Salut tout le monde. Je m'invite à une heure tardive... mais j'ai vraiment besoin de parler de ce que je ressens. Ca fait un moment que je le retiens, mais je me disais qu'avant ce soir, ce n'était pas le bon moment.
Je n'ai jamais eu de chance avec les filles, les choses se sont toujours mal terminées (ou en grande partie) et je me sens chaque jour de pire en pire à cause de ça.
J'en avais parlé dans ma présentation il y a... fort longtemps, mais je vais résumer rapidement (ou du moins, rapidement selon Laïka, c'est à dire, faire le moins long possible mais faire quand même long parce que j'ai cette tendance à toujours vouloir expliquer) pour resituer dans le contexte.
J'ai toujours su que j'étais lesbienne. Quand j'étais petite, j'ai eu des "chéris" garçons, mais au fond, je faisais ça juste pour être comme les autres. J'avais la plus grande partie du temps un énorme coup de coeur sur les personnages féminins dans les dessins animés/films, et je me disais quand j'étais petite que je n'étais pas normale... On m'avait toujours dit que les filles devaient aimer les garçons, mais jamais que c'était possible pour une fille d'aimer une autre fille, et du coup j'ai grandi avec cette idée que j'étais anormale sans rien dire à personne. Je me rappelle avoir eu un petit faible pour une fille en CE1, j'ai fait croire que j'aimais son frère et elle me détestait parce que "je l'embêtais"... je m'en foutais qu'elle me détestait, j'avais son attention, et ça me faisait plaisir comme ça (c'est là que je me pose des questions quand même...). Et en CE2, j'avais écrit le nom d'une fille dans un grand coeur dans la cour... et puis tout le monde s'était moqué de moi. La fille en question me détestait aussi pour je ne sais plus quelle raison. C'est bizarre à dire, mais je n'ai aimé presque que des filles qui ne m'aimaient même pas en tant qu'amie depuis petite... C'était rare que ça soit positif, mais je ne souffrais pas vraiment étant enfant. Je me demande si ça ne viendrait pas d'un mécanisme inconscient... ou si je suis juste maso.
Niveau familial, j'ai eu une carence affective vers mes 10 ans parce que mon père s'est subitement barré de la maison pour aller coucher avec une autre femme, il s'est séparé de ma mère et n'a même pas cherché à m'emmener avec lui. J'ai très mal vécu cette période et je pense que même 6 ans après, je ne m'en suis toujours pas remise. Par exemple, je ne me sens pas digne d'être aimée ou estimée, je dis que les choses sont par défaut de ma faute, je me blâme constamment pour tout ce qui arrive de mauvais même si ça n'a rien à voir avec moi (du genre si quelqu'un va mal, je vais me dire que j'ai fait une connerie). Bref, émotionnellement.. pas le top.
Au collège, je ne cherchais pas spécialement l'amour, et en plus, j'ai été harcelée même en changeant 3 fois d'établissement. On m'a dit que j'étais moche, que j'étais une "sale gouine de merde", que je n'aurais jamais personne, que personne ne m'aimerait jamais, personne ne voulait de moi, on m'a même dit d'aller me suicider et que tout le monde se porterait mieux sans moi. Je pense que ça m'a marquée pas mal... ce sont encore des paroles qui me reviennent en tête. En 4ème, j'ai voulu m'ouvrir la gorge, mais au moment où j'avais mis la lame sur mon cou, je me suis dit "ne le fais pas, continue", et j'ai tout rangé. J'ai un avis très personnel sur le suicide... Je l'interprète comme une reddition, et je me suis toujours dit que se rendre était la pire honte que je pouvais m'infliger. Si je meurs avant l'heure, je perds la guerre... si je survis malgré tous les coups que je me prends, et que j'arrive jusqu'à mon heure, je gagne. Pour moi, la vie est comme une guerre. J'ai toujours raisonné comme ça.
Et c'est en 3ème que la partie intéressante commence. J'étais encore celle qui était aimée de personne dans le collège. Pour une raison inconnue j'ai flashé sur une des filles populaires... et j'ai refusé de l'admettre. Pourtant, je la suivais partout, je ne pouvais pas détacher mon regard d'elle, et je me disais "nan j'ai juste envie d'être sa pote". Perdu. A chaque fois qu'elle était à côté, je sentais les fameux papillons. Le jour où j'ai compris qu'elle me détestait elle aussi, j'ai pleuré et je me suis coupée sur les poignets (je le faisais de temps à autre, ce n'est jamais devenu habituel), j'ai cru mourir, et j'avais encore plus envie d'aller la voir... Plus elle me faisait mal, et plus je l'aimais. Elle a carrément dit à la CPE que je la harcelais alors que je n'ai jamais été jusqu'à la suivre ailleurs qu'au collège, je ne cherchais pas spécialement à lui parler, et un jour quand je n'étais pas là, elle s'est mise à pleurer et a fait sa victime devant tout le monde, et depuis ce jour là j'ai eu la double dose de haine arbitraire des gens du collège. J'ai passé une très mauvaise 3ème à cause de ça. J'exprime mes souffrances en représentant les gens de mon entourage en loups... son personnage est une dictatrice sans pitié qui exécute publiquement ses propres amis et lance un mouvement de haine. Vous avez compris pourquoi...
