je vis avec une femme que je n’aime plus car elle m’impose souvent ses choix, ne s’intéresse à rien d’autre qu’a l’immobilier son travail et les séries genre « les feux de l’amour ». Elle me dit je t’adore mais ne m’a jamais dit je t’aime, pour moi ce n’est pas la même chose. J’essaie de recoller les morceaux. On n’avait plus fait l’amour depuis 18 mois et maintenant on s’envoie en l’air presque tous les soirs (enfin quand mon moral le permet). Je le fais pour elle car je n’ai plus d’orgasme à cause de mon traitement pour soigner cette dépression. Je ne peux pas la quitter car je ne veux faire souffrir personne et surtout pas mon fils et je n’imagine pas me retrouver seul en pleine dépression car cela pourrait m’être fatal. Et surtout je n’arrive pas à oublier cette jeune collègue car je l’aime comme je n’ai jamais aimé personne. Je la vois volontiers comme un ange car elle a des yeux et un sourire magnifique, un visage angélique, une longue chevelure blonde et possède des qualités incroyables : elle est volontaire, combative, drôle, elle veut aider tout le monde et tout le monde l’apprécie au travail.
J’ai l’impression que la terre s’est arrêtée de tourner et que je vis dans une nuit perpétuelle.
Je suis un bi contrarié, ou un homme lesbien comme certains se nomme. Je ne peux plus aimer d’homme à cause de la méchanceté/cruauté dont ils ont fait preuve à mon égard car je ne supporterais pas d’empoigner un autre pénis que le mien. J’aime les femmes féminines (cela ne veut pas dire belles) et qui n’ont pas un caractère masculin (genre vulgaire, qui cherche à écraser les autres ou à se la peter) Peu importe l’étiquette qu’on me donne, je sais qu’il n’y a pas que le noir et le blanc et que je suis une teinte entre les deux. Un peu comme le minotaure de l’antiquité mi-homme mi-cheval sauf que je ne suis pas monté comme un étalon lol (j’aime beaucoup me moquer de moi). Je ne suis pas jaloux et je suis très tolérant. Je ne crois pas en dieu car cette histoire de dieu qui créa l’homme à son image c’est une vision sexiste, machiste et anthromorphique d’un dieu créateur et bienveillant. Si ce dieu existe il a du se rendre compte qu’il avait fait une boulette et a créé un deuxième être humain, il a viré le chromosome Y qui est la cause de tant de souffrance et a créé la femme, l’être humain parfait, dont le corps est gracieux et fait de courbe subtiles, qui a vécu des millénaire dans la souffrance et qui est capable d’enfanter dans la douleur... Amen lol
Je m’accepte enfin comme je suis. Je suis passé de 100kg à 80 kg depuis le début de l’été dernier afin de me réapproprier ce corps que je détestais. J’ai fais mon coming-out à ma mère, mon frère et un collègue, mais je n’ai pas parlé de mes sentiment amoureux pour cette jeune femme car cela pourrait faire exploser mon couple et ma compagne ne sait pas pour cette dualité homme/femme. Elle essaie de savoir pourquoi je suis dépressif, je lui ai raconté l’histoire du mec qui s’est soulagé sur moi, tout se qu’elle a trouvé a dire c’est « tu n’as quand même pas vécu ça comme un viol ??!!! » Elle ne comprend rien à rien. Je me demande comment elle aurait réagit si elle avait été à ma place.
J’attends avec impatience vos réactions/conseil/soutien, car je sais que le bout du tunnel est encore loin. Cette jeune femme partira surement très loin au mois de juin et mes souffrances ne sont pas terminées…
Minipoussin
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Re: Bi contrarié ou homme lesbien? Je m'accepte enfin

Message par Minipoussin »

Je sais que tu ne vas manifestement pas bien mais tu sors quand même un sacré pavé de propos sexistes sur la représentation des hommes et des femmes.

Les femmes ne sont pas des licornes qui pètent des paillettes, et la vision de l'homme comme une brute dépourvue d'émotions c'est aussi relativement daté.

Au final, tu aimes les femmes qui prennent soin de toi, et empathisent avec ton mal être sans trop creuser la où ça dérange ou sans trop ruer dans les brancards.
Je ne vois pas trop où ça déroge a l'hétérosexualité de base, ni au positionnement de l'homme qui perçoit la femme comme une infirmière ( ou une maman ).

Si tu es un être sensible, c'est cool, mais en quoi ça aurait a voir avec ton genre ?
Émotif , sensible et tout le package du mal être ne sont pas des spécificités "féminines" . Fréquenter telle ou telle personne parce que tu as plus d'aisance avec elle, c'est juste avoir des rapports d'humains a humains.

