Les CO qu'on vous a empêché de faire et qui pèsent.

[zphyr]

Je ne sais pas si cela vous est arrivé : vous vous êtes outés dans toute la galaxie, mais on vous a fait comprendre que tel membre de la famille, ça serait mieux de pas lui dire parce que gnagnagna... Et à chaque fois que vous voyez cette personne, le cauchemar commence !

Moi c'est ma tante de 83 ans. Elle yoyote un peu du ciboulot, mais pas toujours. Quand je me suis outé, elle avait de graves ennuis de santé et ma mère me dit " Tu sais, vaut mieux peut-être pas lui dire parce qu'elle va peut-être pas bien le prendre alors qu'elle t'aime bien... Elle avait mal réagit avec "cousin homo" (mais c'était il y a 30 ans, les gens peuvent évoluer maman !)"

Bref, je venais de gérer un grand nombre de CO, j'ai eu la faiblesse de dire que c'était d'accord. Depuis, à chaque fois que je vais la voir (soit deux fois par ans), elle me demande avec insistance : " Et ta vie, ça va bien ?" Pis comme elle yoyote, elle repose la question cinq, six fois ! Et je suis obligé de lui répondre : "oui, oui, ça va." sans plus de détail.

Et ben ça me bouffe la tronche comme je pensais pas que ça me le ferait ! Et maintenant, que je la vois se déliter doucement, mais si lentement que j'aurais eu dix mille fois l'occasion de lui dire, ben je suis coincé. Déjà qu'il faut qu'Eric ne vienne pas (elle habite près de chez mes parents), mais faire gaffe dans la discussion de ne pas parler de lui, ça me gonfle, vu que j'ai œuvré partout pour que je n'ai plus à faire ce genre de mascarade.

Alors, pour ce coup, mes parents je ne leur dit pas merci !

Peut-être avez-vous à vivre une situation identique ?

[- AlkiaS -]

Tu as l'air de vouloir savoir ce qu'il en est pour nous, mais tu es pourtant bien placé pour savoir que tu ne dois pas faire en fonction de ce que les autres pensent ou font. Bien sûr ils peuvent bien conseiller mais dans ton cas je crois que ça serait inutile, car j'ai l'impression que tu sais déjà ce que tu dois faire. Le fait de savoir que l'on est pas seul aide à comprendre, mais pas à se consoler de ne pas avoir réussi à trouvé le bonheur. Que ta mère le veuille ou non, tu ressentiras ce que tu ressens lorsque tu es avec elle tant que l'omission de la vérité te pèseras. Alors veux tu frustrer tes désirs à jamais et te convaincre que c'est ce que tu veux, ce qui selon moi serait mensonger et bâtir son bonheur sur une illusion, ou affronter le fait qu'il y ai un risque, et que le prendre sera au final le seul moyen d'obtenir ce que tu veux vraiment : qu'elle le sache.

Elle n'est pas en sucre ! Vérifies si elle est cardiaque et si elle l'est fais toi conseiller pour l'annoncer en douceur (évites le "je suis gay", il faut plutôt amener cela doucement même si ce n'est pas facile) afin que son angoisse monte progressivement, ou que la formule ne soit pas suffisamment évidente pour qu'elle comprenne dans un instant court (je fais référence à la phrase : je suis amoureux et... c'est pas une fille).

Par exemple, tu pourrais dire que tu es en couple, raconter une journée avec ta moitié et de temps en temps lâcher un "il", en lâcher de plus en plus, puis dire son prénom. Cela est d'une subtilité toute relative mais qui peut quand même être mal comprise par une personne âgée qui comme tu le décris, est parfois sénile. Si elle est sénile et que tu penses qu'elle n'a toujours pas compris une fois que tu auras finis de raconter ta journée, alors tu n'auras pas le choix, je te conseille de ne laisser aucun doute dans ton esprit dans le fait qu'elle ait compris, quitte à insister lourdement : si elle n'a pas compris, à la fin, dis lui cash que tu es gay...

