Je resors à peine du ciné, les yeux rouges et le sourire aux lèvres, la déprime pré-partiels effacée par ce pur morceau de bonheur.
Bahia Benmahmoud, fille d'un immigré algérien et d'une hippie, "pute politique" autodéclarée, rencontre Arthur Martin, un prudent quadragénaire. Rencontre explosive, et 1h45 de pur bonheur, de trogne de Gamblin, d'histoires familiales, de Sara Forestier en grande forme, de réflexions franchement trippantes sur l'identité, les origines...Je me rends compte que je ne suis pas claire, car c'est franchement indescriptible, juste jouissif, de quoi se prendre une grosse claque de bonne humeur et d'intelligence.
C'est mal de s'auto-quoter, mais comme j'en avais parlé dans le topic sur les sorties ciné :
Coco a écrit :J'ai vu Le nom des gens aujourd'hui, et j'ai été super déçue, surtout que les critiques presse étaient globalement très positives...
C'est totalement politiquement correct, l'épaisseur des personnages se réduit à à peu près rien, et le seul intérêt du film est de montrer l'actrice principale à poil tous les 3 plans. Bon, on rigole un peu par moments (genre quand on voit Jospin), mais j'ai globalement pas accroché. Y a presque autant de bons sentiments que dans La tête en friche, que j'avais absolument détesté. Bref, une bonne perte de temps.
Avec le recul, je me dis que ça passe si on cherche un film de pur divertissement, mais y a juste tellement mieux à voir au ciné en ce moment...
Coco a écrit :C'est totalement politiquement correct,
Je trouve surtout que c'est caricatural, chaque personnage représentant un "type" particulier sans finesse. Mais je me demande à quel point ce n'est pas fait exprès. Parce que cela permet de cristalliser toutes les interrogations du moment (communautarisme, identité, origine...) Et ça reste un film rythmé, qui fait parfois mouche dans le discours politique ou dans le comique. Un bon moment pour ma part. 8)
Je viens de le voir et je suis d'accord avec Coco. Pourtant, le film commence bien, avec l'entrée fracassante de la pulpeuse Sara Forestier dans la salle de radio et cette réplique choc : "Quand on commence à se méfier des canards, c'est mauvais signe". Ensuite, y a quelques moments savoureux mais le film part dans tous les sens, du coté de la shoah, de la pédophilie... La bonne idée, c'était celle de la fille qui couche avec des hommes de droite pour les faire changer de cap, le réalisateur aurait dû se focaliser dessus au lieu de se perdre dans une tonne de disgressions et de psychologie de comptoire. Du coup, ça se noie dans la masse. Et puis y a pas à dire... je n'aime franchement pas Jacques Gamblin. Il est sinistre, ce type ! Il tire une tronche d'enterrement dans chacun de ses films, ça me gave ! Y a que dans les enfants du marais que je l'aimais bien, mais déjà il faisait la tronche. C'est d'autant plus flagrant qu'à coté de lui, Sara Forestier est virvoltante, radieuse, lumineuse, c'est un régal de la voir et de l'écouter. Malheureusement, cela n'a pas suffit à me faire vraiment apprécier le film. Dommage.