En seconde, je m'étais à peine remise de ça que je retombe amoureuse. Cette fois, je dirais que ça a été la moins pire. C'était une fille de ma classe de grec ancien qui était en couple (et hétéro), malheureusement pour moi. Mais y'a quelque chose qui a eu beaucoup de mal à passer, c'est qu'elle a envoyé ses amies me dire qu'elle ne ressentait pas la même chose, et ça je l'ai mal vécu parce que pour moi, ça témoignait une lâcheté telle que je me sentais presque coupable et honteuse d'avoir craqué sur elle. Ses amies ont été plus sympas qu'elle, qui a cherché à m'éviter par tous les moyens après. Et peu après, j'ai vécu le pire. Le truc qui m'a définitivement traumatisée de l'amour.
Deuxième moitié de seconde, je me découvre une terrifiante attirance pour une troisième fille... qui était dans ma classe d'anglais. Et je ne sais pas si c'était le fait d'avoir trop souffert ou autre, mais je me suis tout construit dans ma tête, je croyais que c'était possible, tout ça, au point que quand j'ai réalisé que ce n'était pas réciproque, j'ai craqué et j'ai refusé. Et le pire, c'est qu'elle m'a dit qu'elle ne ressentait pas la même chose... mais se comportait comme si ça l'était, si bien que la petite Laïka qui devait être ravagée du bulbe à cause de la douleur qui revenait une troisième fois de suite y a cru... Presque 1 an. Ca a duré pratiquement 1 an. Janvier de seconde, à peu près, à octobre de première. Je passais de l'illusion à la désillusion à n'importe quel moment et puis je me replongeais dans l'illusion la seconde d'après, je me suis isolée, je me suis encore coupée, j'ai presque tenté encore une fois de mettre fin à mes jours mais mon raisonnement m'a sauvée, je suis littéralement devenue complètement folle et j'ai aujourd'hui du mal à me rappeler de tout ce qui est arrivé (mécanisme de fuite ? Ou alors j'étais décidément devenue une sacrée tarée, oui...).
Et un jour, j'ai soudainement réalisé qu'elle s'était profondément foutue de moi, et je me suis conduite de façon passive-agressive à son égard, juste pour qu'elle comprenne à quel point j'avais eu mal. Nada. Elle n'a rien compris. Quand je la croise encore aujourd'hui je fais demi-tour ou au moins je m'écarte, parce que je ne supporte plus sa présence. Même elle des fois m'évite, on est comme deux ex en quelque sorte qui ne peuvent plus se blairer.
Et depuis elle, plus rien. J'ai vu une psy qui m'a appris que j'étais surdouée par le biais d'un test de QI, je reprends les séances dès la rentrée. Ca m'a soulagée, j'ai compris notamment beaucoup de choses sur ma famille, tout ça, et puis voilà le problème majeur.
J'ai été tellement traumatisée que j'ai peur, aujourd'hui, de tomber amoureuse. Au point que j'en pleure quand j'y repense, ou alors j'ai une boule dans la gorge au moins et je me mets à trembler, et j'ai du mal à avoir les idées claires. Aucune fille ne m'a jamais aimée, pourtant je ne suis pas moche, on me dit que je suis belle même, je ne suis pas méchante ou autre... En fait, j'ai peur de répéter ce que j'ai répété avant, et je me sens coupable de me retenir de la sorte. La rentrée approche et j'ai peur de retomber encore une fois. Quand l'idée me vient, les pensées qui traversent ma tête sont du genre "Tu veux encore avoir des envies de suicide ? Alors tombe pas amoureuse espèce d'abrutie, prends toi en main et arrête d'être faible", ou "T'es vraiment conne de t'imaginer qu'un jour quelqu'un t'estimera, si ton père peut te laisser, c'est que tu vaux rien, crève et on t'oubliera", et puis ça part dans les envies de boire de l'alcool... Heureusement que je suis mineure, sinon je pense que j'aurais pu facilement virer dans l'alcoolisme. Au fond, je pense que je n'ai pas réellement envie de mourir... simplement une envie de me retirer seule dans un coin noir, sans bruit, sans odeur, sans stimulation quelle qu'elle soit, et sans pensées. Juste pour me reposer. Je suis très fatiguée émotionnellement et mentalement, et j'arrive à me drainer à moi toute seule. Pourtant, ma psy ne m'a jamais parlé d'une éventuelle dépression qui traînerait depuis 6 ans...
