Page 2 sur 7

Re: Vivre au RSA

Publié : mer. janv. 09, 2019 9:51 am
par Norma
Caïn Marchenoir a écrit : J'avoue que je ne réagis pas au bordel, j'en ai trop marre et je ne sais même plus comment réagir. Toute punition soulève des flopées de contestations qui font perdre un temps fou et les élèves ont toujours le même argument solidaire "il n'y a pas que moi/lui qui fait le bordel, avec vous, c'est toute la classe qui fait le bordel".
'"punition collective, vous remercierez votre camarade Y"

Re: Vivre au RSA

Publié : jeu. janv. 10, 2019 9:11 am
par Caïn Marchenoir
faucon pélerin a écrit :Après tu peux faire partie des TSA, sans te mettre une étiquette et garder ça pour toi. Vivre avec sans que quiconque soit au courant. Je sais que le savoir peut aider quelqu'un à vivre mieux. Comprendre la personne qu'il est. Puis avancer dans sa vie en conséquence.
En fait je disais un peu le contraire : pour soi, qu'importe de le savoir (pour moi en tout cas), car un être humain est plus complexe qu'une étiquette. Mais pour les autres c'est important de le savoir car grâce à ça ils peuvent nous donner des avantages au lieu de nous condamner pour notre attitude qu'ils ne comprennent pas.

Moi je dis juste que je suis différent, s'il fallait vraiment mettre un mot sur cette différence, je dirais "un créateur" car c'est la définition de moi qui me semble le mieux illustrer ma différence.

«Pour des raisons suffisamment évidentes, chaque génération traite la vie qu’elle trouve à son arrivée dans le monde comme une donnée définitive, hors les quelques détails à la transformation desquels elle est intéressée. C’est une conception avantageuse, mais fausse. A tout instant, le monde pourrait être transformé dans toutes les directions, ou du moins dans n’importe laquelle; il a ça, pour ainsi dire, dans le sang. C’est pourquoi il serait original d’essayer de se comporter non pas comme un homme défini dans un monde défini où il n’y a plus, pourrait-on dire, qu’un ou deux boutons à déplacer (ce qu’on appelle l’évolution), mais, dès le commencement, comme un homme né pour le changement dans un monde créé pour changer…».

(Robert Musil, L’ Homme sans qualités Traduction Philippe Jacottet Seuil 1982 Tome I page 328

Re: Vivre au RSA

Publié : sam. janv. 12, 2019 8:56 am
par sevenken
Bonjour Cain Marchenoir. Je pense comprendre ce que tu peut ressentir. Honnêtement le monde du travail, du Peut que j'ai pu en voir ne me donne pas vraiment envie non plus. C'est un monde froid robotique et déshumanisé. (sans vouloir faire de généralités non plus) Essaie de voir si peut être tu ne pourrait vivre de t'est patients. Par exemple créer une chaîne youtube ou tu pourrais expliquer le fonctionnement d'un film etc.... Apparemment tu aime écrire aussi. Par contre c'est d'une galère monstrueuse de réussitre à vendre un livre mais on ne sait jamais. Après je ne sait pas où tu habite mais il y a des formations qui peuvent te permettre de te reconvertir assez vite proffessionnelement . Comme l'AFPA par exemple.

Re: Vivre au RSA

Publié : sam. janv. 12, 2019 7:54 pm
par yellowthing
Sans méchanceté, ni moquerie aucune, pour ceux qui luttent pour comprendre le message précédent :

*Tes passions.

Re: Vivre au RSA

Publié : dim. janv. 13, 2019 8:04 am
par sevenken
Bon ben voila. Il ne me reste plus qu'à me jeter par la fenêtre maintenant . Merci Yellowthing :lol:

Re: Vivre au RSA

Publié : dim. janv. 13, 2019 8:20 am
par Caïn Marchenoir
Malheureusement c'est très difficile de vivre de ses passions et c'est pourquoi la plupart des gens ayant fait des études dans le domaine des humanités deviennent enseignants.