A partir du moment où tu sexualises ton positionnement dans ce type de relation, c'est pas juste "je m'entends bien avec machine". Ça me semble être de l'hétérosexualité bien ancrée dans les clichés de base.
Dernière modification par Minipoussin le mar. févr. 19, 2019 8:47 pm, modifié 1 fois.
Tyhuk
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Re: Bi contrarié ou homme lesbien? Je m'accepte enfin

Message par Tyhuk »

Bonsoir,

Je vais commencer par le désagréable sans faire de répétition sur ce qu'a dit Minipoussin concernant les clichés : il est compliqué pour des lesbiennes de sortir de l'invisibilité où la majorité des gens cherche à les placer. Alors quand il est constaté une réappropriation communautaire, ça bloque, direct. En fait, rien qu'en marquant "homme lesbien", tu vas braquer direct une bonne partie des lesbiennes. A titre personnel, je n'arrive pas à assimiler ce concept, vraiment pas et le "désagréable" évoqué, il est surtout pour moi, en fait.

Là, j'ai l'impression de voir un enième homme qui tente de se mettre à ma place, encore un homme qui, comme dans le combat féministe, essaierait de me montrer comme je dois être. Seulement voilà, si je suis femme, je ne suis pas une créature fragile, je ne fais pas preuve en permanence de douceur, je peux être vulgaire, je peux avoir envie de coller un pain, je peux rire sans aucune retenue. Je peux aimer, détester, hurler, murmurer. Bref, je suis femme sans étiquette comportementale genrée. Et si un homme venait me faire en me disant qu'il est lesbien... Je doute fortement faire preuve de retenue quand je l'enverrais balader.

Ne te trompe pas de combat, ce n'est pas de savoir si tu es un hypothétique "homme lesbien" mais de réussir à accepter la fragilité que tu dis avoir. Et il n'y a aucune honte à être une personne fragile, pas même un hétéro fragile.

Quant à ta femme, la dénigrer ne te fera pas avancer. "Elle ne comprend rien à rien", lui as-tu seulement expliqué ta sensibilité avec des mots qu'elle pourrait comprendre ? As-tu essayé de comprendre ce qu'elle ne comprend pas ? As-tu alors essayé de réadapter ton discours ? S'attendre à ce que ses proches comprennent ce qu'il se passe dans notre tête sans prendre le temps de bien expliquer, c'est se coller face à un mur : on n'avance pas. Tu t'interroges aussi, si j'ai bien compris, sur le fait de lui parler de la stagiaire, je crois qu'il y a une question que tu devrais te poser : pourquoi veux-tu lui en parler ? Pour toi ? Pour elle ? Parce que, selon toi, tu vois une opportunité avec cette stagiaire ? Pour ce dernier point, déjà, tu dis qu'elle part en juin et puis, en tant que lesbienne, j'aurais juste envie de te dire : oublie.
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Nomis
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Re: Bi contrarié ou homme lesbien? Je m'accepte enfin

Message par Nomis »

Je plussoie mes camarades.

Tu as toi même visiblement beaucoup souffert des normes genrées, parce qu'une bande de connards ne pouvaient pas supporter ta sensibilité : soit.
Tu veux remettre en question tout cela, accepter ta différence, remttre en question la dualité homme-femme et accepter ta part de féminité : encore mieux.

Mais il va falloir aller un peu plus loin. Ta propre vision des femmes est extrêmement réductrice, et si je puis me permettre, misogyne. Les femmes ne se divisent pas en "croqueuses d'hommes, avec un caractère masculin" et en "femmes féminines, angéliques".
Ce que tu fais et ressens, envers la féminité en général et envers ta collègue en particulier, ce n'est pas de l'amour, c'est de l'idéalisation :
Je la vois volontiers comme un ange car elle a des yeux et un sourire magnifique, un visage angélique, une longue chevelure blonde et possède des qualités incroyables
Ta collègue n'est pas un ange, c'est un être humain, avec ses qualités et ses défauts. C'est aussi une femme lesbienne, qui a la moitié de ton âge, et entretenir cette fascination envers elle ne t'apportera rien de bon.

De même, être un homme ne t'empêche en rien d'être sensible, d'aimer les câlins et la tendresse (y compris avec les autres hommes, qui ne sont, si si, je t'assure, pas tous des connards violents). Tu n'es pas obligé d'être un minotaure, même si tu es un homme hétérosexuel.

Cela dit, je te souhaite bon courage et bonne chance dans ton parcours. Il te reste sans doute pas mal de chemin à faire pour t'y retrouver, mais tu as fait le premier pas et c'est souvent le plus dur :gentil:
Manuela25
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Re: Bi contrarié ou homme lesbien? Je m'accepte enfin

Message par Manuela25 »

