Ce besoin d'attachement au delà de l'amour ?

[inconnu n]

Mais un truc que je me demande : comment vous l'interprétez, vous, la non-réponse de l'autre ? Parce que (dixit mon psy mais je suis d'accord ), un "non-acte" (le fait de "ne pas", répondre par exemple) est AUSSI un acte qui veut dire quelque chose.

Et donc, au début de ce topic je prenais le fait de ne pas répondre comme une forme de "je m'en foutisme". Soyons clairs : je ne parlais pas de "ne pas répondre dans la minute/heure/journée", mais dans les quelques jours qui suivent. Et lorsqu'il n'y a pas une raison extérieure (enfant malade, jambe cassée, surplus de boulot par ex).

Mais en lisant ce topic (et bien que je plussoie Norma, la "vraie vie" -qui n'appartient à personne- ou non ça n'a rien à voir avec Internet en soi, et on peut très bien avoir des échanges épistolaires et être dépendant de la même manière), j'ai un peu réfléchi. Et donc, je me demande, comment vous vous l'interprétez l'absence de réponse sans raison logique (autre que, justement : j'ai pas envie de te parler/tu me saoules/je t'aime pas/je t'aime bien mais à petite dose) ? Ou alors, vous vous en foutez de la raison ?

Mais se comporter de manière jemenfoutiste avec ses amis (en les laissant sans réponse/signe de vie pendant un temps important), cela ne dénote t-il pas justement le peu de valeur accordé à cette amitié ?

[Levitz]

Newstarting : je vais recevoir bientôt un ami, rencontré il y a plus de 10 ans. Nous mettons un temps fou à nous répondre (parfois plus d'un an, pour ne pas dire deux). Une partie de notre amitié repose sur une compréhension mutuelle de nos blocages de communication à tous les deux. Et nous savons que nous pouvons nous permettre cela entre nous et pas envers d'autres. Nous allons échanger nos doutes, nos visions de la vie, nos angoisses face à elle et ses insuffisances, chercher une autre vie dans la musique ou les livres. Et peut-être que de nouveau, nous aurons une période d'éloignement tout en sachant que ce que nous avons partagé, nous n'aurions pas pu le partager avec beaucoup d'autres. Et les moments où nous nous revoyons correspondent le plus souvent à des moments de rupture ou d'ouverture dans nos vie. C'est le plus important. Comme si notre relation ne devait reposer que sur des choses "fondamentales".

[inconnu n]

Oui mais quand les DEUX mettent du temps et que c'est une habitude installée, c'est différent.

Moi je parle du cas où un des deux, sans prévenir ni explication, se met à ne plus répondre (ou seulement en des délais extrêmement longs) sans raison, alors que c'était pas le cas avant. De façon unilatérale quoi (certes c'est un droit, je le nie pas hein, mais bon le droit de ne pas laisser l'autre sans explications existe aussi).

[raptor]

Newstarting : je vais recevoir bientôt un ami, rencontré il y a plus de 10 ans. Nous mettons un temps fou à nous répondre (parfois plus d'un an, pour ne pas dire deux). Une partie de notre amitié repose sur une compréhension mutuelle de nos blocages de communication à tous les deux. Et nous savons que nous pouvons nous permettre cela entre nous et pas envers d'autres. Nous allons échanger nos doutes, nos visions de la vie, nos angoisses face à elle et ses insuffisances, chercher une autre vie dans la musique ou les livres. Et peut-être que de nouveau, nous aurons une période d'éloignement tout en sachant que ce que nous avons partagé, nous n'aurions pas pu le partager avec beaucoup d'autres. Et les moments où nous nous revoyons correspondent le plus souvent à des moments de rupture ou d'ouverture dans nos vie. C'est le plus important. Comme si notre relation ne devait reposer que sur des choses "fondamentales".

[Erual]

Ah bah c'est drôle Levitz, justement, j'ai un peu ce genre de relation avec un ami. Et même une autre (mais là c'est plus une histoire de distance vu qu'elle a déménagé à Buenos Aires). Avec le premier dont je parle, on ne se voit vraiment qu'une fois tous les 6 mois - à peine - et autrement, on n'aime pas trop se parler de manière épistolaire, mais quand on se voit on est toujours ravi de se voir, on a toujours des tas de choses à échanger, on parle de nos angoisses par rapport à la vie, d'où on a réussi à aller dans nos projets, etc.
Par contre, il y a des gens avec qui j'ai l'impression d'avoir besoin ne serait-ce que d'une présence assez régulière, de laquelle j'essaie de me détacher progressivement, pour ne pas que ça me bouffe. Pour ça, je pense que c'est nécessaire d'apprivoiser ses angoisses d'être seule, ou ses angoisses en elle-même, parce que l'autre ne peut pas porter le poids de nos angoisses. Il en a à mon avis tout autant. C'est ce que j'essayais de dire en fait, je pense que je me répète par rapport à mon post précédent, est-ce qu'on peut être capable d'avoir de réels liens affectifs/ amicaux, dans la mesure où on pense plus à sa survie qu'à partager ? Plus au "comment je vais faire si je finis seule ?" qu'au "Ah tiens, ça ferait plaisir à l'autre si je partageais telle chose avec lui, et en même temps ça me ferait plaisir de lui montrer".

Enfin, vous me direz, c'est plus facile à dire qu'à faire. Je cherche peut-être trop la relation "idéale", je ne sais pas.