insensible à la mort

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sevenken
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insensible à la mort

Message par sevenken »

Bonjours les Ealoriens.

Je vous écrit car je commence vraiment à me poser des questions sur ma santé mental. En faite tout est dans le titre. Comme vous l'aurez compris, depuis tout petit la mort de mes proches ne ma tout simplement jamais fait d'effets. Que ce soit des cousin(e)s, mes grands parents, ou même des connaissances. Quand j'apprend leurs mort je suis au mieux étonné pendant quelque second et puis plus rien, le néant, je ne suis même pas triste. Pourtant je sait très bien que je suis quelqu'un qui a un très bon font et qui ressent de la sympathie et de la joie à êtres au prés de ces congénères. Donc je ne pense pas être une personne avec un cœur de pierre. Je suis d'ailleurs assez altruiste. Est ce un mécanisme psychologique qui me permet de ne pas souffrir ? Je n'en sait rien. En tout cas je suis vraiment anesthésier au deuil. Samedi dernier j'ai appris par téléphone la mort de mon père. Je me suis juste contenté d’être choqué, tout simplement. Bon il faut savoir que j'ai toujours ressenti une haine viscéral et immense envers celui ci.Car il nous en a fait voire de toutes les couleurs à moi et à ma famille (maltraitance psychologique, abus, alcoolisme, harcèlement, dévalorisation, homophobie,misogynie,racisme, et la liste est encore très longue ) et même si au fond de moi j'ai toujours su que je ne l'aimé pas, je n'osé pas me l'avouer. C'est quand même énorme de ne rien ressentir à ce point là. Pendant la cérémonie et son incinération je me contentais juste de faire la moue et de regarder dans le vague. Alors que des personnes qui étaient beaucoup moins proche de lui que moi ont pleurés . J'avais vraiment le sentiment honteux d’être un monstre sans cœur. Ce que paradoxalement je sait que je ne suis pas. J'avou quand même que ça me fait bizarre de ne plus l’avoir a mes cotés. Je ressent un sentiment d’irréalité, comme si tout ce que je vivais n'était pas réel. J'ai parfois l'impression de flotter. Après j'ai peut être juste une façon différente de ressentir et de vivre les deuils, c'est possible. Il faut savoir aussi que j'ai une vision de la mort qui est très froide et pragmatique. On croise tous des gens dans la vie, ils apparaissent tous et finissent tous par disparaître un jours ou l'autre pour de diverse raisons. Les 9 dixième de gens que l'on croiseras au cour de notre vie, de toutes façon on les verras un certain temps, puis on ne les reverras plus. Car nos chemins de vie ne sont pas les mêmes par exemple.Donc ça revient presque au même . Ensuite je sait très bien que plus l'on vie avec des personnes longtemps, et plus le lien affectif et fort.De ce fait les séparations sont toujours plus douloureuses. Pour moi des gens qui se disent adieux et ne se reverront plus jamais, et des gens qui meurent c'est un peu le même résultat. Par contre la mort de ma soeur, mon frere, ou ma mére, je ne m'en remettrais jamais. En tout ca je me demande vraiment si je suis normal. N'en revenez pas trop vite à la conclusion que je suis un sociopathe ou un psychopathe please :ninja: .
(Je n'ai jamais mis autant de fois le mot "même" dans un seul topic)
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yellowthing
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Re: insensible à la mort

Message par yellowthing »

Ça me parait parfaitement normal.
:wink:

Si tu n'as pas particulièrement d'affection pour la personne et que vous n'êtes pas particulièrement proche, tu n'as aucune raison d'être upset.

Pour ma part j'ai l'impression qu'en prenant de l'âge je deviens un peu plus sensible à la mort des autres, mais ça reste très relatif.

Je suis psychotique donc pas vraiment un exemple d'esprit sain... Mais si ça ne tenait qu'à moi je dirai que c'est normal!
:D
Je ne suis pas là, vous ne me voyez pas, ce n'est qu'une illusion. Rendormez-vous.
Minipoussin
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Re: insensible à la mort

Message par Minipoussin »

Chaque personne à des réactions qui lui sont personnelles. Je ne pourrais que t'exposer mon expérience la dessus, rien ne dit que ça sera valable pour toi mais je comprends le trouble que tu as vis à vis de l'indifférence.

Ce qui peut être troublant, c'est quand le monde entier te dit ce que tu es censé ressentir, et que tu t'en retrouve perturbé de ne juste "rien" ressentir...alors tu creuses, tu cherches après une émotion, n'importe laquelle, pour savoir si c'est de la rancune, de la colère, de la tristesse, de l'affection enfouie ou cachée par un choc...mais tu ne trouves qu'une indifférence mêlée de confusion.

