Pourquoi et comment progressent la tolérance et l’acceptatio

Commentez les articles du site
tkf
Messages : 2080
Inscription : mar. juin 06, 2006 4:23 pm

Pourquoi et comment progressent la tolérance et l’acceptatio

Message par tkf »

Quatrième article d'une série consacrée à la place des gays et des lesbiennes dans la société française. Cette deuxième partie analyse les réelles causes de la persistance de l’homophobie (enfin...si je ne me trompe pas hein !)

Lire l'article dans News > Général
Rakanishu
Messages : 4284
Inscription : ven. juil. 01, 2005 4:40 pm

Message par Rakanishu »

Pfiou, c'était long, mais j'ai tout lu ou presque !

Par contre il se peut que j'aie pu laisser passer des fautes sur un doc aussi long (j'ai trouvé qu'une faute de frappe et "Seule l'Ouzbékistan" /o\ )

Vwalala, article en ligne !
deadxkorps
Messages : 2847
Inscription : ven. juin 30, 2006 6:49 pm

Message par deadxkorps »

Waoh, très impressionnant, très bien fait et fouillé... Super ! :wink:

Par contre, ce n'est pas vraiment une critique mais je trouve que tu insistes trop sur le côté "rationnel" des études supérieures. A mon avis il y a deux (voire trois) autres éléments que l'on peut prendre en compte :
- l'Université permet un brassage de gens de toutes origines sociales, de différents milieux (notamment géographiques), et de différentes personnes. Comme la ville, elle permet un relatif anonymat qui autorise la création d'assoces gays, de coming-out etc, une visibilité qui favorise l'acceptation des homos
- Quand on regarde le niveau d'études faites par rapport à l'acceptation, je crois qu'il faut quand même mentionner qu'une certaine reproduction sociale joue, et que les enfants d'ouvrirs accèdent moins à l'enseignement supérieur que les enfants de cadres sup. Donc selon le niveau d'études ce qui est aussi en partie reflété est le milieu familial d'origine, qui a malheureusement son importance. A ce propos, j'ai regretté de ne pas trouver un graphique sur la différence entre 'laccepation de l'homosexualité en zone urbaine et dans le milieu rural, qui aurait completé à merveille ta partie sur l'urbanisation.

Enfin, dernière remarque : je trouve ta conclusion très bien faite mais un peu attenuée... Tu inistes sur le fait que la religion n'a rien à voir alors que toute ta première partie montre au contraire que la religion et le sentiment religieux est un puissant facteur d'homophobie, et que seuls les pays où 1/ le sentiment religieux devient surtout minoritaire 2/ Même les gens croyantsne respectent pas à la lettre les écritures et ont du recul dessus, permettent une acceptation de l'homosexualité.

Mais malgré ces remarques que je ne peux formuler que parce que ton article est très complet et très bien fait, je suis vraiment impressionnée par le travail de recherche et le temps que tu as dû mettre à faire cet article. Chapeau ! (et tu as même écrit bibliographie :wink: )
tkf
Messages : 2080
Inscription : mar. juin 06, 2006 4:23 pm

Message par tkf »

Merci Deadxcorps,
toute critique est utile, et même nécessaire, pour comprendre au mieux le phénomène. Je ne prétends nullement être un spécialiste sur la question, uniquement quelqu’un qui réfléchit dans son coin à la question et propose des interprétations données à d’autres intéressés pour réfléchir ensemble à la question.

Comme la ville, elle permet un relatif anonymat qui autorise la création d'assoces gays, de coming-out etc, une visibilité qui favorise l'acceptation des homos
A mon sens, les assocs gays étudiantes n’existent pas à cause de l’université mais à cause de l’application de règles démocratiques comme ici les libertés de réunion et d’association.
L’importance des coming-out en milieu universitaire (à vérifier dans les pays en voie de développement) s’explique par cette visibilité gay lorsqu’elle est là. Il s’agit donc ici non d’un phénomène proprement universitaire mais de la conséquence d’une visibilité en terme général.
(tu comprendra ce que je veux dire avec mon modèle théorique proposé dans mon prochaine article)
Quand on regarde le niveau d'études faites par rapport à l'acceptation, je crois qu'il faut quand même mentionner qu'une certaine reproduction sociale joue, et que les enfants d'ouvrirs accèdent moins à l'enseignement supérieur que les enfants de cadres sup. Donc selon le niveau d'études ce qui est aussi en partie reflété est le milieu familial d'origine, qui a malheureusement son importance.
Je ne comprends pas ce que tu dis. Je n’arrive pas à faire le lien entre les deux phrases.

A ce propos, j'ai regretté de ne pas trouver un graphique sur la différence entre 'laccepation de l'homosexualité en zone urbaine et dans le milieu rural, qui aurait completé à merveille ta partie sur l'urbanisation.
Je le regrette aussi, mais je n’ai pas trouvé de sondage sur la tolérance de l’homosexualité en France en fonction du milieu urain/rural.

Tout au plus ai-je trouvé les résultats par catégorie sociale, avec les agricultures qui ont le taux d’acceptation le plis faible (47 %) par rapport aux autres professions. (voir le sondage de l’IFOP sur l’adhésion à l’opinion « L’homosexualité est une manière acceptable de vivre sa sexualité » (France 2006) – voir p. 32 :
http://www.lesechos.fr/medias/2007/0206//300139765.pdf )


Par contre, ce que j’avais trouvé, mais qui m’avait laissé perplexe, c’est un autre sondage sur l’adhésion à l’opinion « un enfant s’épanouit de la même manière si ses parents vivent en couple hétérosexuel ou homosexuel ». Et là, comme tu peux le voir ci-dessous : sont majoritaires ceux qui vivent en milieu rural et non urbain !

