Le parcours vers l’acceptation n’est pas facile, on passe par différents états, et surtout par la honte, la honte d’être différent. Est-il possible un jour de gagner ce combat ?
Lire l'article dans Ta vie > Expériences vécues
Un combat contre la honte...
Non, ce rêve, je m'en aperçois chaque fois que je vois mes neveux et nièces, ne s'évanouit pas, j'ai envie d'avoir des enfants, d'élever des enfants.
Seulement l'acceptation de ma situation me fait me résigner, parce que j'aurai pas d'enfants à moins d'en adopter un (et le futur est plus qu'incertain à ce sujet.)
Seulement l'acceptation de ma situation me fait me résigner, parce que j'aurai pas d'enfants à moins d'en adopter un (et le futur est plus qu'incertain à ce sujet.)
-
ex-membre 11
- Messages : 3125
- Inscription : mer. mars 01, 2006 6:12 am
Je me reconnais pas mal dans ce que tu décris, Xeric, la honte de ne pas savoir dire non, l'impression qu'on ne sera jamais homo mais un sous-hétéro, je l'ai vécu aussi ! Si ça se passe comme pour moi, plus tu avanceras, plus tu accepteras ta situation et la honte disparaitra, au point que ton ancienne manière de vivre te paraitra parfois même risible. C'est fou comme on peut être doué pour se pourrir la vie, s'encombrer d'idées reçues ! Mais je te rassure, tout ça n'est pas vain, ça construit et ça permet de se connaître quand même pas mal. Finalement, même si je le pouvais je ne changerais rien à ma vie d'avant, je me sens trop bien maintenant et c'est en partie dû à toutes ses périodes de confusion qui m'ont permis de réaliser une réelle introspection. Bon ceci dit je ne voudrais pas non plus le revivre ! Et aussi, quand des personnes de mon age me disent "comme j'aimerais retourner à l'époque du lycée ou de la fac", ça me fait bien rigoler : ce n'est vraiment pas mon cas !
pour le coup du lycée et la fac, c'est plus pour l'ambiance avec les potes...
Moi perso je préférais le lycée, mais ce n'est pas le sujet je crois.
Sinon le gros problème c'est que quand on se fait insulter en public, on interprète inconsciemment l'insulte comme "tu dois avoir honte, c'est pas bien d'être comme tu es !"
résultat ? On se cache, on vit en secret... à tel point que j'en deviens agoraphobe, plus il y a de monde autour, plus j'ai peur.
Le pire c'est que ya une forme de peur panique qui se forme. A la fac par exemple, le seul endroit public où on peut se libérer (et à la cafèt on hésite pas), on a décidé qu'il était plus question qu'on évite de se tenir la main en marchant. Ben on s'est tenu la main, et au détour d'un couloir on arrive sur une vingtaine d'étudiants en train d'attendre le début de leur cours, et bien j'ai paniqué, j'avais qu'une envie c'est de lâcher la main de mon mec, j'avais l'impression qu'il y aurait quelque chose d'inéluctable qui se produirait, c'est pourtant parfaitement con, mais j'ai rien maîtrisé. Heureusement mon mec (et c'est aussi ce qui fait que je l'aime), il sen fout de ce que pensent les gens et pour me montrer qu'il n'y avait aucun risque m'a tenu fermement, du coup j'ai pas pu lâcher, et il s'est rien passé.
Mais ça donne un sentiment d'effroi, alors que quoi ?, on s'est moqué de nous une fois à la gare par des mecs visiblement bourrés, et insulté une autre fois à la même gare par un mec d'origine maghrébine ou moyen-orientale... J'arrive pas à comprendre pourquoi juste deux petits évènements sans gravité provoquent un tel bouleversement, avant l'insulte on se tenait la main dans la rue, en centre-ville, le mercredi après-midi (ya tous les gosses qui n'ont pas école, les parents les emmènent des fois faire les magasins, enfin je sais pas mais le mercredi ya du peuple dans les rues !), et juste parce qu'un con nous a insulté, moi j'ose plus, c'était tellement humiliant (car en public, à un moment où y avait des retards, le hall de la gare était plein à craquer !) que j'ai une réelle peur que ça recommence. C'est de cette honte là que je parle en fin d'article, les gens nous font sentir honteux par leur homophobie, et l'interrogation majeure de la fin de l'article c'est : est-ce que ça finira enfin un jour ou devra-t-on se cacher jusqu'à la fin des temps ?
