Lhasa, "chanteuse envoûtante au visage d’elfe" (expression prise dans un article).
Je l’avais connu avec son premier album, La Llorona en 1997. J’avais tout de suite adhéré et j’ai eu une période où je mettais son album en boucle. C’était pour moi d’abord une voix, une musique, une atmosphère. Je n’accroche pas aux paroles des chansons d’une manière général, je n’ai jamais cherché à comprendre le sens des chansons de cet album en particulier, elles sont toutes en espagnol alors que je n’ai jamais appris l’espagnol, ça me convient bien, et quelque part je préfère, ça fait ressortir davantage la beauté de la voix et de la musique, et ça me donne l’impression de voyager, de partir ailleurs. Cet album est un vrai petit bijou dans ma discothèque. En ce temps où internet n’en était encore qu’à ses balbutiements, elle est longtemps restée pour moi une voix sans visage.
Quelques années plus tard, je l’ai vu par hasard dans un reportage, et là j’ai découvert que cette voix grave et pleine de sensibilité venait d’un petit bout de femme très jeune au visage d’ange, très rayonnante et d’une très grande gaité, le sourire presque toujours aux lèvres… je ne l’imaginais pas du tout ainsi, c’était comme une sublimation de sa musique, elle prenait encore plus de force et de caractère.
Elle a sorti depuis deux autres albums avec notamment des chansons en français, mais je restais sur son premier album, l’album de la découverte, prenant plaisir à retrouver de temps en temps cette voix chaleureuse.
J’ai appris un peu tardivement qu’il y a quelques semaines elle était partie à 37 ans des suites d’une longue maladie comme on dit… étrange nouvelle, je ne savais pas qu’elle était malade, qu’elle avait annulé sa dernière tournée. Une nouvelle qui devrait être triste mais qui me donnait surtout à nouveau l’envie de me replonger dans son univers, de me laisser à nouveau bercer par sa voix. Elle est partie mais sa voix, ses chansons et son sourire restent, à découvrir encore pour ceux qui ne la connaissent pas, pour le plaisir des yeux et des oreilles (là, là, là, ou encore là).
Bravo l’artiste !
