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Pour parler de tout et de rien, pas de thème imposé.
monwen

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Message par monwen »

Bonsoir tout le monde,

*

...j'éprouve le besoin de parler de quelque chose dont je n'aurais jamais cru avoir la nécessité ou la légitimité de parler.
Depuis l'année dernière, disons mi-2016, à partir de l'arrêt du xanax en masse qui m'anesthésiait tout réel ancrage à la réalité de mes proches et connaissances, sans compter la disparition des émotions concrètement liées à ce que je vivais, j'ai commencé à faire des rêves. Plus ou moins récurrents, je dirais d'une fréquence de ~1x tous les 2 ou trois mois; sur le thème du viol.
Au départ, il s'agissait de rêves violents, trash, mentalement insoutenables, moralement douloureux, quant à physiquement je passerai les détails.

J'en ai parlé ce mois de Janvier à Dc. G., une psychiatre très bien qui s'est beaucoup préoccupée de moi à partir du moment où je m'étais enferrée dans un quotidien uniquement rythmé d'alcool et de dérives mélancolico-léthargiques. Pour ne parler que de ce point précis, elle a fini par me dire un jour : "qu'il était possible, voire probable, qu'une réelle expérience d'abus sexuel - pour plusieurs raisons, forcément antérieure à 2001, donc à mes 7ans et 1/2 - ait eu lieu, mais que la quête de cette potentielle "vérité" aujourd'hui serait vaine, considérant le temps qui a passé et l'absence totale de souvenirs.

Ensuite, j'ai cessé de m'y attarder, ayant moult autres choses à penser.
Sauf que. Dimanche matin dernier, un rêve est revenu. Je ne peux pas le raconter ici. Trop dense, trop long. Mais je me suis réveillée avec des spasmes dans la poitrine tellement je venais d'agoniser dans mon sommeil... j'ai fini par me diriger aux toilettes parce que le rêve avait été réellement insoutenable. et donc j'ai failli vomir mes tripes, bon elles étaient vides, #coupdechance, j'avais pas besoin de ça.

une fois les malaises physiques passés, bout de dix min, je me suis réfugiée dans la salle de bain et suis partie en crise de pleurs incontrôlable. Fallait de toute évidence que quelque chose sorte. je n'arrêtais pas de répéter en boucle "c'était horrible, c'était horrible"

Puis le calme est revenu.
Pour la première fois dans ce rêve, je suis littéralement devenue folle, il n'y a eu absolument aucune violence physique, ni explicite, ni viol. Juste du discours, de la suggestion. Mais de loin ce fut le pire. ça m'a rendue malade. Un dernier détail qui n'est pas des moindres, cela impliquait mon père. Vous savez, celui qui est marié et qui a vécu sa double-vie avec ma mère pendant 18 ans.

J'aimerais juste exprimer ceci : si jamais, (parce que pour l'instant, aucune preuve, aucun souvenir, nada) ces rêves perduraient ou que je finissais par apprendre quelque chose, de concret, je jure que je le ferai payer, d'une façon ou d'une autre. Parce que la seule personne que j'ai toujours permise à me faire du mal, c'est moi-même.

Et que la douleur de ne pas avoir su pendant tant d'années - ayant consacré le plus clair de mon temps à analyser mes "traits" névrotiques bordeline dépressifs, quoi, dans le vide !? - serait la pire.

Merci à vous de m'avoir lue.
et si jamais vous aviez des retours, n'importe lesquels, de quelconque nature, à me faire part ici, je pense que ça pourrait me faire du bien, dans tous les cas.
Dernière modification par monwen le dim. janv. 28, 2018 8:35 pm, modifié 1 fois.
Norma
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Re: news

Message par Norma »

Hey.

Fais gaffe aux faux-souvenirs induis.

D'autant plus si tu n'avais jamais fais de rêves allant dans ce sens avant qu'une psy ayant une influence/autorité te souffle cette possibilité.

T'es dans une phase de "récupération" où tu apprends lentement à mettre de côté et soigner les cercles vicieux/les névroses.
Ça peut très bien être un contre-coup, un sursaut pour rester dans une espèce de guerre, de malaise, de malsain.

Un truc retord de ton esprit parce que "ça va trop bien" et qu'il est pas habitué.