J'ajouterais en éditant que la honte on nous la met dès le plus jeune âge à la télé ou ailleurs, on essaye de nous dire qu'être homo c'est être un sous-homme, que c'est pas bien, les autres gosses véhiculent ça (d'où les insultes à l'adolescence dès qu'on est un peu effeminé ou qu'on sait pas se battre et tout le tralala habituel), comment ne pas avoir honte quand on nous met ça dans la tête ? Alors oui le temps va passer, et j'espère sincèrement que les mentalités vont continuer à évoluer dans le bon sens mais quand je vois les résultats des sondages aux élections, je me dis que c'est pas demain la veille qu'on sera reconnus (la droite est donnée gagnante...). La honte j'ai hâte qu'elle passe, j'ai envie de pouvoir aller me promener en tenant la main de mon mec, pouvoir prendre le bus tranquille en me tenant à lui ou inversement, pouvoir vivre au grand jour sans sentir les regards, sans craindre les insultes, ou pire...
Moi perso je préférais le lycée, mais ce n'est pas le sujet je crois.
Sinon le gros problème c'est que quand on se fait insulter en public, on interprète inconsciemment l'insulte comme "tu dois avoir honte, c'est pas bien d'être comme tu es !"
résultat ? On se cache, on vit en secret... à tel point que j'en deviens agoraphobe, plus il y a de monde autour, plus j'ai peur.
Le pire c'est que ya une forme de peur panique qui se forme. A la fac par exemple, le seul endroit public où on peut se libérer (et à la cafèt on hésite pas), on a décidé qu'il était plus question qu'on évite de se tenir la main en marchant. Ben on s'est tenu la main, et au détour d'un couloir on arrive sur une vingtaine d'étudiants en train d'attendre le début de leur cours, et bien j'ai paniqué, j'avais qu'une envie c'est de lâcher la main de mon mec, j'avais l'impression qu'il y aurait quelque chose d'inéluctable qui se produirait, c'est pourtant parfaitement con, mais j'ai rien maîtrisé. Heureusement mon mec (et c'est aussi ce qui fait que je l'aime), il sen fout de ce que pensent les gens et pour me montrer qu'il n'y avait aucun risque m'a tenu fermement, du coup j'ai pas pu lâcher, et il s'est rien passé.
Mais ça donne un sentiment d'effroi, alors que quoi ?, on s'est moqué de nous une fois à la gare par des mecs visiblement bourrés, et insulté une autre fois à la même gare par un mec d'origine maghrébine ou moyen-orientale... J'arrive pas à comprendre pourquoi juste deux petits évènements sans gravité provoquent un tel bouleversement, avant l'insulte on se tenait la main dans la rue, en centre-ville, le mercredi après-midi (ya tous les gosses qui n'ont pas école, les parents les emmènent des fois faire les magasins, enfin je sais pas mais le mercredi ya du peuple dans les rues !), et juste parce qu'un con nous a insulté, moi j'ose plus, c'était tellement humiliant (car en public, à un moment où y avait des retards, le hall de la gare était plein à craquer !) que j'ai une réelle peur que ça recommence. C'est de cette honte là que je parle en fin d'article, les gens nous font sentir honteux par leur homophobie, et l'interrogation majeure de la fin de l'article c'est : est-ce que ça finira enfin un jour ou devra-t-on se cacher jusqu'à la fin des temps ?
J'ajouterais en éditant que la honte on nous la met dès le plus jeune âge à la télé ou ailleurs, on essaye de nous dire qu'être homo c'est être un sous-homme, que c'est pas bien, les autres gosses véhiculent ça (d'où les insultes à l'adolescence dès qu'on est un peu effeminé ou qu'on sait pas se battre et tout le tralala habituel), comment ne pas avoir honte quand on nous met ça dans la tête ? Alors oui le temps va passer, et j'espère sincèrement que les mentalités vont continuer à évoluer dans le bon sens mais quand je vois les résultats des sondages aux élections, je me dis que c'est pas demain la veille qu'on sera reconnus (la droite est donnée gagnante...). La honte j'ai hâte qu'elle passe, j'ai envie de pouvoir aller me promener en tenant la main de mon mec, pouvoir prendre le bus tranquille en me tenant à lui ou inversement, pouvoir vivre au grand jour sans sentir les regards, sans craindre les insultes, ou pire...