Est-ce que vous pourriez me donner quelques astuces pour dépasser ma peur, réussir à dédramatiser tout ça, et m'aider à laisser de côté le passé une bonne fois pour toutes ? Je ne sais pas quoi faire et je suis très stressée... (punaise, 3 pages word, je m'excuse pour la longueur du message et pour toutes ces pleurnicheries)
Dépasser sa peur de retomber amoureuse.
Re: Dépasser sa peur de retomber amoureuse.
Salut!
Bon, je n'ai pas vraiment d'expérience en matière d'amour mais je peux te dire une chose : ne t'empêche pas de tomber amoureuse.
T'as eu trois expérience douloureuses mais dit toi que tu n'as que 16 ans. Un jour tu rencontreras la bonne personne.
Je ne sais pas vraiment quoi te dire de plus, si ce n'est de ne pas faire de choses qui pourraient te gâcher la vie (tentatives de suicide, alcool...).
Bon courage pour ton année de terminale.
Bon, je n'ai pas vraiment d'expérience en matière d'amour mais je peux te dire une chose : ne t'empêche pas de tomber amoureuse.
T'as eu trois expérience douloureuses mais dit toi que tu n'as que 16 ans. Un jour tu rencontreras la bonne personne.
Je ne sais pas vraiment quoi te dire de plus, si ce n'est de ne pas faire de choses qui pourraient te gâcher la vie (tentatives de suicide, alcool...).
Bon courage pour ton année de terminale.
Re: Dépasser sa peur de retomber amoureuse.
Coucou !
tout d'abord, je t,envoie beaucoup de soutient pour ton parcours douloureux.
Je ne peux pas vraiment t'aider pour le fait de ne pas avoir peur de l'amour, mais par contre, si tu crois que personne ne t'aimes, fai moi confiance, c'est sûrement faux
J'ai moi-même stalké une fille solitaire à tendance suicidaire et dépressive sans jamais lui parler, et qui devait penser comme toi !
Après, ne te lançe pas dans des relations passionnées et toxiques, et ...Ben drague des gouines quoi.
Courage
tout d'abord, je t,envoie beaucoup de soutient pour ton parcours douloureux.
Je ne peux pas vraiment t'aider pour le fait de ne pas avoir peur de l'amour, mais par contre, si tu crois que personne ne t'aimes, fai moi confiance, c'est sûrement faux
J'ai moi-même stalké une fille solitaire à tendance suicidaire et dépressive sans jamais lui parler, et qui devait penser comme toi !
Après, ne te lançe pas dans des relations passionnées et toxiques, et ...Ben drague des gouines quoi.
Courage
Re: Dépasser sa peur de retomber amoureuse.
Coucou !
Je comprends très bien ce qui t'es arrivé, je suis passée par là moi aussi même si ce n'est pas exactement de la même façon..
J'ai toujours eu un petit doute sur ma sexualité mais je me suis rendue compte il y a plusieurs mois que je me mentais à moi même..
J'ai aussi enchaîné les galères en amour mais avec des garçons car pour moi il fallait que je reste dans les codes, avoir un copain pour l'épouser plus tard et avoir des enfants avec lui.. Même vis à vis des mes parents, avoir une copine était inenvisageable pour moi. Du coup, je me suis beaucoup dévoilée sur moi, mes sentiments et je me suis pris beaucoup de râteaux ou tout simplement j'ai remarqué qu'ils n'étaient pas sincères avec moi. J'ai beaucoup souffert en amour, à un point que je me suis dit que je resterais célibataire toute ma vie..
Mais voilà, en mars j'ai commencé à me rapprocher d'une collègue, qui je savais était lesbienne mais en couple. Au début, on a beaucoup parlé, on s'est vite trouvé des choses en commun et le feeling passait bien.. On est devenues amies puis au fil du temps j'ai remarqué qu'il se passait quelque chose, qu'un lien très fort s'était créée entre nous.. puis je me suis rendue compte que j'avais des sentiments pour elle et je lui ai tout avoué en me disant qu'il n'y avait aucun espoir.. Mais il s'est trouvé qu'elle ressentait la même chose mais qu'elle ne savait pas comment gérer la situation vu qu'elle avait déjà une copine (leur situation n'était plus au beau fixe depuis plusieurs mois).
