Pas le moral... besoin de parler...

Pour parler de tout et de rien, pas de thème imposé.
Améthyste
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Pas le moral... besoin de parler...

Message par Améthyste »

Bonsoir à tous,

Je ne sais pas si ce message a sa place ici...

Pour ceux qui seraient déjà déprimés, je vous suggère de ne pas poursuivre cette lecture. Je ne voudrais surtout pas vous « plomber » davantage...

Comme je vous le disais dans mon message de présentation (qui remonte déjà à plus de 4 mois !), je ne suis pas du tout une habituée des forums et j’ai, plusieurs fois, hésité à en publier un nouveau. Toujours beaucoup de choses à dire mais toujours peur d’envahir...! Alors je me taire dans mon silence et ma solitude...

Et puis, j’avoue avoir été déçue par ma première expérience sur le forum. Suite à ma publication, j’ai été contactée par une femme qui, visiblement, s’est fait passer pour ce qu’elle n’était pas. J’avais l’impression qu’une belle amitié était en train de naître mais je me suis fait duper ! C’est la raison pour laquelle j’étais réticente à l’idée de poster un nouveau message...

Mais ce soir, le besoin de parler, d’échanger, est plus fort que tout ! Et même si j’ai quelques amis proches à qui je peux parler de tout et qui sont toujours là pour me soutenir, j’en ai marre de les ennuyer avec mes problèmes existentiels... Non pas que j’ai envie de vous ennuyer, vous ! Mais au moins, chacun aura la liberté de décider s’il veut me lire ou pas...

Pour que vous compreniez mieux ce que je vis aujourd’hui, il me semble important de faire un rapide « flash-back » de plusieurs années...

Ayant eu une enfance et une adolescence douloureuses, j’ai démarré ma vie d’adulte avec peine. Je vivais dans un état de stress et d’angoisse permanents, révoltée et apeurée de tout, enchaînant dépressions sur dépressions et me réfugiant par périodes dans la drogue.

En 2004, j’ai découvert la Sophrologie qui m’a beaucoup aidée.
En 2008, le monde des énergies s’est ouvert à moi d’où a découlé mon cheminement spirituel. Je me sentais de mieux en mieux (physiquement et émotionnellement), voyais la vie de façon plus positive et ma vie semblait s’améliorer considérablement.
Bien que j’avais des petites phases difficiles, je rebondissais toujours rapidement car j’avais appris à « transformer le négatif en positif ».

En 2018, tout s’est écroulé !
En avril, je me suis retrouvée avec une algodystrophie (qui n’est toujours pas guérie !) : une pathologie non reconnue qui a engendré le handicap de ma main gauche et m’a fait vivre, durant près de deux ans, des douleurs d’une telle violence que je me suis retrouvée confrontée à des états émotionnels qui l’étaient tout autant et que je n’avais plus côtoyés depuis plus de dix ans ! De plus, vivant seule, ce nouveau handicap est venu chambouler complètement mon quotidien et je me retrouvais à « péter des plombs monumentaux » plusieurs fois par jour parce que je n’arrivais pas à accomplir les tâches les plus simples. J’ai commencé à perdre le peu de confiance en moi que j’avais, je n’acceptais pas celle que je devenais et, sombrant de plus en plus dans la dépression, je me suis peu à peu coupée du monde...

En août, j’ai fait la connaissance d’un mec (bien qu’il ait près de 40 ans, il n’a rien d’un homme !) dont je suis tombée éperdument amoureuse... Du moins, c’est ce que je croyais... En fait je suis surtout tombée amoureuse de son « image » car en réalité, il s’agissait d’un manipulateur pervers narcissique... Sauf que j’ai mis 6 mois à m’en rendre compte !

Le fait est qu’avec ma maladie, j’étais dans un état d’épuisement considérable. Non seulement les douleurs m’épuisaient mais en plus je ne dormais presque pas (justement à cause des douleurs). Par ailleurs, j’étais souvent shootée par les médocs. Autant dire que mon cerveau tournait au ralenti et que je vivais chaque journée dans un épais brouillard ! La proie idéale pour ce genre de tordu !

