Diogène a écrit :Combien voit-on de jeunes empêtrés dans leur sexualité et leurs désirs "coupables" ne pas savoir comment prendre leur courage à deux mains pour faire ce coming-out, passage obligé pour être accepté (ou pas, malheureusement...) en société parce qu'ils auront dit ce qu'ils sont ?
Mais quand ils font ça, combien les résument à ça ? Trop. Un seul est de trop.
On ne définit pas son prochain et l'approche qu'on doit avoir de lui à ce qu'il aime faire dans son lit !
Alors à l'opposé, on n'a pas à dire, par une forme d'aveu, d'excuse, fut-elle enjolivée, ce qu'on aime faire dans son lit.
Alors moi, je voulais rebondir *boing* là dessus.
Tu penses que le coming out ou peu importe le nom que tu donnes à cet "aveu" devrait rester privé.
Certes. Mais tu es au courant que les heteros, eux, assument que tu l'es aussi? Pour peu que tu ne réponde pas aux critères de la folle qui leur plaît tant, tu es invisible. Ça peut plaire, ça peut convenir à certains. Par peur, par conventions, par envie, parce que.
Mais eh. Reste que presque 90% des personnes ou élèves que tu croises vont t'imaginer a priori avec une femme. Surtout les élèves, parce que généralement c'est une passion connue que de fantasmer la vie cachée de ses profs. Les humaniser, en sorte. Bref. Dans ce lot d'élèves, tu vas en avoir trois quatre, peut être plus, peut être moins, qui vont se poser des questions, pas sur toi mais sur eux-mêmes. Eh ouais. "Je suis différent, est-ce vraiment important, dois je le dire, à QUI pourrais-je en parler, est-ce que c'est normal... Etc" je vais pas faire un dessin, tu as dû passer par là aussi.
Je n'ai pas eu de prof homo. J'ai eu des profs humains. Certains auraient pu être de bons pédés ou des grosses gouinasses, je me serais dit "ah, donc je ne suis pas seule".
J'ai l'impression qu'en faisant l'apologie de l'invisibilité don't ask don't tell à tous les niveaux, tu t'asseois joyeusement sur tous les progrès, toutes les avancées de la cause homo. Y'a pas si longtemps en Europe on était castrés, humiliés, cachés, aux states lynchés, aujourd'hui en Afrique ou ailleurs les viols collectifs, les pendaisons etc sont monnaie courante.
Alors si aujourd'hui j'ai fait mon coming out, c'est pour eux. Pour ceux qui se sont battus, pour ceux qui se posent des questions et parce que c'est quand même plus simple d'être honnête avec soi et les autres plutôt que d'essayer d'esquiver toute question sentimentale ou attirance physique de la part de mes potes ou ma famille.