Venus Noire, dérangeant, insoutenable, important

[Adyton]

Content.
Un film de plus que je n'ai pas envie de voir, ça laisse du temps pour des choses vraiment intéressantes

Merci Joker pour ce gain de temps

Kechiche et moi, c'est un histoire improbable de toute façon, j'ai pas tenu 20 min devant L'Esquive et je me suis fait chier comme un rat mort devant la Graine et le mulet. C'est pour moi l'un des prétendus réalisateurs les plus surfaits actuellement, tâcheronnant sans scenario correct ni direction d'acteur digne de ce nom (pour la direction comme pour les acteurs, l'indignité du nom...).

[Joker]

Content.
Un film de plus que je n'ai pas envie de voir, ça laisse du temps pour des choses vraiment intéressantes

Merci Joker pour ce gain de temps

Kechiche et moi, c'est un histoire improbable de toute façon, j'ai pas tenu 20 min devant L'Esquive et je me suis fait chier comme un rat mort devant la Graine et le mulet. C'est pour moi l'un des prétendus réalisateurs les plus surfaits actuellement, tâcheronnant sans scenario correct ni direction d'acteur digne de ce nom (pour la direction comme pour les acteurs, l'indignité du nom...).

O_O O_O O_O O_O O_O O_O O_O O_O O_O O_O

pourquoi une telle haine envers le cinéma
il laisse ses acteurs libres tout en les dirigeant, souvent c'est de l'impro, la nana qui chiale vers la fin de la graine et le mulet, c'est du vif, c'est du brut
Kechiche c'est du cinéma de la rue, du cinéma de vie, filmé à l'état naturel, brut quoi, et intellectuel qui plus est

L'esquive est d'une intelligence, c'est magique
la puissance des mots, vagabondant d'un registre à l'autre, avec le marivaudage et la marque du clivage social au sein de ses jeunes, masques qui tombent, "on est prisonnier de son milieu", mais Kechiche ouvre une portre entre 2 mondes justement, celui de la banlieue et des autres, il filme là où les autres ne vont pas

ces jeunes, qui parlent n'importe comment, et d'un coup qui se mettent à faire du théatre dans la banlieue, changeant totalement de registre verbal, c'était une proposition à elle seule hallucinante, j'en avais les larmes aux yeux, du génie ? tout le monde aurait pu le faire... mais personne l'a fait sauf lui

et puis même sans toutes ces propositions uniques et grandioses
l'esquive reste hilarant, on dirait presque une parodie de ses jeunes, tellement le niveau de langue a été poussé dans ses derniers retranchements

hier j'ai découvert la haine sur arte, et franchement entre les deux perso y'a pas photo
la haine c'est le film typiquement sur les banlieues, mais cinématographique, pour cinéphile, léché, avec des métaphores et tout le bagage qui s'en suit

l'esquive c'est pour tout le monde, ça fonctionne comme parodie, comme film sérieux, comme film intellectuel pour cinéphiles, comme comédie dramatique, comme petit film amusant, voire comme documentaire (un brin souple) sur la vie de banlieue

[Avital.Ronell]

Un film dérangeant et difficilement supportable à regarder dont on ressort plutôt abattu et choqué, sans énergie.
D’ailleurs j’ai vu plusieurs personnes sortir de la petite salle peu remplie avant la fin.
On est loin de l’optimisme de L’esquive. Car en effet Venus Noire est un film très…noir!
(lol désolée la tentation était trop forte^^)

La façon de tourner de Kechiche y est pour quelque chose, comme cela a déjà été dit les scènes sont très longues, du coup on s’en imprègne inévitablement, comme ne cesse de le faire Sartije au moyen de l’alcool on est tenté de décrocher à certains moments pas tant parce qu’on s’ennuie mais parce que cette accumulation de chocs et d’humiliations gratuites sont vraiment difficiles à supporter.

La scène d’ouverture est bien car elle nous place en position de spectateur du spectacle à l’interieur du film (mise en abîme) du coup ça crée le doute, on ne sait que penser de l’attitude de la vénus, est-elle vraiment comme ça ou joue t’elle un rôle?
(evidemment cette interrogation peut paraître profondément naive et débile bien sûr, mais je savais absolument rien de l’histoire de cette femme avant de voir le film.)
A ce titre j'ai d'ailleurs trouvé interessante une question soulevée par Joker dans sa critique "peut être l'actrice elle même est-elle gênée comme l'est Sartije de jouer la sauvage devant les foules?" (double mise en abime.)

Une autre scène qui m’a paru intéressante c’est le fait que les gros partouzeurs devant lesquels elle est exhibée à Paris s’avèrent finalement être les personnages les plus humains du film (hormis la vénus Hottentote), ils s’émeuvent devant ses larmes « si elle pleure ce n’est plus drôle » s’exclame un homme « arrêtez » renchérit-il choqué par l‘attitude du maître de Sartije. J’ai trouvé intéressant ce choix du réalisateur de montrer que ces « pecheurs de la chaire » proches de leur corps sont en fait les plus sensibles, j’y ai vu un rapprochement avec ce que Nietzsche développe dans Ainsi parlait Zarathoustra dans le passage « les contempteurs du corps » le corps est en fait la grande raison, inséparable de l’esprit : « Instrument de ton corps, telle est aussi ta petite raison que tu appelles esprit, mon frère, petit instrument et petit jouet de ta grande raison » ainsi ces débauchés qui ont une meilleure connaissance de leur corps sont plus proche de leur « grande raison » et s’offusquent devant une telle inhumanité.

