Je n'ai rien à ajouter, tu dis que c'est de la merde dans une phrase et tu te contredis dans la suivante. La bonne bouffe industrielle, c'est un oxymore, c'est tout bonnement impossible. Entre additifs chimiques, salage à outrance et uniformisation des goûts, c'est à fuir. La preuve : tu donnes l'exemple, tu n'en manges pas.Pycos a écrit :Alors, je ne peux pas laisser dire une chose pareil ! Je travail chez un industriel de plats cuisinés (pas comigel), essentiellement MDD... Et ça nous empêche pas de faire beaucoup de contrôles, c'est en plus dans le cahier des charges des distributeurs. Pour une PME c'est très important de garder la confiance d'une centrale, et pour le distributeur c'est son réseau qui peut être en jeu.Adyton a écrit : Je ne dis pas pour un plat préparé pour un traiteur très chic mais pour les merdes vendues dans les superchoses discount ou les marques de distributeurs, à prix imbattables, faut pas rêver, ce ne peut être que de la merde, qui cela peut-il étonner, à part des gens bien naïfs ?
Alors oui, il y a des conservateurs, des additifs, du sel, des arômes ... On peut faire de la très bonne bouffe industrielle (et il y en a) mais plus cher évidement. Par contre, plus cher, ça ne se vend pas chez Leclerc ou Carrefour...
La viande bovine (et autre) française est un luxe, que beaucoup de famille ne peuvent pas se payer... Si la portion de 300g de lasagne était à 8€ ... heu, le distributeur bennerait les 3/4 du rayon en 4 jours.
Quant au bœuf, j'ai déjà fait une croix dessus : entre le prix, le désastre écologique et les conditions d'élevage, je suis devenu incapable d'en manger, et je ne m'en porte pas plus mal.
Tu poses de réels problèmes qui débordent largement la cadre de la bouffe. Je n'ai évidemment pas de réponse toute faite pour les situations que tu décris, il y aurait beaucoup de choses à revoir et à réorganiser complètement.moniiique a écrit :Y a pas qu'un problème de fric Adyton. Y a un problème de temps et de localisation.
Quand tu es dans la classe des gens qui vivent dans les grands ensembles urbains, souvent tu bosses dans des trucs de merde, en horaires décalés et si en plus t'as des gamins beh avec tes pommes et tes patates, à moins de les bouffer crues t'as pas beaucoup de choix. Y a plein de gens, souvent des femmes d'ailleurs, qui se retrouvent à bosser en contrats pourris de 20h maxi (grande distribution, fast food et autres) et qui donc cumulent les boulots pour réussir à payer leurs loyers. Quand ces personnes là rentrent chez elles et qu'elles ont dû aller chercher leurs mômes au centre de loisirs, elles sont exténuées, ont certainement super envie de faire comme dans les films, une ratatouille maison avec un poulet fermier rôti à leurs familles, mais en fait elles ont juste envie que la soirée se passe pour aller se coucher (ou ressortir faire le ménage des bureaux pendant que leurs occupants mangent sainement).
Et puis quand t'habites aux 4000 de la Courneuve ou aux Francs Moisins de Saint-Denis, beh bon courage pour trouver des commerces de proximité autres que leader price et lidl. Même si t'as un peu de blé avec tes 3 jobs et tes allocs et que tu pourrais te payer des lasagnes faites par le traiteur Italien du coin, beh en fait c'est con, le traiteur Italien il est pas dans ton coin... Donc quoi ? Tu vas te taper des bornes en bagnole si t'en as une ou en bus/RER/métro pour aller dénicher de la bonne nourriture bien saine alors que t'as ta journée de taré dans les pattes, tes gamins qui ont la dalle et que t'as juste envie de poser ton cul pour une fois dans la journée ? Bah non... Tu vas au leader price, tu chopes les premiers trucs surgelés faciles à réchauffer que tu trouves et hop t'expédies ça vite fait mal fait. Ou alors tu passes au mcdrive en rentrant du boulot et le résultat est le même.
Parce qu'il faut pas se leurrer, c'est souvent les plus pauvres ou défavorisés socialement qui se nourrissent avec de la merde, d'où le paradoxe de l'obésité plus fréquente dans les couches sociales défavorisées que dans les autres, mais c'est aussi vrai que tu trouves plus de mcdo au m² dans les zones d'habitation qui les concernent que de petits commerçants ou marchés du dimanche avec primeurs et produits frais. Et oui les grandes surfaces discount vendent des fruits et légumes, mais quand tu les as goûtés une fois ou deux, ou que tu t'aperçois que 9 filets d'oignons sur 10 que t'achètes au franprix sont déjà pourris dans les bacs beh tu laisses tomber et tu vas aux surgelés.
Par exemple, si on mettait autant d'argent dans des circuits de distribution courts de produits bruts au lieu d'investir dans l'industrie agro alimentaire, la situation serait nettement meilleure. Tout le fric qui part dans des multinationales serait plus utile dans les poches de vendeurs locaux ; il y a un véritable scandale des intermédiaires entre les agriculteurs et le pauvre consommateur, seuls les intermédiaires sont gagnants. Réorganiser ces circuits en privilégiant les circuits courts serait un bon début, on verrait où va l'argent, ce serait gagnant pour tout le monde. Ce n'est qu'une idée, mais ce n'est pas normal qu'une saleté avec un légume chinois transformé soit moins cher qu'une carotte d'un agriculteur de la région, non ?