Cependant elle pourra aussi faire "semblant" de ne pas comprendre, si tu as lu ce forum, alors tu sais que les gens, mêmes lorsqu'ils ne sont pas séniles, peuvent rester dans le dénis. Dans ce cas c'est son problème et n'insistes pas. Les autres fois où tu la verras parles d'Eric comme si tu avais une relation hétéro : pas trop mais de temps en temps, bref, comme relation normale...

[looping]

J'ai la même chose avec mon parrain.

C'est pas que çà me pèse outre mesure de ne pas lui dire mais c'est usant de devoir s'écouter parler.

En fait maintenant fréquemment lors de repas de famille, tous ceux présents autour de la table le savent sauf lui, d'où la difficulté que la conversation ne dérape pas.

Pourtant moi, comme les autres qui le savent, sont d'accord pour dire que pour l'instant il vaut mieux qu'il ne le sache pas car çà passerait mal

mais sait-on jamais !!

[Em']

La meme chose avec ma grand mère.
Et puis un jour, j'en ai eu marre et j'ai décidé que si elle ne m'acceptait pas comme ca, elle pouvait bien aller se faire foutre (je suis polie). (j'aime beaucoup ma grand mère, pourtant, n'allez pas croire le contraire)
Et je lui ai dit. Ça allait...

Bon courage à tous.

[Olivier]

ça a été le cas avec mes grands-parents également. Comme je n'ai pas une relation proche avec eux, je m'en fichais pas mal qu'ils soient au courant ou non. Mes parents m'ont suggéré de ne rien leur dire puisque tout le monde savait très bien qu'ils réagiraient mal. "ça n'en vaut pas la peine".
Mais voilà que mes frères ont eu l'idée de se marier... et il était impensable de ne pas inviter mon copain ou mes grands-parents. Mon père a donc décidé de le dire lui-même à ses propres parents homophobes, pour m'éviter le fardeau (et parce que je n'avais pas le temps de leur rendre visite pour l'annoncer). Mon vaillant paternel a donc du affronter le même inconfort qu'un homo peut ressentir au moment de son CO. C'est pas sympa pour lui, mais je trouve ça très drôle!
Résultat: ils ont grogné, "tolèrent" tant que je ne viens "pas chez eux avec lui..." des amours quoi

Autre épisode cocasse, lors du réveillon de Noël, ma famille proche était réunie et ma mère parle à mes frères de l'heure du repas du lendemain, pensant qu'on irait chez la mère de mon copain. Comme mes grands-parents étaient invités également, on a d'abord décidé que nous ferions l'impasse, histoire de ne pas troubler le bel esprit de partage et d'amour de cette belle fête de Noël. Mais du côté de ma mère comme du mien, on s'est vite rendu compte que si on ne pouvait plus se réunir le jour de Noël, dans notre propre maison, c'était grave. On s'est donc joint à la fête. Mon père, ce héros, a prévenu ses parents de notre venue quand il a été les chercher, "ça serait quand même mal fait qu'Olivier et D soient seuls aujourd'hui!". Que vouliez-vous qu'ils répondent à ça!
Mon père s'est ensuite amusé à observer ses parents toute la journée afin de déceler gêne, dégoût et colère dans leur regard vers nous. Il nous a fait un petit briefing hilarant quelques jours plus tard.

J'aime mes parents

[Hamlet-Machine]

Ah je connais bien ce sentiment de gene vis-a-vis de LA personne de ta famille qui n'est pas au courant et qui est souvent il faut bien l'avouer la gentille mamie/tatie qui t'adorais quand tu etais encore chaste et pur...
Moi c'etait ma grande tante elle m'adorait , etant le seul heritier male de son nom j'exagere a peine) et en plus elle me couvrait de cadeaux m'a toujours soutenu pendant mes etudes...
Celibataire endurcie mais tres catho et assez homophobe (dans le genre des gens qui font des borborygmes desapprobateurs quand ils voient deux gars se tenant par la main dans la rue).
Et bien un jour lasse de me voir demander 1000 fois par visite chez elle "quand est-ce que tu nous ramenes une copine?" Je lui ai dit cash "en fait j'aime les garcons."

