Ils ont l'air si heureux, ces jeunes de la gay pride.

Sortez de l'ombre !
- AlkiaS -
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Ils ont l'air si heureux, ces jeunes de la gay pride.

Message par - AlkiaS - »

:attention: Cette rubrique n'est pas une rubrique où l'on trouve des solutions mais où l'on partage des expériences. Être écouté/lu, sans recevoir de conseils car ce n'est pas du tout ce que j’attends ici, permet déjà de mieux admettre sa souffrance. Sans admettre sa souffrance, il est impossible d'y remédier puisqu'on ne remède pas à ce qui pour nous n'existe pas. J'attends donc d'être lu entièrement, pas en diagonale, je crois que cela en vaut la peine. :attention:



Ils ont l'air si heureux, ces jeunes de la gay pride.
Avant de regarder, je me disais "ne cliques pas, tu sais que ça va te faire du mal". Mais impossible de résister à la tentation, j'ai regardé 10 minutes de cette vidéo de 22 minutes qui montrait des gay pride 2012 avec une bande sonore de classiques musiques électroniques.
On y voyait des adultes costumés, peinturlurés, ou simplement habillés d'un joli sourire. Mais parmi tous ces trentenaires, quadragénaires et plus, il y avait des jeunes de mon âge, 19 ans. Je savais que j'allais à voir mal en les voyant, je savais déjà qu'ils existaient, et pourtant il m'est impossible d'éliminer aussi rapidement que je le voudrais ce mal qu'ils évoquent en moi, cette culpabilité, mais également cette incompréhension. Nous naissons certes avec des personnalités, des forces, des ressources très différentes selon les personnes, mais comment ces jeunes ont ils pu à ce point réussir à être eux mêmes, si différents de la norme, et comment peuvent ils arriver à se tenir là de cette façon malgré le fait qu'ils savent que des milliers de gens les jugent, les critiques, mais surtout, les condamnent voir les haïssent.
Je pense à ces quelques jeunes qui semblaient épris d'un bonheur irrationnel, au delà des rires et des visages radieux qu'ils montraient à la caméra, comme s'ils avaient besoin de prouver qu'ils sont heureux, j'ai de la peine pour eux. J'ai l'impression que leur bonheur est totalement éphémère, ou faux. Pire même, que si ce bonheur est vrai et durable, ils ne le méritent pas. Injustice : pourquoi mériteraient ils d'être tant heureux alors qu'ils n'ont pas fait grand chose de plus que moi pour mériter ce bonheur (certainement même moins que moi, mon raisonnement : s'ils avaient connu toutes les difficultés que j'aie connu, il leur serait impossible d'être aussi heureux et donc ils ne méritent pas ce bonheur.) ? J'ai même l'impression qu'ils me manquent de respect en affichant un tel bonheur, comme si l'homosexualité est un don du ciel ! Comme si elle rendait heureux ! J'ai la désagréable sensation qu'ils se mentent à eux même, en plus de nous mentir, ou qu'ils vivent un bonheur inconscient, à la manière des imbéciles heureux, tant qu'on ne se rend pas compte que la tristesse ou la méchanceté existe, il n'est pas possible d'être touchée par celles-ci. Ils me font culpabiliser. Leur message ? Si nous on est heureux, toi tu devrais l'être. Mais moi je ne le suis pas. De toute façon, je ne crois pas qu'ils aient trouvés le vrai bonheur, serein, profond et durable, celui qui est obtenu sans artifice (oublie temporaire / contournement des difficultés grâce à la drogue / le déni / la foi...). Les rares fois où j'ai été comblé, les rares fois où j'ai connu le bonheur, je ne me sentais pas obligé de l'afficher. Et surtout je ne me sentais pas obligé de l'exagérer. La vérité se suffisait à elle même. Comme s'ils exagéraient leurs bonheur pour se convaincre eux même qu'ils sont heureux.

