Les adaptations cinématographiques

Petit ou grand écran, plein air ou salle obscure... ce que les pédégouines aiment regarder.
Moilux
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Les adaptations cinématographiques

Message par Moilux »

De Twilight à L'insoutenable légèreté de l'être, il y en a pour tous les goûts. De l'adaptation de romans (Et si c'était vrai ?) à l'adaptation de BDs - en animé (Perspolis) ou non (Les petits ruisseaux) - et comics (Spiderman), en passant par celle de nos héros de jeux vidéos préférés (Tomb Raider) ou même d 'opéras (La flûte enchantée), la formule est convoitée et les frais engagés dans l'achat des droits d'auteur se voient vite rentabilisés. À quand l'adaptation de "ma meilleure amie" de Lorie ? Outre le fait que cette pratique tend à mochiser les couvertures des éditions de poche des romans concernés, que pensez-vous des adaptations au cinéma ?

À un niveau général :
Cette tendance est-elle pour vous révélatrice d'un manque d'imagination de la part du 7ème art ou au contraire, une adaptation est-elle une plus-value à l’œuvre initiale, voire un tout autre objet ? Est-ce donner dans la facilité ou bien est-ce un exercice hautement périlleux ? Est-ce une aporie ou une cohérence que l'auteur soit le réalisateur (Rabaté, Eric-Emmanuel Schmitt) ? A l'inverse, que pensez-vous des produits dérivés sous forme de roman (je n'ai pas d'exemple en tête), de jeux vidéos (Indiana Jones) ou de BDs (Valse avec Bachir) ?

À un niveau plus personnel :
Préférez-vous les adaptations plutôt fidèles (Harry Potter) ou celles faisant preuve de plus de liberté (Into the wild) ? Voir une adaptation vous donne-t-elle envie de lire le livre ? Et inversement ? Avez-vous une aversion à voir une interprétation de ce que vous avez vu et imaginé une ou mille fois, prévoyant la déception qui va vous engloutir dans des abîmes de désespoir et de détresse ? Ou bien aimez-vous découvrir une certaine lecture du roman, voire cela vous arrange-t-il de ne pas avoir / avoir eu à lire tel bouquin atrocement long et ennuyeux pour les cours (personnellement, j'ai préféré le Frankenstein de Coppola à celui de Shelley... Enfin, aux 50 pages que j'ai subies) ?
Régal Délice

Re: Les adaptations cinématographiques

Message par Régal Délice »

Ouh ça en fait des questions !
Moilux a écrit :À un niveau général : Cette tendance est-elle pour vous révélatrice d'un manque d'imagination de la part du 7ème art ou au contraire, une adaptation est-elle une plus-value à l’œuvre initiale, voire un tout autre objet ? Est-ce donner dans la facilité ou bien est-ce un exercice hautement périlleux ? Est-ce une aporie ou une cohérence que l'auteur soit le réalisateur (Rabaté, Eric-Emmanuel Schmitt) ? A l'inverse, que pensez-vous des produits dérivés sous forme de roman (je n'ai pas d'exemple en tête), de jeux vidéos (Indiana Jones) ou de BDs (Valse avec Bachir) ?
L'habitude de fonder les films sur des romans à succès rassure les producteurs, c'est donc devenu un passage obligé pour les réalisateurs qui veulent financer leurs projets.

Je ne suis pas certain que le modèle auteur-réalisateur soit forcément une bonne idée, ce sont des métiers différents et beaucoup d'auteurs manquent l'essentiel quand ils voient les films tirés de leur oeuvre (par exemple Stephen King était très opposé au Shinning de Kubrick, tout comme Stanislaw Lem qui a détesté l'adaptation de Solaris par Andreî Tarkovski ; ce sont pourtant des films sublimes !)