Finalement, cela va bientôt faire 4 mois que nous sommes ensemble. Nous avançons à notre rythme car chacune a souffert dans le passé.. Par exemple, notre premier "je t'aime" est venu un peu avant le 3eme mois.. Il ne faut pas avoir peur de tomber amoureuse.. Il faut juste savoir prendre son temps pour être sure des sentiments que l'on a pour l'autre personne et des sentiments que l'autre personne a pour nous.. Nous c'est ce qu'on a fait et maintenant on est sure qu'on s'aime et qu'on est bien ensemble..
Si je n'avais rien dit sur ce que je ressentais pour elle, j'aurai loupé tout ça, j'aurai loupé notre histoire..
Alors tu vois, ne désespère pas, tu vas trouver la bonne personne.. il faut juste attendre que le temps fasse les choses
Je comprends très bien ce qui t'es arrivé, je suis passée par là moi aussi même si ce n'est pas exactement de la même façon..
J'ai toujours eu un petit doute sur ma sexualité mais je me suis rendue compte il y a plusieurs mois que je me mentais à moi même..
J'ai aussi enchaîné les galères en amour mais avec des garçons car pour moi il fallait que je reste dans les codes, avoir un copain pour l'épouser plus tard et avoir des enfants avec lui.. Même vis à vis des mes parents, avoir une copine était inenvisageable pour moi. Du coup, je me suis beaucoup dévoilée sur moi, mes sentiments et je me suis pris beaucoup de râteaux ou tout simplement j'ai remarqué qu'ils n'étaient pas sincères avec moi. J'ai beaucoup souffert en amour, à un point que je me suis dit que je resterais célibataire toute ma vie..
Mais voilà, en mars j'ai commencé à me rapprocher d'une collègue, qui je savais était lesbienne mais en couple. Au début, on a beaucoup parlé, on s'est vite trouvé des choses en commun et le feeling passait bien.. On est devenues amies puis au fil du temps j'ai remarqué qu'il se passait quelque chose, qu'un lien très fort s'était créée entre nous.. puis je me suis rendue compte que j'avais des sentiments pour elle et je lui ai tout avoué en me disant qu'il n'y avait aucun espoir.. Mais il s'est trouvé qu'elle ressentait la même chose mais qu'elle ne savait pas comment gérer la situation vu qu'elle avait déjà une copine (leur situation n'était plus au beau fixe depuis plusieurs mois).
Finalement, cela va bientôt faire 4 mois que nous sommes ensemble. Nous avançons à notre rythme car chacune a souffert dans le passé.. Par exemple, notre premier "je t'aime" est venu un peu avant le 3eme mois.. Il ne faut pas avoir peur de tomber amoureuse.. Il faut juste savoir prendre son temps pour être sure des sentiments que l'on a pour l'autre personne et des sentiments que l'autre personne a pour nous.. Nous c'est ce qu'on a fait et maintenant on est sure qu'on s'aime et qu'on est bien ensemble..
Si je n'avais rien dit sur ce que je ressentais pour elle, j'aurai loupé tout ça, j'aurai loupé notre histoire..
Alors tu vois, ne désespère pas, tu vas trouver la bonne personne.. il faut juste attendre que le temps fasse les choses
Re: Dépasser sa peur de retomber amoureuse.
Coucou Laika,
Sans être aller aussi loin que toi, je me retrouve un peu dans ce que tu décris car, moi aussi, il m'est arrivé de refuser de tomber amoureuse pour, je le croyais, ne pas souffrir. Je me suis construit une carapace pour me protéger, je me suis isolée des autres aussi et au final j'ai morflé au moins autant je pense, peut-être même plus. Et quand l'isolement, l'absence partielle ou totale de sentiments envers les autres devient une habitude, faire machine arrière n'est pas facile. Aimer et être aimée est ce qu'il y a de plus beau dans une vie, comment peut-on s'en passer ?
Sans être aller aussi loin que toi, je me retrouve un peu dans ce que tu décris car, moi aussi, il m'est arrivé de refuser de tomber amoureuse pour, je le croyais, ne pas souffrir. Je me suis construit une carapace pour me protéger, je me suis isolée des autres aussi et au final j'ai morflé au moins autant je pense, peut-être même plus. Et quand l'isolement, l'absence partielle ou totale de sentiments envers les autres devient une habitude, faire machine arrière n'est pas facile. Aimer et être aimée est ce qu'il y a de plus beau dans une vie, comment peut-on s'en passer ?