Prétendre que les gays sont heureux. Voilà l'impression qui ressortait selon moi de ces visages radieux.

Oui, il est possible d'être gay et plus ou moins heureux.

Oui, sans doute est il possible d'être gay et heureux éphémèrement.

Mais je trouve qu'on ne parle pas assez du malheur. Car oui, l'homosexualité rend la recherche du bonheur un combat de tout les jours. Quoi, ce n'est pas votre cas ? Ce n'est le cas d'aucun d'entre vous ? C'est mon cas. Vous les jeunes de la gay pride, comment osez vous aller si bien quand d'autres comme moi vont si mal. Moi, rien que le fait de savoir que des gens vont mal me rend dépressif. Serait-ce alors parce que vous êtes égoïste ? Est-ce cela de désagréable que je perçois lorsque je vous sais, lorsque je vous regardes ? Niez vous à présent les difficultés de la vie ? Vous moquerez vous que je les connaisse et pas vous ? Devriez vous avoir honte de ne pas les connaître ?

Je ne comprend pas. Ces jeunes ont m'ont âge, mais comment pouvons nous être si différents alors que nous avons grandi dans des conditions si similaires ? Des parents gay-friendly, des amis gay-friendly. Je n'ai jamais rencontré de gros homophobes. Malheureusement, il y a eu des ratés, des amis et mon père qui ont plusieurs fois manqués de respect aux homosexuels. Ces phrases ou ces "beurk" devant deux hommes qui s'embrassent, je les sais anormales, je les sais irrespectueuses, je sais qu'elles ne sont pas vraies. Mais elles sont dites, et elles ne sont pas sans danger. J'ai essayé de me convaincre qu'elles étaient dites sans méchancetés, j'ai voulu limiter au mieux leurs effets sur moi, mais ai-je réussis ? Peut être le tord était-il que ces phrases ont été prononcées par ceux que j'aime le plus au monde. Est ce que ces phrases m'ont empêchées d'être comme ces jeunes de la gay pride ? Est-ce que ces courtes phrases homophobes ont entraînées le gouffre gigantesque qui me sépare à présent de ces personnes libérées ?

Est-ce que ce dégoût de l'homosexualité que les gens m'ont montrés durant mon enfance et mon adolescence a été la plus grande, la seule différence entre mon éducation et celles des jeunes gays heureux à mon âge ? Est-ce que j'ai manqué un soutien ou des soutiens qu'ils ont eu la chance de connaître ?

Tout devient si emmêlé dans mon esprit, mes idées deviennent brouillonnes, cela devient dur d'écrire ce que je veux transmettre.

Est-ce que cela est de ma faute ? Est ce que j'avais autant de chance qu'eux de réussir à être heureux mais je n'ai pas réussi ? Est-ce que certes, j'avais moins de chance mais j'ai quand même un malheur qui ne correspond pas aux efforts que j'ai fais relativement aux efforts qu'eux mêmes ont eu à faire pour obtenir leur bonheur ?

Est-ce que cela n'est pas ma faute mais une fatalité, je suis né avec un personnalité tellement faible que malgré ma motivation et mes efforts, il m'était dans ma situation impossible d'atteindre leurs qualité de vie, malgré des conditions qui n'empêche à priori pas l'épanouissement. On revient alors au problème précédent, ont ils eu à faire à ces phrases homophobes ; ont ils été autant affectés que moi par toutes ces condamnations de l'homosexualité faites par des personnes étrangères à mon entourage mais régulièrement présentes dans mes pensées.

Peut être que ce qui m'énerve, c'est qu'ils font comme s'ils étaient heureux grâce à eux mêmes, alors qu'ils ont simplement eu de la chance, la chance de naître avec la personnalité qui permettait leur épanouissement et leur affirmation.

Je suis intelligent mais faible. Je SAIS ce qui est le mieux pour moi. Je SAIS ce que je dois faire.