Les produits dérivés d'un film sous forme de roman (La Guerre des Etoiles par exemple) sont évidemment de la pure merde, à ranger avec les autres produits dérivés (figurines, casquettes avec le logo du film, jouets en plastique, bonbons et autres panoplies).
Moilux a écrit :À un niveau plus personnel : Préférez-vous les adaptations plutôt fidèles (Harry Potter) ou celles faisant preuve de plus de liberté (Into the wild) ?
Il me semble que dans le cadre d'une adaptation, la fidélité est impossible ; il y a de très bons films qui trahissent le livre d'origine, par exemple La neuvième porte, de Polanski, est à mon sens bien meilleur que le bouquin d'origine Le club Dumas, d'Arturo Perez Reverte, que j'ai trouvé très très médiocre.
Le Mort à Venise de Visconti trahit complètement la nouvelle de Thomas Mann, et pourtant ce sont deux chefs-d'oeuvre.
Donc ça dépend complètement du résultat final, si le film est bon, ou pas, plus que de la fidélité à l'oeuvre d'origine ; dans tous les cas, ça n'aura à peu près rien à voir.

J'ai aimé Into the Wild, mais je n'ai pas du tout l'intention de lire le bouquin, j'ai aussi aimé la série des Harry Potter, sans accrocher plus que ça (pas vu les 4 derniers) et je n'ai pas accroché au livre (trop formaté pour les gamins, ça m'a soûlé).

Pour revenir sur les auteurs-réalisateurs, on peut aussi citer Sfar avec Le chat du rabbin ; j'ai trouvé le film très bon, mais pas si fidèle que ça à la BD...
On peut aussi parler de Running with scissors, d'Augusten Burroughs, où à mon avis l'auteur-réalisateur s'est complètement raté en privilégiant le détail de la reconstitution du cadre, avec une image très classique, très léchée, qui ne rend pas vraiment justice au caractère totalement déjanté du bouquin.

Par association d'idée, à propos du nom Burroughs, Le festin nu de Cronenberg est très différent de l'oeuvre d'origine, puisqu'il mélange des scènes du livre avec la vie de l'auteur, mais c'est un très bon film, et je l'ai vraiment préféré au livre de William Burroughs, qui m'était franchement resté sur l'estomac.
Moilux a écrit :Voir une adaptation vous donne-t-elle envie de lire le livre ? Et inversement ?
C'est rare qu'un film me donne envie de lire le livre, mais ça arrive ; par exemple, j'aimerai bien lire le livre à l'origine de Morse (mais je ne l'ai pas trouvé) ; j'ai vu aussi des adaptations par la BBC de nouvelles de Saki et ça m'a vraiment donné envie de le lire (pareil, pas trouvé, j'en ai lu quelques unes il y a longtemps, mais où ?). Comme la plupart des gens, je n'ai lu Dracula que longtemps après en avoir vu des adaptations au cinéma. Mais c'est quand même assez rare.
Inversement, quand j'ai lu un livre et qu'une adaptation sort, je vais souvent la voir au moins par curiosité.
Moilux a écrit :Avez-vous une aversion à voir une interprétation de ce que vous avez vu et imaginé une ou mille fois, prévoyant la déception qui va vous engloutir dans des abîmes de désespoir et de détresse ? Ou bien aimez-vous découvrir une certaine lecture du roman, voire cela vous arrange-t-il de ne pas avoir / avoir eu à lire tel bouquin atrocement long et ennuyeux pour les cours (personnellement, j'ai préféré le Frankenstein de Coppola à celui de Shelley... Enfin, aux 50 pages que j'ai subies) ?
J'aime bien découvrir une certaine lecture du roman. Comme je ne suis plus étudiant et que je ne fais pas un travail intellectuel ou culturel, je n'ai aucune obligation à lire des livres, donc je ne le fais que pour le plaisir et je ne lis que des choses qui me plaisent, et ça ne m'arrange pas spécialement qu'il y ait ou pas une adaptation... Mais j'ai toujours détesté les Frankenstein du cinéma, y compris celui de Coppola, et j'ai bien aimé celui de Mary Shelley...