Face aux scientifiques, Sartije se montre pleine de pudeur, sa pudeur de femme face aux hommes, car elle a une grande sensibilité et un grand savoir vivre, même bien davantage que les autres personnages qui se comportent comme des animaux (cela est montré clairement à travers plusieurs scènes du film, ,notamment dans la taverne.)
C’est une femme posée, pleine de douceur, intelligente, entre soumission et défense de sa dignité que les sévices humiliants qui lui sont infligés ne suffisent pas à lui oter, cela m’a rappellé une phrase qu’Epicure dit à son maître qui le bat au point de lui briser les os« mon corps tu peux l’avoir mais mon esprit tu ne l’auras point. » ou quelque chose dans ce goût là.

Si Venus Noire est un film choc psychique violent c’est aussi un bel effort de mémoire, d’ailleurs rendu encore plus explicite par le générique de fin.

[Adyton]

@Joker : C'est beau la passion, tant mieux pour toi
Et j'aime le cinéma, ne t'en déplaise. Nous n'avons pas les mêmes goûts ni les même valeurs, c'est tout.

Je m'ennuie devant les films de Kechiche, que je trouve vulgaires et sans intérêt, pour moi, sans scenario intéressant, sans acteur crédible, et le reste n'a plus d'importance à partir de ce moment là ; pas de quoi en faire un drame. Ce que je lis sur ce film là ne me pousse pas à chercher à réviser mon opinion. Le reste, c'est du remplissage trollesque.

Sinon, La Haine, je n'aime pas non plus, dans le même catégorie surfait.

[popy]

Ha oui ! Au ugc de la defense, sur les 60 personnes de la salle, 7 en sont sorties, essentiellement des petites vieilles dames, une jeune femme et un monsieur....

Ce film manquait de violence... elle est même pas maltraité pour de vrai, son patron, lui gueule dessus vite fait, et elle boit du pinard et fume ses cigares pépère.
Et un peu à la fin, elle se fait rudoyer, mais battre ? non.

Elle même le dit à quelqu'un qu'elle n'est pas intelligente.
Mais ca aurait du être plus légèrement souligné durant le film.
Car on peux se dire : qu'elle est entêté l'otentotte à faire un truc qu'elle n'aime pas.

Dommage que la réalisation de l'évolution du personnage n'était pas au rendez vous.

Sinon, j'ai beaucoup appréçié les scènes où elle se faisait prendre.
Bien filmé, avec une certaine pudeur bestiale.

[Joker]

O_O


sinon, simoneveil la phrase que tu cites de moi, c'est pas trop ça, mais tu l'a faite en mieux

[Lexto]

pas compris ce que venait fichtre là le post de manchette, j'ai loupé quelque chose ou

Peut-être. Car au delà du film et de sa réalisation, il y a son sujet fondamental. Et quand un sujet est aussi lourd d'histoire, on ne peut complètement dissocier la réalisation de sa source dans la critique.

Les éléments apportés par Manchette sont tout à fait justes. Je n'ai [pour l'instant] pas vu le film mais je trouve louable que le réalisateur ait voulu soulever le sujet, ne serait-ce que pour le côté purement réflexif. Néanmoins Manchette a soulevé des points essentiels.

Un mini mini doc que je trouve intéressant où Kechiche aborde son devoir de mémoire : http://videos.arte.tv/fr/videos/_venus_ ... 14306.html

[Joker]

super courte la vidéo, mais très sympa de voir Kechiche

[sentimi]

Je suis allez voir la Vénus noire à une séance d'avant première, et je l'avoue j'en suis sortie hyper mal à l'aise. Premièrement le film est long 2h40, Kechiche prend son temps, j'ai tourné 4 jours dans ce film et chaque fois c'était des plan séquence de 15 ou 20 minutes (ce qui énorme au cinéma) on est plus proche du théâtre, ce qui est très jouissif pour le travail des acteurs, Kéchiche part toujours de plan très large pour allez ressérer petit à petit vers des très gros plan d'expression, il n' y a pour ainsi dire jamais de 'couper' la caméra tourne toujours même quand la scène est finie pour saisir des expressions au naturel. Mais si le film est long, c'est aussi pour nous mettre mal à l'aise, on voit et revoit toutes ces scènes d'exhibitions, et long plonge lentement du spectacle un peu grotesque de la femme animale, à l'insoutenable et la vulgarité de la pornographie, puis du proxénétisme... Oui j'ai vu des personnes sortir avant la fin du film, et cela peut se comprendre. Je ne conseillerais pas ce film à tout le monde, mais c'est malgré tout un chef d'oeuvre.