Euh, c'est encore moi, pour compte-rendre du concert de Katie Melua le 22 octobre à Paris.
Eh bien, le mariage, ça vous change une femme ! J'avais quitté Katie à l'Olympia il y a un peu plus d'un an à la fin d'un concert où elle avait l'air un peu absente… Et pouf elle revient en pleine forme et super épanouie (à moins que ce ne soit les effets de la mystérieuse boisson orangée dont elle s'abreuvait entre deux chansons
). C'est elle la patronne sur scène, elle parle désormais beaucoup plus entre deux morceaux, en montrant pas mal d'humour et d'auto-dérision. Elle n'a d'ailleurs pas attendu la troisième chanson pour nous parler de son mari
René James.
Bref, ils auraient pu pomper la pub de sa tournée sur celle de Ninotchka. Après
"Garbo rit !",
"Katie has fun !". Et l'air de rien, ça a touché mon petit cœur fragile de la voir aussi radieuse.
Je vous rassure, elle a changé, mais elle a toujours son air de première communiante sage. Katie sera toujours Katie, ce n'est pas demain qu'elle va se raser la tête comme Britney ou fouetter ses danseurs comme Madonna.
Et puis il y a la voix, une des plus pures de sa génération, aussi intense sur scène que sur CD. Comme elle est à la pointe de la technologie
, elle a osé pour la première fois le micro sans fil, et ça change tout. Elle était ainsi vraiment très à l'aise dans les chansons qui bougent et a arpenté de long en large la scène du Palais des Congrès, presque comme Beyoncé à Vegas ! Le sommet du concert a notamment été atteint sur un enchaînement
the Flood /
A moment of Madness de toute beauté.
Revers de la médaille
ou du mariage, elle était un peu moins émouvante que d'habitude sur les chansons tristes, alors que c'est son point fort d'habitude.
Le choix des chansons était tout à fait honnête ; en tout cas, moi j'en ai eu pour mon argent avec mes titres préférés :
the Closest Thing to crazy,
Spider's Web,
Nine millions bicycles et
The Flood.
Sinon, c'est la crise pour tout le monde, le décor était minimaliste et il n'y avait plus d'écran géant au programme (je plains les derniers rangs). De même, j'espérais un peu qu'elle chante avec un orchestre symphonique, puisque c'était le concept de son dernier album, mais on a juste eu le droit à un (chouette) quator à cordes.
Un suspense insoutenable a par ailleurs stressé le public pendant tout le concert : allait-elle ou non se prendre les pieds dans sa robe (et peut-être même pour certains :
allait-on ou non voir sa culotte) ? La réponse est non dans les deux cas, mais elle a eu bien du mérite. Il faut bien reconnaître que ces goûts vestimentaires sont aussi mauvais que ses goûts musicaux sont bons. Elle était donc ce soir vêtue d'une robe verte menthe à l'eau, courte devant, longue derrière, un mixte entre la cape de Superman, les rideaux de sa grande-tante géorgienne et le costume d'Elizabeth Taylor dans Cléôpatre…
Du coup, je n'ai pas osé la poster en photo, je me suis limitée à un aperçu du concert de la veille à Bruxelles où la tenue est moins pire, mais il reste les vidéos ci-dessous.
Pour conclure, on ne me demande pas mon avis mais je le donne quand même, il me semble que Katie aurait tout intérêt à donner une orientation plus blues-rock pour la suite de sa carrière. Espérons que son bonheur de jeune mariée la fasse délaisser un peu ses ballades (qui ont pu donner des joyaux), mais où elle est quand même parfois à deux doigts de l'écueil sirupo-endormant…
Pour ceux qui seraient intéressés, elle fait une tournée en France en février 2013 (Dijon, Toulon, Montpellier, Nice, Lyon, Annecy, Tours, Rennes, Lille, Strasbourg, Paris, Nantes).
Quelques petites vidéos du concert pour les amateurs :
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Spider's Web
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The Closest Thing to Crazy
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the Flood
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Nine million Bicycles
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A moment of madness
(Constance, yeux de Chimène).