Pourquoi ces questions ?
Moilux
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Re: Les adaptations cinématographiques

Message par Moilux »

OFF-Topic :
Pourquoi ces questions ? Parce que ces temps-ci, je m'occupe à lire des livres adaptés au cinéma et à regarder les films ensuite. Je trouve très souvent un intérêt à l'adaptation mais mon entourage se montre très critique. Je soupçonne un fond condescendant et snobinard envers le format populaire d'un œuvre de papier, forcément plus sélecte. Quand je dis être allée voir tel film, beaucoup s'empressent de me préciser "ah, j'ai lu le livre. C'est bien mieux." et je trouve ça étonnant. Du coup, je cherche d'autres avis.
Je comprends dans ta réponse fort détaillée que ces questions mélangent un peu tout et n'importe quoi et rapprochent des choses qui ont finalement peu en commun.

Je trouve un intérêt dans le fait qu'un auteur soit aussi le réalisateur... dès lors qu'il accepte de ne pas faire la même chose sur un autre support et qu'il prend ses distances envers le récit initial. Ça donne un côté schizophrénique intéressant. Joann Sfar n'est pas tombé dans l'adaptation linéaire à mon sens et on sent qu'il s'est permis de répondre à certaines frustrations rencontrées avec le format BD alors qu'Augusten Burroughs est dans l'adaptation plate et rapprochée et je suis d'accord avec ton avis sur ces deux films.

Personnellement, je suis assez cliente du format. N'ayant pas une grande culture livresque, ça me donne pas mal d'idées puisque les adaptations prennent comme support des best-sellers de préférence. Il ne m'est pas trop difficile de dissocier les deux, en général.
Maïzena
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Re: Les adaptations cinématographiques

Message par Maïzena »

Ouh un topic anti-fais-ton-travail... zut j'ai envie de pondre un roman...

Alors je me contenterai de ceci : je suis entrée dans l'oeuvre de Shakespeare grâce à Kenneth Branagh et le magnifique décolleté sourire d'Emma Thompson. Tout pareil pour Jane Austen, par exemple.
Ces oeuvres magnifiques ne m'auraient pas même survolée si je ne les avais d'abord connues sous forme cinématographique.

Je retiendrais donc en premier l'intérêt pédagogique des adaptations d'oeuvres classiques. Je causerai d'Harry Potter plus tard (mais PAS de Twilight :evil: grrrrr)
arwynia
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Re: Les adaptations cinématographiques

Message par arwynia »

Généralement, j'aime bien aller voir des adaptations ; une adaptation réussie est pour moi une oeuvre à part entière.

En fait, les adaptations que j'aime utilisent le matériau du roman pour créer quelque chose d'autre, plus ou moins proche de l'original ; c'est un peu le principe de toute création littéraire d'ailleurs, de réutiliser ce qu'on a lu pour en faire quelque chose de nouveau. Si on prend La piel que habito, présenté comme une adaptation de Mygale de Jonquet, on est très loin du roman : un peu de Villiers de l'Isle Adam, un peu de mélo, un zeste de tout ce qui a influencé Almodovar et on obtient quelque chose qui a bien une parenté avec l'oeuvre qui l'a engendré, mais qui est quelque chose de différent.

Je ne vois pas l'intérêt d'une adaptation fidèle en fait, hormis le fait d'épargner la lecture aux lecteurs réticents. Je me suis ennuyée à mourir devant La ballade de l'impossible ou La maladie de Sachs : j'avais l'impression d'entendre lire le livre.

Pour les Harry Potter par exemple, mon adaptation préférée est probablement La coupe de feu : adapter fidèlement le roman, foisonnant et long, était totalement impossible. Le film aurait forcément été en dessous du livre car moins exhaustif. Du coup, le réalisateur a pris le parti d'adapter une très faible partie du livre et de mettre l'accent sur certaines choses ( notamment l'ascension de Voldemort, qui file des frissons dans le dos dans cet épisode!) et j'ai vraiment passé un bon moment, alors que je me suis ennuyée dans presque tous les autres films de la série.
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