Dans une de mes classe de S pourtant pas trop difficile à gérer, j'ai eu un début de friction avec un élève qui ne voulait pas se déplacer vendredi et ça a jeté un froid dans la classe.
En fait il avait fait le commentaire suivant à sa voisine : "il prend trop la confiance celui-là" en parlant de moi. Je n'ai pas toléré cette remarque ni son attitude et comme il refusait d'obtempérer, j'ai pris son cahier et sa trousse et il m'a dit de ne pas toucher à ses affaires et a fini par se déplacer de mauvaise grâce. Lui et sa voisine me fixaient d'un air méprisant pendant tout le cours, ça m'a beaucoup énervé mais je les ai ignoré.

à part ça, l’événement a jeté un froid : après cet incident, le silence dans la classe était total, ce dont je n'ai pas l'habitude...
Un inspecteur m'avait dit de ne pas hésiter à crier sur les élèves de temps en temps (très différent de mon inspecteur actuel qui est tout mielleux envers tout le monde et recommande cette attitude...)

Le truc c'est que si je ne m'énerve jamais c'est parce que j'ai peur de devenir vraiment "agressif" dans mes propos le jour où je me lâche. J'aimerais trouver un juste milieu entre m'anéantir et cela mais les juste milieux ne font pas trop partie de ma personnalité.
C'est tellement dur à gérer les relations en milieu scolaire, déjà pour une personne "normale", alors quand on est différent.

Réunion parents-profs mardi, à ma grande surprise beaucoup de gens ont pris rdv, j'appréhende beaucoup.

Re: Vivre au RSA

Publié : dim. janv. 13, 2019 9:49 am
par
sevenken a écrit : Honnêtement le monde du travail, du Peut que j'ai pu en voir ne me donne pas vraiment envie non plus. C'est un monde froid robotique et déshumanisé. (sans vouloir faire de généralités non plus)
Et bah! elle est belle pourtant la généralité dans le cas présent!!! Et en plus je trouve ça bien triste qu'à votre âge, vous ayez une vision si réduite du monde du travail...surtout à votre âge!!! Ne devrait on pas à 20 ans, avoir envie de bouger et changer les choses??

Le monde du travail n'est pas froid et robotisé. En revanche, il est ce que vous en faites!

Re: Vivre au RSA

Publié : dim. janv. 13, 2019 11:04 am
par Norma
Caïn Marchenoir a écrit :Malheureusement c'est très difficile de vivre de ses passions et c'est pourquoi la plupart des gens ayant fait des études dans le domaine des humanités deviennent enseignants.

Dans une de mes classe de S pourtant pas trop difficile à gérer, j'ai eu un début de friction avec un élève qui ne voulait pas se déplacer vendredi et ça a jeté un froid dans la classe.
En fait il avait fait le commentaire suivant à sa voisine : "il prend trop la confiance celui-là" en parlant de moi. Je n'ai pas toléré cette remarque ni son attitude et comme il refusait d'obtempérer, j'ai pris son cahier et sa trousse et il m'a dit de ne pas toucher à ses affaires et a fini par se déplacer de mauvaise grâce. Lui et sa voisine me fixaient d'un air méprisant pendant tout le cours, ça m'a beaucoup énervé mais je les ai ignoré.

à part ça, l’événement a jeté un froid : après cet incident, le silence dans la classe était total, ce dont je n'ai pas l'habitude...
Un inspecteur m'avait dit de ne pas hésiter à crier sur les élèves de temps en temps (très différent de mon inspecteur actuel qui est tout mielleux envers tout le monde et recommande cette attitude...)

Le truc c'est que si je ne m'énerve jamais c'est parce que j'ai peur de devenir vraiment "agressif" dans mes propos le jour où je me lâche. J'aimerais trouver un juste milieu entre m'anéantir et cela mais les juste milieux ne font pas trop partie de ma personnalité.
C'est tellement dur à gérer les relations en milieu scolaire, déjà pour une personne "normale", alors quand on est différent.

Réunion parents-profs mardi, à ma grande surprise beaucoup de gens ont pris rdv, j'appréhende beaucoup.
Pour tes soucis de gestion de tes élèves, malheureusement le système de concours fait que les jeunes profs sont souvent balancés sans formation à la gestion de la classe dans l'arène. Certains trouvent d'eux même leur méthode, d'autres galèrent plus.
Demande conseil aux anciens, suis les conseils des inspecteurs, parles-en à tes collègues : t'es pas tout seul à galérer pour tenir une classe. Ca ressors de quasiments tous les témoignages de nouveaux dans le secteur. Ca s'apprend.