Sur le coup elle n'a rien dit et est passee a autre chose. On s'est revu une semaine plus tard et la c'est elle qui a mis le sujet sur la table en me disant qu'en gros ca n'etait pas dans son education que ca l'avait surprise maisqu'au fond elle n'avait pas de probleme avec ca et qu'elle souhaitait que je sois heureux. Elle m'a meme laisse entendre qu'elle meme dans sa jeunesse avait ete attiree par des filles tout en restant evasive mais peut-etre que son celibat n'est. Pas si etranger a cela du coup. Refoulement quand tu nous tiens....

[Lolo]

ça fait une éternité que je ne passais plus sur le fofo, donc je réponds très, très tardivement !

Comme on entend souvent : ce sont les cordonniers les plus mal chaussés. Il y a un peu de cela dans ton histoire Tu es toujours rassurant, convaincant, positif, lucide, constructif, lorsque la question d'un CO est évoquée. Et là..... Diable !?

Et ben ça me bouffe la tronche comme je pensais pas que ça me le ferait ! Et maintenant, que je la vois se déliter doucement, mais si lentement que j'aurais eu dix mille fois l'occasion de lui dire, ben je suis coincé. Déjà qu'il faut qu'Eric ne vienne pas (elle habite près de chez mes parents), mais faire gaffe dans la discussion de ne pas parler de lui, ça me gonfle, vu que j'ai œuvré partout pour que je n'ai plus à faire ce genre de mascarade.

Et bien non tu n'es pas coincé : la situation a évolué, et si elle ne risque pas de faire un arrêt cardiaque à cause de cette nouvelle, il n'y a aucune raison qui justifie que tu te prives d'être toi, de venir seul dans ces moments là pour préserver le confort moral de qui que ce soit. Tu mènes une vie tout à fait normale, pas du tout marginale, tu es indépendant depuis belle lurette, tu es un bon père de famille, sans doute un exemple pour un grand nombre de parents qui ont du mal à trouver leurs repères....

Admettons que tu ne le lui dise pas : vas-y tout de même avec Éric. Elle comprendra, ou pas. Est-ce que tu n'as pas davantage peur de la crainte que tes parents ont de cette présentation que de la présentation elle-même ?

Ils y a sans doute des CO qu'on ne fait pas : lorsque c'est totalement inutile (moi par exemple je n'ai pas encore fait mon CO au milieu d'une salle de ciné où je ne connais personne (oui oui, c'est exemple est à ch**r - je sais, j'assume.)), ou lorsque le risque de voir sa vie basculer est trop important (genre se retrouver à la rue lorsqu'on fait ses études).

Là, d'un côté il y a une forte frustration de ne pouvoir être accompagné de ton Eric, et de l'autre, il y a juste la crainte d'une réaction supposée.

[Naelend]

Salut !

Pour ma part c'est la même chose avec mes grands parents. Ma mère m'a dit de ne pas leur en parler. D'un côté mon grand-père a alzheimer et je pense que ma grand-mère s'en fiche. Mais je compte lui dire car depuis le temps elle doit se dire que ne trouverais jamais quelqu'un et ça doit la rendre plus triste (même si ce n'est pas une chose grave en soit).

Sinon il y a le domaine professionnel où je suis également bloqué à ce niveau. En effet, comme on peut le penser notre vie privé ne regarde pas les collègues... Mais quand on passe sa journée de 08 heures dans un espace confiné avec un ou deux collègues, il faut bien avoir des sujets de conversation et j'en ai raz-le-luc de mentir quand par exemple on me demande: "Hey jeune ! Toujours pas de copine ?". Le truc c'est que je travaille dans un milieu un peu particulier et puis je suis relativement nouveau et je dois sans cesse faire mes preuves...

Du coup tu en es où Zeph' ?