Bonjour,

je vous remercie pour vos réponses. Je comprends que le terme "d'homme lesbien" puisse vous choquer voir vous insulter et je m'en excuse. J'ai grandi en ayant toujours eu la sensation d'appartenir aux deux sexes à la fois. J'ai reçu une éducation à l'ancienne (un homme ça ne doit pas pleurer, il ne faut pas montrer ses sentiments, etc...) et grandi dans un milieu ou les propos et les blagues pourries à caractère homophobe pleuvent de toutes parts et cela m'agace profondément. Je n'ai jamais dis que ma sensibilité et mon émotivité avait un rapport avec mon genre, c'est juste que cela ne m'a pas aidé dans mes relations avec les autres et que j'ai souffert à cause de cela.
Je suis gaucher et parce que des gens (souvent des personnes agées) et l'environnement dans lequel j'ai grandi n'était pas adapté pour moi (pas de ciseaux pour gaucher, apprendre à jouer de la guitare comme un droitier, etc) j'ai du m'adapter et je fais plus de chose de la main droite que de la main gauche, je mange et j’écris comme un gaucher. Est ce que je suis droitier? Biensur que non. C'est la mème chose avec mon genre, cette dualité homme/femme. J'ai du adopter des comportement que l'on m'imposait sinon je risquais d'être rejeté. Arrivé à l'adolescence j'ai du découvrir ma sexualité tout seul. Je ne veux pas rentrer dans les détails mais j'aime faire l'amour sans pénétration. Ma compagne n'est pas sensible aux caresses bucco-genitales du coup je m'adapte.
il est vrai que l'image de femme infirmière que je projette sur les femmes n'est que l'idéalisation de mon moi intérieur à cause de cette grosse carence affective dont je souffre.
Quand au minotaure c'était juste une blague vaseuse, je suis normalement constitué. :wink:
je sais que j'ai encore beaucoup de chemin à parcourir, je ne sais toujours pas qui je suis. Je sais seulement que je ne suis pas hétéro car j'ai déjà ressenti de l'attirance pour d'autres hommes en plus des deux macs dans mon adolescence. Seulement voilà, je fais un blocage là dessus à cause des traumatismes que j'ai vécu.
Pour répondre à Tyhuk, non je ne souhaite pas parler de ma collègue à ma femme car cela serait dramatique. Ma femme m'espionne en cachette je le sais, elle est hyper jalouse et elle a déjà consulté ma messagerie sur l'ordinateur et mon téléphone portable si bien que je dois changer régulièrement de mot de passe. Je ne l'ai jamais trompée avec qui que ce soit, et je n'ai pas choisi de tomber amoureux d'une lesbienne. C'est arrivé par hasard. Le plus drôle c'est que malgré la dépression que je traverse je suis heureux que cela soit arrivé car sans cela j'aurais pu continuer à vivre dans mon cocon jusqu'à la fin de mes jours. Seulement maintenant je dois cacher mes sentiments à ma femme et cela me gène et je m'en veux terriblement. je ne veux pas que mon fils souffre d'une séparation car je n'ai que lui sur terre et je veux simplement qu'il connaisse le bonheur que je n'ai jamais connu.

Je vous remercie encore une fois pour vos réponses, je préfère cela à l'indifférence.

Bonne journée
Norma
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Re: Bi contrarié ou homme lesbien? Je m'accepte enfin

Message par Norma »

Avis d'enfant de parent qui n'ont pas divorcé alors que franchement c'était plus ça :

Avoir des parents malheureux, qui ne s'aiment plus, et qui miment le bonheur pour le gosse rend l'enfant malheureux.
Non seulement il perçoit très bien que la situation est anormale, mais en plus les personnes en qui il a le plus confiance font semblant d'être heureux face à lui, donc lui mentent et lui envoie le message qu'on ne doit pas montrer son malheur et qu'on doit faire semblant d'être heureux.
Paie tes dépressions intériorisées après.
Qui plus est, cela lui met sur les épaule le poids de la responsabilité du malheur de ses parents : bah oui, s'il n'était pas là, ils auraient vécu leur vie comme ils avaient envie plutôt que de rester coincés dans un mauvais mariage !

L'enfant le sait, l'enfant capte ça.

Rester avec ta femme sans l'aimer voir même en la méprisant "pour le bien de ton enfant" est une des choses qui dans la vie fait beaucoup, beaucoup de mal à la construction psychologique et émotionnelles d'un enfant.
Manuela25
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Re: Bi contrarié ou homme lesbien? Je m'accepte enfin

Message par Manuela25 »

Salut Norma,

merci pour ta réponse. Mes parents ne se sont pas séparés non plus et je me suis souvent interposé lors de leurs disputes alors je comprends ce que tu as vécu. Depuis la lecture de ton message, je revis souvent ces souvenirs et j'envisage maintenant une éventuelle séparation à plus ou moins long terme.

Merci
Benoît
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Inscription : jeu. mai 09, 2019 12:31 pm

Re: Bi contrarié ou homme lesbien? Je m'accepte enfin

Message par Benoît »

xxx
Dernière modification par Benoît le lun. mai 20, 2019 8:07 pm, modifié 1 fois.
juggwa
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Re: Bi contrarié ou homme lesbien? Je m'accepte enfin

Message par juggwa »

Bonjour Manuella ou Yannick,

Je me reconnais dans pas mal de choses que tu as écrites, et puis je fais aussi de la guitare et du metal - milieu dans lequel ces questions sont difficiles à aborder. Et la famille, les amis ou collègues, ce ne sont pas les oreilles les plus bienveillantes pour des choses qui sortent de l'image qu'ils se sont faits de toi.
Tu as pas mal de questionnements que j'ai eu longtemps, mais tu as peut-être eu un parcours plus dur. Il me semble surtout que tu es perdu, et que tu te poses des questions que tu as longtemps laissées sous le tapis. Si personne ne te donnera les réponses, discuter avec certains avec qui le dialogue est sans jugement t'idera à te trouver...
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