Quand je me suis brutalement réveillée (après l’ultime humiliation), je suis entrée dans ce que certains appellent « la nuit noire de l’âme ». Pour schématiser, c’est une sorte de « dépression spirituelle » au cours de laquelle se manifestent des émotions d’une violence extrême et un effondrement des voiles de l’ego. On peut dire qu’il s’agit d’un brutal éveil de conscience... J’ai vu défiler tout le film de ma vie et assisté à tous mes « comportements décalés ». Les liens entre mes blessures d’enfance et toutes les relations toxiques (amoureuses et amicales) que j’ai entretenues tout au long de ma vie se révélaient soudain. Tout devenait clair !

Consciente du danger que je vivais avec ce mec, je l’ai quitté 3 jours plus tard. Si j’avais effectivement réalisé que j’avais été manipulée, je ne savais pas encore qu’il s’agissait d’un pervers narcissique. En fait, je connaissais le terme mais sans savoir précisément ce que cela impliquait. C’est en faisant des recherches sur la manipulation que j’ai fini par tomber dessus. J’ai passé 2 semaines à étudier le sujet de fond en comble, découvrant ainsi que tout ce j’avais vécu avec lui n’avait été qu’une illusion. Tout avait été calculé depuis le début... Une vérité effroyable qui m’a mis une telle claque que tout, en moi, s’est effondré...

Si j’avais démarré ma vie d’adulte en percevant le monde comme dangereux et les humains cruels, mon chemin spirituel m’avait appris à voir les choses autrement. Ainsi, comme on me l’avait enseigné, je considérais qu’il n’y avait pas d’êtres méchants, seulement des êtres souffrants. Au lieu de voir le mal partout, je cherchais toujours à voir le bon en chacun. En « bonne disciple » que j’étais, j’essayais autant que possible de ne penser que « Lumière », « Amour », « Paix », « Joie », etc. Quand je me retrouvais face à une personne qui me blessait ou me manquait de respect, je me rappelais que le divin brillait en lui comme en chacun et que cette situation survenait pour m’aider à apprendre et grandir. Ce qui n’était pas faux en fait. Sauf qu’à cette époque, je n’avais, de tout ça, qu’une compréhension très limitée...

Au cours de cette « nuit noire de l’âme », tout cela s’est écroulé... Découvrant le véritable visage de cet être abject que j’avais tant aimé, j’ai recommencé à voir que l’humain pouvait être fondamentalement mauvais et même machiavélique ! Par ailleurs, j’ai réalisé combien le fait de chercher à voir le bon en chacun et de vouloir toujours être « dans l’amour » n’avait fait qu’empirer mon manque d’assertivité et ma tendance à me soumettre, privilégiant toujours les besoins des autres au détriment des miens. Cela m’avait donc encore plus poussée dans des relations faussées et malsaines, voire même toxiques.
Tout ce que j’avais appris au cours de mon chemin spirituel me paraissait soudain complètement aberrant. J’ai alors perdu foi en l’humain, en la vie, en l’Univers. Je n’avais plus aucun repère, j’étais perdue, désemparée...

Le côté positif, c’est que, une fois que j’avais touché le fond du fond, je ne pouvais que remonter. Mais cela m’a pris plusieurs mois. Sans compter qu’il me fallait composer avec mes soucis de santé.

Aujourd’hui, globalement je vais beaucoup mieux. Mon algodystrophie me fait beaucoup moins souffrir (je n’ai pas pris de médocs depuis près d’un an), je dors mieux, j’ai accepté mon handicap. Du coup, je peux vivre ma maladie plus sereinement. Je n’ai pas retrouvé foi en l’humain mais j’ai retrouvé ma Foi spirituelle, ma connexion au Divin. Je me suis réapproprié les enseignements spirituels par une compréhension plus juste et les teintant de mon discernement. J’ai recommencé à méditer plus régulièrement et à réciter mes mantras. Je me suis davantage rapprochée de mes amis (les vrais ! Les authentiques et bienveillants !) et ai viré tous ceux qui prétendaient l’être mais ne me côtoyaient que par intérêt.

