Je suis désolé Nico, je t'ai oublié
"Nicofoto a écrit:
Donc le film "short bus" aurait dû être interdit aux moins de 18 ans au lieu d'être interdit aux moins de 16 ans.
Qu'en pense-tu ?"
Je n'ai pas vu ce film, je ne sais pas de quoi il traite même si je crois j'en ai déjà entendu parler. Bref, je ne connais pas la ou les scènes qui te font dire que c'est de la pornographie. La seule chose que je peux dire c'est que les diffuseurs ont eu de la chance que des cathos réac' ne se soient pas emparés de l'affaire pour empêcher sa diffusion. Si les scènes sont véritablement porno, ben on va dire qu'il a eu de la chance hein... Mais ça aurait pu faire avorter la sortie du film en France.
Bah, qu'est-ce qu'on voit dans short bus ?
- Un mec qui pisse dans son bain (on voit la verge dans l'eau de laquelle sort un filet d'urine)
- Une séance de domination/soumission avec en bouquet final une giclée de sperme qui atterit sur un tableau de Polock
- Des orgies
- Des sexe en erection
- Des pénétrations
- Une fellation
- Un mec qui chantonne l'hymne Américain dans le derrière de son deuxième partenaire (alors que le premier suce le deuxième).
Le tout, parceque sinon ce ne serait pas drôle, non simulé et montré à l'écran.
Et ce film a été interdit aux moins de seize ans.
Aussi étrange que cela puisse paraitre, ce film n'a pas été considéré comme étant pornographique sinon il aurait été interdit aux moins de 18 ans.
Si Shortbus n'est pas un film pornographique (en tout cas c'est mon avis, il faut voir le film pour le comprendre), l'expo de Larry Clarck ne l'est certainement pas.
Accessoirement, il fait parti de mes films préfèrés.
Je serais curieux de connaître dans le détail le lien entre la banalisation de la violence dans les médias (films violents, catch, images de guerre, reportages violents montrant des scènes pénibles), dans les foyers (via internet et les jeux video) et la montée de la violence dans la vie de tous les jours.
Alors que j'étais au collège, j'avais dans les 13 ans, notre prof d'histoire nous a montré le documentaire "nuit et brouillard".
Personne dans la classe n'a été perturbé ensuite, personne n'est entré dans des milices nazies, personne n'est devenu ultra violent.
Au contraire, pour ma part même si les images sont restées gravées dans ma mémoire, je trouve que c'était un devoir que de montrer même en infime partie, les atrocités des camps nazis.
Les photos de l'expo montrent une vision critique de la violence et de la dérive des ados, c'est beaucoup plus intelligent que les
www.grosnichons.com que les gamins vont voir sur le net.
Les séries, le cinéma, un présentateur, un micro, des photos apportent de façon très transparente/implicite une certaine "autorité" sur ce qu'ils diffusent et contribuent en la banalisation de ce qu'ils exposent dans la mesure où c'est fait de façon régulière.
J'ai encore vu récemment un reportage où l'on voit des jeunes qui regardent de plus en plus tôt des videos porno et qui se comportent de la même façon dans la réalité...
C'est en cela que je parle de caution, dans le sens où cela banalise des scènes, des photos, des video qui finissent par devenir habituelles et routinières. C'est un peu comme le slogan "vu à la télé". L'image est devenu un outil de communication efficace et performant de par l'immédiateté du message qu'elle transporte.
Le problème à mon avis n'est pas ce que les ados regardent, mais plutôt dans quel cadre ils les regarde.
Quand ils sont seuls devant leur écran sur des sites porno, c'est là le problème.
Je pense que trop de parents ne dispensent pas l'éducation affective comme on devrait leur dispenser une éducation sexuelle.
Et c'est ce qui me parait plus "dévastateur" que les images qu'ils voient sur le net.
Je trouverais plus intéressant qu'on leur ouvre les porte de l'expo qu'avant de voir les photos on leur explique qui est Larry Clarck et le contexte dans lequel il a pris ces photos.
Et puis qu'a la fin on fasse avec eux une sorte de débriefing pour les amener à se questionner sur le sens des images.
Cela pourrait être fait par exemple lors d'une sortie scolaire, mais j'imagine que les associations de parents d'élève s'insurgeraient.