Mais non, il m'est impossible de le faire. Je SAIS que mes parents m'accepteraient. Je SAIS que mes amis m'accepteraient. Mais il y a toujours un risque, il y a ce doute, ce doute qui prend des propensions très élevées. Est-ce que ce doute a germé dans mon esprit à cause des phrases homophobes que mes amis et mon père ont dites ? Pourquoi est-ce que je n'arrive pas à me dire qu'elles étaient dite sans qu'ils ne le pensent vraiment et donc qu'ils m'accepteraient quand même ?

Si je me savais prudent par nature, j'avoue avoir réalisé il y a très peu de temps que mon bonheur n'a jamais supporté cette (trop ?) grande prudence. Ma personnalité à énormément changée depuis le début de mon adolescence, mais des caractéristiques principales sont attachées au fond de moi par un lien que je ne peux défaire seul. Des sortes de liens qu'il est peut être impossible de défaire. Prudent, timide, conscient de ce qui se passe et donc des risques, peur de l'avenir. Peureux, paralysé par la peur d'être rejeté depuis que mes parents m’ont dit, enfant, que si j'étais égoïste, comme ci ou comme ça, je n'allais avoir aucun amis. Je me suis parfois demandé comment on peut dire ça à son enfant.

J'ai grandi dans la conscience que je vivais une jeunesse dorée. Cela me culpabilisais d'autant plus de ne pas arriver à être heureux ; je me disais "Si tu n'es pas heureux malgré tes conditions de vie, comment veux tu vouloir tout en étant en accord avec toi même que le tiers monde, les orphelins, les miséreux, les malades, tout ceux qui n'ont pas autant de chance que toi, soient heureux ?".

Je relativisais ma situation. Beaucoup de gens gay vivent dans un milieu bien plus homophobe que moi et pourtant ils arrivent à faire leurs CO. Beaucoup de gays ont moins de chance que moi, sont bien plus agressés, mais s'affirment aussi bien plus. Mais pourtant, moi, je n'y arrive pas.

Mais j'ai compris, j'ai enfin compris que non, ce n'est pas parce que j'ai tant de chance que je n'ai pas le droit de souffrir. Comment puis je vouloir être heureux si je refuse d'accepter ma souffrance, comment puis je vouloir être heureux si je refuse même d'admettre que je souffre ou que je puisse souffrir.

Évidemment, si on ne veux pas souffrir, alors il y a un problème. On s'attache le moins possible et au moins de gens possible afin d'éviter de souffrir, on reste reclus chez sois plutôt que de prendre des risques à aller vers les autres, on préfère ne pas sortir plutôt que de faire des sorties nulles, on ne se défend pas de peur que cela ne fasse qu'empirer, et/ou de peur de montrer qu'on est affecté. J'ai tellement peur d'avoir à faire un deuil. Pour cela pas de problème, il suffit de ne jamais aimer.

Mais aujourd'hui, à 19 ans, je me rend compte que ce n'est pas éviter la souffrance qui va me permettre d'être heureux. La souffrance je dois l'accepter ; je dois accepter qu'elle est le lot de tout être humain, afin de la comprendre. Un jour peut être, je n'aurais plus à l'éviter, à la cacher, à la dénier. Non, ce jour là, j'aurais juste à la surmonter.
Tonkar
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Re: Ils ont l'air si heureux, ces jeunes de la gay pride.

Message par Tonkar »

C'est impossible de répondre pour tout le monde alors je vais juste parler en mon nom en pensant que d'autres sont/étaient dans mon cas...