Pour ce qui est de trouver un taff après une formation universitaire dans les humanités et n'avoir d'autre recours que de devenir prof par défaut, par contre, c'est le genre de discours qui m'agace profondément.
Ça dénote surtout d'un manque d'imagination, de curiosité et de connaissance des secteurs.
Il y a des métiers non liés à l'enseignement qu'on peut faire après avoir fait des facs de sciences humaine, pour peu qu'on se donne les moyen de faire un diplôme professionnalisant complémentaire.
Que ce soit dans l'administration culturelle, les politiques culturelles territoriales, le commerce culturel, la médiation, l'éditorial ...
Faut vraiment ne pas être allé cherché bien loin pour penser qu'il ne reste que les métiers de la formation et que la formation se résume à l'EN.

Et c'est un peu le reproche que je te ferais en lisant tes croyances sur les métiers d'écrivain ou de réal qui montre que tu ne connais absolument rien à la réalité concrète du métier : tu ne t'es pas renseigné, tu restes bloqué sur tes fantasmes.

Tu te fais une image complétement erroné de "l'artiste" sans t'être renseigné sur ce qu'est être créateur en tant que métier et non en tant que loisir.
Et j'ai vraiment l'impression que tu n'as pas réfléchi aux alternatives possibles avec tes diplômes.

Il est temps de ne pas rester bloqué sur tes représentations mentales et d'aller voir ce qu'est la réalité !

Re: Vivre au RSA

Publié : dim. janv. 13, 2019 11:11 am
par Caïn Marchenoir
@Gé : Généralité contre formule optimiste toute faite pour le coup.

Autant j'ai pris le message de Sevenken comme étant celui de quelqu'un de jeune (parce que c'est le genre de propos que j'aurais pu tenir à 20 ans effectivement) autant je trouve le tien indécent et il me scandalise a par son négationisme de la souffrance humaine au travail : il y a trop de gens en dépression et en burnout autour de moi pour que je le prenne bien, trop de gens au chômage en congé longue maladie incapables de retourner dans le monde du travail qui ont été broyés aussi. Je ne parle pas que d'enseignants mais aussi d'ouvriers, d'employés de commerce, de cadres divers, d'assistant.e.s de vie...

Non, le monde de travail n'est pas ce qu'on en fait, ce serait trop facile! C'est même souvent le contraire : le travail aliène.
Va dire ça aux milliers de gens dont je parle et tu verras ce qu'ils te répondent.

Dire ça c'est nier la difficulté physique et psychologique de tenir dans tel ou tel travail : tout le monde n'est pas un roc et certains événements de la vie contribuent à fragiliser certaines personnes.

@Norma : je viens de voir que tu avais posté entre-temps, je vais lire ton message.

Re: Vivre au RSA

Publié : dim. janv. 13, 2019 11:24 am
par Caïn Marchenoir
J'ai lu ton message Norma.

Je ne comprends pas trop à quoi tu fais référence quand tu parles de la "réalité de l'artiste".

Pour moi il n'y a pas de "réalité de l'artiste" ou plutôt il la reconstruit à travers son oeuvre. Pour moi être artiste c'est vivre depuis sa perspective jusqu'à la faire s'incarner dans le monde.
Les artistes sont des personnes qui ont réussi à se risquer à un mode de vie hors du commun et à sortir des sentiers battus pour exister sans avoir à s'aliéner et à se couper d'eux-mêmes.

C'est pourquoi en un sens "ça n'existe pas" dans les catégories du monde.
A te lire, on a l'impression que "écrivain" ou "réalisateur" (ou même "peintre" ou ce que tu veux dans le domaine de l'art) sont des métiers : ce que je refuse radicalement.
Car contrairement à un autre métier être artiste définit la personne dans son intégralité : ce n'est donc une aliénation.

Etre artiste c'est passer au-dessus des réalités matérielles du monde pour refléter ce monde depuis sa vision. Sinon ça n'en vaut pas la peine.