Bref ! J’ai fait un sacré bout de chemin ! Malgré tout, je n’arrive pas à me sentir « légère ». Après une phase ascendante qui a duré du premier confinement jusqu’à la fin du mois d’août, depuis, je n’arrive plus à remonter. J’essaie pourtant autant que possible de nourrir mon âme avec des choses qui me font du bien et de me focaliser sur des projets créatifs et constructifs mais j’ai l’impression de « ramer » .
Il faut dire que, même si la fatigue est beaucoup moins importante, elle est toutefois toujours présente. Je m’épuise très vite et si je force trop, que je dépasse ma limite, je mets plusieurs jours à récupérer. J’ai envie de faire plein de choses mais le corps ne suit pas...

J’ai oublié de mentionner que je suis hypersensible. Donc, je ressens tout de façon extrême. Et ce, depuis toujours. Sauf qu’auparavant, cela restait gérable, hormis lorsque j’étais malade ou fatiguée. Du coup, depuis que j’ai mon algo, c’est quasi permanent. Mon hypersensibilité ne concerne pas seulement le plan émotionnel mais aussi sensoriel. La plupart du temps, je ne supporte ni la luminosité ni le bruit. Tout ce qui est perçu par mes sens est vécu comme une agression et cela me fatigue encore plus. C’est un véritable cercle vicieux ! Forcément, cela n’aide pas au moral...

Je vous prie de m’excuser pour ce long roman... Et encore, j’ai fait abstraction de nombreux détails qui auraient sans doute leur importance mais on y aurait passé la nuit ! Et puis, l’essentiel est là... Si toutefois vous avez besoin d’éclaircissements, n’hésitez pas à demander.

Je remercie celles et ceux qui auront pris le temps de me lire. Et si personne n’a le courage d’affronter ce « gros pavé », l’écrire m’aura au moins permis de m’alléger un peu...

Je vous souhaite, à toutes et à tous, une bonne soirée.
fanfant
Messages : 44
Inscription : sam. mars 31, 2018 9:16 pm

Re: Pas le moral... besoin de parler...

Message par fanfant »

Bonsoir améthyste,
Ton message, malgré la densité d'émotions, m'encourage parce qu'il me fait prendre conscience de l'extraordinaire capacité de résilience qu'à l'Humain. Et que du coup ça puisse aller mieux personnellement, à long terme. Ton message à totalement ta place ici.
Bon courage pour la suite,
Fanfant.
soledad2
Messages : 3
Inscription : ven. févr. 26, 2021 5:49 am

Re: Pas le moral... besoin de parler...

Message par soledad2 »

Je vous remercie pour ce partage et ce témoignage. Je suis compatis avec vous et bon courage.
Améthyste
Messages : 7
Inscription : mer. juil. 15, 2020 6:35 pm

Re: Pas le moral... besoin de parler...

Message par Améthyste »

Bonsoir Fanfant, bonsoir Soledad,

Merci à tous les deux pour votre soutien et vos encouragements qui me vont droit au Cœur.

Trois mois ont passé depuis ma publication. Depuis, pas vraiment d’amélioration d’un point de vue moral, si ce n’est que j’ai trouvé le moyen de me libérer en partageant mes expériences de l’algodystrophie et de l’hypersensibilité au travers des deux blogs que j’ai crées dans le but de faire connaître ces deux « bizarreries » qui font partie de mon quotidien. Cela me fait du bien et j’espère que mes témoignages pourront aider d’autres personnes à se sentir moins seules...

Fanfant, pardon de ne pas avoir donné suite plus tôt à ton message. Je n’ai pas reçu de mail d’ « avertissement de réponse » et n’ai jamais pensé à vérifier directement sur le forum... C’est en ouvrant celui de Soledad (pour lequel, par contre, j’ai bien été alertée par mail...) que j’ai découvert le tien. Les mystères des nouvelles technologies...

Encore mille mercis à tous les deux pour m’avoir accordé de votre temps en lisant mon « roman » et en y répondant. Cela me touche énormément :niais:

Bon week-end à vous deux !

De tout Cœur.
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