Image

J’ai mis du temps à essayer d’interpréter ces résultats contradictoire avec la thèse énoncée entre tolérance et urbanisation. J’en ai conclu : qu’entend-on par communes rurales ? S’agit-il du rural profond ou du périurbain ? Je pense que les habitants des communes périurbaines ont perturbé la théorie : une bonne part de ces habitants a souvent un haut niveau d’études et de revenus, et travaille en ville et vie à la campagne. Ce sont donc des personnes qui ont des mentalités urbaines.
A l’inverse, en ville, on peut rencontrer beaucoup de populations défavorisées, moins instruites (les ghettos), d’où des résultats très faibles.
Quoiqu’il en soit, c’est pour cela que je n’ai pas inclus ce résultat dans l’article : le sondage n’est pas suffisamment détaillé car je ne parviens pas à croiser type de communes et catégories socioprofessionnelles.

Enfin, dernière remarque : je trouve ta conclusion très bien faite mais un peu attenuée... Tu inistes sur le fait que la religion n'a rien à voir alors que toute ta première partie montre au contraire que la religion et le sentiment religieux est un puissant facteur d'homophobie, et que seuls les pays où 1/ le sentiment religieux devient surtout minoritaire 2/ Même les gens croyantsne respectent pas à la lettre les écritures et ont du recul dessus, permettent une acceptation de l'homosexualité.
je ne dis pas que la religion n’a rien à voir avec l’homophobie (puisqu’elle peut être son origine), mais que la religion n’a rien à voir avec la persistance de l’homophobie. L’intensité de la foi religieuse est plus responsable de la persistance de l’homophobie car elle reflète le degré de pénétration des idées religieuses sur l’homosexualité. Facteur oui, rouage non. Je serai plus clair dans le prochain article (déjà écrit – justes quelque retouches à faire- , comme les 4 autres, j’en posterai un par semaine).


Courage les modos ! les deux suivants sont moins longs
par contre celui sur la visibilité homosexuelle dans les séries télés, vous allez morfler… :twisted:
Fade Out
Messages : 5126
Inscription : lun. juil. 04, 2005 12:17 pm

Message par Fade Out »

Merci pour cet autre excellent article :P

J'en retiens que les milieux qui nous sont plus favorables sont ceux où il y a le plus d'idées qui circulent : les villes, les gens le plus éduqués et les moins "endoctrinés" dans leur enfance, les endroits où tout le mond epeut exprimer ses opinions...
La cause en est pour moi que nos comportements (faire un coming out à presque tout le monde, par exemple) et nos idées (on peut être gay assumé et bien le vivre) se propagent le mieux dans ces milieux, y compris chez les hétéros.

Cela correspond exactement à ma vision de l'opposition homophobie/homophilie, qu'il faudra un jour que je me décide à décrire... peut être dans un article (ou une série d'articles) !
(Article qui rejoindra probablement les conclusions de ton prochain article puisque je crois comprendre que tu vois la visibilité comme un des facteurs principaux de lutte contre l'homophobie)
Nathan
Messages : 1397
Inscription : mer. avr. 26, 2006 10:33 pm

Message par Nathan »

tkf a écrit : J’ai mis du temps à essayer d’interpréter ces résultats contradictoire avec la thèse énoncée entre tolérance et urbanisation. J’en ai conclu : qu’entend-on par communes rurales ? S’agit-il du rural profond ou du périurbain ? Je pense que les habitants des communes périurbaines ont perturbé la théorie : une bonne part de ces habitants a souvent un haut niveau d’études et de revenus, et travaille en ville et vie à la campagne. Ce sont donc des personnes qui ont des mentalités urbaines.
A l’inverse, en ville, on peut rencontrer beaucoup de populations défavorisées, moins instruites (les ghettos), d’où des résultats très faibles.
C'est selon moi une explication plausible, également : le phénomène de rurbanisation, c'est-à-dire la migration de citoyens des grandes villes vers les couronnes urbaines et les territoires ruraux plus ou moins éloignés (30, 40, 50 km voire plus).
Ces gens quittent les villes pour de multiples raisons : une certaine conscience écolo et la volonté de vivre dans un environnement différent, ou surtout la hausse des prix de l'immobilier...

On mesure à l'échelle nationale et au niveau des dernières élections municipales et cantonales les mêmes tendances (en se gardant de généraliser) : des territoires et petits centres urbains de zones rurales (chefs-lieux de cantons, cantons, chefs lieux d'arrondissement) changent de couleur politique après des décennies de votes uniformes.
C'est particulièrement vrai dans le bassin de Rennes -pour le cas que je connais, où la pression immobilière accélère la rurbanisation et transforme radicalement des bourgades rurales plutôt éloignées auparavant du modèle de la ville-centre.

Y'a-t-il une corrélation d'ailleurs entre l'acceptation de l'homosexualité et l'opinion politique ou philosophique ? Une étude approfondie mériterait d'être menée, si ce n'est fait.
Bien que j'ai sur la question mon idée toute faite, en toute impartialité, bien sûr ! :twisted:

Bravo pour ce travail très synthétique et scientifique dans sa démarche, mister ! :wink:
Répondre