Il est extrêmement probable que si quelque chose de ce genre t'étais arrivé, tu t'en rappellerais. Il est extrêmement probable que certains psy aient tendance à vouloir expliquer par ça toute attitude auto-destructrice. Mais que il n'y ait pas eu besoin de ça pour expliquer tes pb ....
Le simple fait d'être la vie parallèle et secrète de ton père les explique très bien.
monwen

Re: news

Message par monwen »

Coucou.

Oui je m'en suis toujours méfiée.

Mais c'est le côté inédit de la chose qui a commencé par m'y faire réfléchir, au départ, ça essentiellement, car les rêves très violents, je connais, mais ça, jamais encore. Je me suis dite qu'il était étrange que ça se pointe dans un timing où finalement j'avais déjà débloqué la plupart de mes conflits internes, du moins acceptés/compris en partie. Ca + des scènes et sensations ultra-réalistes, si réalistes que ça posait quand même question. J'en ai parlé à cette médecin, pour au final lâcher l'affaire. Inutile de s'y attarder, me suis-je dit.
Norma a écrit :Un truc retord de ton esprit parce que "ça va trop bien" et qu'il est pas habitué.
ça c'est très pertinent de le soulever oui, d'ailleurs je sais très bien que c'est exactement quand le calme après la tempête s'installe un peu "trop" que mon tit subconscient se fait malin plaisir à me renvoyer des trucs à la binette - 'connais bien ce fonctionnement. :wink:

Mais là, j'avoue que le dernier, il n'était pas explicite, et c'est ça qui bouleverse un peu l'idée que le contenu servirait uniquement de base d'intrigue ou de symbolique sans valeur, et c'est justement l'implicite du rêve qui en fait quelque chose pour moi de plutôt suspect - en tout cas disons étrange. Sans compter que c'est la première fois que je perds littéralement la tête dans un rêve - uniquement sur base de défaut de pouvoir m'exprimer dedans ou de pouvoir trouver de l'aide.

bref, bien-sûr que j'ai fini par me dire avec le temps que la vie parallèle de mon père et l'"illégitimité" qui a fini par être conscientisée chez moi, d'être là et d'exister. conscience et sentiment d'autant plus accrus que lorsque petite, je m'étais érigée des valeurs morales carrément hors-norme dont on n'a jamais su d'où ça sortait.

Cela dit, il y a beaucoup de comportements-types, extrêmes, que j'ai eus par le passé qui m'ont souvent fait refuser de croire que rien d'autre de pire ne s'était passé.
comment peut-on développer tant de nausée, tant de violence à l'égard de soi, tant de mélancolie et tant de sentiment d'"étrangeté" ou d'absurde avec juste une histoire qu'est la mienne, somme toute plutôt banale. Quoi, l'hypersensibilité ? une trop forte imagination ? trop d'idéalisme juvénile ? tsspff. ça recommence à me prendre la tête.
Norma
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Re: news

Message par Norma »

Quand tu dis ça comme ça je peux me tromper mais ça me donne vachement l'impression que tu te sens illégitime a avoir ressenti et vécu des choses aussi sombres et extrêmes.
Et que tu cherches une bonne raison qui rendrait cela acceptable, parce qu'en l'absence d’événement considérés socialement comme suffisamment horrible tu n'aurais pas eu le droit d'avoir aussi mal.

Or, ce genre de ressenti et de souffrance peuvent arriver - outre les raisons "chimiques" et neurologiques qui ne sont pas négliger - suite à des émotions traumatiques vachement variées quand même. Y a pas l'obligation que ce soient la plus horrible qui soit pour que le traumatisme soit fort.
Tu peux avoir de très grandes souffrances sans usurper quoi que ce soit à qui que ce soit sans avoir obligatoirement vécu d'abus physique dans l'enfance.
monwen

Re: news

Message par monwen »