-
chemin faisant
- Messages : 281
- Inscription : mer. mars 22, 2006 9:15 am
Bonjour,
Merci Xéric de partager un peu de toi dans cet article.
"Est-il possible un jour de gagner ce combat ?"
Si j'ai bien compris tu parles de deux choses:
- Faire avancer la société vers moins d'homophobie
- Travailler sur soi-même pour ne plus avoir honte
Les deux étant liés bien entendu. Pour ce qui est de "Travailler sur soi-même pour ne plus avoir honte", je suis moi-aussi engagé dans ce "combat". Pas facile tant la force de l'éducation reçue est forte.
"la honte on nous la met dès le plus jeune âge à la télé ou ailleurs, on essaye de nous dire qu'être homo c'est être un sous-homme, que c'est pas bien, les autres gosses véhiculent ça (...), comment ne pas avoir honte quand on nous met ça dans la tête ?"
Aussi, je positive. Ce sentiment ressenti m'a permis tant d'échanges, tant de solidarités avec d'autres personnes "comme moi". Et aussi la fierté d'affirmer qui je suis malgré la pression sociale.
Bonne continuation à toi, amicalement,
Cyrille
Merci Xéric de partager un peu de toi dans cet article.
"Est-il possible un jour de gagner ce combat ?"
Si j'ai bien compris tu parles de deux choses:
- Faire avancer la société vers moins d'homophobie
- Travailler sur soi-même pour ne plus avoir honte
Les deux étant liés bien entendu. Pour ce qui est de "Travailler sur soi-même pour ne plus avoir honte", je suis moi-aussi engagé dans ce "combat". Pas facile tant la force de l'éducation reçue est forte.
"la honte on nous la met dès le plus jeune âge à la télé ou ailleurs, on essaye de nous dire qu'être homo c'est être un sous-homme, que c'est pas bien, les autres gosses véhiculent ça (...), comment ne pas avoir honte quand on nous met ça dans la tête ?"
Aussi, je positive. Ce sentiment ressenti m'a permis tant d'échanges, tant de solidarités avec d'autres personnes "comme moi". Et aussi la fierté d'affirmer qui je suis malgré la pression sociale.
Bonne continuation à toi, amicalement,
Cyrille
-
MonkeySils
- Messages : 56
- Inscription : jeu. janv. 11, 2007 4:32 pm
C'est très fort de ta part d'avoir réussi à détourner cette honte en force. Un mot : bravo (enfin, brava !)Cyrille a écrit :Aussi, je positive. Ce sentiment ressenti m'a permis tant d'échanges, tant de solidarités avec d'autres personnes "comme moi". Et aussi la fierté d'affirmer qui je suis malgré la pression sociale.
J'ai croisé que quelques gays dans ma vie :Cyrille a écrit :Aussi, je positive. Ce sentiment ressenti m'a permis tant d'échanges, tant de solidarités avec d'autres personnes "comme moi". Et aussi la fierté d'affirmer qui je suis malgré la pression sociale.
5 à peu près : un qui m'a dragué alors que j'avais que 14 ans et lui 25
un qui as fini par se maquiller et tout (j'étais tombé amoureux de lui avant ça)
un qui était gourou d'une antenne locale de la secte "Les enfants indigo"
un super sympa
et mon ex...
Et 2 bis
alors pour les échanges je peux repasser... Peut-être qu'à ma première gaypride le 5 mai je ferai des rencontres, peut-être même que le gay super sympa que j'ai rencontré par le net et avec qui je suis en contact de temps en temps va finir par sortir avec moi (quelque part j'aimerais bien ,c'est quand même lui qui a provoqué mon acceptation, sauf que j'ai pas l'impression qu'on soit très compatibles, lui est assez fêtard, moi j'adore passer la soirée tranquille à la maison, rien que ça...).
Donc bon quand j'aurais rencontré plein de gens comme moi, ça ira ptetre mieux... mais en même temps ça fait que 6 mois que je m'accepte en tant qu'homo donc j'ai encore du chemin à faire.