Ce malheur que tu ressens, ou du moins cette absence de bonheur, cette "interdiction" au bonheur, n'as-tu pas l'impression que c'est parce que le placard est trop étroit pour toi? De plus tu le dis très bien toi même que tes amis l'accepteraient... donc il te manque quoi pour être heureux? juste un auto-coup de pied au cul pour te lancer? j'étais mal au possible quand j'ai commencé à comprendre que j'étais pédé, tout en agissant comme un hétéro... mais assied toi 5min, ferme les yeux et pose toi cette question : "Qu'est ce que ca va changer dans ta vie d'être homo?"
Tout le schéma du couple hétéro avec la piscine le labrador et la maison de campagne en Ardèche peut etre applicable pour les homos également... les quelques différences mineurs seront que ca sera moins facile pour faire des gosses (et encore d'ici la a ce que tu en veuilles ca sera surement encore plus facile) le mariage... on peut considérer que c'est bon... alors non, la seule grosse différence que je vois c'est le fait que tu seras enfin heureux!

Alors on est bien d'accord, la sortie du placard, c'est pas facile, c'est flippant, ca empêche de dormir la nuit et ca complique toutes les relations amicales avec les autres... mais d'après ce que tu dis tu n'as aucune raison de rester caché plus longtemps si ce n'est la peur... et la peur, ca se domine... et une fois domptée, tu pourras toi aussi sourire a la gay pride, qui soit dit en passant, n'est pas la pour oublier les gay dans le placard et faire croire que tout est rose dans la vie des homos, mais au contraire de montrer aux p'tits gars de 19piges qui flippent, qu'on peut etre heureux hors du placard, et que c'est même drôlement festif... un peu comme une invitation à nous rejoindre!

:copain: allez courage, quand tu verras la réaction de tes amis tu rigoleras du fait que tu flippais tant à leur dire :wink:
Beans
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Re: Ils ont l'air si heureux, ces jeunes de la gay pride.

Message par Beans »

C'était agréable de te lire, il serait plus simple de se parler de vive voix, il y a tellement de chose à débattre dans ce que tu as écrit. Ce n'est pas des solutions que je te donne en réponse, c'est mon expérience.

Il y a des moments de notre vie où on se prend un peu (beaucoup) le chou en se rangeant dans une catégorie, ça paraît cliché mais ça s'applique à toute ma vie.
Pendant plusieurs années, je me suis vue comme un "boulet" lorsque l'étiquette est tombée, c'était pour laisser place à la suivante "toxico", la suivante "paumée", la suivante "lesbienne" et la dernière en date "malade" (dommage pour moi, j'ai développé un truc incurable, ça nécessite aussi une démarche d'acceptation). Heureusement pour moi, maintenant je me défini simplement par "quelqu'un", je ne trouverais ni plus neutre ni plus spécifique en un mot. Ce que je veux dire, c'est que c'est une phase, qui peut durer certes, mais ça reste une phase, il faut que tes pensées ou tes actes évoluent assez pour l'éliminer puisque celle-ci t'empêche de vivre pleinement.

Accepter son homosexualité n'a rien à voir avec le fait d'être en couple, de s’exhiber à la gay pride ou de faire son coming out, bien que ça fait souvent évoluer nos réflexions. Accepter son homosexualité ne signifie pas être heureux, bien que je doute que tu ne le saches pas. La peur qui te hante, n'aurait-elle pas pu apparaître dans un autre domaine. Si tu avais développé une passion pour une profession pour laquelle tes parents ou leurs amis n'ont pas de respect, aurais-tu osé dire que c'était ton rêve? Soit, c'est l'homosexualité (cette fois). Alors il faut décomposer tout ça et attaquer par le bon bout. Ne te laisse pas abattre, ne te compare pas aux autres. Peut importe ce que disait ta mère, sois égoïste et penses à ton bien être. Tu ne vis pas pour les autres, ils l'accepteront.
Pirlouit
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Re: Ils ont l'air si heureux, ces jeunes de la gay pride.

Message par Pirlouit »

Je vais essayer de ne pas faire une réponse emmêlée, mais ça n'est pas gagné.
erf: Alors, si l'ensemble de ma réponse part dans tous les sens, je te prie de m'en excuser.

Je t'épargne les "courage!" ou "tiens bon, tu vas y arriver" un peu trop plein de compassion qui, je suppose, t'agaceraient profondément.