J'ai perdu beaucoup de membres de ma famille étant jeune ( des oncles, vieux et jeune, mes grand parents ...) Ça ne m'a pas fait grand chose.

Mon père est mort quand j'avais 16 ans...la aussi relation difficile ( alcoolique, psychotique, mythomane...pas méchant en surface mais manipulateur, destructeur pour son entourage etc. ) ...et, si le monde entier m'envoyait le message que c'était grave, que j'étais orpheline de père, que je devais être effondrée et démolie...ben non, rien.
Aujourd'hui encore je cherche ce que je devrais ressentir mais je ne trouve pas. Pourtant j'ai toujours été perçue comme hypersensible et potentiellement "fragile" par ma famille. Donc, quand quelqu'un venait à disparaître et que je ne ressentais rien ou peu... c'était perturbant.
Il m'est arrivé avec le temps de penser parfois uniquement la famille comme ayant été monoparentale, alors qu'en fait, j'ai grandit avec deux parents...mais je zappe parfois cette information.

Et puis, trois ans plus tard, le meilleur ami de l'un de mes frères, âgé de 21 ans, meurt d'une rupture d'anévrisme. Ça m'a fait un putain de choc.
On était pas super proche. Ça m'a saoulé toute mon adolescence de le voir chez moi tout le temps...il vivait quasiment à la maison. Ça allait mieux depuis deux ans, on avait fait des supers soirées ensemble. Et puis, mon frère et lui, c'était quasiment un couple tellement ils étaient fusionnels.
Ben c'était une claque de voir quelqu'un de jeune, d'aussi "vivant", plein de projets partir en un claquement de doigts.
C'était un peu violent mais j'en étais arrivée à me dire que le deuil... c'était une épreuve à passer.
Il y avait la douleur...et il fallait passer à travers et avancer. Un truc assez pragmatique.

À côté de ça, mon frère aîné souffrait d'un trouble psychiatrique qui le poussait à l'autodestruction. Il a passé la moitié de sa vie à essayer de se détruire ou de se suicider.
Quand tu ne comptes plus les tentatives de suicide et les allers retours en hôpital psychiatrique...tu sais qu'il faut se préparer au pire, qu'un jour il finira par réussir. Je me disais que ça arriverait sûrement, et que ça serait une douleur par laquelle il faudrait passer. Mode froid et pragmatique, parce que ça protège et ça rassure...ou parce qu'on se dit qu'on est blindé par les évènements du passé, ou parce qu'on en as marre de subir la situation.
Ben c'était vraiment une enooooorme connerie d'avoir cru ça.
Ça a été un cataclysme, une douleur par laquelle on ne peut pas simplement passer...c'est une douleur permanente, à vie, et qui touche egalement tous les membres vivants de ma famille proche, aucune échappatoire possible et aucune fin. Ça fait 16 ans qu'il est mort est c'est toujours violent.

Tout cela pour dire qu'en réalité, on a pas prise sur ce que l'on ressent face au deuil. Cela dépend d'un tas de paramètres. Les gens extérieurs projettent sur toi ce qu'ils pensent qu'ils ressentiraient dans un cas similaire...mais ils ne savent rien. Ils ne savent pas ce qui te liait à ton père. Ils ne peuvent pas te dicter quand tu dois avoir mal où aller mieux.

Tu as peut être dans ton entourage des personnes dont la perte serait pour toi un terrible drame, mais ce genre de situation peut difficilement être pensée à l'avance.
Et dans le fond... l'indifférence, c'est perturbant mais ça vaut mieux que faire face à l'effondrement.

Concernant ton père...c'est peut être juste que ça aura été une rencontre ratée. C'est ce que je me dis pour le mien.
sevenken
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Re: insensible à la mort

Message par sevenken »

Salut. J'ai bien lu vos réponse Yellowthing et Minipoussin. Je ne cache pas que ça me rassure sur mon état. Minipoussin T'est expériences avec ton frère on du être vachement anxiogène au début j'imagine. En tout ca ça a du bien te forger je pense.
yellowthing a écrit :Ça me parait parfaitement normal.
:wink:

Si tu n'as pas particulièrement d'affection pour la personne et que vous n'êtes pas particulièrement proche, tu n'as aucune raison d'être upset.

Pour ma part j'ai l'impression qu'en prenant de l'âge je deviens un peu plus sensible à la mort des autres, mais ça reste très relatif.

Je suis psychotique donc pas vraiment un exemple d'esprit sain... Mais si ça ne tenait qu'à moi je dirai que c'est normal!
:D
Honnêtement je me demande si c'est normal d'avoir un esprit sain dans le monde dans le quelle on vie. A moins d’êtres complètement aliéné bien sur.
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