Norma a écrit :Quand tu dis ça comme ça je peux me tromper mais ça me donne vachement l'impression que tu te sens illégitime a avoir ressenti et vécu des choses aussi sombres et extrêmes.
Bien-sûr. ça a/j'ai plutôt été un gros fail. Sur tous les plans. je ne me sens pas illégitime d'avoir ressenti, non. en revanche la déception perpétuelle et l'incompréhension ont pas mal été de mise. Mais paradoxalement, j'ai toujours attendu que l'on comprenne.
Et que tu cherches une bonne raison qui rendrait cela acceptable, parce qu'en l'absence d’événement considérés socialement comme suffisamment horrible tu n'aurais pas eu le droit d'avoir aussi mal.
c'est pourquoi à l'époque, pendant environ deux trois ans, j'ai toujours cherché à me faire diagnostiquer quelque chose de plus ou moins lourd par les médecins, bon, sans succès. Par contre, hormis de vagues questionnements (toujours à l'époque), je n'ai jamais cherché à expliquer la névrose par des traumatismes autres que ceux que je connaissais déjà.
Or, ce genre de ressenti et de souffrance peuvent arriver - outre les raisons "chimiques" et neurologiques qui ne sont pas négliger - suite à des émotions traumatiques vachement variées quand même. Y a pas l'obligation que ce soient la plus horrible qui soit pour que le traumatisme soit fort.
oui, c'est vrai.

Mais comment ignorer des rêves pareils, à cette fréquence ? - sachant qu'ils sont apparus avant que je n'en discute avec qui que ce soit dont dc. G. ; elle ne m'a donc rien introduit dans la tête au préalable.

je suis désolée, je peux ignorer et tolérer des scénars où des gens se font bousiller à coups de kalachnikov, ou bien des scènes de cul incestueuses, ou encore une infirmière aux States possédant un flingue m'exploser la cervelle dans un recoin d'hosto tandis que l'on me poussait dans un fauteuil roulant, sur le coup de la panique croyant voir surgir un psychopathe, mais me faire violer à plusieurs reprises, sentir le corps d'un homme contre lequel de toute façon le mien ne peut strictement rien et observer le plaisir sadique qu'il éprouve non pas à me baiser, mais à me faire mal. Pour finalement un beau jour me réveiller avec de grosses douleurs à la poitrine par pure tachycardie.

je suis supposée laisser couler, ne pas en tenir compte, is that it ? ...

Je n'ai pas cherché une bonne raison d'accepter mes plus ou moins anciennes dérives ou souffrances cette fois-ci. Encore moins par ce moyen. Je te le dis sincèrement, j'ai rien cherché du tout.
Norma
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Re: news

Message par Norma »

non mais je comprend que ça te trouble vachement, ces rêves.

et quand je dis "chercher" c'est pas conscient. Loin très loin de moi cette idée. Au contraire, je pensais plus à un inconscient coincé par ce sentiment d'illégitimité mêlé à des difficultés à comprendre certains actes/pensées et qui tente comme il peut de mettre du sens.
Le cerveau humain a tendance à vouloir mettre du sens partout sans qu'on ai rien demandé.

Ce que je dis c'est que les rêves peuvent être les signes de plein de choses.
Rêver viole ne veut pas forcément dire avoir été violée.

Ca peut être des manières très particulière de traduire plein de choses, plein de peurs ou de malaises.
Y compris quand c'est intense et récurent.

Le fait d'être enceinte même si tu le vis très bien peut aussi être traduit dans le rêve par une dépossession de ton corps, par exemple.

Bref, c'est pas forcément la traduction d'un souvenir oublié.

Et ce serait si grave si c'était le cas, en premier lieu pour toi, que ce serait dommage de partir de l'idée que c'est le pire quand bien même il peut y avoir beaucoup d'autres explications à de tels rêves.

Après c'est mon sentiment par rapport à ça et je ne vaux pas parole d'évangile.
monwen

Re: news

Message par monwen »

Je suis bien de ton avis, pour tout ce que tu dis.
ce qui n'empêche pas toutes possibilités, donc. Les tiennes que tu évoques, qui sont très probables, mais aussi l'autre.

et oui, ce serait très grave, je le souhaite vraiment pas, et je n'ose même pas imaginer le degré de dommages collatéraux supplémentaires.
ce que je souhaite encore moins et redoute encore plus, c'est par contre de ne pas ou jamais savoir. Ne pas savoir serait le pire. Si jamais quelque chose de ce type s'était passé - et depuis le début d'ailleurs je pars bien du principe que rien, absolument rien n'est avéré ou que quoi que ce soit constitue une preuve en soi. juste, c'est une chose qui me serait impossible de laisser passer.
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