Je pense que tu te trompes d'analyse. Tu te trompes d'analyse à la fois sur la façon dont le message portée par ces jeunes à la gay pride doit être reçu, mais aussi sur la façon dont ce bonheur affiché a été atteint.

Le message d'une Gay pride, notamment en partie au travers de son côté festif, n'a jamais été de dire "si nous on est heureux, toi tu devrais l'être aussi" Ce serait plutôt "l'homosexualité n'est pas une chose honteuse, ni malheureuse et c'est pour ça qu'on est là". Je ne sais pas si la nuance que je veux exprimer est claire, mais la grosse différence c'est que ce ne sont pas les jeunes de la Gay Pride qui te disent quoi faire, à toi. Les jeunes de la gay Pride, les marcheurs de la GP, portent un message et ce message, il s'adresse autant à toi qu'aux autres (parents, amis, etc); ce n'est pas un message de culpabilisation, c'est un message d'affirmation. Et ce message, "il n'y a pas à avoir honte d'aimer les garçons ou les filles", ça fait un putain de bien de l'exprimer, de le dire et de l'affirmer. D'où leur air heureux, justement. Il est probable que le caractère festif de l'événement renforce ton impression et fait que tue te focalises sur cet air heureux. Mais pour dire les choses autrement, le message ça n'est pas "c'est trop cool / fun d'être gay", le message c'est "nous n'avons pas honte d'aimer des garçons ou des filles, et c'est parce que nous avons surmonté cette honte que nous sommes heureux."

Ensuite, je te trouve sacrément injuste avec ces jeunes dont tu décris le comportement et dont tu préjuges de l'état d'esprit. J'imagine que tu es bien conscient du fait que ton analyse est biaisée par ton ressenti de la situation.
De ces jeunes, tu ne connais rien, ni leur histoire, ni leurs pensées, ni leur caractère. Tu ne les vois que pendant de microsecondes au cours d'un événement festif et au sein d'un groupe soudé / solidaire. C'est sacrément injuste de faire d'eux des imbéciles heureux, ou des égoïstes oubliant le malheur d'autrui, ou encore des lâche / hypocrite niant leur propre malheur. Parmi ces jeunes, et moins jeune, il y a peut-être des gens qui ne viennent là que pour danser, qui n'ont jamais subi la moindre homophobie et qui ont la conscience politique d'un mollusque, je te le concède. Et encore, ils sont là et même si c'est à leur insu, ils portent quand même un message positif. A côté et autour d'eux, il y a tout un tas de gens aux parcours différents: des gens au parcours tranquille dans un entourage tolérant, des gens ayant eu à vivre le rejet, des gens vivant encore le rejet et la haine, et ainsi de suite Mais le fait de vivre ces choses-là n'empêche pas d'être heureux et surtout n'empêche pas d'avoir envie de marcher / défiler pour faire changer les mentalités. Je dirais même que parfois les deux vont ensemble.

Tu es enfin très injuste en leur reprochant une supposée force de caractère hors du commun. Parfois, c'est vrai, mais parfois pas.
En te relisant, j'ai enfin fini par comprendre ce qui me frappait dans ton texte. J'ai l'impression que tu analyses tout ça comme si les choses étaient figées à jamais. Tu compares deux jeunes, toi et un jeune de la Gay Pride, tu sembles constater une différence de bonheur et tu veux ensuite à tout prix parvenir à expliquer la différence que tu ressens par tout un tas de paramètre (l'homophobie du milieu dans lequel on a grandi, la force de caractère, la personnalité, les efforts fournis, etc). Pourquoi vouloir à tout prix expliquer ça? Ce qui compte, c'est qu'au bout du compte, toi, tu te sentes mieux. La façon dont les autres sont parvenus à se sentir mieux n'a aucun intérêt si ce n'est de te permettre de réfléchir et de te forger ton avis, mais après "chacun sa route, chacun son chemin" comme disait l'autre (et passe le message à ton voisin, oui je sais).
Je ne te cache pas qu'il est plus facile de ne pas avoir honte de son homosexualité si on naît ailleurs que dans une famille catholique conservatrice, où l'on nous fait subir une scolarité chez les jésuites. Mais ça ne fait pas tout.... L'environnement dans lequel on a grandi, on apprend à s'en défaire. Je ne suis pas non plus en train de te dire que seuls ceux qui sont nés avec un caractère de guerrier s'en sortent. Le caractère et la force, ça s'acquiert; ça se développe. Il ne suffit pas forcément d'être une grande gueule, ou d'être sûr de soi à l'excès pour y parvenir.

