A tous ceux qui crevèrent d'ennui en lisant Madame Bovary, je dédie cet article. Surtout s'ils décident de le relire !
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Madame Bovary au fight club : Madame Bovary c'est pas moi, m
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- Inscription : mar. sept. 05, 2006 2:47 pm
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- Inscription : dim. avr. 19, 2009 11:22 am
J'ai beaucoup aimé cet article .
Mais je ne relirai pas Mme Bovary. Nonnonnon ! Le seul souvenir vaguement intéressant que j'en ai gardé est celui d'une description de paysage, vert, avec un liseré d'argent. Bref moment de poésie en début de chapitre (mais je ne sais plus lequel), et tout le reste... bah... plutôt oublié !
Mais je ne relirai pas Mme Bovary. Nonnonnon ! Le seul souvenir vaguement intéressant que j'en ai gardé est celui d'une description de paysage, vert, avec un liseré d'argent. Bref moment de poésie en début de chapitre (mais je ne sais plus lequel), et tout le reste... bah... plutôt oublié !
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- Messages : 775
- Inscription : mar. déc. 15, 2009 6:55 pm
Madame Bovary est un de mes romans préférés. Je l’ai lu hors contexte scolaire, à 20 ans, quand je commençais à comprendre que les rêveries romantiques menaient bien souvent à la catastrophe. J’avais, comme Emma, cette propension à rêver, à tout enjoliver de mon imagination, à ne pas me contenter de la réalité. J’avais jusqu’alors été nourri, comme elle, de romans d’un romantisme échevelé, de Walter Scott à Georges Sand en passant par Lamartine et Châteaubriand et j’étais, comme Emma, en attente du prince charmant.
L’esprit de compétition et la cruauté du milieu universitaire commençaient à me faire réaliser qu’il y avait loin du romantisme à la réalité, je perdais mes chimères de fraternité et de liberté et me convertissait lentement au réalisme qui consiste à, comme l’écrivait Champfleury à George Sand : « Ne pas dire à celui qui est monté sur un âne : quel beau cheval vous avez là ! ».
Madame Bovary m’a semblé condamner cette propension de l’esprit que j’avais à parer la réalité la plus triviale des feux de mon imagination. Flaubert se moquait de la littérature dont je m’abreuvais étant ado, ces histoires d’amours, d’amants, de serments, de larmes et de baisers. Les idylles devenaient des mariages d’argent où les sentiments n’avaient plus trop leur place. Il dénonçait surtout les dangers du rêve qui empêche de voir la réalité, de ce rêve éveillé que je vivais et qui risquait de me conduire vers la même issue qu’Emma pour poursuivre un impossible idéal.
Flaubert me mettait en garde contre les dangers de la fuite par la rêverie qui ne peut mener qu’à l’échec.
Les détails insupportables de la longue agonie d’Emma suite à son empoisonnement à l’arsenic (le cyanure aurait été beaucoup plus rapide) faisaient écho à l’agonie de mes chimères d’adolescent. Je rentrais dans le monde des adultes.
Merci pour ton article, il m'a fait revivre ce moment.
L’esprit de compétition et la cruauté du milieu universitaire commençaient à me faire réaliser qu’il y avait loin du romantisme à la réalité, je perdais mes chimères de fraternité et de liberté et me convertissait lentement au réalisme qui consiste à, comme l’écrivait Champfleury à George Sand : « Ne pas dire à celui qui est monté sur un âne : quel beau cheval vous avez là ! ».
Madame Bovary m’a semblé condamner cette propension de l’esprit que j’avais à parer la réalité la plus triviale des feux de mon imagination. Flaubert se moquait de la littérature dont je m’abreuvais étant ado, ces histoires d’amours, d’amants, de serments, de larmes et de baisers. Les idylles devenaient des mariages d’argent où les sentiments n’avaient plus trop leur place. Il dénonçait surtout les dangers du rêve qui empêche de voir la réalité, de ce rêve éveillé que je vivais et qui risquait de me conduire vers la même issue qu’Emma pour poursuivre un impossible idéal.
Flaubert me mettait en garde contre les dangers de la fuite par la rêverie qui ne peut mener qu’à l’échec.
Les détails insupportables de la longue agonie d’Emma suite à son empoisonnement à l’arsenic (le cyanure aurait été beaucoup plus rapide) faisaient écho à l’agonie de mes chimères d’adolescent. Je rentrais dans le monde des adultes.
Merci pour ton article, il m'a fait revivre ce moment.
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- Inscription : dim. avr. 19, 2009 11:22 am