Ce qui compte, c'est que tu parviennes à trouver ton chemin, à toi, avec tes outils, à toi. Peut-être sera-ce en partie les mêmes que ceux des jeunes de la vidéo, ou pas. Peut-être d'ici quelques années seras-tu sur une vidéo similaire, ou pas. Mais ce qui importe surtout, c'est que tu ne la vois plus en ressentant autant de souffrance.
Naelend
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Inscription : mer. juin 17, 2009 10:09 pm

Re: Ils ont l'air si heureux, ces jeunes de la gay pride.

Message par Naelend »

Sujet à multiples sujets....

J'ai regardé la vidéo... je pensais un peu comme toi avant. On voit que des gens qui font la fête sur ta vidéo, mais il y en a aussi qui manifestent avec des panneaux à la GP. Je pense premièrement qu'il y a autant de façon de vivre la marche des fiertés qu'il y a de LGBT. De plus, il faut voyager dans le passer pour se rappeler les origine de la gaypride.

J'ai connu ces moments douloureux, ces complications que provoque le fait d'être homosexuel.Je les connais toujours. J'ai fais mes coming out et je le vis quasiment ouvertement à 100%... Mais il m'est encore difficile de trouver le bonheur, l’extase. J'ai vécu tellement longtemps dans l'obscurité qu'une fois dans la lumière, il m'a fallu du temps à m'y adapter... à comprendre comment faire pour vivre gay une fois sorti du placard. Il n'y a pas de mode d'emploi. Il n'y a a pas longtemps j'ai dragué ouvertement un parfait inconnu, je me suis carrément surpris. Je sens que je progresse. J'arrive enfin à VIVRE, juste VIVRE. J'en ai marre de me morfondre... Il y a un temps pour tout. Un temps pour se battre, pour pleurer et aussi pour vivre, bordel ! Pour certains, la marche des fiertés c'est une manifestation où l'on revendique des droits et d'autres une journée justement pour oublier tous les malheurs, pour être ensemble, pour oublier qu'on est différents et pour d'autres le moyen d'affirmer cette différence... Il y a des gens qui vont à la gaypride et se cachent de leurs proches et ne sont pas heureux le reste de l'année.

Et si le risque dont tu parles était celui de vivre heureux ?

Certes il y a cette homophobie dans notre société... les regards, les mots qui font mal... Mais il y a aussi notre réponse à cette société. Au final, c'est nous qui répondons à cette société. Quelle réponse à cette haine ? Se cacher et arrêter de vivre à cause des cons ou bien le choix de passer outre cette haine ?

On constate toujours quand ça va mal, on se plaint toujours quand il y a quelque chose de travers... mais quand tout se passe bien, qu'on est heureux... on n'en profite pas. Lorsqu’on vit un bon moment il faut s'arrêter et se dire "Ici, maintenant, je suis heureux", souffler et en profiter. Sans mauvais moments est-ce que nous nous rendrions compte qu'il en existe des bons ?

J'espère que ma réflexion t'aidera. Ce n'est pas être égoïste que de penser à toi un petit peu et d'oublier les autres.

Perso, je n'ai pas attendu que la société change pour vivre, car d'ici là je serai mort (ou dans l'au-delà), clairement, je me suis sorti les doigts du cul, même si les autres sont la cause du problème, ça reste toi la solution à ce dernier.
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